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DIEU (SON EXISTENCE)


choses, de la nature de l’effet, il est facile aussi de remonter à celle de la cause, en vertu du principe que toute cause produit son effet par un principe qui est antérieur a l’effet et intrinsèque à la cause. Qui finxil oculum, non considérai ? Ps. xciii, 9. Voir col. 784. Cf. De veritate, q. H, a. 3 ; In IV Sent., l. I, dist. XXXV, q. i. a. 2. Si donc la conclusion du premier raisonnement par lequel on arrive à affirmer rationnellement l’existence de Dieu n’est qu’un simple jugement existentiel, le sujet de ce jugement n’est pas conçu par de pures dénominations extrinsèques ; et des inférences très simples permettent d’expliciter vite le contenu de la première idée de Dieu et de passer de la connaissance confuse à des jugements déterminés objectivement valables sur sa nature intrinsèque. Si l’homme fait son devoir, le progrès ne manquera pas de se réaliser et le secours de la providence ne fera pas défaut. Ainsi l’agnosticisme est écarté, mais de telle sorte que, d’une part, les dogmes de l’absolue incompréhensibilité de Dieu et de l’invisibilité naturelle de Dieu et la doctrine patristique de l’impossibilité d’une connaissance quidditative de l’essence divine soient hors de toute atteinte, et que, d’autre part, l’imperfection de notre connaissance de Dieu reçoive une explication, qui rende intelligible le fait des erreurs sur Dieu chez les païens et la possibilité du progrès dans la connaissance naturelle de Dieu. Dieu est incompréhensible, naturellement invisible, de plus nous ne pouvons pas ici-bas connaître de Dieu quidest, ut est in se, on pour parler avec les Pères nous savons de Dieu seulement quia est et non qttiil sit. La doctrine de l'École rend compte de toutes ces thèses. Car puisque, d’un côté, nous ne pensons Dieu qu'à l’aide de concepts tirés des créatures, et puisque, d’un autre côté, certains attributs de Dieu sont absolument incommunicables, il est évident que nous ne pouvons avoir ni la compréhension, ni la vision intuitive naturelle, ni une connaissance qui nous représente l’essence divine comme elle est en soi. Cf. S. Jean Damascène, ! >< fide orthodoxa, l. I, c. il, iv, /'. (', ., I. m : iv, col. 791, 800. Une représentation de cette dernière espèce serait quidditative et se défini !  : cognoscere de re omnia prædicata quidditativa usque ad differenfiam vel quasi differentiam ullimam, eam

Ipiendo proprioet positivo conceplu. L’impossibilité d 'm iif connaissance abstraite de ce genre relativement divine suil immédiatement du fait que les œuvres de Dieu n'épuiseni pas son pouvoir. Cf. S. mas, Sum. theol., I », q. xti, a, Il sq. Mais ces mêmes œuvres nous permettent d’avoir quelque connais de la quidditédivim ère quodeumque prsedi le, ce que Bossnel traduit o connaître les i" - 1 1 1 — lesquelles Dieu neserail pis Dieu.

Saint Thomas pour signifier la même d lit que

nous | nnaitrcDieu secundum eubslanliam, oi

ndum ijti., 1, , se est, Sum. theol., l.q. xiii. a. 2 ;

ad - '" ; et Suarez précise : cognoscere de re qûid licatum quidditalivum

..nu tantum ut commune n utproprium.

aph., 'li i'. sect. xii, n. 9. Cf. S. ThoDe verilale, q. ii, a. I, ad 9um sq. Mais, en vertu même du procédé p ; ir lequel cette connaissant

nue, elle i si d’abord confuse et mêlée d'élémi nts i confuse, p ; irce qu’elle pri

i I Dieu coi aliquid supi

m ab omnl Thomas, Sum. theol., I q. xiii. d - ' un léi d éli menti in. car |*ex lîvine n’est

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Bossuet, « des images grossières, indignes de la pure essence » divine. Œuvres oratoires, édit. Lebarq, t. v, p. lOi. On a beaucoup abusé de ce fait psychologique pour essayer de montrer que nous n’avons le choix qu’entre l’agnosticisme à la façon de M. Le Roy et l’anthropomorphisme. Mais c'était oublier, d’abord que toute notre connaissance de Dieu n’est pas symbolique, ensuite que le procédé rationnel par lequel nous l’obtenons nous permet de distinguer ce qui convient à Dieu et ce qui tient à l’imperfection du symbole, enfin comme le remarque saint Thomas : hoc quod in modo significandi (metaphorice) importetur aliqua imperfeclio non facit prsedicationem esse faisant vel impropriam, sed impèrfectam. In IV Sent., 1. 1, dist. XXII, q. I, a. 2, ad i'"" ; De veritate, q. x, a. 7, ad 10'"". Suarez explique avec son habituelle exactitude et profondeur la même doctrine. Disp. metaph., disp. XXX, sect. xii, n. 12 ; De anima, l. IV, c. iv, n. i ; c. v. Cf. Mayr, Philosophia peripatelica, part. IV, disp. IV, q. ii, a. i, Ingoldstadt, 17 :  !  ! ). I. iv, p. 424. Ce que disent saint Thomas, Suarez et après eux Bossuet se trouve d’ailleurs clairement dans saint Augustin, à propos de Josué, xxiv, 23. Queestiones in Heptateuchum, l. VI, c. xxix, P. L., t. xxxiv, col. 790. Cf. De Trinitate, l. I, c. i, n. 1, t. xlii, col. 819-820.

Si l’on a eu tort de conclure de la confusion de notre première idée de Dieu à l’agnosticisme, et des images grossières qui l’accompagnent à l’anthropomorphisme ; s’il est totalement faux qu’un païen et un chrétien parlant de Dieu ne s’entendent que par la fonction religieuse dont la représentation que le nom de Dieu désigne serait le symbole, dételle sorte qu’abstraction faite du contenu de cette représentation le païen parlant de Jupiter et le chrétien du vrai Dieu n’attacheraient à la divinité aucun autre sens que celui de l’identité des rôles que Jupiter et Jahvé jouent par rapport à différentes dénominations religieuses, cf. Belot, Note sur la triple origine de Vidée de Dieu, dans la Bévue de)i>< : t<ipl<ijsi</ue et de morale, novembre 1908, p. 717, il reste vrai que l’imperfection de cette idée primitive de Dieu rend possibles les erreurs sur la nature divine et que la doctrine scolastique rend compte de cette possibilité. Saint Augustin, De vera religions, c. xxxvii. /'. L., t. xxxiv, col. 132, énumère les diverses créatures que l’on a confondues avec le créateur, l'âme, les puissances génitales, divers animaux, les astres, le ciel, le m on de conçu connue animé etc., et l’on s, lit ; isse/ que les pi iriis avaient multiplié les dieux anthropomorphes. Deux passages de saint Iîonaventure donnent l’explication des faits. Quæst. dispul, île mysterio Trinilatis, q. i, a. I, ad 3 in ; q. ii, a. 1. Le païen, dit-il, ne conçoit pis Dieu connue le bien absolu (superlatif absolu), mais plutôt par voie de comparaison (superlatif relatif), ut 0/17110/ païens, quod homo non potes t. ('.< superlatif relatil di bien le Mai Dieu, et ainsi c’est bien le vrai Dieu que uvre au païen l’instinct naturel ; mais, comme b' fait remarquer Lossada, Summulæ, Barcelone, i' 138, Dieu ainsi connu ne se présente pas à l’esprit

l’unicité ; leexclamations rel par Tertullien montrent que s, m-- la croûte des ei reura du polythéisme sommeillai ! l’idée de l’unité de Dieu, mais les païens peu Instruits n j prenaient pas gardi i ne se ie nil.i ien i pas compte de la contradiction de leurs propri Idéi sur la divinité. Aussi, dit saint Bonaventure, (/nia homines tunt opinait illud esse Deum ip"tti, , iti humanum lut hutnemum

teire, et hoc viderunt / lide runt que dit saint Bonaventure du

n’ile d. di ne 1 puisque saint

Paul a écril : qua immolant ger im molant, et non Deo 1 < "i.. J" d cuit* di . ' ! 1 la, d 'i' 1.1 nalui. 1