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DIEU (SON EXISTENCE


de la preuve de l’existence de Dieu par la finalité interne, soutiennent ici que l’argument du consentement universel ne peut produire qu’une certitude morale ou même une très haute probabilité. Cf. par exemple Buonpensiere. In 7 ", Rome, 1902, p. 130 : Hoc argumentum quia innilitur consensui humani generis, qui consensus prxbet solam certitudinem moralem, non habet nisi certitudinem moralem ; Sertillanges, op. cit., p. 31, juge « qu’il est capable, si on l’examine à son vrai point de vue, d’emporter la conviction de l’homme prudent. » Sans partager la même défiance contre la réduction de cet argument à celui de la finalité interne, d’autres auteurs ne font pas cette réduction ; d’où il suit que pour eux cet argument ne donne également qu’une certitude morale ; ainsi pensent Tongiorgi, Palmieri, Hontheim et Boedder, loc. cit. Quelques philosophes vont plus loin avec Kleutgen, J'/iilosop/tie scolas tique, t. iv, n. 931, et cherchent à montrer par le moyen du consentement universel que nous sommes en présence « d’une loi de notre esprit, en vertu de laquelle l’homme doit reconnaître la réalité de l’idée de Dieu. » Car, si la raison est une faculté de connaître, il faut aussi que ses pensées et ses jugements, conformes aux lois qui la régissent, possèdent la vérité. Iniis, dit Heinstadlcr, quæ ratio naturali motu ut verum admit tit, non potest esse error. Elementa p/iilosopltiæ scliolaslicæ, 3e édit., Fribourg-enBrisgau, 1907, t. i, p. 202 ; t. ii, p. 238. Le protestant Crafer fait dans le même sens, loc. cit., la remarque suivante : Sans doute, la croyance en Dieu est dans un individu donné un fait subjectif ; mais quand on considère que ce fait se reproduit chez, tous les individus de l’espèce el quels sont les caractères singuliers qui distinguent l’idée de Dieu d « -loule autre, le fait subjectif constitue un fait nouveau, objectif, dont en vertu du principe de raison suffisante ri de finalité interne l’existence réelle de Dieu fournit seule l’explication. Cf. S. Thomas, Contra génies, l. ii, c. xxxiv. n. I.

>. Un dernier fait dont l’apologiste doit tenir compte est que l’athéisme spéculatif absolu est relativement rare, bien que les doutes ou même les défaillances dans la crovance en Dieu soient chose fréquente surtout depuis que l’impiété jouit de la funeste liberté de répandre partout les sophismes dont elle s’autorise. La fermeté dans la foi est sûrement le meilleur conseil à donner, d’autant que pour le croyant qui prie et observe les préceptes bien des difficultés s'évanouissent, par exemple celle de l existence do mal dans le monde. Cependant, au point de vue apologétique, on peut tris utilement recourir à certains arguments, qui par euxmêmes ne prouvent pas l’existence de Dieu, mais qui d’une part font sentir à celui qui fait parade u’incrédulité qui -ons de ne pas croi ;

sont pas solidi —, el qui d’autre part suffisent pour écarter li il du croyant que des (toutes ébranlent ou inquiètent. L’emploi de tels moyens est parfaitement ] ar il moduire la croyance, qui m fond de l'âme, mais seulement de chasser un brouillard qui obscurcit la lumière donm ede la raison naturelle ou de la foi. si donc, et h pas i him i ique, en rencontre une ou même niant Dieu par suite d’une difficulté d’ordn | bien détermiii peut i in' il. utile, après avoir expliqué comment la méthode des scieni n’est pas 'oui.- la méthode, cf. s. Tho ntes, I, II. 'ii.nl/', jue de la

1909, I i. i.1. 27. 39, de discuter de près 1 1 "due difl alfa P n temple, on sait qui vieilles difficultés de Lucrèce sur les atomes ctei produisant le monde tonl fréquemment reprises, el que pour expliquer la vie dans ie monde venu.i l’hypothi - de la de universelle qui si and ilisa

si fort le xvi c siècle, lorsque Césalpin et Cardan la proposèrent en s’appuyant sur les générations spontanées. Cf. Andréas Cæsalpinus Aretinus, Qusestionum peripaleticarum libri V, Venise, 1593, l. V, q. i. On répondit longtemps que « l’origine toute récente des états, des lois, des arts et des sciences sont des preuves incontestables de la nouveauté du monde ; et que ces preuves se confirment par la découverte de diverses choses utiles que font les modernes, étant impossible qu’on eût fait ces découvertes si tard, si le monde eût été éternellement ce qu’il est. » Cf. Gastrell, dans Ilurnet, op. cit., t. i, p. 417. Pour éluder cette réponse, l’incrédulité eut recours à l’hypothèse de la réversibilité, « le spectacle actuel du monde n'étant que l’une des répétitions sans nombre d’un même ensemble de phénomènes périodiques. » Mais le principe d’entropie admis par la science montre que toutes les modifications dans l’univers matériel ne sont que des pas vers un équilibre final, vers une répartition uniforme de la température de l’espace et vers le repos des masses de matière pondérable. L’argument ad homineni qu’on déduit de ce principe pour montrer que le monde n’est pas éternel et a une cause n’est donc pas à dédaigner. Cf. Hontheim, op. cit., n. 336 ; Dressel, dans Stimmen ans Maria-Laach, février 1909 ; Reinsladler, Elemenla pliilosopliise scolaslicse, Fribourg-en-Brisgau, 1907, t. ii, p. 232. De même, on attaque l’athéisme et on résout certains doutes en partant des découvertes de Pasteur a propos des prétendues générations spontanées. S’il n' a pas de générations spontanées, d’où vient la vie ? Et la difficulté croit dans l’hypothèse de la nébuleuse, que généralement l’on admet. Cf. Hontheim, op. cit., n. 346. Ces arguments, j’en conviens, ne constituent pas plus une preuve apodictique de Dieu que l’argument des Arabes tiré du mouvement de translation. Mais entre les mains d’un théologien, initié aux théories et aux méthodes scientifiques modernes, ils sont d’un merveilleux effet pour montrer que l’athéisme spéculatif se repaît d'évidences purement subjectives, et pour débarrasser l’esprit des croyants des doutes que les affirmations de vulgarisateurs, comme Bùchner, etc., jettent dans les esprits.

l’oim de vue scientifique.

L'étude scientifique des preuves de l’existence de Dieu n’est pas à proprement parler œuvre de théologien, si par théologie on entend la science des choses divines dont les principes sont les articles de notre foi ; et c’est la raison pour laquelle ces preuves sont omises ou très sommairement dans beaucoup de traités théologiques. Cependant les travaux de l'École sur ce point sont considérables. Tour en faciliter l'étude directe que rien ne saurait suppléer, nous indiquerons : t. les principes directeurs des théologii us dans leur exposé des preuves nies ; 2. le si nel la mai élu 1 de la démonstration

dans les cinq preuves données par saint Thomas

1. Princ’i leurs de i ficole dans l'élaboration

technique des — si l’on étudie attentive ment l’ensemble des travaux de l'École sur notre sujet. on remarque que leur développement a éb commandé par les préoccupations suivantes - » Le théologien qui i les preuve-.1" l’existence de Dieu n’a pas la prétention de produire la première conviction relin en donm l.i raison : La preuve Mie" | "m acquêt ir une plein* i titude est si facile si si claiie qu’on It a peine

du procédé logique qu’elle implique, et qi pi uvee

scientifiquemi nt développées, bien loin de donn l’homme la prei tude de l’existence de Dieu,

et consolider celle qui existe déjà.

De plu-, comme la preuve, dans sa for iriginelli

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'i.' la nature raisonnable de l’homme, 'lie i..>