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389 DÉMON D’APRÈS LES SCOLASTIQUES ET LES THÉOLOG. POSTÉRIEURS 390

des injustes. Ceux-ci n’ont pas eu de grâce coopérante. Un plus grand nombre d’anges sont demeurés fidèles, qu’il n’y en a eu de déchus. De sacramentis, l. I, part. V, c. xix, xx, xxiii, xxiv, xxxi, P. L., t. clxxvi, col. 254-257, 261. Le diable est lié : il ne petit faire tout ce qu’il veut ; à la fin des temps, il sera délié pour un moment, pour la dernière persécution, l. II, part. XVII, c. iii, iv, col. 597-598.

Son disciple, auteur de la Summa sententiarum (voir t. i, col. 52-54), tr. II, c. iii, iv, ibid., col. 83-85, ci’.e textuellement le Traclalus theologicus d’IIildebert du.Mans sur la chute du diable et sur sa prééminence avant la chute. Voir col. 385.

tnfin, Pierre Lombard connaît les sentiments différents de ses devanciers ; il les résume parfois et il prend souvent parti. Selon lui, les démons ont été créés nec beati nec miseri. Non erant præscii eventus sui, et ils n’avaient pas connaissance de ce qui devait suivre. Ils n’ont pas été bienheureux, à moins qu’on appelle béatitude leur état d’innocence. Donc, in creatione, boni et non mali, nec beati. Sent., I. II, dist.IV. n. I. : 1°. 6. P. L., t. cxcii, col. 660, 661. Quelquesuns ont pensé qu’il ne fallait pas leur imputer de s’être détournés de Dieu, parce que la grâce ne leur avait pas été donnée. Gralia non data ex merilis suis… Culpa eorum fuit, quia, cum stare possent, noluerunt quousque gratia apponcrelur… Poterantnon cadere, sedsua sponlanea voluntate declinaverunl, disl. V, n. 5, 6, col. 661-662. De majoribus et de minoribus quidam cccideiitnt. Le plus excellent de tous corruil. Job, xl ; Ezech., xxviii ; S. Grégoire le Grand. Il tomba par orgueil, de empyrco in catiginosum aerem, Apoc, xii, el beaucoup d’anges avec lui pour nous éprouver. Le prince de l’air n’est ni au ciel ni sur terre, mais dans l’air. Parmi les démons, il y a des chefs et des sujets ; leur science est plus grande ou moindre. Quidam prœsunt uni prov incise, uni homini, aliqui uni vitio. Quotidie i" infernum descendunt aliqui ; verisimile est, qui animas Mue cruciandas deducunt. A liqui setnper sunt. alternis forte vicibus, jîo » proculest a vero. Quelques-uns pensent que Lucifer a été relégué en enfer, dès qu’il a eu tenté Jésus-Christ ; d’autres, ex cecidit. Pierre Lombard ne se prononce pas. Sive m infernum demevsux, .sire non, il n’a pas maintenant le pouvoir qu’il aura au temps de l’Antéchrist. Il délié alors et il aura un plus grand pouvoir de i -. Quant aux (binons, semel victi a sanctis, non accédant ampli s, et Lombard cite en preuve

qi. Homil., xv, ivi libr. Josue, c. xii, dist. VI. n 1-8, col, 862-664 Obstinés dans le m. il. les démons ne peuvent pis vouloir le bien. Ils ont cependant le libre arbitre, mais ils ne peuvent ad utrumque flccli. Ils n uni pas perdu leur intelligence et il> l’exercent souvent de diverses manières. Ils ne peuvent pas se e de la matière ad nutum, ni créer (par exemple, les serrenouillea que produisaient les mages). Il> peuvent beaucoup pai leurs fora naturelles et leur subtilité, il permittantur ab angelit potentioribti

>’. dist. VII. n. I. 2,’.. 7. S. II. col. 664-667. Saint Augustin i ippelé les démons aerea animalia, III. n. 7

dil un eut mot de la chute du

diabli / / irituum,

il, i homini quod ettei m /><<

li, C. XXI, P. I.. t.CXCVIU,

1071. Plus loin, c. xxxi, col. 1061, il expo-e i, du di luge li m. n [ils de Dii n ou des

fils du pleui Seth, In. Il connut la

i lieu. mais il l’interpn le i di oi i ite toutefois cette i emarque

, ./ i/,

ganta, et il emprunte -i leur sujet > -uni Méthode di proviennent du livre di

Voir t. I, col. 1 222-1 226 ; A. Mignon, Les origines de la scolastique et Hugues de Saint-Victor, Paris, s. d. (1895), t. i, p. 343-319, 361-364 ; J. Tunnel, Histoire de l’angélologie, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1899, t. IV, p. 289-309, 537-550, passim ; Id., Histoire de la théologie positive. Paris, 1904, p. 291-292. Voir aussi, parmi tes Indices de la P. L., de Migne, l’index, xxxv, De dsemonibus, t. ii, col. 43-50.

II. Au xiiie et.vr xiv c siècle. — Les vues des théologiens sur le diable et les démons vont se systématisant de plus en plus pour arriver à une systématisation complète dans les œuvres de saint Thomas et de Duns Scot. Les docteurs justifient par des arguments de raison les données qu’ils empruntent à l’Écriture et à la tradition et qu’ils groupent et ordonnent logiquement. Ils y joignent beaucoup de spéculations philosophiques.

Pierre de Poitiers.

Il pense que les anges ont été créés dans le ciel einpyrée. Une des preuves, c’est que Lucifer, cum esset in cselo, a voulu atteindre la sublimité de la divinité. Sent., l. II, c. ii, P. L., t. ccxi, col. 942. Quelques-uns prétendent que les anges déchus ont été créés mauvais et ils justifient leur sentiment par des autorités (Joa., viii, 44 ; Job, xl, 14 ; Ps. ciii, 26, et un texte de saint Augustin) et par des raisons. Ce sont trois raisonnements portant sur ces dilemmes : ils ont été créés justes ou injustes, parfaits ou imparfaits, bienheureux ou non. Mais Pierre de Poitiers conclut que si Dieu avait créé l’ange mauvais, il serait l’auteur du mal, ce qui est impossible. Lucifer non fuit ab initio malus, sed s talim post. Puis, il réfute les arguments opposés. Au cours de sa réfutation, il affirme qu’avant leur faute les anges déchus non habebant naturam glorificalam, c. ni, col. 943-944. Ils ont péché, parce que la grâce opérante ne leur a pas été donnée, et ils sont responsables, parce qu’ils n’ont pas attendu qu’elle leur fût donnée. Diabolo non est ablalum aliqiiod bonum naturalc. Loin d’obtenir mitigation de sa peine, magis ac magis punietur, parce que semper crcscil pœna a culpa. D’autre part, il sera puni davantage après le jugement ; tune Dcus puniet perse, non per ministros. Quelques-uns pensent que, depuis la passion, Lucifer a été jeté en enfer. Mais il est maintenant in acre caliginoso ; après le jugement, il ira dans l’enfer. Nondum patitur diabolus tenebras exteriores, quia noniium omnino obliviscitur Deum, c. iv, col. 945-951. Les ordres angéliques étaient-ils constitués avant la chute ? On lit : De singulis ordinibus cecidcrunl. Quelques-uns font de Lucifer un séraphin. Non ila distincti ab initio suse créai ionis. Que penser du 10’ordre tombé’.' Il n’y a pas eu dix ordres, mais neuf. lui angeli ceciderunt quod ex eis possei decimus ordo constitui. S’ils avaient persévéré, il n’y aurait cependant pas eu un 10" ordre. Il y aura au ciel plus d’hommes élus que d’anges tombés. Lucifer était le plus excellent des anges, c. v, col. 953-954. Les anges mauvais sont députés par Dieu, dit-on, pour le mal et on cite l’exemple des prophètes d’Achab. Dieu leur permet d’agir pour punir ou châtier les hommes, mais il ne veut pas le mal, et Pierre de Poitiers résout les objections contraires, c. vi, col. 957-056.

Guillaume d’Auvergne.

L’évêque de Paris, qui condamna le sentiment de ceux qui prétendaient que mon a été créé marnais, voir d’Argentré, Collectio judiciorunif Paris, 17-2^, t. i, p. 186, s’est occupé Ion nt. m. lis obscurément et sans ordre, des anges . i j démons dans ion trait* Di Non seule ment il ne distingue p ; is li i qu’il

traite, il mêle encore aux questions théologiques beaucoup de légendes populaires, Pour lui, le péché du

pre i n I orgueil, il 1 1… i ii Opéra om iiiu, m fol., Venise, 1591. p B48. i, o quoi s consi^ péché’l’i nette voluit