Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/366

Cette page n’a pas encore été corrigée

709

DIACRES

710

gnage. qui remonte jusqu’aux origines, est d’autant plus digne de foi qu’il est impossible de découvrir ailleurs, dans les écrits apostoliques, la trace de l’institution effective de ces diacres que les Épitres pastorales mentionnent comme suffisamment connus déjà. Nous ne nous arrêtons pas à l’idée émise par Dôllinger et reprise récemment par Funk, Lehrbuch der h’irchengeschichte, ie édit., p. 42, d’après laquelle il s’agirait ici d’une fonction générale, d’où seraient ensuite issus, par dédoublement, le presbytérat et le diaconat. C’est là une simple conjecture, que rien ne justifie et qui va à rencontre de l’affirmation unanime des plus anciens monuments cbrétiens. Nous savons d’ailleurs, par l’histoire des premiers siècles, que les diacres furent de bonne heure chargés du soin d’administrer les biens des églises. Pour ceux du c. vi des Actes, le service des tables, s’il fut l’occasion de leur création, n’en fut point le but intégral ; ceci paraîtra tout naturel à qui se rappellera qu'à l'époque primitive le service de la table était en connexion étroite avec l’agape et, par l’agape, avec l’eucharistie. I Cor., xi, 21. Cf. Funk, Die Agape, dans Kirchengescliichlliche Abliandlungen und Unlersuchungen, Paderborn, 1907, t. iii, p. 1 sq. Mais il y a plus : parmi les sept élus dont les noms figurent au v. 5, deux seulement, Etienne et Philippe, reparaissent dans les pages qui suivent ; or, l’un et l’autre sont bien éloignés de se confiner dans un ministère purement matériel. Flienne, cet « homme plein île foi et de l’Fsprit-Kaint, rempli de grâce et de force, opère de grands prodiges parmi le peuple » ; il dispute avec des membres de la svnagogue, qui « se montrent incapables de résister à l’esprit parlant » par sa bouche ; traîné et accusé devant le sanhédrin, il confond accusateurs et juges par sa science divine et par sa fermeté, et, le premier de tous, il donne à la religion du Christ le témoignage du sang. Act., vi, vu. Quant au diacre 'Philippe, d’après l’opinion commune des exégétes, contredite pourtant par quelques-uns, entre autres par Kellner, Jésus von Nazareth, Paderborn, I'.hiS ; Anzeiger fi’ir die Uatholisclie Geistlichkeit, 15 août 1908, Francfort-sur-le-Main, c’est bien lui, et non l’apotre Philippe qui va d’abord prêcher l'Évangile à Sarnarie, Act., viii, et qui y convertit, entre beaucoup d’autres. Simon le Magicien : de là il se rend. par l’ordre du ciel, sur la route de Jérusalem à Gaza, pour catéchiser et baptiser le ministre de Candace, reine d’Ethiopie. Plus tard, nous le retrouvons.. I. xxi, 8-14, établi à Césarée, remplissant le rôle d' « évantil l’hospitalité à l'égard de Paul et d.-.mires ouvriers évangéliques. On peut conclure de ces deux exemples quelle dut 'ire l’ampleur du rôle dont les premiers diacres se savaient investis.

Mai-, ceux dont nous parlons sont-ils bien les premiers ' Si leur zèle pour la prédication au sein et autour de l’Kglise naissante et leur puissante collabora 1 ' la multiplication de ses membres el à l’extension

- limites les font regarder â juste titre o is. ni- île ceux qui fonctionnaient au lem| Ëpltn n’ont-ils pas eux-mêmes d’autres

irsi ui - ' La question < été posie île nos joui quelques-uns l’onl résolue affirmativement, Voici, brié

. i incipales ur lesquelles

fondent. Cf. Michiels, op. cit. p, 110 sq. I Le codes i date du vi « H.rie. présente, pour le vee.

i Uculii h : à la fin du texte "'* : . D’antre

Il | «  « ire

un texte plus explicite, qui serait : Sti lv rt

M variantes iaps, . n i ndre qu il i des dlacn i, dont le tninii

des pauvn - Pai un les i

liques, M. Belser, Retirage zur Erklàrung der Apostelgeschiclite, Fribourg-en-Brisgau, 1897, p. 29-33, s’est montré le défenseur convaincu et intelligent de ce texte occidental. Il avait été devancé par les protestants Blass, Acta apostolorum, Gœttingue, 1891 ; Aeta apostolorum secundum formant, quæ videtur, Romanam, Leipzig, 1896, et Hilgenfeld, Die Apostelgeschiclite nach ihren Quellenschriften untersucht, dans la Zeilschrift fur viss. Théologie, 1895 ; et il a été suivi par le P. Rose, La critique nouvelle et les Actes des apôtres, dans la Revue biblique, 1898. 2 » On fait valoir en faveur de ce sentiment que les Douze n’eussent pu suffire au service des pauvres quand la communauté comprenait déjà 3000, puis 5000 membres, et qu’ils ont dû s’adjoindre sans tarder des auxiliaires ; ceux-ci, choisis parmi les Hébreux, auraient favorisé leurs pauvres au détriment des veuves des Hellénistes, d’où les plaintes de ce dernier groupe. Mais 3° il y a mieux, ajoute-t-on : bien comprise, la réllexion des apôtres consignée auꝟ. 2 : « 11 ne convient pas que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables, » suppose qu’ils n’ont pas été jusqu’ici chargés do la distribution des vivres. Ne rappelle-t-elle pas que leur fonction principale était la prédication, comme v, 12, l’a marqué expressément ? Ceux qui éclairent notre verset 2 d’après iv, 35, et v, 2, ne saisissent peut-être pas le vrai sens de ces deux autres passages : si les frères qui avaient vendu leurs biens venaient en déposer le prix aux pieds des apôtres, il ne s’ensuit pas que les apôtres eux-mêmes s’occupaient du service quotidien de la répartition des vivres. Le principe formulé dans le verset 2 du c. vi semble poser une alternative : ou prêcher ou servir aux repas : tout le monde comprend que les Douze ne peuvent renoncer à leur ministère, qui est celui de la prédication. Fnlin 4°, les sept diacres, énumérés par saint Luc, ont été choisis exclusivement dans le groupe helléniste, car ils portent tous des noms grecs. Nicolas, « prosélyte d’Anlioche, t est même Grec de race. Or il serait difficile de justifier cette manière de faire, s’ils eussent été les seuls : les Hébreux auraient été mécontents à leur tour, si leurs intérêts n’avaient été assurés par des diacres de leur langue, il semblerait donc qu’on a adjoint aux diacres hébreux déjà existants des diacres hellénistes, propres à donner satisfaction au parti des plaignants. Que si cetle opinion est fondée, la variante du codex L'. :  ; < et la leçon du palimpseste de Fleury présenteront un sens ires naturel et cadrant bien avec toutes les vraisemblances historiques.

III. NuMir.i DES i’Iacres. — On s’est demandé pourquoi le nombre sept, fixé par les apôtres dans leur proposition qui s, , ut.ct.. vi, 3. Ce nombre était sacn pour les Juifs, comme on peut le voir par Gen., XXI, 28 ; Fxod.. xxwn. 23 : Apoc. i. i. 12. 1(1. Il est permis de conjecturer que celle circonstance n’a pas été sans influer sur la détermination apostolique. Certains commentateurs ont supposé', mais Bans fondement sérieux, qu’il y aurait eu sept tables. Encore cette hypodevrait-elle s’entendre de sept tables nouvelles ou destinées aux veuves du groupe helléniste, si l’on admet l.i leçon du codes Cantabrigientit.

Quelle qu’ail été la pensée intime de-apôtres en s’arrétanl au nombre sept, ce petit détail de leur con duite a eu une répercussion considérable dans le cours des siècles. In effet. Dé a Jérusalem, le diaconat i rapidement au dehors : nous en avons la preuve dans a empruntés ci-dessus > l’EpItre aux Philippieni et aux Epltn li de saint Paul,

.iin-i qu’aux écrits des premlei Pèrei ipostolfques, v ; ini le milieu du iie siècle, les diacres existaient de lait dans toutes les communauti i chrétiennes dont l’histoire i ml "il p' u connue, et nul doute qu’ils

I., 1, -