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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES 1


chose ? » col. 970. Ainsi, remarquant que Dieu, cause première, ne peut venir d’un autre, nous formons un terme pour exprimer cette idée, et de celui qui n’a pas de cause au-dessus de lui, nous disons qu’il existe sans avoir de commencement ou sans être produit, àvipyto ; efrouv àyzwr^bt : , col. 973. Il en va de lutine des autres noms divins ; ils répondent à des conceptions multiples et variées, que nous formons pour acquérir la connaissance de celui que nous cherchons, npôçTTjV xaTavÔT)<rtv to-j Z^oii.v/(i-j 6r, ps’jovTec, col. 957. Si ces noms sont vides de sens ou n’ont qu’une seule et même signification, pourquoi les saintes Écritures font-elles de ces énumérations où Dieu est appelé juge, juste, bon, longanime, vérace, miséricordieux, etc. ? col. 1069 ; cf. 1. I, col. 396. L’Esprit-Saint n’a-t-il pas voulu que, par cette variété et cette multiplicité, les écrivains sacrés nous conduisissent à la connaissance de l’incorruptible nature ? De professione christiana, P. G., t. xlvi, col. 241.

Ces témoignages, dont il serait facile d’augmenter le nombre, donnent le droit de récuser une assertion, émise par W. Meyer, Die Gotteslehre des Gregor von Xy*sa, p. 16, et d’après laquelle toutes nos dénominations relatives à Dieu ne pourraient être, pour le docteur cappadocien, que des réflexions subjectives de l’esprit humain, sans signification métaphysique. Le passage invoqué, Quod non sint très dii, P. G., t. xlv, col. 121, loin de prouver cette assertion, établit le contraire. L’évêque de Nysse y soutient, à la vérité, qu’aucun de ces noms ne signifie la nature divine elle-même, mais il dit en même temps que ces noms, qu’ils soient d’institution humaine ou qu’ils nous soient fournis par la sainte Ecriture, expriment quelqu’une des choses qu’on peut concevoir au sujet de la nature divine, tù>v -. : TTïp : Tr.v Œ : a y’invi voo — jjj. : v<o ep|i.Y)veuTtxbv eïvat /éyoïxsv ; qu’ils ont pour but de nous conduire à la connaissance de Dieu, et qu’à chacun d’eux s’attache une signification particulière et relative à ce qui concerne la nature divine, à » â u tfiv 7tep aûtr|v Sîct t « 5v XeYopévcov yvwpiÈsoOai.

Eli somme, qui ne reconnaîtrait dans cette doctrine de saint Basile et de son frère ce qui plus tard, dans le langage scolastique, s’appellera distinctio rationis raliocinatai ou virlualis, oon fundamento in re ? El dans la prétention d’Eunomius à faire retomber sur ince divine elle-même la distinction formelle qui se trouve dans nos conceptions de raison, qui ne reconnaîtrait l’erreur de Platon, signalée par saint Thomas, Suni. tlteol., I a, q. i. xxxiv, a. 1, que la forme du concept est la même que celle de l’objet connu ? Cf. Petau, Op. cil.. I. I, c. vll-ix.

b Les noms divins. — Funomius n’admettait, comme vrai nom de Dieu, que l’àysvvïjTo ; . Saint Basile répond par une doctrine tout opposée. Adv. Eunoni., 1. I, n. 10, t. xxix, col. 533. Aucun nom ne peut atteindre ii ce divine dans son fond intime ni l’exprimer pleinement ; nous pouvons seulement, à l’aide de noms multiples et variés, parvenir au degré de connais qui nous est possible ici-bas. Parmi ces noms, il en est de positifs et de négatifs. Les premiers signifient ce qui est en Dieu : rà p.’ : / T(ôv —v/to / : *.>/ t.. Qe<î » 8r,).<.mxâ ; noms ei semblables : bon, juste, créateur, mtres signifient ce qui n’est pas en Dieu XVTl’ov.T’ov’ii —. «’ «, : iii, . tels, ces nom— et labiés : incorruptible, immortel, invisible par l’alliance de —s di < te ! appellations que nous nous formons une certaine idée de Dii’ ;’,’.>' éyyi’vjTai to0 6 il est évident que i jfa —uni iinpro fui tels, .i nous dire ce qu’est la natun

divine. Il n’en va pas autrement du termi’. :  ; il

lu un’genn qu ", ii. incorruptible,

Immortel, invisible II n’a pas rapport —i la qui itioD.

Qu’est Dieu, t :’è<ttiv ? mais bien plutôt à la question : Comment est-il, îru ; in : i’P ? Quand notre esprit examine si le Dieu suprême provient de quelque cause, il n’en peut concevoir aucune, et il exprime cette propriété de la vie divine par le mot àyêwqtoç, incréé ou innascible, n. 15, col. 546.

Eunomius soutenait bien que ce terme n’était pas privatif ou négatif, mais c’était abandonner la notion même d’innascibilité, pour lui substituer une notion positive et antérieure, laquelle ne pouvait être que la notion d’être, impliquée dans Vaséité. Le débat ne faisait que se déplacer, et saint Basile se refusait à voir dans cette notion l’expression propre et adéquate de la nature divine. Il y reconnaissait seulement une dénomination que Dieu s’était attribuée en propre, Exod., iii, 14, et qui convenait, en effet, à son essentielle éternité : oïxst’av ia*jT&> xa Ttpéuouaav tïj ÉauToO àï&iôtïjt ! … 7rpo<7ï)yop[’av, 1. II, n. 48, col. 609. Encore moins le nom 0eô ; pouvait-il exprimer l’essence divine, au jugement de Basile ; car il n’y voyait qu’un nom d’opération, suivant cette double étymologie présumée : 71apàTÔ reÔeixévai Ta Ttavta, r, Geà ? 6ai Ta iravTa, parce qu’il a tout constitué, ou parce qu’il voit tout. Epist., vin, ad Cœsarienses, n. 11, t. xxxii, col. 266.

La nécessité de répondre à l’objection contre la consubstantialité du Père et du Fils, qu’Eunomius tirait de la diversité de leurs noms, ày£wr, To ; et yevvijTdî, amène le champion de l’orthodoxie à compléter sa doctrine. Il montre d’abord que souvent les êtres tirent leurs noms de leurs propriétés individuelles, et non de leur essence, 1. II, n. 4, col. 578. Puis il énonce une distinction nouvelle, celle des noms absolus et des noms relatifs : ~x [j.sv àiroXeXu[iivu> ; xoct xaO’èauTa jtpoçepdjAEva, … Ta 3 : 71pô ; é’îcpa), Eyô|ieva, n.9, col. 588. Ainsi, les noms : homme, cheval, bœuf, signifient les choses mêmes auxquelles on les applique ; les noms : fils, esclave, ami, ne signifient qu’une relation déterminée par le mot qui suit. En cet endroit, saint Basile ne fait usage de cette distinction que pour résoudre l’objection d’Eunomius.’AYévvv)ro ; et yswrito ; sont des noms relatifs ; ils ne signifient pas la substance divine considérée en elle-même, mais seulement le rapport d’origine qui existe entre les deux premières personnes de la Trinité, le Père et le Fils. La diversité de ces noms n’entraîne donc nullement la diversité de substance, si, par hypothèse, une seule et même substance se trouve dans le Père qui communique et dans le Fils qui reçoit.

(elle distinction entre noms absolus et noms relatifs, capitale dans la controverse Irinilaire, avait une portée plus générale. Appliquée à Dieu, abstraction laite des trois personnes, c’était la distinction enlr< dénominations absolues, qui conviennent à la nature divine considérée en elle-même, par suite essentiellement, et les dénominations relatives, qui lui conviennent seulement par rapport à un len li>tinct

d’elle-même, par suite accidentellement. I.e terme à-/£v/r, : o : , pris il.i ns le sens d’incréé, était un terme absolu, mais négatif, et Convenant au Fils aussi bien

qu’an Père, dans l’hypothèse, catholique, d’une génération qu) ne se fut pas par voie de création ou de production, mais de communication dune seul

inbstance Cf Grégoin de Nazianze, Orat., xxix, n. 10, t. kxxvi, col. 88 ; Grégoire de x ntra

Eunom., 1. II. col. 512.

La doctrine de sain) Basile suri divins se

retrouve, sous une forme moins didactique, dans le second discoun théologique de saint Grégoire de Na* zianze. Orat., iiixvi t kxxvi, col. SB sq. L’orateur de la ville impériale utilise, s ; ms la formuler, la double distinction enln In appellations positives et négatives, I relatives. propos des termi — incorporel, ible, immuable, incorruptible, el autres sembla