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DIACRES

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neur des Éphésiens mêmes et de leur évêque, o Aux Magnésiens, II, Funk, t. i, p. 232, il parle de leur [ue Damas, des presbvtres Bassus et Apollonius et du diacre Zotion, son coopérateur ; il mentionne encore les trois ordres, vi, I ; un, 1, Funk, p. 234, 240. Il dit aux Tralliens, ii, 3, Funk, t. i, p. 244, que « les diacres, ministres des mystères de Jésus-Christ, doivent plaire à tout le monde, car ils ne sont pas les serviteurs, les diacres, des aliments et du breuvage, mais les ministres de l’Eglise de Dieu, obligés dès lors à se garder des reproches comme du feu. » « Que tous, ajoute-t-il, iii, 1, Funk, t. I, p. 244, respectent pareillement les diacres, l’évêque et les presbytres : sans eux il n’est point d’Église ; » et vil, 2, Funk, t. i, p. 248, il déclare que « quiconque fait quelque chose sans l’évêque, le presbyterium et les diacres, n’est pas pur de conscience. » La suscription de la lettre aux Philadelphiens, Funk, t. i, p. 264, nomme les diacres à côté de l’évêque et des presbylres ; ibid., iv, Funk, t. i, p. 266, nous lisons : « Il n’y a qu’un autel, comme il n’y a qu’un évêque avec le presbyterium et les diacres ; » iiv 1, Funk, t. I, p. 270, l’auteur « crie d’une grande voix, de la voix de Dieu : Attachez-vous à l’évêque, au presbyterium et aux diacres ; » x, 1, 2, Funk, t. i, p. 272, il recommande de choisir un diacre, pour le députer à Antioche, d’autres églises voisines y ayant envoyé soit des évêques, soit des presbytres et des diacres. Aux Smyrniens il ordonne, iivi 1, Funk, t. i, p. 282 : « Tous, obéissez à l’évêque, comme Jésus-Christ au Père, et au presbv terium, comme aux apôtres ; quant aux diacres, respectez-les comme le commandement de Dieu ; » un peu plus loin, ibid., xii, 2, Funk, t. i, p. 286, il « salue, avec l’évêque et le presbyterium, les diacres, ses coopérateurs dans le service de Dieu. » Sa lettre à Polycarpe proteste, VI, 1, Funk, t. i, p. 292, qu’ « il est prêt à donner sa vie pour ceux qui sont soumis à l’évêque, aux presbytres, aux diacres. »

Partout, du reste, dans les lettres d’Ignace, les diacres sont présentés comme formant le degré inférieur de la hiérarchie tripartite : non seulement ils sont constamment nommés les derniers, mais Ad Magnes., ii F’unk, t. i, p. 232, le diacre Zotion est loué d’être « soumis à l’évêque, comme à la grâce de Dieu, et au presbyterium, comme à la loi de Jésus-Christ. » Il est également clair, surtout par Ad Trall., iii, 1, et. 4d Sm yrn., vin, 1 (voir plus haut), que leur existence et leur autorité reposent sur le fait de l’institution divine.

Peu après la mort de saint Ignace, saint Polycarpe, dans sa lettre aux Philippiens, semble assigner le même rôle et la même dignité aux diacres : v, 2, 3. Funk, t. i, p. 300, 302, il les distingue expressément des presbytres, et il détaille les qualités qui leur sont nécessaires, en établissant, tout comme nous avons vu Ignace le faire, Ad Trall., ii, 3, un rapprochement entre-leur nom officiel de diacres, Sientovoi, et le sens primitif de ce nom : « Les diacres doivent être irréprochables, en tant que diacres de Dieu et non des nommes, étrangers à la médisance et à la duplicité, désintéressés, modérés en tout, miséricordieux, soigneux, marchant selon la vérité du Seigneur, qui s’est fait le serviteur (Siâxovo ; ) de tous. »

Ainsi, dans l’usage ecclésiastique, le sens du terme Siâxovoç s’était vite restreint et fixé aux limites que son dérivé diacre devait garder au cours des siècles. La Vulgate n’emploie le mot diaconus que dans ce sens. Cf. Phil., i, 1 ; I Tim., iii, 8, 12. C’est celui que nous aurons désormais devant les yeux. Remarquons en passant que les anciens écrivains et les Pères, pour désigner le ministre dont il s’agit, se servent assez souvent du nom de lévite, emprunté à l’Ancien Testament. Saint Clément leur avait ouvert la voie, dans un passage célèbre de la J a Cor., xi., 5, Funk, 1. 1, p. 150, où, tout en parlant directement du « grand prêtre, des prêtres et des lévites » de la loi mosaïque, il a manifestement en vue les trois degrés de la hiérarchie chrétienne.

II. OmiiiNE des diacres.

Bien n’appuie l’opinion de Vitringa, De sijnagoga velere, p. 895, suivant laquelle le diacre correspondrait au liazzdn (virr, p£n)Ci Luc, iv, 20), ou serviteur de la synagogue. Cf. Michiels, L’origine de l’épiscopat, Louvain, 1900, p. 117. Établi en exécution de la volonté du divin fondateur de l’Église, le diaconat date historiquement de l’aurore même du christianisme. Selon l’opinion commune des exégètes, ce sont les circonstances de sa naissance que nous retrace le c. vi, 1-6, des Actes.

On sait que les premiers fidèles de Jérusalem avaient poussé la ferveur et la charité fraternelle jusqu’à mettre leurs biens en commun. Il en résultait que tous devaient recevoir du fond commun ce qui était indispensable à leur subsistance. Voir COMMUNISMI. t. iii, col. 574 sq. La répartition quotidienne se faisait vraisemblablement par certaines personnes agissant au nom et sous le contrôle des apôtres. Mais la communauté ne resta pas longtemps à l’abri des inconvénients humainement très explicables, voire malaisément inévitables avec un semblable régime. Le nombre des disciples augmentant, dit saint Luc, des plaintes s’élevèrent du milieu des Hellénistes, c’est-à-dire de ces Juifs qui, nés dans la Diaspora, mais fixés dans la ville sainte, continuaient à y parler entre eux le grec, leur langue maternelle. Les réclamations étaient dirigées contre « les Hébreux >< ; entendez les fidèles sortis des rangs des Juifs palestiniens. Les veuves des Hellénistes étaient, disait-on, négligées ou moins bien traitées que les autres dans la distribution habituelle des vivres. Il semble que les apôtres aient reconnu au moins quelque fondement à ces plaintes ; voici, en effet, comment il y fut donné suite, Act., vi, 2-6 : « Alors les Douze, ayant réuni la multitude des disciples, leur dirent : Il ne convient pas que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Choisissez donc parmi vous, frères, sept hommes d’un bon témoignage, remplis de l’Esprit-Saint et de sagesse, à qui nous puissions confier cet office ; et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. Cette proposition.plut à toute l’assemblée et ils élurent Etienne, homme plein de foi et du Saint-Esprit, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. » L’imposition des mains, qui fait ici son apparition dans l’histoire des origines chrétiennes, était un rite en usage depuis longtemps dans la religion d’Israël. On imposait les mains aux lévites, Nu m., iivi 10 ; xxvii, 18 ; Moïse impose les mains à Josué, Deut.. xxxiv, 9 : i Et Josué, fils de Navé, fut rempli de l’esprit d’intelligence ; car Moïse avait placé ses mains sur lui. » Cette céré monie était dans l’ancienne loi et elle restera dans la nouvelle un rite consécraloire, le symbole de la transmission d’une fonction religieuse, marquant aussi, généralement, que l’élu recevait la grâce spéciale nécessaire pour l’accomplir. C’est ainsi que Paul, Il Tim., i, 6, et le presbyterium. I Tim., iv, li, imposeront les mains à Timothée ; c’est ainsi que Timothée, à son tour, devra imposer les mains, mais prudemment et seulement après mûr examen, 1 Tim., v, 22. à d’autres ministres. Cf. Rose. Les Actes des apôtres, p. 53 ; Bruders, Die Verfassung der Kirche, p. 356, 397.

Les sept hommes dont saint Luc nous rapporte les noms ne sont, ni ici ni en nul autre endroit du Nouveau Testament, qualifiés diacres ; leurs fonctions seulement sont caractérisées par les mots S-.axovia et oiaxovîïv, minis terium, ministrare. Mais la tradition chrétienne a toujours vu dans ce passage le récit de la création du diaconat proprement dit ; et son témoi-