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DAM

i i lation, et cette coni v< nanl a l’homme

uniquement par la foi qu’ils n ont jamaii Cf. s. Thomas, De malo, q. v, a. I. ad 2,

S Anselme, De conceptu virginali, c. xxvii, P. L., t. ci. in. col. 161. La peine du sens, au contraire par rapport au pécheur qui la subit, i a nue dou leur ou torture positive. Pour ce motif, el vu l’extrême souffrance qu’elle cause, la peine du dam peut se ramener à celle <lu sm~ chei les damnés, qui, i la faute originelle, ont ajouté des péchés personnels. Ils savent en ellet <|iie, siirnatiirelloiiiont destinés à la gloire céleste, ils s’en sont eux-mêmes volontairement et définitivement exclus par une faute grave de leur part. Pour eux la peine du dam est plus terrible même que la peine du feu éternel. Néanmoins le supplice épouvantable dont ils soutirent par la seule privation de la vision béatiGque, est communément appelé peine du « lam. parce qu’il est alors comme la conséquence naturelle de l'éloignement de Dieu. Cf. S. Thomas, De malo, q. v, a. 2 ; Salmanticenses, Cursus tlteologicus, tr. XIII, De vitiis et }>eccatis, disp. XVIII, dub. i, §1, n. 1-7, 21 in-8°, Paris, 1876-1883, t. viii, p. 397-400 ; Lessius, De perf’ectionibusnioribusque dirinis, l. XIII, De justitiæt ira Dei, c. xxix, n.203, in-8°, Paris, 1881, p, 503 ; Suarez, De angelis, l. VIII, c.. n. U. Opéra omnia, 28 in-'t », Paris, 1856-1878, t. ii, p. 976 ; Billot, Disquisitio de natura et ralione peccati personalis, sive inlroduclio ad tractation de psenilenlia, part. I, c. il, q. LXXXVIt, n. 4, in-8 1, Home, 1897, p. 76.

3° Enfin, si l’on considère la faute dont elle est le châtiment, la peine du dam est celle qui correspond à l.i faute, en tant que par elle le pécheur se détourne de Dieu, souverain bien ; par suite, la peine du dam est inlinie, puisqu’elle est la perte irrémédiable de Dieu qui est le bien infini. La peine du sens correspond à la faute, en tant que par elle le pécheur se tourne vers la créature, pour mettre en elle sa fin dernière, et en jouir en dehors de l’ordre, ou plutôt contrairement à l’ordre lixé par la loi éternelle. Cf. S. Augustin, Contra Faustum, l. XXII, c. xxviii, P. /… t. xui. col. 419 ; S. Thomas, Sunt. theol., II « 11. >. x. a. ; . q. XXXIV, a. 1 ; Salmanticenses, op. cit., tr. XIII. De viliis et peccalis, disp. M 11. dub. iv, S 1-3, n. 90-108. t. viii, p. 389-397 ; SuareL. loc. cil., c i, n. i. t. il, p. 973. La peine du sens, correspondant à la conversion désordonnée du pécheur vers la créature qui est finie, est elle-même finie, quelque terrible qu’elle paraisse. Cf. S.Thomas, Sum. Iheol., I* II', q. i.xxxvii. a. i ; III Suppl., q. xcix, a. I.

Prise dans la signification spéciale qu’on lui donne communément, la peine du dam indique donc le damnum par excellence, ou le dommage le plus grand que l’homme puisse subir, c’est-à-dire l’exclusion définitive de la vie éternelle, la perte irrémédiable de la béatitude suprême, la privation de la vision béatiGque et de la possession de Dieu, la mors secundo, dont parle l’Apocalypse, xxi, 8. cette mort éternelle que la mort elle-même ne peut finir, comme s’expriment saint Augustin, De civitate Dei, 1. XIX. c. xxviii, /*. L., t. xi.i, eol. 656, et saint Grégoire le Grand, Moral.. I. IX. l.xvi. P. L., t. l.xxv. col. 91."). Par suite, chez les adultes, damnés pour des péchés personnels, la i du dam indique aussi le supplice le plus épouvantable que l.i créature puisse endurer. Cest dans cette peine du dam que consiste essentiellement l’enfer, tontes les autres peines n'étant, par rapport à elle, que comme des accidents qui en découlent. Cf. Pesch, Pralectiones dogmalicm, De novissimis, part. I, sect. iv, a. ; '., n 643,

! > in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. ix. p. 317, 

il. Preuves. — La peine du dam est nettement indiquée par les paroles que prononcera le souverain

au jour du jugement dernier : Discedite a malediçti, m ignem ; rtrr>t<<in. Hatth., . 11. Si la

ade parie de la lentence in igi fait connaître la peine du sens réservée aux maudits pour toute l'éternité, la première partie, discedite a mi-, maledicti, ne révèle pai moins clairement la ;

du dam qui leur sera inl ! .ration étenu II

Dieu qui, en les maudissant, les i loin de sa présence, et leur dit le terrible Xescio i<<*. Lue., xiii, 27 ; Matth.. vu. 23 : XXV, 12 ; I Cor., vi, 9-10. Ailleurs, la peine du dam est précisée plus encore. Jésus-Christ annonce que les maudits seront n dans les ténèbres extérieures, ejicientur.< exleriores. Matth.. viii, 12 : XXII, 13 ; x com mentateurs font remarquer que, très souvent, la béatitude du royaume céleste est représentée, dans l'Écriture, sous la figure d’un grand festin donné par le roi. ou le pèie de famille, non au milieu du jour, mais le soir, ou à la tombée de la nuit. Luc. xiv, 16-24 : Apoc., xix, 9. Le mot Setnvov, employé dans le texte original, ne laisse aucun doute à cet égard. Citait, d’ailleurs, la coutume nciens de faire leurs festins d’apparat, le soir, ou même la nuit, comme en témoigne plusieurs fois l'Écriture elle-même. Judith, vi, 29 ; xii. 10 ; Matth.. xxv, 6 : Marc. vi. 21 ; 1 Cor., xi. 20-21 : I Thess., v. 7. Comme la salle de ces festins était ornée d’une multitude de lampes, allumées soit pour la commodit ' des nombreux convives, soit pour rehausser la splendeur de la fête. ceux qui s’asseyaient dans la salle étaient environnés d’une très vive lumière : mais ceux qui ne pouvaient y pénétrer, ou qui étaient violemment rejetés au dehors, se trouvaient plongés au contraire dans de profondes ténèbres, qui paraissaient d’autant plus ('paisses, que plus (datante était la lumière de l’intérieur. Or, la cité céleste est illuminée par la lumière infinie qui est Dieu lui-même. Ceux qui ont le bonheur d'être admis dans ses murs n’ont pas besoin, pour voir, des rayons du soleil, ou des auit. car Dieu lui-même est

leur soleil. Is., 1.x. 19-20 ; Apoc. xxi. II. 2.1 ; xxii. 5. Mais plus vive et consolante est la lumière dont jouissent les élus, lumière éternelle, lumière infinie : plus profondes, plus complètes et plus épouvantables sont les ténèbres extérieures dans lesquelles sont précipités les malheureux à jamais exclus du festin éternel. I bien là. certes, la privation totale de Dieu, la vraie peine du dam.

Saint Jean, Apoc. xxi. 11. 23. 21 : xxii, ' ». 5, accentue ce contraste entre la lumière incréée et l’infernale nuit. Il décrit combien le divin soleil, contemplé face B face, fait resplendir de sa propre clarté l’immortelle Jérusalem, où tout, pour mieux refléter celle incomparable lumière, est de l’or le plus pur. du cristal le plus transparent, el dont les murs eux-mêmes ne sont formés

que (les pierres les plus précieuses. Une pureté sans tache est requise pour habiter cette cité resplendissant sons la divine lumière qui la traverse de toutes parts. Apoc. xxi. 27. Kt une voix se fait entendre : Fob/s et venefici, et impudici, et homicides, el idotis entes, et omnis qui amat et facit mendacium. Dehors tous les ouvriers d’iniquité. Apoc., xxii. 15.

bien là encore l’indication de la peine du daui

l’exclusion des maudits, chassés par Dieu loin (i et séparés de lui pour l'éternité. Cette sévère sentence esi souverainement équitable,

car il est de toute justice que ceux qui se sont volontairement détournes de Dieu par le péché mortel. restent séparés « le lui. C.(. s. Thomas, Sum. theol., IID. q. lxxxvii, a. i ; Contra génies, I. 111. c. cu.iv. Quoique plongés dans de m épaisses ténèbre-, les damnés n.- sont pas cependant privés de l’usage de

leurfacultés naturelles d’appréhension et de VOUtion,

ni des notions acquises, ou même infuse-, qui leur

Bervent à mieux connaître leur extrême misère et a la

atirdavanl - Chômas, lu IV Sent., I. IV.

dist. ! .. q. n. a. 2. q. i. Sum. theol.. H 11' q v,