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397 DÉMON D’APRÈS LES SCOLASTIQUES ET LES THÉOLOG. POSTÉRIEURS 398

mauvais. Ils souffrent d’envie, en ce qu’ils voudraient voir les élus se damner ; ils sont privés de la béatitude, qu’ils désirent naturellement et beaucoup ne font pas tout le mal qu’ils voudraient faire. In IV Sent., l. II, dist. VII, q. I, a. 2 ; q. il, a. 1 ; Sum. theol., I a, q. LXIV, a. 1-3. Même, quand ils ont pris un corps humain, ils ne peuvent engendrer. Un démon, successivement succube et incube, ne peut engendrer non plus. S’il le pouvait, persemen viri, il n’engendreraitqu’un homme, ainsi qu’il est dit des géants. Gen., vi. i. In IV Sent., I. II, dist. VIII, q. il.

7 Duns Scot. — Le docteur subtil, ayant sur plusieurs questions philosophiques un sentiment différent de celui de saint Thomas, a aussi sur les démons des opinions divergentes. Il les expose principalement dans son Commentaire sur les Sentences, l. II, dist. I V-VII, Opéra, Paris. 1893, t. xit, p. 291-372, et dans ses Reportata, l. II, dist. IV, VI, VII, 1904, t. xxii, p. 601-625. Il réfute longuement les opinions de saint Thomas. 11 admet pour les mauvais anges la possibilité d’avoir été misérables miseria pœnse et culpæ dès le premier instant de leur création (ce que n’admettait pas saint Thomas), parce que toute volonté peut mal agir dès le premier instant. Voir t. i, col. 1236. En fait, il y a eu, non seulement un intervalle entre leur création et leur chute, mais plusieurs, qu’ils aient été créés ou non dins la grâce, ce qui est problématique. Ils ont commis plusieurs péchés d’espèces différentes, avant d'être obstines dans le mal. Quant à l’objet du péché de Lucifer, Scot estime, à rencontre de saint Thomas, que Lucifer a pu désirer égaler Dieu, non pas sans doute d’un vouloir efficace, qui ne pouvait pas se réaliser, mais d’un simple désir de concupiscence, et tanto desiquanto concupiscerel, si essel sibi /lossibile. En d’autres termes, il n’a pas cherché à devenir l'égal de Dieu, ce qui est impossible ; il l’a cependant parfaitement voulu. Sa volonté est demeurée, en fait, une velléité. On dit généralement que ce premier péché' fut un péché d’orgueil. Mais l’ange a désiré son avantage, la béatitude, d’une façon immodérée et désordonnée, en ant l’amour ( ! < soi jusqu'à la haine de Dieu. Sa faute n’a donc pas été une faute d’orgueil à proprement parler, il n’a pas désiré sa propre excellence pour elleméme, ted propter delectationem quant imporlabat. [uent, sa faute se rapporte plutôt à la luxure. Voir t. i. col. 1239. Il a faitplusîeui successifs

dont il aurai) pu se repentir. Il a débuté' par un amour immi i il a consommé sa malice par la

haine de Dieu, parce que Dieu résistai ! à Bes désirs.

seulement de ce dernier vient pas di Dieu, - 1 1 1 <.n permissive. Dieu ne peut p ia, donner au

a, i resurgendum. lu f.iit donc, Satan

est dey< nu impénitent et il demeure nécessairement

le péché. Cependant, contrairement à l’opinion de

i de Henri de Gand, il peut vouloir

quelque i, i. ii, t lain di - actes bons, quoique par ma complisse probablement aucun. Il a

i qu’il puisse se disposer à la grâce. Il peut an ritei

ta : il n’y a pas de répugnance intrin ii mérite. Sa volonté ne veut pa uécessaire I le mal. i Ile ne p' m pas s être toujours pou

luoiqu’il ne pui lire un acte o

m point de ue moral. Il ne peut ci

peine, mén ai i idi nti lit m ir un nouveau demi i lu Voii t. i. col. i in lu puis t ut. — A partii de o th

ilisiin rtiennent à 1 école domini*

oii iiiomi t. ou bien i fi anciscaine ou

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système intermédiaire, en empruntant quelques traits à ses prédécesseurs, en y joignant des vues personnelles. Après lui, les docteurs adoptèrent son sentiment ou reprirent quelqu’un de ceux qu’ii avait réfutés.

Suarez.

Il a consacré deux livres entiers, VII et VIII, de son traité De angelis aux mauvais anges, étudiant successivement leur chute et leur faute, puis leur punition et la guerre qu’ils font à Dieu et aux hommes. Opéra omnia, Paris, 1856. t. ii, p. 791-1099. Il est de foi catholique qu’il existe des démons ou anges mauvais, et il n’y a pas eu d’anges terrestres qui auraient engendré les géants. Cf. I. I, c. vi, n. 31. C’est une hérésie des manichéens et des priscillianistes de prétendre que les anges étaient mauvais de leur nature. Les anges sont devenus mauvais par leur volonté propre ; d’ailleurs, aucune créature raisonnable ne peut être créée impeccable. Voir t. I, col. 1237. Les anges n’ont péché ni par ignorance ni par inconsidération ; ils ont pu pécher par orgueil et. contrairement à ce que pense Duns Scot, ils ont réellement péché par orgueil. Mais Suarez admet avec Scot que le point de départ de ce péché a été l’amour désordonné de soi, amour à la fois d’amitié et de concupiscence, et amour de sa propre excellence (dernier point que Scot déclarait impossible). En quoi Lucifer a-t-il recherché' et désiré' désordonnément sa propre excellence'.' Suarez discute les diverses hypothèses proposées avant lui, et d’abord, celle du désir désordonné de la béatitude naturelle, avec les différentes manières de l’expliquer. Aucune ne peut rendre compte du péché d’orgueil, qui fut celui de Lucifer ; elles lui attribuent d’autres fautes, la pusillanimité ou la paresse en face de la béatitude surnaturelle, OU la simple complaisance dans la béatitude naturelle. Le désir désordonné de la béatitude surnaturelle n’explique pas non plus la chute de Lucifer, qu’il ait voulu obtenir cette béatitude par ses seules forces naturelles et sans la grâce de Dieu, ou sans l’avoir méritée ou encore sans avoir pensé à la mériter. Ce désordre n’a -n, iv été' possible dans l’intelligence d’un ange ; l’eûtil été, il n’aurait pas constitué un péché d’orgueil, ni même un péché grave. I. explication de Duns Scot n’est pas plus acceptable, aux yeux de Suarez. que celle de saint Thomas. Il en discute les arguments. La velléité de s'égaler à Dieu, si elle a existé, ne paraît pas constituer une faute grave, parce qu’elle porle sur une impossible, à laquelle Lucifer se serait complu

en passant. On ne rendrait sa faute grave qu’en supposant qu’il - i -i déli clé dans l’objet de cette velléité : ce qui sérail possible dans un ange déjà dépravé, mais ce qui ne peut guère constituer le premier péché' d’une intelligi ace non encore corrompue. En fait, le péché de Satan n’a pas été mie -impie velléité, mais bien un acte de volonté, tendant à l’exécution. Il n’a donc pu se porter sur le désir d'égaler Dieu, dont la réalisation était impossible. Suarez adhère ensuite, comme à la plus probable, à l’opinion de quelques théologiens récents, su i va ni laquelle Lucifer a péché en désirant désordonnément l’union hypostatique du Verbe de Dieu avi nature angélique. Cette opinion est admissible seulement dans l’hypothèse que Dieu a révélé aux anges le mystère de l’incarnation, hypothèsi à laquelle se rallia le ihéolo) " n espaj ool, tout en apportant divi i modifications. Lucifer a désiré l’union hypostatique du Verbe », c lui, parce qu’il j voyait une prééminence à acquérir. Il a donc commis li | rgueil au sujet

de la divinité, « pie les Pèrei lui reprochaient, commettre aucune erreur d’appréciation, puisque la révélation divine lui avait appris la possibilité de l’union hypostatique. II a inlon i omme

ii n..il. à i n. Mm puis me lui étant due.

enfin comme lui étant reluséi injustement poui cordée > la nature humaine, fouie autre excellet telle que celle de l’indépendance relati ni > Dieu