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DIEU (SON existence ;


complètement de ce point de vue — il est de nouveau aisé de voir que sans inférence on ne peut pas passer de l’idée des attributs relatifs et de l’existence objective niais idéale, qu’on leur donne comme à tous les objets de la pensée, à l’existence objective et réelle de Dieu. La raison en est que l’existence de Dieu n’a rien de relatif, mais est totalement absolue. Mais, remarque saint Anselme, de relativis nulli dubium, quia nullum connu substantielle est Mi, de qtto relative dicitur. Quare si quid de summa natura dicitur relative, non est ejus signi/îcativum substantiæ. Unde hoc ipsum, quod summa est omnium, sive major omnibus, quæ ab Ma facla sunt, vel aliquid aliud, quod similiter relative dici potest, non ejus naturalem désignât esseuliam. Si enim nulla earum rerum unquam esset, quaruni relatione summa et major dicitur ipsa ; nec summa nec major intelligeretur ; nec tamen ideirco minus bona esset, aut essentialis suse magniludinis in aliquo detrimentum pateretur. Quod ex eo manifeste cognoscitur, quoniam ipsa, quidquid boni vel magni est, non est per aliud quam per se ipsam. Si igitur summa natura sic potest intelligi non summa, ut tamen nequaquam sit major aut minor quam cum intelligitur summa omnium ; manifestum est quoniam summum non simpliciler significat summam i liant essentiam, quas omnino major aut ntelior est, quam quidquid non est, </uod ipsa. Quod autem ratio docet de summo, non dissimililer invenitur in similiter relativis. Monologium, c. Xiv. Donc. Dieu conçu par les attributs relatifs, Dieu désigné par des dénominations extrinsèques, et d’une manière plus générale, pour parler comme les modernes, l’bypothèse Dieu, est ce sans quoi Dieu serait Dieu ; l’existence réelle de Dieu est au contraire « ce sans quoi Dieu ne serait pas Dieu et son culte anéanti. « Personne n’admet comme légitime le passage immédiat d’une hypothèse abstraite .1 l’affirmation catégorique de l’existence concrète, mettons par exemple de î'éther. A plus forte raison, ce passage doit-il cire tenu pour incorrect, quand il s’agit rie l’hypothèse Dieu, parce qu’il y faudrait passer de ce sans quoi Dieu serait Dieu à ce sans quoi Dieu ne il pas Dieu. Si donc, en général, l’intelligence d’une hypothèse m sert à rien pour donner la certitude rationnelle d’un jugement d’existence sur l’objet hypothétique considéré, et s’il y faut une preuve ; le

ingulier de l’hypothèse Dieu, où l’objet hypothétique nVsi désigné que par des dénominations extrinsèques, loin de nous dispenser de la preuve, l’exige absolument. Soutenir que l’intelligence peut porter un

juge ni existentiel cei tain, Bans autre appui que l’idée

de l’hypothèse Dieu, reviendrait, en effet, à dire qu’on peut avoir l'évidence de cette absurdité « pie ce sans quoi Dieu sérail Dieu est identiquement ce sans quoi Dieu)// sérail pas Dieu, Denzinger, n. 428, ou du moins que ce sans quoi Dieu sérail Dieu nous mani imrnédiatement ce par quoi Mien est Dieu. Il faut ici, sans prétendre exclure en détail toutes les bypotl. mentionner les principales ;

car actuellemeul une grande partie du débal sur l idée

leuse se déroule sur ce terrain, comme l’ont fort bien u MM. Moisant, Dieu, , , en métaphy sique, Paris, 1907 ; Piat, Insuffisance de » théorie » de

ition, Paris, l908 ; Michelet, Dieuetl’agnosti oonteniporain, Paris, 1909 Laissant di côté ! as, ou l’intuition sensible de Dieu, inventé ou plutôt réédité par Max Huiler, Origine » et développement de ! " Paris, 1879, p. 32 sq., il nous reste, après les exclu. liminer ce qui

li - hypothi n imi talogique, psychologique, morali.

logique et m< I iphysique. "

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diau del i m-', ii, .1- i L’amei rda.nl l'être uni,

monde ou âme, voit, par contraste et par regrès, dans ce fini l’existence nécessaire de l’infini. » Gratry, Connaissance de Dieu, l. II, c. viii, Paris, 1854, p. 100 ; Logique, t. ii, p. 42. — Critique. — a. Victor Cousin d’une part s’est donné l’intuition du fini, de l’infini et de leur rapport et a professé le panthéisme ; Spencer voyant l’absolu dans le relatif ne dépasse pas l’agnosticisme. Toute doctrine dont l’emploi est si dangereux demande à être précisée. — b. Gratry voyait juste, lorsqu’il disait que c’est par le fini que nous nous élevons à l’infini ; la chose n’est pas douteuse. Cf. Urraburu, Instilulioncs p/tilosophicx, Valladolid, 1891, t. il, n. 193. Mais la conscience nous révèle que penser au fini, ce n’est pas nécessairement penser à l’infini, et encore inoins saisir l’infini existant de fait. Cf. Hontheim, op. cit., n. 101 ; Urraburu, op. cit., t. vii, p. 79 ; Kleutgen, Philosophie scolastique, t. IV, n. 926. Gratry pensait qu’il faut que la philosophie débute par la théodicée, parce que l’idée d’infini éclaire tout pour le chrétien. Connaissance de Dieu, 2e édit., 1851, t. i, p. 51, 71. Il est vrai, et saint Thomas en a fait la remarque, Contra gentes, l. II, c. IV, que, la certitude de l’existence de Dieu acquise, l'âme chrétienne éclairée par la foi envisage le fini en fonction de l’infini ; mais cette association est contingente et n’est pas une loi de l’esprit : quod aliter considérât de creaturis theologus, aliter philosophas. Ce fait d’expérience quotidienne détruit à lui seul la théorie de la connaissance abstraite immédiate. Cf. ibid., c. il sq., sur l’utilité réelle de l'élude des créatures ; voir l’application de ces principes dans saint Ignace, K.vercitia spiritualia, Fundamentum, Conlemplatio ad amorem.

b) Hypothèse psychologique. — Au xviie siècle, quelques théologiens espagnols ont essayé le raisonnement suivant pour soutenir que la proposition Deus est peut être immédiatement évidente. Existentia Dei, prout relucens in existentia créatures, codent judicio immédiate affirmatur, sicut audita mec Pétri, nobis bette nota, immédiate judicamus existere Pelrum, ut connexum cum voce quant audimus, el af/irmantus existere. Cette opinion a été reprise et développée par Julius Millier. pie christliche Le lire von der Sûnde,

: i édit., Brestau, 1849, t. i. 1. I. c. ii, et par John

Tulloch, Theisnt, Edimbourg, 1855, p. 265, Dans cette théorie, l’idée de I lieu est le nilet lumineux, (/<>. ! bglanz, de notre propre personnalité ; on le montre d’abord par l'Écriture, der Mensch ist der Abglant der Gottheit ; puis parla représentation Imaginative de la grande barbe du Père éternel ; » par le « tu », qui s'échappe naturellement de nos lèvres quand nous implorons grâce ou secours ; par le sentiment que dans les Centres les plus profonds de noire vie, un Autre, tout |ires de chacun de nous, se trouve, in qno riiimus, minemurcl sumiis. Act., xvii. JTsq. <in reconnaît la réalisation Imaginative et affective qui Berl de base au sens illatif de Newman. — Critique, — a. Si l’on voulait réfuter cette hypothèse par ses conséquences, il suffirai ! de remarquer que la plupart des théories athées modernes prennent pour accordé que le théisme n’a pis d’autre fondement que cette bypoi hologique : les ailées affectent de prendre .m sérieux cette doctrine, puis n’ayant pas de peine à la démolir par l’hypothèse des projections subjei li du double, etc., ilconcluent < leurs philosophiea ..es. — ii. M. us voici la position de la théol que. Nous ne contestons nullement le faii psychologique observé, à savoir que noua avons une n

ion Imaginative et aussi une représentation Intel* lectuellede Di< ii, On peut mémeconci d< i avi c Haunold, Théo lativa, Ingolstad, 1670, 1, I, c. I, cont. i,

que lorsque nonentendons la voix connut d< Pien ace de Pierre ou sa pi

sence tant Infi n n<