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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA RIRLE

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La Bible affirme donc seulement la révélation du monothéisme aux premiers liommes. Le Dieu unique, créateur de toutes choses, se montre uniquement comme le souverain de l’univers et en particulier des hommes, qu’il lie par une obligation morale et dont il agrée le culte. Il a des droits sur les consciences morales et il reçoit les sacrifices, celui de Noé, Gen., vin, 20-22, comme ceux d’Abel. Gen., iv, 4. Aucune notion métaphysique de la divinité n’est incluse dans ces manifestations anthropomorphiques. Gen., ni, 8 ; vu. 16 ; vin. 21 ; xi, 5. Voir t. I, col. 1368-1369. La lliljle n’ajoute pas que le monothéisme primitif se soit fidèlement conservé. Elle suggère plutôt le contraire, car si elle n’enseigne pas ex professe* l’origine du polythéisme, au moins dans le P.entateuque, elle en constate l’existence ; mais elle n’explique pas comment cette déchéance s’est produite. Celle-ci a eu lieu dans les époques que la Bible laisse vides entre Adam et Noé, entre Noé et Abraham. Quelles qu’en soient les causes, d’après la Bible, le monothéisme a précédé le polythéisme, et ce dernier ne peut être sorti du premier « que comme une erreur sort d’une vérité, par voie de négation ou d’oubli. » P. Lagrange, Eludes sur les religions sémitiques, 2e édit.. Paris, 1905, p. 3.

Son nom principal.

Dans les onze premiers chapitres de la Genèse, qui racontent l’histoire de l’humanité primitive, Dieu est appelé tantôt Élohim, tantôt Jahvé, quand il n’est pas dit Jahvé Élohim. Les récits dits élohistes nomment Elohim le Dieu créateur, qui dirige les premiers hommes ; les récits dits jéhovistes nommaient.léhovah ou Jahvé le Dieu qui a formé l’homme et qui a été invoqué dès le temps d’Énos. Nous reviendrons plus loin sur la dénomination Jahvé, en parlant de la révélation de ce nom faite à Moïse. Le nom d’Élohim, donné’au créateur de l’univers, nous renseigne sur la nature divine, telle qu’elle était connue drpremiers hommes.

Elohim est le pluriel du singulier Ëlôha, postérieurement formé, selon le sentiment général, contre lequel élevé pourtant.1. Halévy, i’Aoah, dans le Journal asiatique. 1905, t. iii, p. 339-340. L’étymologie de ce nom est incertaine. Quelques-uns l’ont fait venir de la racine â’lah, avoir peur, chercher un refuge », et lui ont donné le sens de mime » iremendum ou colendmv, objet de terreur et de crainte. Mais le plus grand nombrr des hébraïsants d’aujourd’hui le tiennent pour un augmentatif de l’A, dont l’emploi était plus ancien. Il aurait alors la même signification étymoloe. Voir plus loin. Quoi qu’il en soit de l’origine et du Bens primitif de ce nom, il ne désigne, dans les on/e premiers chapitres de la Genèse que le véritable et unique lien. Pour l’auteur, la forme plurielle ne portait donc aucun préjudice ; i l’unité divine. C’est en vain que différents critiques uni vu un indice du polythéisme primitif, pui nom pluriel est tou jours suivi d’un verbe ou d’un qualificatif au singulier. Élohim n’est pas, d’ailleurs, le nom primitif de Dieu l’- Bémite ; . il est. au contraire, une des formes plus secondaires du nom divin. Il n’indique donc la somme d divins qui habitaient dans un

les religions séim 77 78. Aussi b 9 grammairiens le regardent

. comme un pluriel de majesté eu d’ex anl que Dieu est la somme de h

!’- i" h mil.- pi nsi ni que  " pluriel di

uinn l.i divinité. Voir I. Drusius,

Francfort-sur-le-Main,

1606, 1 vi, roi. 2115 2140 ; Dictionnaire de / « Bible de M. Vigouroui, .ut. Élohim, t. il, col. 1701 1792 ; I i >ui, L</ L’, , , , , , /, , net, 6e édit.,

"’. t iv, p. 170 180 ; Driver, The booh o/

1904, p 102 ; M. Hctzenauer, Theologia’. r ribourg-en-Brisgau, 1908, t. i. p. 373-374. On

peut conclure de là que, depuis Adam jusqu’à Tharé, Dieu s’est manifesté aux hommes comme Dieu en général, Dieu de tous, sans relation encore avec un peuple choisi. L’humanité primitive connaissait donc par révélation ou naturellement Dieu comme distinct des créatures, parfaitement unique, infiniment puissant, juste et bon, et gouvernant le monde.

II. dieu a l’époque des Patriarches.

Nous ne connaissons les idées des patriarches sur Dieu que par la Bible. Tout ce qu’on peut dire en dehors de son témoignage n’est qu’hypothèse pure ou système a priori. Il faut donc extraire de la Genèse les renseignements qu’elle a recueillis à ce sujet. — 1° Relation* deDieu avec les patriarches. — Tandis que des branches de la famille de Tharé étaient devenues idolâtres en Mésopotamie, Jos., xxiv, 14, 15 ; Judith, v, 7-9 ; Gen., xxxi, 19, 30, 34 (Rachel avait enlevé les tcrapliim de Laban, son père), Abraham, par une vocation spéciale de Dieu, se retire d’abord à Haran, Judith, v, 7, 9, puis au pays de Chanaan, pour échapper à l’idolâtrie et être la souche d’un peuple fidèle au vrai Dieu. Voir t. i, col. 94-98. C’est le Seigneur du ciel, qui choisit ainsi Abraham et le fit sortir de la maison de son père. Gen., xxiv, 7. Jahvé apparaît aux patriarches et intervient dans leur vie ordinaire. Il leur promet une nombreuse postérité, à laquelle il donnera le pays de Chanaan, et des bénédictions spéciales. Voir t. i, col. 106-111. Il est le Dieu de l’humanité, puisqu’il dispose des contrées idolâtres. Gen., xii, 7 ; xiii, 14-17 ; xv, 18-21 ; xvii, 8. Il est connu de Melchisédech, roi de Jérusalem, Gen., xiv, 18, et d’Abimélech, roi de Gérare. Gen., xx, 3. Il sait l’avenir de son peuple futur et prédit à Abraham la servitude des Israélites en Egypte et leur délivrance. Gen., xv, 13-16. Il fait un pacte éternel avec la postérité d’Abraham pour être toujours son Dieu, Gen., XVII, 7, et il institue la circoncision comme signe de cette alliance, 9-14. Voir t. ii, col. 2520. Il sera donc le Dieu spécial du peuple choisi, comme il est déjà le Dieu d’Abraham, Gen., XXIV, 12, 27, 42, 48, et d’Isaac, Gen, , XXVIII, 13 ; XXXI, 28, 42 ; XXXII, 9 ; xi viii, 15, tout en étant le Dieu de l’humanité entière, puisqu’il punit les habitants des villes de la Pentapole. (un., xviii, 16-21 ; XIX, 24, 29. Il renouvelle à Isaac les bénédictions et les promesses faites à Abraham. Gen., XXVI, 2-5, 22, 21 ; XXVIII, 13-15 ; XXXV, 9-12 ; xi, viii, 3, i. Il intervient dans leur vie journalière et ii.ni ses promesses, en les protégeant. Gen., xxvi, 12-IV. 22. 28 ; XXXI, Il 13, 42 ; XXXII, 30 ; XXXIII, 10, 11. Les femmede Jacob attribuent à Dieu leur fécondité. Gen., xxix, 33, 33. 35 ; xxx, 2, 6. s. 17. is. 20, 22-24. Elles reconnaissent que Dieu a fait passer à Jacob,

leur mari, les richesses de Laban, leur père. lien..

xxxi. 16. Dieu voit les pactes jurés, et M en est le garant connue le témoin. Gen., xx, 22-24 ; xxxi. lu 53. Jacob purifie sa maison et enlève toutes les idoles qui

venus de Mésopotamie, pouvaient avoir gardées. 1.. n.. xxxv, 2-4. Dieu punit les Ris de luda coupables. Gen., xx.xviii, 7, 10. Il protège Joseph clic/ Putiphar, Gen., xxxix, 2, :’.. 5. ri dans la prison. Gen. i. 2123. Il envoi.’des songes au pharaon d’Egypte. Gen. xi 1, 25, 32. 30. Les frères.le Joseph lui attribuent ce qui leur arrive, Gen., XLii, 26, ainsi que Joseph lui-même, lien., m. m. 23. Jacob demande que Dieu rende l’intendant d 1 _ - pte fa rorable A set 01 Gen., kliii, 1 1..1.. ieph.iiii il. ne ; i ta..I..ni..ii. Ine la 1..n. tuile.le ses !  : rd et y reconnaît un dessein de la

providence. Gen., m v. 5. 7. 8, 0. 1. 19, 20. Dieu prédit .i Jacob ce qu’il adviendra de 1 famille en Egypte, Gen. ilvi, 2 I i" eph regardi ses Dis comme un don .le Dieu, Gen. xi viii, 9. et Jacob appelle sur eus 1. s bénédictions divines, 15. ainsi que -m’Lui ;

21 ; m i..’m mi 1 appelli > les fn res que

Dieu s’occupera d’eus et li fera n toui uer au p 1