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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA RIBLE'


rant, la parole : « Jahvé est venu du Sinaï » signifie seulement que Dieu a donné sa loi du haut du Sinaï au milieu des éclairs. Deut., xxxiii, 2. Le psalmisle qui dira plus tard que Jahvé est venu du Sinaï au sanctuaire de Jérusalem, Ps. i.xvii (lxviii), 18, rappelle seulement encore la proteclion divine accordée à son peuple depuis le départ du Sinaï, 8-11, et il dit plus loin que ce Dieu est porté sur les cieux, 14. Bref, ni .Moïse ni les Israéliles n’ont jamais su que leur Dieu était le dieu du Sinaï, et que leurs ancêtres avaient adopté un dieu local pour en faire leur dieu national. Cf. Diilmann, Eandbuch der alltestamentlichen Théologie, Leipzig, 1895, p. 103.

3. Origine assyrobabylonienne.

Les deux formes du nom divin, Jahou et Jahvé, ont été rencontrées dans les documents babyloniens du temps d’Hammourabi. Elles entrent en composition dans des noms tlu’ophores. Jahou, au début ou à la fin de ces noms, est toujours rendu en assyrien par ia-u. Ainsi le nom la-u-um-ilu répond à Iaou-el ou Joël. De même, dans les contrats, on a rencontré d’autres noms, tels que Ia-pi-ilu et la- -pi-ilu.qui contiennent certainement la transcription de Jahvé, puisque le signe pi est ordinairement prononcé wi, comme le prouve le code d’Hammourabi. L’absence du déterminatif, qui indique la diwnilé, n’est pas une raison de nier que le premier élément de ces noms était divin. Cf. F. Delitzsch, llabrl und Bibel, Leipzig, 1902, p. 47 ; Ed. Kônig, Bibel und Babel, Berlin, 1902, p. 37-45 ; Schrader, Die Keilinscliriften und das Aile Testament, 3e édit., Berlin, Khi :  ! , p. M38. Toutefois, la lecture de ces deux noms n’est pas encore tout à fait sûre. Cf. S. Daiches, Ko>nnii das Telragrammalon rnn> in den Keilintchriften VOr9 dans Zeilsclirift fur Assyriologie, novembre 1908, p. 125-136 ; I. Nikel, Der Crsprung des alttestamenticlien Gottesglaubens, p. 32. Dans des noms analogues, dont le premier élément est certainement un nom de dieu, tel que Aku-ilum (Aku est dieu), le déterminatif (h l.i divinité manque. Or, tandis que le nom babylonien lahou se présente grammaticalement core un substantif en raison de la forme indéterminée '"", l’autre forme la-wi est verbale (forme qui se rencontre dans beaucoup d’autres noms), avec la préformanle ia. Cela prouve qu’ils ne sont pas babyloniens, mais qu’ils appartiennent au groupe septentrional ou occidental des langues sémitiques (chana néenne, ar : lenne et arabe). Cf. P. Lagrange, Enct re

le nom de Jahvé, dans la Revue biblique, 1907, p. 383386. <>n connail aussi par les inscriptions assyriennes un roi de Hamalh, qui est nommé t.mtol laubi’di, tantôt Ilu-ibi’di. Il m résulte que 1 lu et lau sont synonymes el que [au est un dieu, car ce nom est précédé de l idéo

;  : r.- ne divin, Mais ci 9 inscriptions sont du viir siècle, 

cl le nom royal qu’elles produisent peut provenir de l’influence israélile en un royaume voisin. S’il en est ainsi, on doil l 'gitimement conclure que

le nom divin. iii, ih ses deux for s Jahou et Jahvé,

i ta ii connu déjà avanl Moïse en Babylonîe. <*n ne peul toutefois en conclure que le dieu ainsi nommé appartenait au panthéon babylonien, coi iHommel l’a fait,

en disant « pie le nom de dieu.1.1 devait se proni .li nu lu. el qu’il désignai ! le dieu d’Eridou. Outre que l’identité de celli divinité n’a pas été prouvée, la forme laou, rapprochée de la-wi, ne peu' pins « tic la

forme noniinali i ih la et la supposition de Hom I

mfondi ni. fin reste, le nom hébreu n

|iu 'ire emprunté aux Habylonii ns, car les II l reus ou

ii auraient jamais ajouté h' n qui manque

n ltablonie. Il manque plus probablement, pane que

i ih lonii n.-iit n gligé 'i" le li rivanl

un ii’iin. transi i i i i de Jahvé el ' « Jahou élail

donc i o’ii < 'n celui d lieu étranger, d’un dieu d<

. eni

DE TIIH.I.. CATIIOL.

4. Origine chananéenne.

Max Mùller, Asien und Europa, 1893, p. 162, 312, 313, et Winckler, Geschichle lsræls, t. i, p. 36 sq., reconnaissent en Jahvé un dieu chananéen. Le premier fondait son sentiment sur la présence d’une localité de Palestine, nommée Bai-ti-y à. a maison de la », dans une liste de Touthmès III. Nous avons prouvé plus haut que les Israéliles connaissaient Jahvé avant leur entrée au pays de Chanaan, et il est toul à fail invraisemblable que Jahvé, s’il avait été primitivement un dieu des Chananéens, fût devenu, comme il l’est dans la Bible, l’adversaire des tribus ehananeennes et de leurs idoles. La forme mn », si elle dérive de mn, ne peut venir des Chananéens, qui, dès le temps des lettres d’El-Amarna, se servaient, comme les Hébreux plus tard, de n'~. Les Phéniciens exprimaient l’idée d'être par ir. Enfin, ce nom ne se rencontre nulle part avec certitude dans les letlres d’Elvmarna, et la forme y'à, signalée par Max Mûller, dans une transcription égyptienne, ne représente peut-être pas très bien le nom divin. Sellin fait élat du nom de Jali, trouvé récemment à Jéricho gravé sur une cruche chananéenne. Die alttestamentliche Religion im llahmen der anderen orientalisclten, Leipzig, 1908, p. (il. Cf..1. Nikel, op. cit., p. 33. Bien que le nom de Jahvé ait eu une large diffusion dans le monde sémitique et peut-être en Palestine dès le xvr siècle avant notre ère, il n’est pas d’origine chananéenne, et par sa forme il dérive plutôt de la langue araméenne.

ô. Origine araméenne. — Elle résulte donc déjà de l'étymologie, venant de la racine araméenne mn, et de la forme araméenne du nom divin. Elle est confirmée par l’usage de ce nom dans la famille de Nachor, Ëliézer l’emploie chez Laban, lorsqu’il demande la main de Rébecca pour Isaac. Gen., xxiv, 31, 30, 51. Laban, bien qu’idolâtre, prend Jahvé, le Dieu d’Abraham et de Nachor, connue juge de ses engagements avec Jacob, Gen., xxxi, 49, 53, et on a remarqué que l’auteur jéhovisle, à qui on attribue ces récits, a soin de ne pas mettre le nom divin sur les lèvres des hommes qui n’appartiennent pas à la race choisie. S’il est ara méen d’origine, ce nom n'était donc pas une énig

pour la famille de Tharé.Maissi Jahvéélail déjà connu

ite tribu, ne pourrait on pas faire remonter le fail

île connaissance jusqu'à Sein, dont Jahvé était le

Dieu, Gen., ix, 26, jusqu'à Énos, au temps de qui on

c meiii a à invoquer Jahvé par son nomV Gen., tv, 26.

Si la révélation de ce nom divin n’a pas eu lieu pour la première fois au Sinaï, elle aurait été faite antérieurement à l’humanité primitive et se serait conservée dans la descendance de Sem et d’Abraham. M. Dôller, Bibel und Babel, Paderborn, 1903, p. ii, i ependanl que les hommes ont pu à l’aide des créatures connaître l'être en soi et lui donner le nom de Jahvé comme nom propre, el le P. Hetzenauer, I

! i ibourg-en-Brisgau, 1908, t. i. p. :  ; ~<>

377, approuve ce sentiment.

J, Dru lus, Tetragrammaton, dans Critici sacri, Frai

141 H80 ; J, ' i rluy, Spii ilegium ttico-biblicum, G 112 ; G. d E ii I

Sur le nom et le caractère du Dieu <i fsrai I Jahvt u. ci M élat ges de critique biblique, P La gran ge), La

, , , . biblique, 1893, t. n. p. 3 vélatii Jéhovah, ibid., 1804, t. m. p. 161-181 ;

Hummelaui

p. 47-."2. 70 Jéhovah

1ê '" Bible di M V. i. iii, col

i

iv. - :  ; i