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DIACONESSES

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p. 216 ; Pontifical d’Egbert d’York, dans Martène, D anliquis Ecclesipe ritibus, t. ii, p. 99. L’Ordo romanus IX, n. 3, édité par Mabillon, P. L., t. lxxviii, col. 1003, signale encore la bénédiction des diaconesses et le rite, distinct de la consécration des vierges et des veuves, est décrit dans l’Ordo romanus, publié par Hittorp en tête de son traité De divinis of/iciis, Cologne, 1568, p. 144. Mais à partir de cette époque, ce n’est plus qu’à titre historique que les diaconesses sont mentionnées parles écrivains occidentaux, par Hugues de SaintVictor, Pierre Lombard, saint Thomas notamment et les autres scolastiques. La rareté du baptême conféré alors aux adultes et la suppression du baptême par immersion dans l’Église latine ont amené insensiblement l’extinction de l’ordre des diaconesses, sans qu’il soit intervenu aucune décision de l’autorité ecclésiastique.

2° Dans les Églises orientales, les phases de la disparition se succédèrent d’une façon analogue, bien qu’un peu plus lentement. Encore faut-il distinguer entre Grecs, Syriens occidentaux et nestoriens.

1. A Constantinople, les femmes qui continuaient, au xiiie siècle, à être élues au rang de diaconesses n’en remplissaient plus le ministère traditionnel ; non seulement elles n’approchaient pas de l’autel, mais elles ne recevaient plus l’ancienne consécration. Leur rôle se bornait à présider les assemblées féminines, lialsamon, sur le canon 15e du concile de Chalcédoine, P. G., t. cxxxvii, col. 142, et liesponsa ad inlerrogationes Marci, resp. 35, P. G., t. cxxxviii, col. 987. Dans plusieurs couvents, ce nom était devenu, comme en Occident, un simple titre honorifique, pris abusivement par des moniales. Les eucologes grecs du même temps cessent de donner le rite de l’ordination diaconale des femmes, témoignant ainsi qu’elle était tombée en désuétude ou qu’elle n’existait plus qu’à titre d’exception.

2. Relativement aux Églises syriennes occidentales, nous rencontrons, dans les dernières années du xir siècle, un témoignage du patriarche jacobite Michel le Grand (j 1199), qui permet encore, mais seulement comme chose absolument exceptionnelle, d’ordonner de véritables diaconesses. « Les diaconesses, dit-il, ont cessé depuis longtemps, par cessation dos baptêmes d’adultes et pour d’antres motifs. Toutefois le rite de leur ordination subsiste dans beaucoup délivres, et si, pour une raison urgente, un évéque veut en ordonner, qu’il le fasse, à la condition de choisir des femmes de bonne réputation et avancées en âge, selon le précepte des Pères et des apôtres. » Cf. Sim. Assémani, BiblioIheca orientalii, t. ii Disserl. de monophyritis. La

lation canonique du siècle suivant leur maintenait Il - antiques pr< dont nous avons donné plus

haut l’énumération. S. Les nestoriena se sont montres en ceci plus coniteurs que les autres communautés chrétiennes. Le L"’< des Pères, traité des hiérarchies céleste et ique, attribué à Simi on bar Sabbâé | 341), mais œuvre probable de Siméon Schankelavaya, auteur irien du xii asacre un chapitre aux dia dont il dit : i On les choisi ! parmi les femmes renom de pureté el de crainte de Dit d el unti ant i t ao-di nus Leur ministère con les cérémonies du baptême des femmes, i n tandis qu’elles plongent les bap u, le prétn loil par une ouverture, soit ten ml le do tourné, étend seulement la m. un. poui m de la croix

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et de Chaldée. Mais depuis lors cet ordre, aussi bien que la vie conventuelle et les monastères de femmes, a complètement disparu du milieu des mêmes communautés. C’est uniquement à titre de souvenir que le pontifical nestorien conserve aujourd’hui la mention des diaconesses dans les prières de la consécration des évêques, là où le consécrateur appelle sur l’élu la grâce de « créer des prêtres, des diacres, des diaconesses, des sous-diacres et des lecteurs pour le service de l’Eglise. »

4. Les Maronites ont encore aujourd’hui un petit nombre de diaconesses. Suivant le synode tenu au Mont-Liban en 1736, il n’y en a plus que dans les monastères de femmes. Les abbesses de ces maisons sont ordonnées diaconesses et en remplissent les fonctions à l’égard des religieuses qui sont sous leur autorité. Elles ne distribuent pas cependant la communion, même en l’absence de prêtre ou de diacre. Les évêques peuvent encore, s’il en est besoin, ordonner des diaconesses, pour remplir différentes fonctions à l’égard des personnes de leur sexe. Colleclio Lacensis, t. ii, col. 272.

VI. Diaconesses protestantes.

Le nom de diaconesses a été repris et remis à l’ordre du jour par le protestantisme moderne, qui en a fait une application nouvelle. Il le donne à des femmes groupées sous forme d’associations charitables pour se dévouer au soin des malades, à la visite des pauvres, à l’enseignement populaire et à d’autres services de ce genre.

"On sait qu’une des premières conséquences de la « réformation » du xvie siècle pour les pays où elle s’est installée en maîtresse, avait été la suppression des ordres monastiques, la dispersion de leurs communautés, l’accaparement de leurs couvents et de leurs biens par les princes séculiers. Mais ave » les couvents étaient tombées toutes les institutions de charitéet de bienfaisance, toutes les œuvres consacrées au soulagement des misères humaines, dont ils étaient les centres, auxquelles ils fournissaient et ouvriers et moyens matériels. Le besoin de quelque chose qui put y suppléer se faisait vivement et universellement sentir ; il était reconnu et publiquement avoué dans les milieux intéressés. Toutefois l’horreur du « monachisme » et la crainte de faire quoi que ce soit qui y ressemblât empêchèrent pendant longtemps de rien essayer. Ce n’est que dans la première moitié du xtxe siècle, à l’époque de ce raotivement que les historiens du protestantisme appellent « le réveil », qu’il se trouva enfin des hommes assez courageux pour vouloir sortir de la phase des regrets el des vieux stériles et passer à celle de l’action. La

pensée en vint, dit-on, presque simultanément à trois pasteurs, dont chacun prépara son entreprise indépendamment des deux autres : c’était Th. Fliedner, de Kaisers werth, pies de Dnsseldorf ; Hærter, de Strasbourg, <t Vermeil, de Paris. Mais c’est Fliedner qui doit être réputé historiquement le créateur des dit ttesses protestantes, parce que, le premier, en 1836, il

mit son idée à exécution, ouvrant ainsi la voie où de

nombreux émules allaient bientôt le suivre.

i i.ins son intention, le nom même de diaconesses devait rattacher le nouvel organisme aux origines de l’Église, en évoquant le souvenir de ces généreuses chrétiennes, Phœbé, les Priscille, les Perside, les Tryphème, les Prypli odie, etc., que snint Paul mentionne

el qu’il appel le ses collaboratrices. Néanmoins, linsl que plusieurs écrivains pr l’ont justement

inche ni remarqué, ce serait se tromper que de

conclure de l’identité du nom a l’identiti dénommés entre les diai apostolique ! et leurs

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