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liKSCEXTE DE JESUS AUX ENFERS

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été vraiment crucifié, il est réellement mort, au vu et au su des esprits célestes, des hommes, et des.’unes retenues sous terre. BXeitdvtcov tûv £jcovpavtu>v L% : ïr. : riîuyi’Lal j7to/0’jvû.)v. Ad Trall., IX, 2, Funk, op. cit., t. i, p. 208. Le pseudo-Ignace a commenté ce texte par l’addition suivante : Le Christ est descendu seul aux enfers, mais il est remonté en nombreuse compagnie : Kai y.aT7 ( L0sv eïç x8ï)v [làvoç, àv/)X8ev Sk p.îTà tcXtjOovç. ^1(/ Trall., ix, i, Funk, op. eif., t. ii, p. 70. Au milieu du iie siècle, Ilermas imagine que l’œuvre du Christ se continue après lui dans les enfers. Voici quarante apôtres et docteurs qui, une fois décédés, s’adressent maintenantaux runes des morts, les amènent à la connaissance du Fils de Dieu et leur donnent le sceau de la prédication (le baptême) : Oûtoi o a716<TTo).i-ji /ai oi 5’.5â<7-La)oi ol xï)p’Ji ; avTeç tô ovotj.a to’j ioj toû 0eoO xotjj.r, 6£vT£ ; Èv 8jvap.£c xai xia-i : toû -jiov toû ©eoO È-/ïjpui ; av Lai toï ; 7rpo5tExoi|J.Y)|jivoiç, La" ! a-JTo È’ôar/av a’jroî ; r/]v ffçpayîSa toû xr)pûy|JWiToç. S<m., IX, XVI, 5, Funk, op. cit., t. I, p. 532.’2. Saint Justin blâme les Juifs de se figurer que le Christ a paru dans les enfers comme un homme ordinaire. Il leur fait grief d’avoir supprimé de la prophétie de Jérémie ce texte, du reste apocryphe, plusieurs fois invoqué au IIe siècle : « Le Seigneur Dieu s’est souvenu des morts d’Israël qui dorment sous la terre, et il est descendu vers eux pour leur annoncer la bonne nouvelle de son salut. » Kai àno Taiv Xôytov to-j avToû Ispejjiou ôp.ot’a>ç xaÛTa 7r£p : £-L0’}/av. «’E|xvi, « ï6Y| 6k KJptoç ô èeoç àirb’I<rpar|X tûv vsxpûv aijtoû T<iiv xsxot[i, Y][iiviv eIç vi, v /(ôp-axoç. Kai LatÉgr, Ttpôç aÙToùç E-JaYYEXcc-aTOai aOioîç tô o-a>TT, piov avToû. » DiaL cum Tryph., 72, P. G., t. vi, col. 645. Saint Irénée s’appuie lui aussi sur ce texte apocryphe, qu’il attribue tantôt à Isaïe et tantôt à Jérémie, Cont. hær., l.*III, c. xx, n. 4, P. G., t. iiv col. 945 (Isaïe)… Et descendit ad eos evangelizare salutem quae est ab eo, ut salvavet eos ; 1. IV, c. xxii, n. 1, col. 1046 (Jérémie) ; 1. IV, c. xxxiii, n. 12, col. 1081 : Rccommemoralus est Dominus sanctus lsrai’l mortuorum suoriim qui preedormierunt in terra defossionis et descendit ad eos ; 1. V, c. xxxi, n. 1, col. 1208. Dans l’ouvrage du même Père, récemment découvert en arménien, il cite encore ce texte apocryphe sous le nom de Jérémie pour en conclure que Jésus est descendu aux enfers afin de sauver les morts, qui y étaient enfermés. Karapet Ter-Mèkërttschian et Erwand Ter-Minassiantz, Des heiligen 1 rendus Schrift zum Erweise der apostolischen Verkundigung, n. 78, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1907, t. xxxi, p. 42, 63. L’évêque de Lyon s’appuie encore sur une vieille tradition, venue d’un ancien qui la tenait des auditeurs des apôtres : Audivi a quodam pre&bytero qui audieral ab his qui apostolos viderant… Dominum in ea, quæ suntsub terra, descendisse, evangelizantem et illis adventum suum, remissione peccatorum exisstente his, qui credunt in eum, I. IV, c. xxvii, n. 1-2, col. 1056-1058. Parfois aussi saint Irénée part du fait même de la descente aux enfers comme d’un principe pour combattre ses adversaires. Reprenant une opinion de saint Justin, il soutient que les âmes des défunts ne sont pas immédiatement accueillies dans le ciel, mais elles vont attendre le jour de la résurrection dans un lieu invisible situé dans l’aôriç. Ainsi l’exige la ressemblance avec Jésus-Christ qui est allé dans l’endroit où vont les âmes des morts et n’est ressuscité et monté au ciel qu’après cela. Cum enim Dominus in medio umbree mortis abierit, ubi animée mortuorum erant, post deinde corporaliter resurrexit, 1. V, c. xxxi, n. 2, col. 1209. Aux gnostiques qui tentaient de la résurrection une explication allégorique, il oppose la réalité du fait de la descente aux enfers : Dominus legem mortuorum servavitut fieret primogenitus a nwrtuis, et commoratus usque in diem tertiam in inferioribus

terrse. Ft il s’agit bien là des enfers, inferiora terrée, car c’est le lieu de l’ombre de la mort, ubi animai mortuorum erant, 1. V, c. xxxi, n. 2. col. 1209. Tribus ut eonversalus est ubi erant mortui… et descendit ml eos, extrahere eos et sahare eos. Ibid., n. 1. col. 1208.

3. Aux confins du IIe et du m » siècle, nous rencontrons Clément d’Alexandrie. Il consacre tout un chapitre de ses H tr ornâtes à l’empire des morts dont il décrit les conditions ou l’économie, au moment de la venue du Sauveur. Or il affirme que le Christ est descendu aux enfers pour visiter les hommes d’autrefois, qui, toujours vivants en leur âme, attendaient son arrivée. Le seul but de sa visite était de leur annoncer la bonne nouvelle : Eï y’ » 5v ô K-jpto ; St’ovSsv Êtepoy s’. ; xSo*j xatTJXŒv, ïj oià tô EÛayyEAÉffaffôat. Slrom., VI. c. VI, P. G., t. ix, col. 268. Cette évangélisation d’outretombe ne cesse pas avec la résurrection du Christ. Clément cite expressément deux fois le passage d’Hermas où il est dit que les apôtres morts ont prêché aux âmes des justes qui ne connaissaient pas le Christ et n’avaient pas reçu le sceau du baptême. A’.ôttes 6 K-jpto ; e-jyjyYeXtVaTO -Lai toî : èv S80 «. Strom., l. c. VI, i*. G., t. ix. col. 265 ; cf. II, c. IX, ibid., t. viii, col. 980.

2° Le ine siècle apporte aussi sa gerbe de témoignages plus explicites à notre moisson patristique. — 1. Tertullien est formel. Comme saint Irénée, du fait de la descente aux enfers, il tire argument contre l’opinion qui ouvre le ciel aux âmes des justes immédiatement après la mort. Le Christ s’est conformé aux lois de la mort humaine : il n’est monté au ciel qu’après être descendu dans les profondeurs de la terre pour se manifester aux prophètes. Ainsi doit-il en être de ses disciples : Siquidem Chris tum in corde terrse triduum mortis legimus expunctum… Quod si Chris tus Deus, quia et homo, mortuus secundum Serij>turas et sepultus secundum easdem, huic quoque legi satisfecit, forma humanse mortis apud in feras functus ; nec ante OSi dit in sublimiora cwlorum, quant descendit in inferiora terrarum, ut illic patriarchas et proplwtas compotes sui faceret. De anima, c. lv, P. L., l. ii col. 742. Puis, du même fait, il conclut à l’existence réelle d’une région infernale : Si Christus Deus descendit in inferiora terrarum ut illic patriarchas et prophelas compotes sui faceret, habes et regionem inferorum sublerraneam credere. De anin}a, c. l, P. L., t. ii, col. 742743 ; cf. c. iiv ibid., col. 657.

2. Contre Celse, Origène soutient la foi de la descente du Christ aux enfers. Les prophètes l’y ont précédé, annonçant sa venue, et saint Jean-Baptiste a été. là comme sur terre, son précurseur. A l’heure marquée, l’âme du Seigneur, dépouillée de son corps, alla vers les âmes qui étaient dans le même état, afin de convertir celles qui voudraient recevoir son enseignement : Kai yi)(i.VTJ <ra>(j.aTo ; yevdjtevoç’V-yr, xa : ç yu(ivat ; TwiiaTN » f.’ej.i"/r.’lPj/ai ; È~’.<7T-pi ; <ov xàxEtvcov Ta ; ëovXojiiva ; itpô ; aùrôv, r t a ; âaSpa Si’Su ; r/ji : a^TÔ ; Xoyou ; , êTttTr.BetoTepaç. Cont. Celsum., 1. II, c. xi.in, P. G., t. xi, col. 865. Il ne faut pas s’étonner de cette démarche : ce sont les médecins qui visitent les malades, et il est le grand médecin. In lib. Regum, homil. u. P. G., t. xii, col. 1025. Patriarches, prophètes, tous attendaient l’arrivée de Jésus-Christ : ileptltiEvov ojv ttjv toû K. |j.o - j’Iï^tovi Xp’.OT’-j-j £-iSr, u. : av -Lai -rraTp’.ipya : . xai ~’-0çr.tat, -Lai -ixvte ; . Ibid., col. 1028. Après son triomphe sur les démons ennemis, il emmène ceux qu’ils détenaient sous leur empire comme le butin de sa victoire et il emporte les dépouilles du salut : Yictis adversariis deemonibus, eos qui sub ipsorum dominalione lenebantur, Christus tjuasi prsedam victoriæ suæ ducit, et spolia salulis reportai : sic<<l et in aliis déco scriptum est, quia ascendens in altuin captivam duxit captivitatem. In Num., homil. wiii. n. i. P. G., t. XII,