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I) A I

LIVRE DE

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la toute-puissance du vrai Dieu, « lu I » ieu du royaume, qui sauve les Biens et disposi i des

empires t, m-vi). Pais, l< royaume messianique annoncé, le tout-puissant reconnu de tous, Dieu révèle après quelle Buitë d'événements religieux et politiques sa réalisera ledit royaume (n et vii-xii). Du i chacune des visions ou prophéties pro ir la

précédente en plus grande clarté. A peine la critique signale-t-elle comme pièces rapportées les passages, i, 20-21 (glose renchérissante ; ix, 5-19 (interpolation que ' trahissent 5 et 20) ; x 1 1. 1 1-1-2 gloses successives voulant expliquer 7 et 9).

sur l’unité de composition voir Hebbelynck, De auctorltate historien Ithri Danielis. Louvain. 1887, p. 8-23 ; Knabenbauer. Comment, in Demie, , , prophetam, Paris, 1891, p. 17-20 ; A. F. G ail, Die Einheitlichkeit des Bûches Daniel, Giessen, 1895.

Cependant, l’unité d’esprit, de plan, de composition, même de style, n’exclut pas nécessairement la pluralité des sources, l’existence de documents antérieurs utilisés ou incorporés dans la trame générale de son récit par le définitif et véritable auteur du livre. Assurément, une dissection du livre de Daniel comme celle de Bertholdt enlève quelque signification à chacun des morceaux, surtout à chaque vision isolée ; mais un classement des sources qui partirait des conclusions de Rludau et de Julius, lesquelles mettent en un relief accusé les c. m-vi et les deutérocanoniques xiii-xiv. reste possible. La question du mode de composition du livre de Daniel est donc ouverte encore.

Aux ouvrages cités de Bludau et de Julius, joindre les essais de Barton, The composition of the liouk of Daniel, 1898, dans Journal ofbiblical literature, p. 62-86, qui distingue it et iv ; v-vin, iii, x-xii. i ; vi et ix ; i et xii, 5-13 ; P. Riessler, Das Buch Daniel, 1902, p. xi-xiii (division : vii-xii. i-v, VI et XIIIXIV) ; G. Jahn, Das Buch Daniel, Leipzig, 1904.)>. VI, thèse v et commentaire, unit seulement x-xii.

IV. Interprétation.

Le sens général du livre ressort premièrement et principalement de l’identification des quatre empires terrestres et païens figurés soit par les quatre parties de la statue vue en songe par Nabuchodonosor (c. n), soit par les quatre animaux sortis de la mer vus en songe également par Daniel ic. vin. Cette identification jette, en effet, une grande lumière sur les visions, claires seulement pour une partie, des c. vin. ix et xi, relativement à un personnage d’importance capitale, persécuteur des « saints » et précurseur du « temps de la fin ». qui a figure déjà dans la vision du c. VII. Cf. vii, 21, '2.') ; vin. 23-26 ; îx. '20-27 ; xi, 30, 31, 36 sq. Il est admis par tous que le cinquième royaume dont il est question dans M, ii. et vu. 18, 22, ou qui est décrit au moins dans son commencement dans ix. 24, el x 1 1. 2-3, est le royaume messianique, le royaume de Dieu dont parle encore l'Évangile, Le quatrième empire est-il alors celui de Rome, le quatrième roi est-il le César romain : le royaume où le peuple des saints débute ou se forme avec la prédication du Christ, et les passages II, ii ; vii, 12 et 2."> : vin. 21 : i. 24 ; xii. 1-3, le considèrent dans tout son développement jusqu'à la fin du monde ; le persécuteur du « temps de La fin l est l’Antéchrist ; tout le livre est messianique, doublement messianique même, car il vise le Messie à son premier avènement el à son dernier. Ce quatrième empire est-il au contraire l’empire grec OU l’ensemble des royaumes issus de lui, le quatrième roi est-il Alexandre le Grand ou sa royauté divisée entre se

néraux : le royai messianique annoncé B’identiGe

d’abord avec le groupe juif resté Bdèle à Dieu el -i sa religion sou-- les successeurs syriens du conquérant macédonien ; le persécuteur est Antiochus Êpiphane ; le g temps de la Un est donc projeté en avant et u sur une perspective tri b rapprochée de l'époque grecque ; le livre met sur le même plan apparent première)

dernier avènement du Messie, el par un simple effet d’optique familier aux prophètes, le pi mme

relativement imminent aux Juifs contemporains d An tioebus I V.

I Interprétation traditionnelle. — Jusqu’au xix de, l’identification du quatrième empire daniélique avec l’empire romain fut la plus universellement r< dans l Église chrétienne, roire chez les Juifs et au sein des Églises protestante--. Qu’il suffise de citer Josèphe, Ani. fud., X. x. i : xi. 8, "> voir Burtoul Gerlacb Weùsagungen de* A. / in den Schriften des Flav. Josephus, Berlin, 1863, p. I

v, 25, /'. <i., . vu. col. 1190 ; s. Hippolyle, Bardenhi dans Des heiligen Bippolylut tar

mm Huche Daniel, Fribourg-en-Brisgau, 1877 Eusèbe deCésarée, dans Mai, Scriptor. oet. iii, va colleélu, , Rome, 1825, 1831, t. i c, p I vrille de Jéru salem. Cal., XV, 6, /'. '-., t. x.xxiii. co ! . K77 ; S. Jérôme. /'. L., t. xxv, col. 531 ; Théodoret, In Dan., P. G ('.dm ment, in Dan., t. i.xxxi, col. 1472 ; Walafrid Strabon, Glossa ordinaria, lu lieu, w siècle : pendant 700 ans le seul commentaire usuel, ou presque, des théologiens du moyen âge) ; le* rabbins elles auteurs protestants du xvi « au xviir siècle, cf. Reinke, Die messianisclien Weissagungen, Giessen, IS62, t. iv, p. 171 sq. ; les théologiens commentateurs du xvir et du xviir siècle (voir la liste des commentateurs) ; les commentateurs critiques protestants et catholiques du xix siècle énumérés dans Dûsterwald, Die Weltreiche und das Gottesreicli, Fribourg-en-Brisgau, 1800, p. 31 sq. De nos jours, cette interprétation reste en faveur dans renseignement catholique. Le premier royaume serait celui des Chaldéens iNahuchodonosor) ; le second, celui des Médo-Perses (Cyrus) ; le troisième, celui des GrécoMacédoniens (Alexandre) ; le quatrième, l’empire romain qui, « fort comme le fer béte aux ongles, aux dents de fer », brise d’abord la résistance de tous les royaumes de l’ancien monde et les soumet à son joug (n, 40 ; vu, 19). mais qui se divise finalement en deux, empire d’Orient, empire d’Occident, puis s'émiette encore comme le g fer mêlé d’argile », il. 43. se partage entre dix. rois comme la tèle du monstre entre dix cornes. vu. 24. Du temps de ces rois », H. 44, se développe un nouveau royaume, celui de Dieu, des saints, inai. j par le Christ (la pierre, n. :  ! i. i'ô el continué par l'Église, n. 41 ; vu. 27. Au sujet du i temps qui doit s'écouler depuis l’annonce déjà faite avant Daniel du retour de la captivité e-t du relèvement d>' Jérusalem, jusqu'à l'époque où doit naître et se constituer ce nouveau royaume, il est fait au prophète une révélation spéciale, ix. 1-3, 20-27. Voir Dwin Les soixantesemaines du prophète). Enfin, aux approches de la fin du monde, surgit un roi orgueilleux, impie. | cuteur i, mi. 24, 25 ; xi, 21 sq., l’Antéchrist, figure seulement dans vin. 2 : 5. 2.Y par Antiocbus Êpiphane. Il opprime, dévaste l'Église un certain temps durant. trois ans et demi. vu. 21 (vin, 24 sq. ; ix. 27. xi. M sq. ; xii. 7. Sa puissance est pourtant brisée par Dieu venant juger tous les royaumes de la terre, et un rogne éternel est accord au Christ fils de l’homme ainsi qu'à son peuple Bdèle d'élus, vu. 13, 26-27 ; xii. 2- ; > Quelques Pères et écrivains ecclésiastiques onl rapproché les « dix rois i « le la fin du monde qu’ils pensaient alors devoir arriver dès la chute île l’empire romain, imminente a leur sentiment. Voir Knabenbauer. Comment, in Daniel, proph., p. 202, 203. Selon Bellarmin, De Romano pontifice, I. III. c. v, dans Controv., Tari-, 1608, t. i, p. 717. le quatrième empin continué dans le Saint-Empire romain d’Occident, et. comme celui-ci. a pris fin en l’année 1806. Rohling, Das Buch îles Proplieten Daniel. Mayence, 1876, p. 219, 224, nous fait vivre présentement au temps des dix rois tout proche du temps de l’Antéchi ii