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disp. XVII, dub. m. S 2. n. 69-76, i vin. p. 380-384 ;

Bourdali Sermon pour le A'LV' dimanche "<

la Pentecôte, Ni" - l'éternité malheureu$e, I" partie,

mplètes, t. vii, p. 244-271 ; Monsabri I. —, (ion du dogme catholique ; L’autre monde, icvni 1 conférence : L’enfer : l'éternité des peine », in-8°, Paris, p. 58-70. (in objectera que souvent cens qui pèchent mortellement n’ont pas l’intention depersévérer dans Le péché, mais se proposent il se convertir avant de mourir. Il n’est pas moins rai que, par ce péché mortel, ilplacent actuellement leur fin dernière dans le bien créé qu’ils préfèrent a Dieu, et ils auraient l’intention de persévérer dans ce désordre, s ils pouvaient le faire impunément, s’ils se proposentde se convertir pi us tard, c’est uniquement à cause île la crainte serviliter servilis. Ils ne détestent pas le péché lui-même, puisque, malgré cette crainte de l’enfer, ils le commettent. Ce qu’ils délestent dans le péché, c’est le châtiment qu’il entraîne, connue les damnés, après la mort, ne le détestent que pour ce motif. Le pécheur, avant à choisir, choisit le péché, et il est décidé à y rester toujours, s’il peut le faire sans inconvénient pour lui. Il a donc renoncé pour toujours, autant qu’il dépend de lui, au bien incréé, afin d’adhérer pour toujours aussi à la créature. Suivant la remarque si judicieuse de saint Grégoire le Grand, les pécheurs voudraient toujours vivre, afin de demeurer toujours dans leurs iniquités. Mo 1. XXXIV. c. xvi, P. L., t. i.xxvi, col. 736. Cf. Salmanticenses, Cursus théologiens., tr. NUI, De vitiis et peccatis, disp. XVII, dub. iii, §3, n. 78-82, t. viii, p. 385 sq. Il< monlrent bien la perversion de leur volonté, en repoussant, durant leur vie, la grâce de la conversion qui leur est si souvent offerte, et en différant jusqu'à la mort leur propre amendement. Quand ils ont quitté la terre, celle grâce n’est plus à leur portée. Dieu la leur refuse ; mais peuvent-ils justement s’en plaindre, après l’avoir si souvent méprisée ? Celui qui se crèverait volontairement les yeux, dil saint Thomas, ne se priverait-il pas pour toujours de la vue, car il ne peut se la rendre ? lie quel droit voudrait-il faire Dieu responsable de sa cécité? Dieu peut lui rendre la vue, sans doute ; mais y est-il obligé? El celui qui se tue. ne s’enlève-t-il pas pour toujours la vie ? Ainsi le pécheur détruit volontairement en lui le principe de sa vie surnaturelle, ou de la béatitude éternelle. Donc, autant que cela dépend de lui, il se l’enlève d’une façon irréparable. Dieu pourrait le lui rendre même après la mort, mais il n’y est nullement obligé. Cf. S. Thomas, Sum. iheol., Ia-IIæ, q. i.xxxvii, a. 3 ; Suarez, Deangelis, l. XIII, c. xi, n. 5sq., Ojiera omnia, t. ii, p. IOOV-1006 : Salmanticenses, op. cit., tr. XIII, De vitiis et peccatis, disp. XVII, § 3. n. 82-85 ; § '., 85-90, l. ni. p. 386-389. C’est de toute justice que celui qui a voulu éternellement pécher contre Dieu, soit éternellement séparé de lui. comme le remarque encore le pape saint Grégoire, Dialog., I. IV. c. xi.iv, P. L., t. i wn. col. 402. Cf. S. Fulgence : Permanente in eisinjustœatwsionis malo, permanet etiam justse rétribution daninatio. Dr fide ml Pelrum, c. xxxi, x.vi. /'. /… I. i w, col. 887, 689. Iii cela, dit saint liernard. Dieu

si extrêmement juste ; il est l'équité même, la règle inflexible de la droiture : Deus est squilalis directio

onverlibilis algue indeclinabilis, quippe attingens

ubique… Rectus Domihus Deus nosler, qui et cum

erso pervertitur. Dr considérations, l. V, c. xii,

n. 25, /'. /… t. clxxxii, col. 802. Cf. Monsabré, op. cit.,

p. 70-76.

si la peine du d. st éternelle, les maudits éprouventils, di ins. parfois, des adoucissements ? Quelques

anciens mit supposé qu’il en avait été ainsi l.i nuit de

la résurn i Lion de Notre-Seigneur, et qu’il peut en être de même par l’eflel des prières des vivants. Cf. Prudence,

, .., . vs. 125 s, , . / i, t t. nx. coi, 827 sq. 5. Augustin, Enchiridion, c. i. i u. /'. L., t. xi. col. 283 sq.. Apocalypse de Paul. Voir t. i. col. I. Mais le même saint Augustin réprouve très sévèrement cette opinion erronée /' Dei, I. XXI. c. xxiv,

/'. L., t. XI. I, col. 737. Saint Thomas la COndaO

comme présomptueuse, ne reposant sur aucun fonde niiiit. et tout à fait Contraire a la tradition catholique.

Iheol., III' Suppl., q. i.wi. a. 5. Cf. Su i /" /// /', L, .. Sum. iheol., disp. XLIII, sect. m. n. 10. Opéra omnia, t. xiv, p. 738 ; Hell.irmin. De purgatorio, I. II. c. xviii. Opéra omnia, 8 in-8. Naj 1872, t. ti, p. 406 sq. ; Petau, Dogmatatheologica, tr., Dr angelis, I III. c nu, n. 16-18, t. iv, p. 119-431 ; Billot, Quastiones <>< o<. | m. thés. ni.

p. 69-71. Saint Thomas admet cependant, et la plupart des théologiens admettent avec lui. que Dieu ne punit pas les damnés suivant toute la rigueur de sa justice, mais que, malgré la gravité de leurs supplices, sur eux aoi jusqu'à un certain point, s’exerce la divine miséricorde. iheol., D, q. xi. a. 1. ad I ; 7n IV Sent., I. IV, dist. XLVI. a. 3, ad l um ; Suarez, tr. Y. De vitiis rt peccatis, disp. VII, sect. m. n. 15 ; De incarnat., q. I. a. 2, disp. IV, sect. iii, n. 32. Opéra omnia, t. iv. p. 590 ; t. xvii, p. 137 ; Bellarmin, De purgatorin, 1. II. e. xviii, ad 2°". Opéra omnia, t. ii, p. 417 ; Monsabré, <//<. cit., p. 83 sq. ; S. François de Sales. Traité de l’amour de Dieu. I. IX, c. i. Œuvres complètes. 17 in-8 », Paris, 1835, ' t. vii, p. 113.

v. Inégalité de la peine m dan en enfer. — Considérée en elle-même, la peine du dam est la même pour tous les damnés, car elle est également pour tous la privation totale et définitive du bien suprême. Cf. S. Thomas, Soin, theol., Ia-IIæ, q. xxxvii. a. 4 ; III' Suppl., q. un, a. 3 ; Salmanticenses. Cursus théologiens, tr. XIII, De vitiis et peccatis, disp. IX. dub. [, § 1-5, n. 1-25, t. vin. p. 250-260. Mais considérée dans l’affliction qu’elle apporte aux réprouvés, elle diffère suivant le degré de culpabilité de chacun d’eux. Plus ils furent coupables, plus ils sont torturés par elle, car plus profondément ils sont tombés dans ce ténébreux et terrible ahimede l'âme, dont saint Augustin parle si éloquemment, Confess., I. XIII. c. viii, /'. L.. i. xxiv. col. 848, et plus ils sentent douloureusement le vide infini causé par l'éloignement de Dieu. Eo niagis in tenebrosa sut ij>sius abgsso anitna damnata profnndatur, quo rnajori sensu afficitur sum potentialitatis, sciens ad quant magnarn heatitudinem fuerat prseordinata ; quo etiam longius a terra quiets* in ternum repulsam se videt, quo magis de selemo vacuo et impertransibili rhao in quod decidit, sibi conscia est. (T. Billot, Qusestiones île novissimis, q. ni, thés. iv. s, l, p. 78.

Cela se comprend facilement si l’on sonp' que, même en enfer, il est rendu a chacun selon Ses IBUVreS. Rom., n. 6. Or, cette correspondance entre le châtiment et la faute commise doit se retrouver surtout dans la peine du dam. qui est la peine essentielle et principale de l’enfer. S. Thomas. CotU. grntrs. I. III. c. CXI II. Plus un damné a péché, plus il s’est détourné' de Dieu. La peine du dam a pour Dut précisément de punir le péché en tant que par lui le pécheur se détourne de Dieu. Le damné sent donc, en proportion deses péchés, le poids de la malédiction d( Ce Dieu qui s'éloigne de lui à son tour, et qui le chasse de sa présenO damné souffrira d’autant puis qu’il aura une plus grande facult, ' et un plus grand besoin de jouir. Les grâces reeues ci méprisées ont augmenté on lui cette aptitude iin, en pioportion de leur nombre. Chaque . en effet, i tait un appel de Dieu, une invitation à le mieux connaître et à le mieux aimer. C'était, en même temps une lumière et un moyen pour arriver a ce degré d. connaissance et d’amour fixé par Dieu.