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DÉMON — DÉMONIAQUES


chant à préciser davantage les points laissés à leur libre discussion.

Hagen, Der Teufel im Licht der GlaubensqueUen, 1899 ; Kirehliches Handlexikon, Munich, 1907, t. i, col. 1035.

E. Mangenot.

    1. DÉMONIAQUES##


DÉMONIAQUES. — I. Définition. IL Existence.

III. Cause. IV. Responsabilité des démoniaques.

I. Définition.

On appelle démoniaques les personnes dont le corps, par une permission de Dieu, est livré, plus ou inoins complètement, à l’influence malfaisante du démon. L’Ecriture les désigne sous le nom de 5<xi(i.ovtÇ(Su.evo[, ou de SaiptôvtadévTe ; , a deemonio vexali, Sa.aov.a ï/ovts : , dœmonia habenles, (re)iT)vtaÇôu.evoc, lunatici.

Cette inlluence du démon sur les possédés n’est pas simplement indirecte ou morale, comme, par exemple, dans les tentations, même les plus fortes ; elle est une action directe et physique, exercée par les esprits de ténèbres sur les organes corporels du malheureux soumis à leur empire. Il en résulte pour celui-ci un étal maladif, étrange, sortant des lois ordinaires des affections morbides, quoique souvent accompagné de phénomènes d’ordre purement naturel que le démon détermine en lui. simultanément avec ceux qui dépassent la sphère propre aux agents physiques. Ces phénomènes sont habituellement une surexcitation générale et profonde de tout le système nerveux ; l’épilepsie, Matth.,

IV, 24 ; Marc, III, 11 ; Luc, VI, ES ; ou bien des paraly locales, Luc, xiii, 11, 16, causant le mutisme, la cécité ou la surdité, bien que les organes des sens persistent dans leur intégrité native, Matth., ix, 3-2 ; xii, 22 ; Marc, ix, 21 ; et d’autres maladies de diverses formes. Matth., viii, 16 ; xv, 22 ; Marc, i, 32, 34, 39 ; vu, 25 ; Luc, iv. il ; vii, 21 ; viii, 2. D’autres fois, au contraire, le démon communique ictime un accroissement extraordinaire de force musculaire. Le malheureux entre en fureur, au point

d’éci : r de rage, de grincer des dents, de pousser

des cris épouvantables, de se précipiter dans l’eau ou dans le feu. Il devient alors redoutable pour ceux qui l’approchent, brise, comme des fétus de paille, les chaînes de fer dont on veut le lier ; et, s’il ne peut atteindre les autres, tourne sa fureur contre lui-même, se déchirant avec. et se meurtrissant

pierres du chemin. Matth.. viii, 28, 32 ; wu. Il ; Marc, v, 2, 4, 13 ; ix. 16, 17 ; Luc, viii, 27, 29, 33 ; ix, 39 ; v —t. six, 13-16.

Ci tl troublante et bouleversante du démon

sur I rporels se continue dans les fai illl

mixtes, comme l’imagination, la mémoire, la sensibilité. Elle s’étend même plus loin et plus haut dans humain, car elle a sa répercussion jusque dans l’intelligence. Les opérations intellectuelles présentent parfois un tel caractère d’incohérence, que les d niaquet parais ent frappés d’aliénation mentale. Il de voir se produire, dans le domaine de l’espi it. un phém lui qui se passe

le corps’Pi" le démon,

au le u de paralyser les i orporelles du di

niaque, en aug nte parfois la pui n de même,

au lieu de* diminuer si lumières naturelles, il communiqué, i ion intelligence des connaissances qui délucoup i poi tée. Matth., viii, 29 ; Marc, m, 2, v, 7 ; Luc, IV, 31 il ; viii, 28 ; Act., XVI,

peuvent i non

ment il un démon, mais de plusieurs, en même

temps ; et parfoii d’un m grand nombre qu’ils s’ap ion. Matth., vu. 13, i.">. m . 26.

II. l xi. L’Ai.lient ne (ail

ition explicite Aep démoniaques ; il parle n ulemenl du pouvoir qu ont li malin d’exercei

malheureux, dont ils s’emparent, une action néfaste, malfaisante et tyrannique. Il raconte, par exemple, comment l’esprit mauvais se précipitait sur le roi Saùl, l’agitait d’une façon affreuse et le rendait farouche et sanguinaire. I Reg., xvi, 14-16 ; xix, 9. Cf. Josèphe, Ant. jud., VI, viii, 2 ; xi, 2.

Au temps de Xolre-Seigneur, les démoniaques étaient fort nombreux, en Palestine, voir col. 331, et ils paraissent l’avoir été beaucoup plus que dans toute autre période de l’histoire. Il en fut ainsi, soit parce que la dépravation païenne avait pénétré jusqu’au sein du peuple de Dieu ; soit parce que c’était le moment d’une lutte décisive et sans merci entre le bien et le mal. La puissance céleste qui se manifestait si clairement dans les actes de Jésus, provoqua, de la part des anges tombés, une recrudescence de haine et de rage. De même que Dieu, par l’incarnation, se rendait visible et habitait parmi les hommes, Raruch, iii, 38 ; Joa., I, 14 ; ainsi le démon affirmait davantage son existence et son pouvoir, essayant, lui aussi, d’habiter d’une façon plus visible et comme tangible dans l’humanité. Le contraste entre la miséricorde de Dieu et la malice de Satan, poursuivant de sa haine jalouse l’homme que Dieu voulait sauver, s’accentuait ainsi davantage. Marc, v, 19. Cet antagonisme violent était nécessaire, afin que la victoire du Sauveur sur les puissances infernales lut plus éclatante. Cf. Delitzsch, System der biblischen Psychologie, in-8°, Leipzig, 1861, p. 305.

Depuis l’établissement de l’Église, le nombre des démoniaques a, de beaucoup, diminué dans les nations devenues chrétiennes. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, in-i", Paris, 1889, p. 312. l’aile baptême et les autres sacrements, les fidèles sont préservés de ces atteintes sensibles du démon. lia perdu de son empire, même sur ceux qui, ayant été baptisés, vivent cependant d’une manière peu conforme à la foi de leur baptême. Membres de l’Église, quoique membres morts, ils trouvent dans cette union, pourtant si imparfaite, au corps mystique du Christ, un secours souvent suffisant pour que le démon ne puisse s’emparer d’eux, comme il l’aurait l’ait, s’ils étaient païens.

Néanmoins, non seulement dans les régions qui

n’ont pas reçu l’Évangile, mais aussi dans celles où

lie est établie, des démoniaques se rencontrent

encore. Leur nombre augmente en proportion du degré

de l’apostasie des nations qui, autrefois catholiques,

abandonnent peu à peu la foi, el retournent au ]

nisme théorique et pratique.

in a tenté, de nos jouis, au nom du progrès des sciences médicales et des sciences connexes, de nier l’existence des démoniaques. Dans leur état si étrange,

on n’a voulu voir qui lions morbides spéciales,

surtout des maladies nerveuses, d’origine toute naturelle. Cf. Ricbei. Les démoniaques d’aujourd’hui et refois, dan— la Revue des deux mondes, lô jani < et lô février 1880 ; Richer, Éludes cliniques sur la grande hystérie, in 8°, Paris. 1880 ; Charcot, / sur i es du systt ux, i<<iics à la Sal pêlrière, recueillies et publiées par le docteur Bourneville, in-8°, Paris, Issu. Charcot et Richer, L< moniaques dans l’art, in 8°, Paris, 1881 ; Bourneville gnard, L’iconographie photographique de l<> So’pi

i fuif a-t on dit, attribuaient aux démonc phénomènes morbides qui n’étaient que l’effet de l’épilepsie, de l hystérie, ou de la folie. Cf. Renan de Ji i. Ed. Stapfer, La Palestine <>" temps

de fésut Christ, 3 i dit — Pari. Il 85, p 113 iU I ern ur leur | beaucoup d’ani

peuples, qui rendaient li malfaisant respon me foule de maladies dont souffraient les