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qu’ils allaient enfin ouvrir les yeux et reconnaître quels étaient en Orient les vrais amis de l’orthodoxie et de la paix. Dans cette espérance, il fit reporter à Rome, en 377. par Dorothée et Sanctissime une seconde lettre, Epist., CCLXHI, col. 976-981, longue, all’ectueuse, où il sollicitait les Occidentaux de répudier non plus les ariens, que leurs excès rendaient odieux, mais surtout ceux que leur amitié rendait plus pernicieux, Eusthate, le chef des pneumatomaques, Apollinaire, qui enseignait le règne de mille ans et une fausse doctrine sur l’humanité du Christ, enfin Marcel, dont les disciples trouvaient trop d’accueil auprès de Paulin.

Mais cette lettre n’obtint encore qu’une demi-satisfaction. Rome avait déjà condamné ces erreurs dans la première lettre confiée à Dorothée : elle les condamna de nouveau, pour complaire aux Orientaux, dans la nouvelle lettre que Dorothée rapporta. Constant, Episl. roni. pont., p. 498. Mais elle s’abstint encore de condamner nommément Eusthate, Apollinaire, Paulin, qui étaient ses amis de vieille date, qu’elle n’avait pas entendus, que les autorités d’Orient elles-mêmes n’avaient pas jugés. Elle était tellement prévenue pour eux et contre les amis de liasile, encouragée d’ailleurs en ce sens par Pierre d’Alexandrie, alors réfugié à Rome, que dans ses entretiens avec Dorothée, Damase ne se gênait pas de traiter Mélèce et Eusèbe de Samosate d’ariens. Cf. S. Basile, Epist., cci.xvi. col. 992 sq.

Cependant, sur de nouveaux renseignements, en 379, avant que Pierre s’en retournât de Rome à Alexandrie, Damase tint à Rome un concile où il condamna nommément Apollinaire et son disciple Timo-Ihée. C’était déjà une satisfaction accordée aux Orientaux sur le terrain doctrinal. Une nouvelle difficulté surgit lorsque le grand concile de Constanlinople, en 381, remplaça Mélèce par Flavien et évinça Maxime le Cynique de Constantinople. Il avait été convenu qu’à la mort de Mélèce on laisserait Paulin seul évêque ; et Maxime le Cynique, qui avait supplanté Grégoire de Na/ianze, avec le concours du patriarche d’Alexandrie, (’tait venu jusqu’au concile d’Aquilée capter la bonne foi de saint Ambroise. Pour régler ces affaires, celui-ci avait demandé à Théodose, qui l’avait accordée, la réunion d’un nouveau concile général composé des deux épiscopats d’Orient et d’Occident. Ce concile eut lieu en 382 à Rome ; mais les Orientaux qui venaient de tenir celui de Constantinople. prétendirent assez, justement qu’ils ne pouvaient quitter leurs églises encore une fois et envoyèrent seulement trois délégués, avec une lettre où l’on exposait la vraie foi, mais où l’on taisait les questions de personnes comme régulièrement tranchées. De fait, le concile de Rome accepta l’éviction, qui’imposait, de Maxime le Cynique, d’autant plus facilement que Damase, mieux informé qu’Ambroise, l’avait déjà raln ; X0, et avait chargé’le concile

de Constantinople de le remplacer. Jaffé, an. 380. L’élection île Nectaire, bien qu’il n’eut été que laïque lors de sa promotion, fut approuvée. Sur la demande de Théodose des lettres de communion furent envoyées dans ce sens. Pour l’affaire d’Anlioche, on la la dans l’état.

Après avoir étudié dans leur ensemble et leur suite lations de Damase avec l’Orient, voyons en détail et brièvement ses actes particuliers contre les hén et les schismes de ce pa ;

d’Orient. — Nous n’avons presquerien de spécial a ajouter en ce qui concerne c< tte hi n h" l’arianisme pur il ne restait plus que quelques vieux tenants, possédant, il est vrai, les grands si< tels qu l ml i onstantinople, Euzoiut d Antioche,

mai » i Eunome,

retirés à l’écarl n’a aient plu. aère d Influence. Leur plat grandi forci c’i tail l’appui de Valent : elle di lomf i puissante qu elle fût, die

DH.T. [iK THEOL. CATHOL.

ne contrebalançait pas le crédit des grands docteurs de ce temps, surtout des Cappadociens. Néanmoins, Damase insistait toujours sur la reconnaissance du concile de Nicée et l’annulation de celui de Rimini. Ce concile, disait-il, manque de toute valeur, parce qu’il n’a pas l’approbation de l’évêque de Rome, dont on doit solliciter le jugement avant tout. Mansi, Concit., t. iii, n. 43 ; Jaffé, n. 242. En 369, après le concile de Rome, il rédigea une formule [lomus ou typtis) qui fut envoyée plus tard aux évoques d’Orient. Ceux-ci le signèrent à plusieurs reprises. Au concile d’Antioche de 379 sous Mélèce, 157 d’entre eux apposèrent à une formule semblable leurs souscriptions, qui furent gardées dans les archives romaines. Coustant, Epist. roui, pont., p. 500 ; Duchesne, p. 421, note 2.

7° Apoliinaristes, sabelliens, eunomiens, macédoniens, pliotiniens. — Vers 380, dans un synode romain, Damase rédigea une Confessio fidei catholiese, où il résumait en « vingt-quatre anathèmes » toutes ses condamnations contre les hérésies orientales. Un premier anathèmevise ceux qui ne reconnaîtraient pas au Saint-Esprit unité de puissance et de substance avec le Père et le Fils : viennent ensuite des anathèmes contre les sabelliens, les ariens, les eunomiens, les macédoniens, les pliotiniens, les apoliinaristes et la doctrine attribuée à Marcel d’Ancyre ; puis recommence une série d’anathèrnes relatifs au Saint-Esprit pour affirmer plus énergiquement sa divinité essentielle et sa consubstantialité par rapport au Père et au Fils. Cette Confessio fidei fut envoyée à Paulin d’Antioche. Denzinger, Enchiridion, n. 22-45 ; Duchesne, Hist. anc. de l’Église, t. ii, p. 410, note. Marcel d’Ancyre ne fut pas nommé dans la condamnation de ses erreurs, parce qu’il avait été jadis soutenu parle pape Jules, et parce qu’il s’était rapproché récemment d’Athanase, par une profession de foi que ce docteur avait jugée suffisante. Par ses opinions sur la consubstantialité qu’il semblait pousser jusqu’au sabellianisme, il compromettait les partisans du consubstantiel et on reprochait aux Romains et à Paulin d’Anlioche de le fréquenter. Apollinaire avait été aussi longtemps l’ami de Rome, d’Athanase et de Paulin à cause de sa fidélité à la foi de Nicée. Plus tard il donna des leçons à saint Jérôme. Mais les mélétiens le tenaient en défiance à cause de ses relations. Il donna raison à ceux-ci, et tort à ceuxlà, quand, à partir de.'>7I, par réaction contre l’arianisme, il aboutit au système qui porte son nom. Athanase, Grégoire deNazianze, Grégoire de Nysse le combattirent, et les Orientaux, par l’intermédiaire de saint liasile, prièrent souvent Damase de se désolidariser d’avec lui en le condamnant. Damase le lit enfin dans un concile de 376 ; il chargea saint Jérôme de rédiger une profession de foi que devaient signer les apoliinaristes qui voudraient revenir à l’unité : il l’envoya aux évéques d’Orient, et en pressa l’adoption surtout quand Yilalis, après son retour de Rome, compromit Paulin en si 1 faisant apollinariste. En 378, il déposa ensemble Apollinaire. Vitalis et Timothée, et rappela cette déposition dans la lettre synodale que nous avons citée plus haut. Jaffé, n. 378.

Quant aux pneumatomaques, auxquels s’était rallié Eusthate et que l’on appelai ! aussi macédoniens, signa l’abord par saint Athanase à l’empereur Jovien, combattus par s ; iini Basile, s. uni Grégoire <if Nazianze, Didyme l Aveugle, saint Ambroise, ils furent condamnés par Damase dan llesde Rome de 369, de -174 et

et en 380. On a i ivé que la formule qui est en

du décret de Gélase, De libris recipiendis, est celle qu’il rédigea. Thiel, Epist nt., p. 53 Le con cile de Constanlinople de 381 confirma cette condamnation.

I ce qu’on a dit jusqu’ici lail uffisamment naître i attitude de i lamae à l’< ises d’An IV. - S