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DAMODOS — DANIEL (LIVRE DE

mé ; j’ignore pourquoi ce projet n’eut pas de suite. Nous devons noter que Damodos traite avec détail les questions controversées entre les deux Eglises, primauté du pape, procession du Saint-Esprit, azymes, purgatoire, épiclèse, etc.

A. Mazarakès, Βιογραφίαι τῶν ἰνδόξων ἀνδρῶν τῆς νῆσου Κεφαλληνίας’ Venise, 1843, p. 140-153 ; C. Sathas, Νεοελληνικὴ φιλολογία p. 468 ; A. C. Demetrakopoulos, Ὀρθόδοξος Ἑλλὰς, p. 178.

S. Pétridès.

DANDINI Jérôme, né à Césène (Italie) en 1564, entra dans la Compagnie de Jésus en 1569 ; enseigna la philosophie à Paris, la théologie à Padoue et remplit diverses charges importantes dans son ordre. En 1596, le pape Clément VIII l’envoya dans le Liban, chargé d’une mission auprès du patriarche et de la nation des Maronites. Par les soins de Dandini, deux synodes furent réunis, ou les évêques et les principaux prêtres maronites, présidés par leur patriarche, renouvelèrent la profession de foi catholique, corrigèrent plusieurs abus et prirent de sages mesures pour la discipline de leurs églises. Rentré à Rome en 1597, le P. Jérôme Dandini mourut à Forti le 29 novembre 1634. Une relation de son voyage en Orient a été publiée par son neveu Hercule Dandini, et dédiée au pape Alexandre VII : Missione apostolica al patriarca e Maroniti del Monte Libano del P. Geronimo Dandini, da Cesena, della Compagnia di Gesù, e suo pellegrinazione a Gerusalemme, in-4°, Cesena, 1656. Cette relation a été traduite en français par Richard Simon sous ce titre, qui résume le contenu de l’ouvrage : Voyage du Mont Liban, traduit de l’italien du R. P. Jérôme Dandini, nonce en ce pays-là. Où il est traité tant de la créance et des coutumes des Maronites, que de plusieurs particularitez touchant les Turcs, et de quelques lieux considérables de l’Orient, avec des remarques sur la théologie des chrétiens du Levant et sur celle des Mahométans, in-12, Paris, 1675, 1684, 1685. Il en a été fait aussi des traductions anglaises, et une allemande, partielle. Précédemment avait paru de Dandini : 1° De corpore animato lib. VII. Luculentus in Aristotelis tres de anima libros commentarius peripateticus, in-fol., Paris, 1611 ; 2° Ethica sacra, hoc est de virtutibus et vitiis libri quinquaginta. Quibus ex sacrarum Litterarum et veterum Patrum sententia hominum formantur mores, religionis non pauca stabiliuntur dogmata, pluresque antiquitate confirmantur Ecclesiæ ritus, in-fol., Césène, 1651 ; Anvers, 1676. Ce dernier ouvrage est un fruit de la vieillesse de l’auteur.

De Hacker et Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, t. ii, col. 1789-1791 ; I. Jouvaney, Historiæ Societatis Iesu pars quinta, tomus posterior, in-fol., Rome, 1710, p. 428-430.

Jos. Brucker.

1. DANIEL, prophète hébreu. Ou étudiera successivement :
1° les questions critiques relatives au livre de ce prophète ;
2° spécialement la prophétie des soixante-dix semaines.

I. DANIEL (LIVRE DE). Bible hébraïque : Dani’el, le 9 e des Keṭoûbim « écrits » ou « hagiographes » Grecque : ΔΑΝΙΗΛ, le 4e et dernier des grands prophètes (Méliton de Sardes et Origène le plaçaient avant Ézéchiel). Latine : Prophelia Danielis. Saint Jérôme, Prologus galeatus, et les bibles latines du type espagnol et théodulfien le séparaient des prophètes et l’intercalaient entre les écrits salomoniens et les Chroniques. Dans presque tous les autres mss. latins, il reprend sa place dans l’ordo prophetarum. S. Berger, Histoire de la Vulgate, Paris, 1893, p. 390-339.
I. reste et versions.
II. Canonicité.
III. Mode de composition.
IV. Interprétation.
V. Caractère littéraire.
VI. Caractère historique.
VII. Auteur.
VIII. Enseignements doctrinaux.
IX. Commentateurs.

I. Texte et versions.

I. TEXTE.

Dans la Bible hébraïque, le livre de Daniel écrit pour une partie, i-ii, 4 a, et viii-xii, en hébreu, et pour une autre partie, ii, 4 b-vii, en araméen (chaldéen biblique), celle-ci introduite par la glose probable ’arâmi, araméen. » Pour expliquer cette dualité dialectale, plusieurs hypothèses ont été mises en avant, mais aucune ne pent passer pour tout a fait satisfaisante ; les voir exposées et critiquées dans Preiswerk, Der Sprachenwechsel im Buche Daniel, Berne, 1903, p. ii-iii, 117-120. — L’hébreu de Daniel est celui des temps postérieurs à Néhémie. Tout en se rattachant par quelque traits à l’hébreu d’Ézéchiel, il se rapproche beaucoup plus de celui des Chroniques, ive-iiie siècles. Par sa facilité à s’incorporer des mots étrangers, persans et araméens, à donner à ses vocables une forme aramaïsante, à en changer l’acception ; par l’usage courant qu’il fait de certaines locutions et constructions extrêmement rares avant ou immédiatement après l’exil, mais communes dans les écrits juifs de très basse époque ; par sa syntaxe lourde et dénuée de grâce ; par son style laborieux et inélégant, il marque une étape bien caractérisée de l’idiome israélite évoluant vers la langue de la Michna et du Talmud. Quant à l’araméen, c’est un dialecte occidental palestinien qui n’était assurément point parlé à Babylone au ve siècle avant Jésus-Christ. Il est apparenté étroitement à l’araméen des inscriptions palmyréniennes et nabatéennes du iiie siècle avant Jésus-Christ, comme à celui des parties les plus anciennes des targums d’Onkélos et de Jonathan. Lui aussi contient des mots étrangers, persans et grecs. — P. Riessler, Die Ursprache des Huches Daniel, dans Biblische Zeitschrift, 1905, t. iii, p. 140-145, a cru trouver dans le livre de Daniel des indices d’un écrit fondamental babylonien cunéiforme. Sous le même titre et dans la même revue, 1906, t. iv, p. 217-254, M. Streck a montré, que si le livre de Daniel ne dérivait pas d’une source babylonienne, son auteur avait au moins subi l’influence de la langue et de la syntaxe babyloniennes.

Bevan, A short commentary ou the Book of Daniel, Cambridge, 1892, p. 26-42 ; Behrmann, Das Bach Daniel, Gœttingue, 1894, p. i-x ; Preiswerk, Der Sprachenwechsel im Buche Daniel, Berne, 1903, p. 44-68, 91-113 ; thèses curieuses de G. Jahn, Das Buch Daniel, Leipzig, 1904, p. iv-vii (th. ii, iii, vii, viii) ; Driver, Introduction to the literature of the Old Testament, Edimbourg, 1897, p. 502-508.

Le texte original du livre de Daniel est quelque peu flottant dans les mss., surtout pour la partie araméenne. On en a tenté, a la fin du dernier siècle, plusieurs éditions critiques et explicatives.


1° Éditions du livre dans sa totalité : S. Bær, Libri Danielis, Ezrae et Nehemiae, Leipzig, 1882, p. 1-24 (præfatio de Franz Delitzsch : explication des noms propres par Friedrich Delitzsch) : notes des la Massore, p. 62-99 ; A. Kamphausen, The Book of Daniel in Hebrew, Leipzig, 1896 (dans l'édition polychrome de P. Haupt, The sacred Books of the Old Testament), hébreu en noir ; araméen en rouge : notes critiques détaillées ; M. Lohr, Libri Danielis, Ezrae et Nehemiae, Leipzig, 1906, à part, et dans Biblia hebraica, édit. R. Kittel, Leipzig, 1905-1906, p. 1160-1184, apparat critique au bas des pages.

2° Éditions spéciales de la partie araméenne : H. L. Strack, Abriss des Biblischen Aramaisch, Leipzig, 1896, p. 9-2, (édit., 1897,. 1904, 1905, sous le titre de Grammatik…) ; K. Marti, Grammatik der Biblisch-Aramaischen Sprache, Leipzig, 1896, p. 17-40. M. Gaster a découvert dans la Chronique manuscrite de Jérahméel, auteur du xe siècle à peu près, le texte araméen du cantique des trois enfants dans la fournaise et de l’histoire de Bel, qui lui paraît être l’original traduit par Théodotion. Ce texte a été édité dans les Proceedings of the Society of Biblical archæology, 1894, t. xvi, p. 312-317 (cf. p. 280-290) ; 1895, t. xvii, p. 75-94. Cf. Gaster, The Chronicles of Jerahméel, Londres, 1899, p. civ.

II. VERSIONS.

Versions immédiates.

1. Version des Septante.

Le texte hébreu araméen du livre de Daniel, ou, selon G. Jahn, Dus Buch Daniel nach