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DIEU (SON EXISTENCE


titude du texte conciliaire la thèse de la démonstrabilité de Dieu, procéder autrement.

Le concile a défini que par la raison naturelle au moyen des créatures on peut arriver à connaître Dieu avec certitude ; mais, ou bien on reconnaît que notre connaissance spontanée de Dieu s’obtient par inférence causale, ou bien on ne le veut pas reconnaître. Or, dans les deux cas. pour satisfaire au concile, il faut admettre la thèse de la démonstrabilité. Dans le premier cas, la conséquence est évidente ; car dire que Dieu est démontrable quand on reconnaît d’ailleurs que c’est par une inférence causale qu’on obtient la certitude de son existence, ce n’est ajouter à ce que l’on concède déjà que la possibilité d’un retour réfléchi de la pensée sur son opération de façon à en constater la légitimité ; et, remarque Kleutgen, op. cit., n. 157, bien que ce retour réfléchi de la pensée ne soit pas nécessaire avant l’acte de foi à celui qui a la certitude spontanée de l’existence de Dieu, ni même, avait dil saint Thomas, Sum. theol., H » II », q. r, a. 5, ad 3um, à celui qui ne connaîtrait Dieu que par la foi humaine, on ne peut pas nier qu’il est souvent nécessaire soit avant soit même après l’acte de foi proprement dit. Si l’on opte pour l’hypothèse que notre première connaissance de Dieu n’est pas le résultat d’une inférence causale, ou bien on en explique la se par l’argument de saint Anselme, ou bien on a recours à quelque élément subjectif indémontrable. Hais l’argument de saint Anselme ne donne pas la certitude ; et l’expérience aussi bien que l’histoire de la philosophie et de la théologie nous apprennent qu’il l, i plan' à des doutes raisonnables sur la légitimité de la conclusion qu’il prétend imposer à l’athée. A plus forle raison en faut-il dire autant de tous les aystèmes qui fonl dépendre la certitude de la première connaissance de Dieu d’un élément subjectif indémontré et indémontrable et dont les titres ne peuvent pas s’expliciter à la raison. Cf. Pesch. op. cit., n. 25.

Sur ce point la pensée du i ordinaire n’est

ni douteuse ni équivoque. Le moyen âge condamna Xicolas d’Autrecouri. Voir col. 770. En 1835, 1 Irégoire VI reprochait à Hermès de ne pas rester fidèle a la doctrine catholique en ce qui concerne les argun par lesqui Is on a coutume d'établir et de confirmer l’existence de Dieu. Denzinger, a. 1620. La même année, on demanda à Bautain de signer que le raisonnement peut prouver rtitude l’existence de Dieu, i Voir Bautain. Cf. Denzinger, 10e édit., n. 1622. In 1843, la S. C. de l’Index demanda diverses correction, a (Jbaghs. En particulier l baghs ayant écrit :

ad quandam (idem, nul fundari in hac fide, i"i non tam videmu » quanx

jeu pet suasum » ooi est, ideam fidelem, id qui d > iden 'ia mete il

. l’Index observait : Qua ; verba signij ntur potius credi quam demonstrari Dei existen*

: quod quidem « vero omnino dislat. Cf. les détail* singuliers de l’affaire dan ? Dec Kalholik, 1865, l. i.

p, 210 ; 1866 i ii. p. 191. toutes les pièces ont été publiées par V Annuaire <lr l’université de Louvain pour 1876, el réimpi imées par Bouix, dans la H

miens, 1876, p. ô.Vi «. En Pie I rappela danune encyclique que la r

ils de la f., i. Denzinger, n 1635 ; el n inl ur ce ujel à propos des erreurs de rimer, en faisant mi ntion expre se de :

>. n. 1670. I n 1855, Bonnettj

la même proposition qu’on avait pro

1650. Les con

mon rent danle même

oir, p ir exemple, I" concili

d" i 1873,

i- ! ' Bordi aui en 1856, ibid,

col. f.'.'l. autrichien di

nui. i.t. t m i ot ( ITHOL

Vienne en 1858, ibid., t. v, col. 130 ; celui de Cologne en 1860, col. 27 1, 294, 300 ; celui de Kalocsa en 1862, ibid., col. 612 ; celui d’Utrechten 18(55, ibid., col. 746. On a vu plus haut, col. Si" sq., pourquoi le concile du Vatican n’a pas voulu employer le mot demonstrare dans la définition dogmatique qu’il a proposée à la foi de l'Église ; mais en se tenant sur la réserve, parce qu’il importait surtout de décider du pouvoir naturel que nous avons de parvenir à la première connaissance certaine de Dieu, le concile ne désavoua ni le saint-siège ni les conciles provinciaux que nous venons de citer. Certo cognoscere et demonstrare, dit le rapporteur, aliquatenus est unum idemque, et le concile eut soin de recommander à tous les fidèles de suivre les décisions du saint-siège. Voir col. 836. Depuis le concile, la direction du magistère n’a pas varié'. On sait que Léon XIII a donné une vigoureuse impulsion au retour à la philosophie de l'École, spécialement da saint Thomas. Or, dans une encyclique au clergé' de France, 8 septembre 1899, il expliquait que son but en poussant à l'étude de la scolaslique était surtout d’enrayer le nominalisme moderne, qui rend impossible la preuve des préambules de la foi. Acta l. rouis XIII, Rome, 1900, t. xix, p. 168. C'était redire après vingt ans ce que Kleutgen avait écrit dans l’encyclique JEtemi Patris, dont la rédaction lui avait été confiée : Et rêvera divinse Sapientise eloquiis graviter reprehenditur eorum hominum stullitia qui de. his quai videntur bona non poluerunt intelligere cum qui est, ne que operibus altendentes, agnoverunt quis esscl artifex. Tgitur primo loco magnus hic et prxclarus ex hu~ riiana ratione fructus capitur, quod illa. Deum esse demonstret : a magnitudine enim speciei et creaturæ cognoscibiliter poterit creatùr horion videri. Acta Leonis XIII. Home, 1881, t. I, p. 268. Ceux donc qui parmi les catholiques pensent que la question de la démonstrabilité de Dieu est une question libre, font preuve d’une connaissance peu ('tendue de la littérature officielle de leur Église ; il en faut dire autant d’un grand nombre d’autres qui prétendent être tout à fait en règle avec l’orthodoxie, parce qu’ils admettent une inférence causale dans la genèse de noire pren idée de Dieu, sauf a nier, pour excuser l’athéisme spéculatif, toute démonstrabilité proprement dite de I tence divine.

II. Exposé sommairi des preuves di l’existence de Dieu. — < » n peut étudier les preuves de l’existence de Dieu à un triple point de vue. qu’il imp de distinguer, I i « pie souvent il soit confondu parles auteurs qui traitent de ces questions : le vue historique, le point de vue pratique ou apoli tique, le point de vue scientifique.

Point de vue historique.

Placé a ce point de vue. on ne cherche à convaincre personne de l’existence de Dieu ni même à faire la critique des preuves qui ont été proposées dans le cours des lg< s, Ie but poursuivi est d< dresser un catalogue exact et coi

des ai. m n axant, d’en indiquer les nuai

les filiation'- el d en découvrir les relations avi doctrines soit des auteurs qui les ont employés, s oil de leur milieu Ces recherches ne vonl pas sans quelque danger de dilettantisme ou même de positivisme ; qui s’y livrent exclusivement et sans une lorte éducation philosophique, Unissent par opini r avec Ri nan i qu’il est plus important de savoir ce que l’espril humain i n problème, que d’avoir un ais hhceproi.i' m i i 1866, p. IX.

Mais ' -ont bien conduiti

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ein brent encoie les Ie la philosophie mé diévale, elles sont d’un haut intén t t d’une ti utilité pour I inli lligem en h Carl

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