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DANIEL (LIVRE DE


ment — contemporaines du livre d’Hénoch (vers 100). — d) L'époque machabéenne, le règne d’Antiochus Épiphane, Antiochus lui-même et ses entreprises impies et tyranniques étant visés dans les principaux passages du livre, vii, 8 sq., 20 sq. ; viii, 9-14, 23-25 ; ix. 27 ; xi, 21-45 ; xii, 1, 7, 11-42, et décrits avec une précision remarquable inconnue jusqu’alors chez les prophètes ; tout le livre lui-même, avec les consolations « t les encouragements qu’il apportait aux Juifs malheureux de cette époque de trouble et d'épreuves, venant alors à son adresse avec un à propos admirable, on s'étonne qu’il ait été écrit à Babylone, quatre cents ans avant l’année où il pouvait seulement être lu et compris utilement, et qu’il ait été « caché » ce temps durant au peuple juif, pour n'être publié qu’au iie siècle. Dan., xii, 4. Ne vaut-il pas mieux admettre qu’un écrivain, contemporain des Machabées, s’est mis, « par une fiction littéraire » propre aux auteurs d’apocalypses, « à la place d’un personnage célèbre » dans l’antiquité juive, de Daniel (Ezech., xiv, 14, 29 ; xxviii, 3), et, groupant dans un livre d’anciens souvenirs traditionnels propres à inspirer confiance en la divine providence de Jahvé à l'égard des siens (Dan., i-vi), a voulu, pour relever le courage de ses compatriotes, joindre ces souvenirs consolants à un tableau — tracé dans le style et la manière prophétiques — de son temps si éprouvé? Le procédé serait identique à celui auquel nous devons, sous le nom de Salomon, la Sagesse et l’Ecclésiaste. Driver, op. cit., p.508sq. ; Tunnel, Étude su/- /< livre de Daniel, Paris, 1902, p. 27 sq.

VIII. Enseignements doctrinaux.

I. dieu.

La plupart des attributs divins sont affirmés ou enseignés dans le livre de Daniel, et Dieu y reçoit des noms variés et appropriés à ses attributs : D est le Dieu éternel et immuable, iv, 3, 34 ; vi, 26 ; le « Dieu vivant », 1' « ancien des jours », vii, 9, 13, 32, qui « subsiste à toujours » ; le Dieu provident qui soutient et gouverne à son gré le monde, qui a tout « dans sa main », iv,

17. 35 ; v. 23 ; vi, 27, et que l’on nomme pour cela le Très-Haut, le Dieu suprême, le Seigneur des cieux, v,

18, "23 ; le Dieu sage et omniscient qui « connaît ce qui est dans les ténèbres, profond et caché », ii, 20 sq. ; le Dieu fort, omnipotent, qui « dé-livre et qui sauve ». n21 : ni. 17. 29, qui fait des « signes et des prodiges », iv. 2. 3 ; vi. 27 ; le Dieu saint et juste, iv. 37 ; IX. 7, 14, bon et miséricordieux, i, .">. 9, fidèle à sa parole, i., 12. Sa transcendance y est surtout marquée : Dieu est au-dessus du monde créé et non compris en lui, puisqu’il est le < pi< m du eiel g et le « Dieu des dieux », ti. 19, 28, 37, 4t. i.">, 17. le g prince de l’armée » nies cieux et de la terre. Gen., n. 1 1, le a prince des princes », viii. ii, 25, el puisque cessant de gouverner immédiatement le monde et d’opérer directement par lui-même le ^alut de son peuple, il se remet <le ces deux fonctions à îles intermédiaires : anges, iv, 13 sq., 31, m. 22.. 13, 21 ; vu. I. fils « le l’homme, , 1311 ; viii, 15-16 ; .."., 13, 20-21 ; xii, 6 sq.

n. inges. - L’angélologie du livre de Daniel n’est aucunement due > l’inlluence persane. car, outre qu'âne influence de cette --.Mie sur l’Ancien Testament n’est | rouvi '. chacun des points de la doctrine du livre sur i i son précurseur dans quel. pie écril biblique plus ancien, lei. les anges onl leur personnalité distincte.< rii i-m.. par des nompropres, m. 18 ; ix, 21. x. 13, 2l. xii. I, leur i isidence habituelle le ciel. on ils for ni assemblée autour « lu TrèsHaut, iv. 13, 17. cf, .lob. i, il ; x. s. Jer., sxiii, 18 ;

.xxix. 8 ; ils 'ont hiérarchi ». ilonl de . 13 : xii. I. f.los., v. 13 15 ; />. i… i. h sq.j m. i leurs fonction i ner le moud.

la direction divine, el.. exécuter les ordre* de lu. n. n

Jl -' :  ! . ou.'n servit vm. 10 sq. ; nombre d’entre eux oui angi. irdien

peuples païens, x, 13, 20, et d’Israël, x, 21 ; xii, 1, combattant pour eux et les défendant. Cf. Jud., V, 20 ; ls., xxiv, 21 ; Exod., xiv, 19 ; Num., xx, 16.

/ ; I. messie. — Suivant l’interprétation traditionnelle, sa nature divine et sa préexistence sont marquées par sa s venue sur les nuées du ciel », vii, 13 ; cf. Exod., xl, 34 ; ls., xiv, 1, 4, etc., et sa mission divine par son caractère de « oint », à l’instar des rois, des prêtres et des prophètes, ix, 26. L’objet de cette mission se définit par la rémission des péchés, la justification, la fondation de l'Église (onction du saint des saints), ix, 24, et la manière dont elle sera réalisée est indiquée dans la mort du Christ ou oint, ix, 26. L'époque de la réalisation est fixée, ix, 24-27. Le Messie est le chef du royaume de Dieu, vii, 14.

iv. eschatologie. — Interprétation traditionnelle. — 1° Antéchrist.

Sa personne : un roi, vii, 20, 24 ; xi, 21 ; son caractère : orgueilleux, impie, vii, 20, 25 ; xi, 28, 30, 32, 36, pourtant idolâtre, xi, 38 ; son œuvre : persécution des saints, des justes, vii, 21, 25 ; xi, 33 ; séduction des faibles, des apostats, xi, 30, 32 ; destruction du culte sacré, profanation du sanctuaire, xi, 31 ; sa ruine finale, au jugement, vii, 26 ; xi, 45. — 2° Jugement. — Présidé par Dieu lui-même, vii, 9 ; instruit par des « juges » (?), vii, 10 ; rendu sur toutes les nations, vii, 11-12. — 3° Second avènement du Christ « sur les nuées du ciel », vii, 13-14. — 4° Résurrection des morts, bons et méchants, xii, 2, et séparation des uns et des autres. — 5° Vie éternelle et récompense des fidèles et des « docteurs en justice » par la lumière céleste, xii, 2-3 ; damnation et châtiment des pervers par la honte et l’opprobre éternels, xii, 2.

IX. Commentateurs.

Anciens.

1. Dans l’antiquité chrétienne (m'-viil 6 siècles). — Grecs : S.llippolyte (Rome vers202-20't), fragments, Hippolytus Werke, t. i, Exegetische Schriflen, édit. Bonwetsch et Achelis. Leipzig, 1897 ; cf. P. G., t. x, col. 638-700 ; S. Jean Chrysostome (?), P. G., t. i.vi, col. 193 sq. ; Polychroniusd’Apamée (ve siècle), fragments dans A. Mai, Scriptor. vet. nova colleclio, Rome, 1825, t. i b, p. 137 sq. ; Théodoret de Cyr (v c si-ècle), Commentarius (yjtdHVT][ia) in visiones Daniel, P. G., t. i.xxxi, col. 12561549 ; Ammonius d’Alexandrie (m ? v siècle), fragments dans A. Mai, op. cit., t. i b, p. 212 sq. ; cf. P. G., t. lxxxv, col. 1364-1381 Syrien : S. Epbrem, ExposiHo in Daniel, dans Opéra omnia syriaca, Rome, 1740, t. ii, p. 203-2 : 53. — Latin : S. Jérôme, Commentariorum in Danielem liber unus, P. L., t. xxv, col. 513-610. — 2. Au moyen âge (ix*-xve siècles), Walafrid Strabon (îxe siècle) emprunte au commentaire de saint Jérôme sa Glossa ordinaria sur Daniel ; Albert le Grand (XIIIe siècle), Exposilio in Dan., dans Opéra, Lyon, 1658, t. viii ; Nicolas de Lyre (XIV siècle), Poslillæ perpétuée sire prssvia commentaria in universa Biblia, Rome. 1171-1472 ; Thomas Vallensis (xve siècle), Exposilio aurea in Dan ophetam,

dans S. Thomas Aquinalii opéra, Paris. 1660, I. xix. p. 5-57 ; Paul île Sainte-Marie de Burgos (xv siècle), Additiones aux Posiillx de Nicolas de Lyre, dans Biblia sacra cum Glossa ordinaria, Venise, 1603. — Commentateurs juifs : Saadia ie siècle), copie fragmentaire à la Bodléienne ; V. Ilm Ali (vers 1000), arabe, ..ht et trad. Margoliouth, Oxford ; Raschi i siècle) ; l.en-l./ra xii siècle) ; Abarbanel..xv siècle).

ï Modernes. A partir du svt siècle : -l. Maldonat, Conim. m Je, ., Bar., Ezech., Danielem, Paris. 1810 ; II. l’inio. /// divinum vatem Danielem commentarii, Cofmbre, 1582 ; l'.. Pererius, Commentaria m /' lem, Rome. 1587 ; '. Sanctius, Comm. m Dan. / phetam, Lyon, 1612 ; Corneille.le la Pierre, Comm.

m m L/ ophetat ia. invers, 1684 ; I. Tirin, Comm,

n, tacram Script., Lyon, 1678, tin. Didacusde Celada, Commentarius litleraliset moralisin Susannam Danie-