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DIEU (SON EXISTENCE)


omnes, quas subinde adducemus, refcruntur. In 7 aul, disp. XX, c. iii, n. 9. Ces nuances n'étonneront que ceux qui ne connaîtraient qu’une seule espèce d'évidence, la fulgurante, et une seule espèce de certitude, celle qui exclut la possibilité cie tout doute, même sophistique. Voir Croyancf., t. iii, col. 2388.

Ces équivoques dissipées, et c’est pour les éviter que dans notre langue nous parlons plutôt des preuves que des démonstrations de l’existence de Dieu, quand on dit que Dieu est démontrable, cela signifie que son existence se prouve par un syllogisme, pariens scienliam. Cf. Frassen, Scotus academicus, 1. 1, tr. I, a. 1, q. ni, Rome, 1900, 1. 1, p. 116. On sait qu’Aristote définit la démonstration : syllogismus conslans ex veris, priet immediatis notionibus, causisque conclusionis. Anabjt. post., l. I, c. n. Cette définition convient spécialement à la démonstration désignée sous le nom de propter cjuid, dans laquelle les prémisses doivent contenir les causes de la conclusion dans l’ordre ontologique. Les logiciens expliquent comment la même définition s’applique à la preuve a posteriori, mutatis mutandis. Kans cette dernière, les prémisses ne sont plus les causes de la conclusion que dans l’ordre logique. Prsemissse, dit Lossada, sint causée conclusionis saltem in cognoscendo, licet non in essendo, ita scilicel ut objectum præmissarum, quamvis non sil causa vel radix ohjccti conclusionis, sil lamen tilulo neccssariæ connexionis efficaxmotivum et ratio cur assentiamur ><*iniiis objecto. Cursus philosophions, Logica, tr. VI, disp. II, c. ii, n. 6, Barcelone, 1883, t. iii, p. 252. Quand donc on se demande dans l'École si Dieu est démontrable, le sens revient à ceci : l’esprit humain peut-il d’une façon réfléchie, artificiellement, être déterminé à un jugement existentiel certain sur Dieu, par le moyen d’une connexion nécessaire saisie entre lui et ses œuvres ?

A la question ainsi posée, depuis le maître des Sentences jusque vers le milieu du XVIIIe siècle, lous les théologiens, sauf Pierre d’Ailly et Nicolas d’Aulrecourt, col. 769, ont répondu par l’affirmative et très catégoriquement. Pierre Lombard, Sent., l. I, dist. 111, appuyé sur Rom., l, 20, sur saint Ambroise et saint Augustin, avait montré comment par les créatures le créateur Ire connu, et indiqué brièvement les raisonnements par lesquels nous arrivons à voir intellectuellement d’une façon réfléchie les perfections invisiblesde Dieu. L'École entière l’a suivi. Ces dernières années <>n ; i cherchée mettre en doute l’accord des scolastiques sur ce point ; le 1'. Fox, pauliste américain, a déterré un opuscule de Scot. d’authenticité d’ailleurs douteuse, pour insinuer, plutôt que pour conclure net lemi nt. '[' ! ' Scol rejetait la doctrine commune, Seotus redivivus, dans The New Yorh Revicw, juin 1905, p, :  ; .">. d’autres ont mis en avant dans le même sens [et noms de quelques nominalisles comme llolcolt, etc. Mais quand on étudie les textes, on remarque vite que le mot démonstration a bien que durant la

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, on raffina beaucoup, surtout parmi les nominaliatea, sur les différentes i pèces de démonstration, t qu’en aorome b rares auteurs qui énoncer* ni la thèse que Dieu n’est pas démontrable, entendaient

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n’a pas remarqué qu’il ne s’agit nullement dans cet opuscule de la démonstrabililé de l’existence de Dieu, mais seulement de la démonstrabilité de certains attributs de Dieu, vivus, sapiens, volons, unions, ce qui est fort différent. Le P. Fox aurait pu noter aussi que Scot ne se demande pas simplement si l’unité et la personnalité divines peuvent se démontrer, mais qu’il examine si lelsou tels arguments les démontrent d’une manière rigoureuse ; les arguments dont il entreprend l’examen critique sont du genre de ceux qui emploient ce qu’on appelle un médium physicum. Scot paraît ne pas les accepter, comme plus tard Suarez les rejettera ; de ce fait conclure que Scot n’a pas enseigné la thèse de la démonstrabilité de Dieu, ou même l’a mise un instant en doute, c’est raisonner à peu près comme si du fait que l’auteur de cet article tient pour inefficace la méthode d’immanence on concluait qu’il n’admet pas la démonstrabilité de l’existence de Dieu ; la mentalité de Scot dans son examen critique est la même que celle de Suarez : plus un théologien est convaincu que Dieu est démontrable, plus il est sévère dans l’examen des preuve-. Cf. Scot, In IV Sent., l. I, dist. ii, q. iii, n. C, à la lin. Il peut se tromper dans ses appréciations, et peut proposer comme valable une démonstration défectueuse, ce que ses contemporains ou la postérité ne manqueront pas de remarquer ; mais son effort même, quoique malheureux, est une preuve de son adhésion à la thèse de la démonstrabilité. Ajoutons d’ailleurs que Scot est dans le reste de ses ouvrages très catégorique en faveur de la thèse traditionnelle, et que le prince des nominalisles Occam ne l’est pas moins, bien qu’il hésite sur la rigoureuse démonstrabilité de l’unité divine, comme plus tard Molina, partisan déclaré de la démonstrabilité de l’existence, sera moins affirmatif sur la démonstrabilité de l’infinité. Molina, Coniment. in /" », q. vii, a. 1, Venise, 1602, p. 60. Cf. Occam, In IV Sent., l. I, dist. II, q. x, a.*l ; Biel, ibid., p. 93.

L’accord des scolastiques va plus loin. Ils donnent une note théologique à l’opinion qui nie la démonstrabilité de l’existence de Dieu. Saint Thomas la qualifie d’erreur, Cont. genl., l. I, c. xii ; ailleurs, De veritate, q. x, a. 12, il la déclare manifestement fausse, invenitur

hoc quod est Deum esse rationibus irrefragabilibus ctiam a philosophie probatum. Cf. Scot, In IV Sont., 1. I. dist. II, q. ni, n. 7. Iiannez, parlant de l’opinion de Pierre d’Ailly, écrit : H sec sententia est temeraria et ut quibusdam videtur erronea. Sed nihilominus mihi distinguendum videtur. Si enim quia neget naturaliter posse cognosci quantum sat est ad obligandum Iwmincs ad cultum Dci, negare Deum esso demonstrari posse est hæresis ; si qui autem dicunt non demonstrari secundum artem ar.slotelicam, <<"// est error in fuie, sed in physica aut melap/n/sica, et temerarium in fide. Quapropler sil nobis cerla conclusio. Sententia sancti Thomas in secunda sua eonclusione (Dcmonslrabile est Deum esse démons ! rat urne quia, id est ea e/Jectibus) est certissima et oppositum ejut est temerarium. Scola commentaria m /"", q. il, a. 9, Venise, 1587, p. 216. Molina est plut aflinnatif encore que Bannezj il cite l'Écriture, Rom., 1, 20 ; Sap., xiii ; Pa. xviii, 2, et l’interprétation des Père a et il conclut : Ex his palet non solum temerarium, sed in ftde minime lutum esso, ne ampliui ti> iars lecundam

propositani. "/ ». cit., q. ii, > 2, p. 35. Suarei danc n métaphysique constate que les thi traitent d’erreur l’opinion de Pierre d’Ailly melaphyt., disp. X, tect. n. n. 8, dans son ou théologique mr Dieu on lit Dieu oalde consentant naturali d iemonstrai /

>l hOC nrgarc tenu « Trac tatus de divinu subit antia, . I, e. t, n.l3j