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DEMON D’APRES LES PÈRES


fin du iiie siècle, saint Victorin de Pettau, nous fournit quelques traits nouveaux sur le diable et les démons. Malheureusement, le texte original de son commentaire ne nous est pas encore entièrement connu, et il faudra attendre l’édition de M. Haussleiter dans le Corpus de Vienne pour être parfaitement renseigné. On en connaît deux recensions, dont la plus courte est une revision faite par saint Jérôme à l’aide de Ticonius, et dont la plus longue est un remaniement de la précédente (on la trouve P.L., t. v). Bardenhewer, Patrologie, 2 édit., Fribourg-en-Brisgau, 1901, p. 198-199 ; Id., Geschichte der altkirchlichen Litteratur, ibid., 1903, t. ii, p. 595597. Cependant, pour Victorin, le dragon de l’Apocalypse est celui qui ab initio fuit homicida et omne gémis humanum non tant debilo mortis, reruni eliam variis gladiis obitibusque oppressif. Le tiers des étoiles, qu’il entraînera dans sa chute, indique le nombre des hommes qu’il séduira à la fin. des temps. Dans sa revision saint Jérôme a ajouté : Sed quod vertus intelligi debeal angclorum sibi subdilorum cuni adhuc princeps esset, cum descenderet constilulione sua, terliam partent sediu-’tsse. Bibliotheca Palrum, Lyon, 1677, t. m. p. 420 ; dom Férotin, Apringius de Béja, Paris, l’.HJO, p. 49. Cf. ht Apocalypsin B. Joannis, xii, 3. 4, P. L., t. V, col. 33(5. Victorin était millénariste. Voir L. Atzer, Geschichte der christtichen Eschatologie, l-’riboarg-en-Brisgau, 1896, p. 566-573. Par conséquent, il entendait les mille ans, durant lesquels Satan doit être enchaîné, du régne de Jésus-Christ sur terre. Mais, selon le remaniement de saint Jérôme, les mille ans, durant lesquels Satan est lié, comprennent tout le temps qui s’écoule depuis l’avènement du Christ jusqu’à la fin des siècles ; mille ans sont la partie pour le tout. En quoi consiste cet enchaînement de Satan ? Diabolus, exclusus a credenlium cordibus, cœpit impios possidere, tu quorum quotidie csecis cordibus tauquaitt in abyssi profundo inclusus est. lirco qu’il est scellé, il ne peut séduire ceux qui appartiennent à Jésus-Christ. Quand b’nombre des saints des vierges) sera complété, les hommes, séduits par bdiable, entreront en même temps que lui dans l’étang de feu. In Apocalypsin B. laannis, XX, 1-3. /’. /… t.. (îol 341-343. Pour saint Victorin, après brègne de mille ans. le diable sera

l> l’époque de la persécution de l’Antéchrist ;

mais à l’avènement de N’otre-Seigneur, il sera précipité avec -- ans, sa dans l’enfer. Voir Haussleiter, ! >’, ti’. ische Schlussabschnitt du echten Apokalypseimentar des Bischofs Viclorinus von Pettau, dans blatt, l890, u. 17. p. 195 198. II. lu iv ai vi’SIÈCLE. — Au iv siècle, nous conrona deux directions différentes, prises par les écrivains ecclésiastiques au sujet du diable et des démons : les uns, surtout en Occident, garderont les opinions de leurs pn - ; les autres, d’abord en Orient, puis en Occident, expliqueront d’une manière nouvelle la chute de tous les mauvais esprits. I Maintien des sentiments io-< ; <t : <ie)its. — I. /.’, / "’. Dans un fragment de son livre De resurrene, qui nous été conservé par saint I piphane, //<<. i XIV, n 19, 21, /’'-. t. xi.i. col. 110-2. fin ; i ! i"t Photius, Bi&ltol !  ; i. /’. a., t. cm. col. I [09, 1112. saint Méthode, évéque de ["yr, cite Athi a

admet que le diable a péché pai envie contre l’hoi e.

1 aux di mons, ils sont déchus par suite de leur i harnelle i de leur mai ia

lia avaient bons et libres,

le leur liberté Dam nu autre fragment,

il dit que le <ii un imposteur 1 1 a tendu des’ragm., 7. 8, P G., wni. col

Dan iii, or.it. viii, c. X, il reconnaît le

diable d m m de I Ai Ibid., col. 152,

163.

Dana ses Art’i, helai mi liane te,

DICT. DE THÉOL. c MOL.

que l’on rapporte à la première moitié du IVe siècle, Hégémonius traite de l’origine du diable et des démons : c’était un des points de doctrine, discutés entre Archélaiis et Manès. Celui-ci expliquait ainsi l’origine de la mort pour les hommes. Une belle vierge se montra aux princes, qui sont dans le firmament. Épris de sa beauté et enllammés d’amour, ils coururent après elle, afin de l’atteindre ; mais elle disparut subitement. Alors le chef de ces princes produisit des nuées, en assez grand nombre pour couvrir le monde entier ; le prince de la moisson répandit la famine et lit périr les hommes par des tremblements de terre. Œeson, IJegentonius, 9, Leipzig, 1906, p. 13-15. D’autre part, Manès prétendait que le prince des ténèbres était le créateur, 12, p. 19-20. A ces erreurs, Archélaus opposa la doctrine chrétienne. Le diable a été homicide dès le commencement ; c’est le semeur d’ivraie dans le champ du père de famille. Satan, l’auteur de tous les maux ; il mange de la chair et du sang. 15, p. 21-25. Or, il n’est pas inengendré. Quel mal faisait-il avant la création’.' 18, p. 29. Que convoitait-il ? Qu’enviait-il ? 20, p. 31. 11 n’a pas créé l’homme ; il est tombé du ciel, 23, p. 35. Il a été créé libre, et il agit librement sur les hommes. Quelques anges ont désobéi aux ordres de Dieu et ont résisté à la volonté divine. L’un d’eux est tombé du ciel sur la terre comme la foudre. D’autres, attirés par un bonheur misérable, se sont unis aux filles des hommes, ’ils ont été affligés par le dragon et ont mérité de subir la peine du feu éternel. Le diable a cherché à les tromper, parce qu’ils étaient libres. Il n’est pas de la substance de Dieu, puisqu’il a prévariqué. Il est tombé, parce qu’il n’a pas observé les commandements de Dieu, et il est resté l’adversaire des préceptes divins, 36, p. 50-52. Il a trompé Adam et Eve, en les faisant désobéir, il est le père de tous les méchants, 37, p. 53. Les juges de la discussion estimèrent que la question de l’origine du diable avait été suffisamment débattue.

Un des dogmes que soutenait Marinus dans le D’talogue d’Adamantins, qui est de la fin du IT siècle, élait que le diable n’a pas été créé par Dieu. Adamantins déclara que b 1 diable était bon d’abord, et non pas mauvais, mais que dès le commencement du monde, il envia l’homme et qu’il n’a pas cessé de l’envier. Van de Bande Bakhuysen, Der Dialog des Adamantius, sect. i, c. xxvii, Leipzig, 1901, ꝟ. 52. Il a élé créé par Dieu ; autrement, il > aurait deux principes, sect. il, c. i, vin. p. 116, 126. Mais il a été mauvais des l’origine du monde, et il a persuade l.ve de pécher. Dans l’Écriture, il est appelé Satan et le malin, c. ii, p. llfi. Il est jugé h condamné par Dieu, parce que, île bon qu’il était, il est devenu mauvais, en abusant de sa liberté, c. xi, p. 130.

roui en rejetant le mariage d. s.m.rs. Dr hominis opificio, c. xvii, /’. (’, ., t. miv. col. 189, saint Grégoire de Nysse pense encore que Satan est tombé par envie. Les anges sont des êtres incorporels, opposés au bien. qui agissent an détriment de l’homme. Us sont Bortis

d’eux un-, de leur dignité primitive h se sont

engagés dans la voie contraire au bien. L’apôtre b s appelle les puissances souterraines et infernales ; m. us l’air, où ils vivent, est dit parfois souterrain et in fernal. Quand li al abolis, les anges mau ronl rétablis dans leur premier état /’< anin m

. /’'’., t. xi VI, roi. 72. Ailleurs, s, uni

Grégoire de Nysse 'i>i encore que In Cbrisi a fait du

bien a celui qui a c.msr notre perte, et il BJOUte qui’h

mal disparaîtra un jour et que toute créature rendra

.i Dieu, Orat. catechei, c. xxvi, /’. G., t. i.

68. Le diable, lui aui ii, est un - - ii-iv

i una ture, il est xempl de la n et de man i.m jour

IV. - 12