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DESCENTE DE JESUS AUX ENFERS


les morls : Ne dixeris in corde tno : Quis ascendel in cœlum ? id est, Christum deducere. Aut quis descendel in abyssum ? hoc est Christum a morluis rerocare. D’où il semble que, dans la pensée de saint Paul, le Christ, après sa mort et avant sa résurrection, a été dans l’abime. c’est-à-dire dans le séjour des morts. — b) Eph., iv, 9-10, l’apôtre écrit : Quod autem ascendit, quid est, nisi quia et descendit primum in inferiores parles terrée (xa-Éër, jtpwtov ec ; ri —La-o’jTcpa (j. :’pr, rfjç yf, ç) ? Qui descendit, ipse est et qui ascendit super omîtes ceelos (àvÉëïi ô-Epivi.) 7c<xvt<uv t<5v ovipavûv), ut implerel omnia. D’après les uns, les inferiores partes terne marqueraient l’abaissement de l’incarnation, et le passage signifierait que le Christ est monté à la gloire, parce qu’il s’était humilié jusqu’à revêtir l’humanité terreslre ; saint Thomas n’accepte pas cette interprétation. Selon d’autres, l’apôtre enseigne ici que le Christ, afin de remplir toutes choses, c’est-à-dire afin de parcourir tout l’univers en triomphateur el de partout manifester sa puissance, est descendu dans les parties inférieures de la terre et monte au-dessus de tous les cieux. De l’opposition établie entre ces deux extrêmes, il résulte que le verbe y.axéër doit être pris dans le même sens localisé que v.’iidr„ c’est-à-dire qu’il marque aussi un réel passage d’un lieu à un autre. Ainsi se trouve exclue l’interprétation métaphorique de la descente par l’incarnation et de l’ascension par la glorification. D’autre part, il paraît difficile que l’expression : inferiores partes terrée, désigne ou toute la terre, ou simplement la surface terrestre et la place du tombeau de Notre-Seigneur. Elle semble plutôt marquer un lieu déterminé, situé dans les profondeurs de la terre, je veux dire les enfers, que le Christ a visités comme il avait visité la terre elle-même et devait visiter le ciel, afin de loul remplir de sa présence et de son influence : » / in nomine Jesu omne genu fleclatur, ceeleslium, lerreslrium ri infemorutn. Phil., ii 10. Aussi paralt-il beaucoup plus probable que l’apôtre mentionne ici la descente de Jésus-Christ dans les lieux infernaux. — c) Col., n. 15 : Et eoespolians principatus ri po testâtes, tradv i il confidenter,), alam triumphans iltus ii terne tipso. Selon les uns, l’apôtre avertit que les chrétiens, s’ils demeurent unis à Jésus-Christ, n’ont plus rien à craindre des dénions : car, par l’intermédiaire de son Christ. Dieu les a terrassés et désarmés ; il a triomphé d’eux publiquement, les conduisant devant lui comme on faisait jadis des vaincus. Mais d’autres commi ont entendu le passage d’une

omplie directement par ! < Christ, et, par suite, il aurait in mention de la descente aux enfers et du triomphe qu’elle fut pour le Christ sur les puis 3. Les textes décisifs et classiques nous viennent de

1 Le premier est le discours prononcé

par b’prince d< — apôln — i Jérusalem, au jour de la

Pentecôte et rapporté par fis Actes. N’ous laissons’le

Act.. ii, 24 : Quem Plavit, solutis dolorv "/tut. parci que la leçon est indécisi on ne

faut lue î ? ou ou ÛavdiTov, et, par

u ne peut dii it des douleurs de l’enfer

ou il— celles de la mort. Mus nous retenons Vct., ii,

10’In l’s. XV : |

inques ani nfei, , , , ; ,

I peuvi 1 1 p a appliqu

I lui même, i ar il i t mort, il a li et

oui— li qui le contient. <tr, conti Pii rre, i prophète. Il savait que

lui avait juré de mettre sur son trône un lil

d du Christ, qu il pré’oyait,

en’ii dam le séjour

iii n’a pa i onnu la corruption.

Au li’loue

qui le < i mort ei avait

DICT. [)F. 7111 "ni. CiTHOL.

résurrection, iraiten son Ame dans les enfers, si ; SSou. Mais elle n’a pas été’abandonnée en ce séjour infernal : à la résurrection, elle fut réunie à son corps. Le sens de ce passage est si clair que les commentateurs catholiques sont unanimes à l’entendre de la réelle descente de l’âme du Christ aux enfers. Nombre de protestants abondent aussi dans le même sens. En fait, il faut imposer aux mots une véritable violence pour en tirer les interprétations opposées, celle-ci, par exemple, de Calvin : Saint Pierre marque simplement ici que l’âme du Christ ne fut pas tout à fait anéantie par la mort ; ou cette autre de Théodore de Bèze : En disant que l’âme du Christ ne fut pas abandonnée dans l’enfer, saint Pierre n’annonce rien autre chose sinon que le corps du Christ n’a pas été délaissé dans le tombeau. Quand on accorderait à Théodore de Bèze que le mot hébreu néféê, t — :  : , a parfois la signification de cadavre,

il ne s’ensuivrait nullement qu’il a précisément ici ce sens et qu’il faut lire : non relinques cadaver meum in sepulcro ; d’autant plus que le mot se’ô/, ViNtf, ne

signifie jamais sépulcre, mais habituellement, pour ne pas dire toujours, le monde inférieur, le royaume des ombres, l’enfer. D’autre part, ce qui a bien son importance, le texte grec des Actes traduit Se’ôl, non par râçoç, mais par Sôï|ç, et néféê par l-jyr r Or, malgré que Suicer, Thes. eccles., v » <l>-jyr„ t. ii p. 1579, veuille donner au mot SSïjç, dans la littérature patristique, le sens de sépulcre, Dietelmaier avoue qu’il n’a rencontré aucun texte des Pères offrant ce sens exclusif. Historia dogmatis de descensu Christi ad inferos, 2e édit., Altorf, 1762, p. 12. Suicer n’est pas plus heureux quand il tente de traduire anima, ivy_r n par cadavre. D’où l’on peut conclure absolument qu’en son discours saint Pierre a voulu dire et a dit que l’âme du Christ ne fut pas délaissée dans les enfers où elle élait descendue. Cf. Bellarmin, Controv. fidei, De Christo, I. IV, c. xii, Ingolstadt, ir>99, p. 375-377 ; Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, trad. Goschler, Paris, 1869, t. vi, P. —l-i-i-ïi).

b) Il est un autre enseignement de saint Pierre qui a aussi sa grande importance, et qui est consigné dans la l a Pet., iii, 19. Il n’affirme pas simplement le fait de la descente aux enfers, mais en expose l’économie. Le texte sera plus utilement étudie plus loin, à propos de l’œuvre du Christ aux enfers.

//L LES DOCUMENTS PATRISTIQUES. — Nous avons Constaté que la première attestation de la descente aux

enfers dans les symboles ou les professions de loi date du iv siècle. Mais les Écritures nous ont édifiés sur le sentiment de l’âge apostolique, et l’ancienne littérature patristique témoigne que, dès les tempe les plus reculés, la croyance se trouve établie que le Christ est descendu aux enfers.

1 » La plupart des écrits ecclésiastiques du ir siècle enseignent cette doctrine. 1, Un apocryphe, VÉvangile : ie Pierre, dit qu’à l’instant ou le christ sortit du tombeau, une voix cria du ciel : i As lu prêché aux morts ? » Et une voix partie de la croix répondit : « Oui. > Kal ; <.’ «, ; rjxouov ïL rûv oùpav&v).i », o J-rr, ;’. L su ùnaxa. a— to-j

o-ravpoû 6tt’val. Evangel, Pétri, il. Parmi les Testamente, pareillement apocryphes, de— douze patriarches, celui de Benjamin prophétise le fait, c. xii, n. 9, dans Galland, Bibliot Palrum, t. i, p. 239 ; P <.

t. ii col. 1148. Cf. Mo. Mer. Patrologie, t. i, p. 966. Saiiii [gnai que le Sauveu i les pro qui attendaient sa venue et li i ressuscil Kal’’.x —’,

i i Hagn, i x. —2. 1 nul, . Palrum

i. p. Ifs. Dans

s.i b lire aux Trallii ns, il semble an lluaion i

la descente aui enfers, lorsqu’il écrit Le Sauveurs

I. 19