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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA RIRLE]

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comme le soleil dans le royaume de ce Père, xiii, 43. Cette paternité divine impose aux fils du royaume la pratique des bonnes œuvres, Malth., v, 16, l’amour fraternel des hommes, même des ennemis, v, 44, et la perfection morale, v, 48.

M. Harnack a voulu ramener toute la prédication de Jésus à la paternité de Dieu et à la valeur infinie de l’âme humaine, qui en découle ; c’est en cela que consiste, selon lui, non seulement l’essence du christianisme, mais la religion même. L’homme, fils de Dieu, doit avoir en son père des cieux une confiance filiale, qui lui donne l’assurance que toutes ses prières seront exaucées. C’est en l’appelant « notre père », notre père commun, notre père à tous, qu’il faut le prier, et d’après le contenu de l’oraison dominicale, qui débute par ce nom de tendresse, a la paternité de Dieu…s’étend sur toute la vie, comme l’union intérieure avec la volonlé de Dieu et le royaume de Dieu, et comme la certitude joyeuse de posséder les trésors éternels et d’être protégé contre tout mal. » L’essence du christianisme, trad. franc, Paris, 1902, p. 72. Donner à Dieu le nom de père, c’est faire un acte de foi à sa bonté infinie ; lui demander le pain quotidien et la nourriture ordinaire, c’est croire à sa providence paternelle, à sa sollicitude pour chacun de ses enfants. On a pu discuter si la foi au Dieu miséricordieux était le noyau de l’Évangile et l’élément original de l’enseignement de Jésus. Fn conséquence de son opinion sur le royaume purement eschatologique, prêché par Jésus, M. I.oisv a bien pu prouver contre M. Harnack que le royaume n’était pas exclusivement un bien intérieur, l’union actuelle de chaque âme avec le Dieu vivant, avec le Père céleste ; il a eu tort de prétendre que « la paternité de Dieu, l’adhésion intérieure à sa volonté, la certitude d’être en possession de biens éternels et d’être protégé contre le mal n’excluent pas la conception eschatologique du royaume et n’ont même leur pleine signification que par rapport à cette idée ». L’Évangile et l’Église, 2e édit., Bellevue, 1903, p. 51. Pour Jésus, le royaume de Dieu n’était ni purement intérieur, ni réservé à la fin des temps, et en simple préparation dans l’Évangile ; il était déjà présent, actuel el extérieur, et Dieu, le pire qui est au ciel, le père commun de tous les hommes, en était le roi. Il en résulte que la providence paternelle de Dieu à l’égard des hommes et la confiance filiale de ceux-ci en la bonté infinie du père céleste, si elles ne constituent pas, à elles seules, l’essence même du christianisme, appartiennent cependant à cette essence et caractérisent spécifiquement la prédication de Jésus et le règne de Dieu sur terre. Cf. B. Weiss, Lehrbuch der Biblischen Théologie des Neuen Testaments, 6’édit., Stuttgarl et Berlin, 1903, p. (i’.i-72. Jésus a apporté au monde la

certitude que Dieu étail vraiment père pour les I mes,

el que les le. mine-- pouvaient devenir réellement iv.a fils. Par conséquent, de même que, dans l’ordre de la nature, les mots père i i fils signifient l’amour le plus fort et le plus intime.née réciprocité de devoirs el d’obligations, ainsi dans le royaume de Dieu que Jésus venait fonder sur terre, il devait exister entre Dieu el l’humanité des relations d’amour paternel et filial el les membres d< ci ro aume avaient la puissance de

nir fils de Dieu. V. Rose, op. i il., p. 138-148 ; I’. Batiflbl, L’enseignement de /sus, -j édit., Pari 1905), p. 83 105. Voir t. iii, col 2054.

Dans le quatrième Évangile.

Dam es di cours, que rapporte le quatrième i tangile, comme dans ceui

Synoptiques, Jésus rattache l’idée de paternité à

celle de la divinité. Dieu est le l’ère par excellence,

le Péri di irist et le péri des homme*. Si déjà

vnoptique, i ta pai i de tes dis dan i appoi Pi re, celle attitude

ien plus m irquie i di or « d in le quatrième I

gile. Dieu est le l’ère de Jésus a un titre spécial, qui fait de Jésus le Fils de Dieu par nature, de telle sorte que, dans sa bouche, « le père » et « mon père » sont des expressions synonymes. Voir, par exemple, Xiv, 6, 9, 10-13, 16, 24, 26. 28, 31, et 2, 7, 20. Or, ce père de Jésus, c’est le Dieu des Juifs, viii, 54 ; le seul vrai Di(u, xvii, 3 ; le père et le Dieu de Jésus comme celui de ses disciples, xx, 17. C’est un père saint, xvii, 11, un père juste, 25. Il est invisible, v, 38 ; VI, 46. Il est le Père vivant, vi, 58, qui a la vie en lui, v, 26, et qui la donne, 21. Il est toujours en actes, 17. Un jour viendra, où ce Père ne sera pas adoré ni sur le mont GariLim ni à Jérusalem ; elle est même venue déjà, l’heure où les véritables adorateurs, ceux que le Père recherche, l’adoreront en esprit et en vérité. Dieu, en effet, est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité, IV, 21, 23, 24. Le particularisme juif est donc détruit, et le culte spirituel que Dieu veul désormais n’est plus attaché aux sanctuaires de Garizim et de Jérusalem. Dieu, qui est esprit, est toujours agissant dans l’univers, v, 17. Il est plus grand que tous, x, 29. Dans ses relations avec les hommes, il est père ; de même qu’il aime son Fils unique, v, 20, il aime les hommes, et c’est parce qu’il a aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle, ni, 16. Cet amour pour les hommes est, de la part de Dieu, plus personnel et plus passionné que dans l’ancienne alliance, où Dieu n’envoyait que ses prophètes. Aussi, si les Juifs avaient Dieu pour père, ils aimeraient le Fils, viii, 42, comme s’ils connaissaient le Fils, ils connaîtraient le Père, li), 27. Ceux qui aiment le Fils sont aimés par le Père, xiv, 21, 23 ; xvi, 27, qui accordera tout ce qu’on lui demandera au nom de son Fils, xv, 16. Dieu donc est père des hommes, et il a pour eux une bonté’et un amour infinis. Cf. A. Loisy, Le quatrième Évangile, Paris, 1903, p. 98-99 ; Th. Calmes, L’Évangile selon saint Jean, Paris, I901, p. 3.

II. DANS LES ACTES DES APOTRES. —

Les premiers apôtres et disciples, quand ils parlaient de Dieu aux Juifs, leurs anciens coreligionnaires, l’appelaient le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, iii, 13 ; xxii, li. le Dieu du peuple d’Israël, xui, 17, le Dieu de gloire qui apparut à Abraham, VII, 2. Ils reconnaissaient cependant la paternité divine, que Jésus leur avait rappelée avant l’ascension, i, i, 7, puisqu’ils nommaient Dieue le Père o, ii, 33 ; xxiv, 14-16. La communauté de Jérusalem invoque publiquement le créateur du ciel et de la terre, iv, 24. Les apôtres n’avaient pas besoin de prêcher l’unité de Dieu aux Juifs, qui étaient de fervents monothéistes ; mais saint Paul, dans sa prédication orale, eut en trois circonstances, rapportées dans les Arles, l’occasion de l’annoncer aux païens. A Lvsires, devant une explosion inattendue de foi idolâtriqtie, il refusa avec Barnabe les honneurs divins qu’après un miracle la foule voulait leur rendre, , i, | proclama ouveriemeni l’unité du Dieu vivant, créateur du ciel, de la terra, de la mer et de toul ce qu’ils contii nnent, providence bienfaisante, qui atteste son exia ti nie ei ^.i bonté par ses bienfaits, quoiqu’il ait laissé utils suivre leurs voies. Act., xiv, 10-17, Voii P. Rose, Lai Vctee des apôtres, Paris, 1905, p. 140-141. Athènes, ville adonnée à l’idolâtrie, xvii, l<>, quelques-une croient qu’il prêche de nouveaux démons, 18 ;

in i kréopage, à l’occasion d’un autel dédié au Dieu inconnu, il déclare que ce Dieu, inconnu des Athéniens, eat le Dieu unique, créateur de toutes chi

on de l’univers ; > atériel, puisqu’il n’habite

pas dans les templei et ne re semble d’aucune façon

aux imagt iculpl rituel, puisqu’il n’a pas besoin

ni, qui i ègle les destiné) i de tous

de la teri d a pi emiei couple qu h

, qui agit en chacun de non-, en qui uousvivi