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DESCENTE DE JÉSUS AUX ENFERS

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col. 717-718. Cf. In Gen., homil. xix, i ; xvm, 6 ; In Exod., homil. vi, 4 ; In 1 Reg., homil. xxvm ; In Ezech., homil. i, 13. — Vers la même époque, saint llippolyte martyr souligne lui aussi ce trait que saint Jean-Baptiste a devancé Jésus dans les enfers comme sur la terre, et qu’il y vint annoncer le Sauveur qui rachète les saints des mains de la mort. De Christo et Antichristo, 45, P. G., t. x, col. 764. Ojtoç npoésÇais xai toï ; iv SSï) S’jjyyï/ ;.ij-x’7 f)y.i, âvatpedetç ùizb’HpcâSov, itp<JBpojioç — : vvjsvoç êxel. Ailleurs, il relate la bienheureuse passion du Christ, sa sépulture, sa descente aux enfers, sa rédemption des âmes. Cf. A.d’Alès, La théologie de saint Bippolyte, Paris, 1906, p. 198. C’est alors que saint Cyprien prêchait à Carthage, et rappelait la victorieuse descente aux enfers. Testimonia, I. II, c. xxiv, P. L., t. iv, col. 716-717 ; Corpus scripto, -nm latinorum, Vienne, 1868, t. i, p. 91. Rapportons encore un témoignage des plus anciens. Il se trouve dans l’une des deux prières de Cyprien, poète italien ou gallo-romain. K. Michel estime que ces prières, dans leur forme actuelle, sont postérieures à Constantin, mais qu’elles procèdent d’un original grec du ir’ou du ni’siècle. Dans ces conditions, l’on voit comhien est précieux le témoignage ainsi conçu : Qui jiassus es tub Pontio Pilato bonam confcssionem, gui crucifiants •ndisti, ri conculcasti aculeum mortis. P.L., t. iv, col. 908. Voir CYPRIEN (poète), t. m. col. 2472.

3. Ne quittons pas ce in e siècle sans accorder une brève mention à des documents qui, pour être anonymes ou apocryphes, n’en sont pas moins de précieux témoignages de la foi primitive. Dans les Oracula sybillina, 1. VIII, v. 310-316, Leipzig, 1902, la sibylle chrétienne chante l’espérance annoncée dans les enfers aux Aines des saints, la victoire remportée sur la mort et la résurrection inaugurée par le Christ. L’Évangile de Nicodème oflre pour la question une particulière importance. Il se compose de deux partie— : 1a première (c. i-wn contient les Actes de l’ilote dont nous n’avons pas à nous occuper ; la seconde (c. xvn-xxix) constitue la Descente aux enfers. Nous en possédons un texte grec, probablement du ix « siècle, que Thilo a publié, Codex apocrj)ilius • Testamenti, Leipzig, 1832, p. 666-786, et deux traduction— latines, et B, éditées par Tischendorf, Evangelia rypha, 2 édit. Leipzig, 1876, p. 389-416, (47-432. Cf. p. lxvii-i.xxvi. Le texte grec de Thilo est très rapproché de la version latine A. tandis que la version B, fréquemment retouchée, s’éloigne de l’un et de l’autre. Dans ci conditions, il faut supposi p une rédaction primitive de laquelle dérivent les textes actuels. Quelle en est la il. ii’’Les mis supposent un auteur gnostique du ni’ou même du n siècle, II. lioltzmann, Einlei tung, $ 191 ; les autn ne remarquent aucun Irait qui oblige à remonter plus haut que le iv « siècle, Harnack, igie, p. 604 ; l’abbé J. Variot, Élude sur l’his giles apocryphes, Paris. 1866, p.’.W.K place, sans hésiter, la Descente dans la première moitié du à l’époque où la formation des lé Irouvail’u pleine activité. Cf. M igné, Dictionapoi ryphes, i i col 1088 sq. L’on a ob m que la /’• cente est un véritabli

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lieu infernal, le Fils de Dieu requérant l’ouverture des portes, Satan la refusant. Adam et Seth, Isaïe et JeanBaptiste, David et Jérémie interviennent, et, dans leur joie, chantent le Benedictus qui venit in nomine Domini. Voici qu’entre à la dérobée le bon larron. Bientôt les portes sont brisées, seras cotnminutse et vectes ferrei fraeli. Satan est enchaîné par le Christ qui lui met le pied sur la gorge, pedemque suum sanction ci posuit in gutliire. Alors Adam, Eve, tous les saints invoquent Jésus, qui rejette une partie des morts vers le Tartare, et emmène les autres après lui. Voilà, au III e siècle, un long commentaire, très original et 1res dramatique, de la descente aux enfers. Il a, nous le verrons, fréquemment inspiré l’iconographie chrétienne. Voir Jean Monnier, La descente aux enfers, c. iv, Paris, 1905, p. 91-107.

3° A partir du iv— siècle, la tradition patristique rejoint les affirmations du symbole. Elle devient si unanime et si continue, que déjà saint Augustin pouvait écrire : Seul, un inlidèle peut nier la descente du Christ aux enfers : Quis ergo nisi infideUs negaverit fuisse apud inferos Chrislum ? Epist., CLXJV, ad Evodium, c. n, n. 3, P. L., t. xxxm, col. 710. C’est presque tous les Pères, à dater de cette époque, qu’il faudrait citer pour être complet, et plusieurs très longuement. Il faudrait au moins entendre, pour l’Occident, Firmin Materne, saint Hilaire, sainl Ambroise, saint Augustin, saint Jérôme, Rulin, Prudence, Fulgence et saint Grégoire le Grand ; pour l’Orient, Eusèbe de Césarée, sainl Athanase, saint Cyrille de Jérusalem, sainl Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Grégoire de Nysse, sainl Épiphane, saint Jean Chrysostome et saint Jean Damascène. Tantôt ils se contentent de reproduire simplement les dires des anciens sur la question ; tantôt ils affirment le fait et en esquissent l’explication ; tantôt ils commentent les textes scripturaires que nous avons précédemment indiqués ; d’autres fois même, ils partent de la descente aux enfers pour démontrer, contre les ariens ou les apollinarisles. l’existence d’une âme humaine dans la composition du Verbe incarné. On trouvera leurs références et citations dans Petau, Dogmata theologica, De incarnatume, 1. XIII, c. xvi. xvii, Venise, 1757. t. v, p. 133-138 ; Bellarmin, Disputationes de controversiis i In istianse fidei, De ChrUto, I. IV, c. xiv, Ingolstadt, 1599, p. 386-391 ; Stentrup, Soteriologia, thés, xi.vi. Il sera tout à la fois plus pratique et plus utile à notre but de rapporter leurs’ii-i i l. n. — nts principaux à propos de l’œuvre

du Christ aux enfers.

M’. LA VRADIirON THÉOLOGIQVB, l « La théol

scolastique a trouvé le dogme si bien ancré dans la foi des fidèles qu’elle ne s’est guère attardée à en établir les preuves. Elle en a plutôt cherche l’explication. Le maître des Sentences, I. IN, dist. XXII, s’il rapporte

quelques textes des Tores, I)(. | r |, n | pas pour tirer

démonstration expresse du fait de la descenti son côio. sainl Thomas, Sum. theol., IIP. q. lu,

le— Imii articles de cette longue question à noire sujet, Le premier seul peut paraître un essai de démonstration : mais, en réalité, c’est plutôt une esquisse onvenances ou du but de la descente : nient Chrislum ad inferos desI ommentateurs des Senti ni es el de la Somme suivirent le sillon ainsi tracé, el les chi demeurèrent en l’étal jusqu’à la Réforme.

2° Au xvi liécle, déniant toute valeur démonstrative aux Écritures h jusqu’alors, les protestants

repoussèrent cel article de la fol traditionnelle bien d’auti fut doue aux théologiens catho liques de faire front iveaui ad L’un

pi i Bellarmin Conli

sur li i rote chapil lir, contre (

vin, Théodoze de Bi ze, Buci r, la n alité de la descente