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DÉMON D’APRÈS LES PÈRES


au rapport d’Origène, In Joa., tom. xx, n. 22, P. Gt. r t. xiv, col. 637, 640, qu’il était plus malheureux que blâmable, puisqu’il était porté au mal et menteur de sa nature. Dans un passage de son commentaire sur l’Évangile de saint Jean, cité par Origène, In Joa., tom. xiii, n. 59, ibid., col. 516, Héracléon reconnaissait dans le serviteur du centenier les anges du créateur du monde, par conséquent des esprits mauvais, Satan et ses anges, et il se demandait à leur sujet si quelques-uns seront sauvés, il s’agit de ceux qui sont descendus vers les femmes. Ainsi Héracléon admettait la faute charnelle de quelques anges et il posait la question de la possibilité de leur salut. Cf. P. G., t. vil, col. 1316 ; Brooke, The fragments of Héracléon, dans Textes ami Studies, Cambridge, 1891, t. i, n. 4, p. 93.

4° Saint 1 renée. — L’évêque de Lyon parle souvent de l’apostasie des anges transgresseurs. Vont, hær., 1. I. c. x. n. 3, P. G., t. vii, col. 556. Il distingue le serpent maudit et les anges apostats, pour qui a été préparé le feu éternel, quoique ce feu ait été surtout préparé pour le séducteur, qui a été cause de la chute de l’homme, l. III, c. xxiii, n. 3, col. 963. Adam a été séduit sous prétexle d’immortalité, n. 5, col. 963. Le serpent a persuadé l’homme, l’a rendu transgresseur, inûium et materiam sux aposlasix habens homir ncm, n. 8, col. 965. Ces mots obscurs veulent-ils dire que Satan a péché, en faisant pécher l’homme ? D’autres passages en préciseront le sens. Le serpent est l’ange apostat et ennemi, qui sème l’ivraie dans le champ du père de famille ; il a jalousé la créature de Dieu et il a cherché à la faire l’ennemie de Dieu. C’est pourquoi Dieu l’a séparé de lui eta reporté sur le serpent l’inimitié de l’homme, I. IV, c. xl, n. 1, 2, col. 11131 1 1 î Les anges du diable sont réservés au feu éternel, et tous ceux qui sont séparés de Dieu appartiennent à ce prince de la transgression. Le diable est une créature de I » ieu comme les autres anges, lia élé pour lui-même et pour les autres cause de séparation d’avec Dieu. Aussi l’Écriture appelle-t-elle (ils du diable et anges mauvais ceux qui persévèrent dans l’apostasie, c. xi.i, n. 1, 2, col. 1115. Le serpent s’est montré l’ennemi de Dieu. Son nom de Satan est un mol hébreu qui veut dire apostat. Après qu’il eut persuadé à l’homme de transgresser le précepte de son créateur, il a eu l’homme sa puissance, I. V, c. xi. n. -2. 3, col. 1181, 1182. Le diable, qui est un ange apostat, a séduit l’homme, l’a détourné d’obéir au précepte de Dieu et l’a poussé à l’adorer lui-même comme Dieu. C’est un des anges préposés sur l’air, comme dit saint Paul. Kph., Il, 2. Invident homini, apostata a c&vina factus est lege ;

i est a Deo. Son apostasie a pa

l’homme. Il a envié la vie du Verbe qui venait sauver l’homme. C’est pourquoi le Verbe a donné’à l’homme le pouvoir de fouler aux pieds les serpents, a cause de l’apostasie a laquelle le serpent l’a porté’, I. V, c. xiv, n’'<. i. col. IIW. Le feu éternel est préparé pour tous les apostats. A l’origine, le diable a téduil l’homme par le serpent, </uasi lalens Deum. Après avoir cité la parole de saint Justin, suivanl laquelle s.itan ne connaissait pas sa condamnation avant l’avènement de Jésus, -uni Irénée développe cette pensée. Par les discours de Jésus et des apôtres. s. ; i ! , m a appris maniement que le feu éternel lui était préparé, parce qu’il s’était éloigné « le Dieu, comme il l’était pour ions qui ne feraient pas pénitente el et tient

dans i api 1 1 i Par suite, il impute a Dieu lui-même, lonté propre, la hôte de son apostasie, I. V, c. w.i. d. ï, col 1194, 1196 Ci il donc bien par envie que, selon saint [renée, Satan a f : ui pécher l’homme, toutefois l’objet de sa jalousie d i pas été le pouvoir que Dieu avail donné > Adam sur la terre, mais l’amour que li Vertu manifestait à l’humant ! voulanl la a donc pn cédé la tenta tion de l’homme ; elle est la cause de sa propre apostasie, mais aussi celle de l’apostasie d’Adam, puisque la séduction de l’homme a suivi l’apostasie de Satan. Devenu Satan, le diable s’est servi du serpent pour tromper l’humanité.

Quant aux anges apostats, dont Satan est le prince, ce sont des anges déchus qui sont tombés sur terre pour le jugement. Hénoch leur a été envoyé comme ministre et comme prophète, l. IV, c. xvi, n. 2, col. 1016. Saint Irénée semble attribuer leur apostasie à leurs relations coupables avec des femmes. Il dit seulement, il est vrai, que Dieu, au temps de Noé, amena le déluge sur la terre pour détruire la race mauvaise d’hommes qui vivaient alors et qui ne faisaient aucun fruit pour lui, cuni angeli transgressons commixti fuissent eis, l. IV, c. xxxvi, n. 4 col. 1093. En réalité, l’évêque de Lyon affirme seulement la présence des anges transgresseurs parmi les hommes mauvais du temps de Noé ; il ne dit rien de précis sur la nature de leur transgression. S’il fait allusion à leur péché charnel, on peut soutenir avec dom Massuel, diss. III, n. 103, P. G., t. vii, col. 357-358, que cette faute n’a’pas été la cause de leur chute, mais qu’elle est postérieure à leur apostasie, quoique la pensée reste obscure. Quoi qu’il en soit, saint Irénée, en parlant des anges transgresseurs, est le premier écrivain ecclésiastique qui vise le récit biblique et parle du déluge, bien qu’il y mêle des renseignements puisés au livre d’IIénoch. Les précédents, s’appuyant exclusivement sur cet apocryphe, ne parlaient ni du récit de la Genèse ni du déluge. Voir Massuet, diss. III, n. 106, 108, P. G., t. vii, col. 363, 364-368. Dans son ouvrage K ! ç ËTuSetltv xov ànoTToXizoO Y.-i)piyy.à- : oz, récemment retrouvé dans une version arménienne, saint Irénée appelle les démons les ennemis du Fils : ce sont des anges, des archanges, des puissances et des trônes, qui ont abandonné la vérité. Karapet Ter-Mëhërttschian et Erwand Ter-Minassiantz, Desheiligen Irena’ûs Schrift

: iou Erweise der apostolischen Vcrkundigung, 85, dans

Texte und Untersuchicngen de Harnack, Leipzig, 1907, l. xxxi, fasc. 1 er, p. ii-’tô, 63. Ce texte semble bien attribuer l’apostasie des anges à une autre cause qu’à leurs relations avec des femmes. En tout cas, il compte parmi les anges déchus des esprits ayant appartenu aux diverses classes d’anges fidèles à Dieu. Cf.Cont. Iixr., I. II. c. xxx, col. 818. Voir t. t, col. 1206.

& Clément d’Alexandrie. — Il distingue, lui aussi, le serpent séducteur des anges déchus. Le serpent a déformé l’esprit de l’homme par le désir de la gloire. Psed., I. III, c. ii, P. G., t. viii, col. 562. Il a appris à l’homme la volupté. Coh. ad Grsecos, c. xi, col. 228. Le diable, des qu’il a eu péché, n’a pu se convertir, parce qu’il a persévéré à pécher. Adumbrationea in Ei>isi. I Joa., P. G., t. ix, col 738. Traitant de la volupté, Clément dit que les anges ont abandonné la beauté de Dieu pour la beauté qui se flétrit, et qu’ils sont descendus du ciel sur terre. Leur faute précède celle des Sichiniites. P.e, L, I. III, r. il, P. < : ., t. viii, col. 576. Il cite Jud., 5, 6, ifcid., C. Vin, col.616. Au sujet de la continenee. il dit encore que quelques anges incontinents ont été vaincus par la passion et sont descendus « lu

ciel sur terre. Slrinii., III, C. vu. roi. 1161, Les anges,

qui avaient un soi t supérieur, ont déchu par la volupté

el ont dévoilé BUS femmes les secrets qu’ils devaient

garder, et tout ce qu’ils connaissaient, tandis que les

autres anges cachaient ci i ouplutdl les <

ni pour l’avènement du Seigneur, De Ut, -ont venues

de la providence et la révélation des

chose-, sublimes. Strom., . c i, P. c… t. ix. col. 34.

Ils ont abandonné le ciel et i. - étoiles et sont devenus

ilhabitent dani l’ail ténébreux, proche de

la terre Hont perdu leur honneur, ont convoit

Chos’’ne peuvent -e COnVI i lu t iii, , , 1