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DIEU (CONNAISSANCE NATURELLE DE]

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l’institution sociale riait le seul moyen par lequel l’homme pouvail parvenir à la première idée des vérités suprasensibles ; b) que l’unique motif efficace sur lequel la raison pouvait s’appuyer en adhérant à ces vérités était immédiatement l’autorité sociale, médiatement et en dernière analyse l’autorité de la révélation divine. Ce rôle attribué à la foi seule dans l’acquisition d’une vraie certitude des principes de la raison les a fait nommer fidéistes. Pour défendre cette position, Lamennais lit de la raison une puissance purement passive, la connaissance des vérités suprasensibles venant du seul enseignement extérieur. L’abbé Jiaulain, plus théologien que Lamennais, rattachait cette opinion aux doctrines de la grâce. Dans l’exposition et la défense de son système qu’il présenta à l'évêque de Strasbourg, 21 novembre 1837, il disait : « Soutenir que l’homme peut, par les seulsarguments de la raison, démontrer l’existence de Dieu et ses infinies perfec-. tions, qu’est-ce autre chose que prétendre que l’homme peut par ses propres forces s'élever à Dieu et connaître Dieu sans Dieu.' Kst-ce que par là on n’attribuerait pas à la raison humaine Vinilium fidei, contrairement au concile d’Orange ? Xe serait-ce pas affirmer que l’homme n’a pas besoin de la grâce pour croire en Dieu et que nous sommes les auteurs de noire foi'.' o Cité dans les Acla concilii Valicani, col. 520.

2. Les traditionalistes mitigés — on range ordinairement dans cette catégorie Ventura, Bonnetty, et les professeurs de Lo’jvain, Ubaghs, Laforèt, etc., bien que certaines phrases de deux premiers semblent quelquefois aller plus loin — faisaient plusieurs restrictions : o) Il ne - : i- : iss ; iii plus de l’acquisition de toutes nos idées par la révélation, mais seulement des vérités morales et religieuses, b) D’après Bonnetty et Ventura, l’homme avait besoin du magistère social pour les premières notions de Dieu, de l'âme, de la vie future 'I des principaux devoirs ; après y avoir adhéré par un acte de foi purement humain, l’homme avait la force gu Disante pour se les démontrer par les procédés rationnelordinaires, c) Les professeurs de Louvain pensaient éviter la nécessité absolue de la révélation, li confusion de l’ordre naturel et surnaturel, les doctrincs de Calvin, de Baiusel de Jansénius sur les suites du péché originel — erreurs qu’ils voyaient à bon droit impliquées danle traditionalisme rigide — en disant : I. esprit humain est doué d’une force interne qui lui est propre ; il est actif par lui-même i

ité est continue ; néanmoins, pour que l’homme doinde cel -prit parvienne au véritable usage de la oin d’un secours intellectuel extérieur. Les principes des vérités rationnelles, métaphysiques i-i morales, onl été mis dans l’espril humain par le iteur. Mutelle est la loi gique ou natu relle de noire espril que l’homme a besoin d’un enm ne ni intellectuel pour arrivei < i i usage de la n suffisant peur pouvoir acquérir une connais distincte de heu et des vérités morale Lai

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lation primitive n’avait pas été absolument nécessaire. Rome donna un inslant un laisser-passer, sous la signature du cardinal d’Andréa. Laforèt, op. cit. Mais un bref pontifical, puis divers documents, s’opposèrent à cette forme extrêmement adoucie du traditionalisme. Cf. Annuaire de l’université catholique de Louvain pour l’année 1876, où ces pièces ont été' publiées après la mort d’Ubaghs ; elles ont été reproduites par Bouix, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 1876, p. 541552, Ces professeurs de Louvain avouaient bien que l’usage de la raison précède la foi, qu’affaiblie par le péché originel, notre raison, excitée par l’enseignement social, pouvait démontrer Dieu. Mais l’usage de la raison, tel qu’ils l’entendaient, supposait la connaissance de Dieu et des principes rationnels, issue de l’enseignement social, el l’enseignement social découlait de la révélation primitive. Acla concilii Valicani, col. ÎMO. A supposer qu'à l’aide de quelque subtilité on put encore dans ce système soutenir la non-nécessité absolue de la révélation primitive, il restait que cette nécessité est absolue pour nous depuis la chute, et que parmi les suites du péché originel il fallait admettre une impuissance physique personnelle de connaître Dieu avec cerlitude indépendamment de toute révélalion.

Sur te traditionalisme on trouvera l’essentiel : 1- au point de vue philosophique, dans Rozaven, Examen d’un ouvrage intitulé de§ doctrines philosophiques sur la certitude dans leurs rapports avec les fondements de la théologie de l’abbé Gerbet, Avignon, 1831, 1833 ; Chastel, De la valeur de la raison humaine OU c que peut la raison par elle seule, Paris, 1854 : Kleutgen, La philosophie scolastique, trad. Sierp, Paris, 1868, ti I, diss. III, p, 132-455. Les ontologistes comme Gioberti attaquêrent de leur côté le traditionalisme, jusqu'à ce que i baghs joignit le système de Gioherti au sien. Les protestants orthodoxes se félicitèrent de voir Rome défendre les droits de la raison contre le scepticisme. Voir James Buchanan, Failli in God. Edimbourg, 1866, t. II, Theory of certitude, of scepticism, p. -lu sip i) mires affectèrent da croire au scepticisme de 1 1 „lr-e romaine en présentant le traditionalisme comme sa doctrine piopreil.a Placette, De insanabili Romanm Ecclesis scepticisme — 2* Au point de vue theologique spécial des rapports de la connaissance de Dieu avec l’ordre surnaturel, voir Constantin von Schazler, Natur und Vebernatur, DusI n der

ini, i die theologinche Frage der Gegenwart, Mayence, tsiio. Kleutgen touche souvent à la même question. Dit i. gie der Vorzeit, 5 édit., 5 vol.. Munster, 1K72. spécialement au commencement du t. n. — 3° Au point de vue historique, voir de L’abbé Hautain, sa de et ses œuvres, Paria, 1884 ; . Études théologiques sur les constitutions du concile du Vatican Pai, 1896, t. I, p. 120 sq., 329 sq. ; Didiot, J.< surnaturelle subj édit., Lille, 1894, n. 505 sq.


IX. Le modernisme et l’encyclique Pascendi.

Le modernisi st une doctrine dont les origines historiques et la parenté philosophique et theologique sont des plus complexes. Cf. Parodi, Le pragmatisme, dans la Revue de métaphysique et de morale, Paris, janvier 1908, p. 10t. Danles pages précédentes nonavons indiqué' les doctrines philosophiques et pseudo-théol ques dont dépend le modernisme. Les lecteurs par suite comprendront plus facilement ce qui est dit dans lîque Pascendi de la connaissance religieuse i a -('niral cten particulier de la connaissance naturelle de Dieu. Il ne nous reste plus qu'à indiquer l la position de l’encyclique ; 2° ce qu’il faui répondre aux modernistes qui prétendent que nous ne connaissons Dieu que par la i le intérieure.

I La rationnelle île Dieu et les 1710 après l’encyclique. Sandonner le détail des origines historiques du modernisme, l’encyclique en indique nettement la parenté philosophique et II i modei niâtes, dit-elle, pai li ni < ! ci prei principe : La raison humaine, enfermée rigoun

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