Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée
181
182
DECHAMPS — DÉCISION


s’est déclaré satisfait. « Nous sommes d’accord, a dit le R. P. Matignon, sur deux points, à savoir : 1° que la correspondance, qui existe entre les aspirations naturelles ou surnaturelles de l'âme humaine et les réponses divines que la religion leur apporte, ne constitue pas par elle-même une preuve absolue et invincible, mais bien une preuve de sentiment et une indication providentielle de la vérité ; 2° que la véritable démonstration chrétienne, la seule rigoureuse et absolue, est la démonstration objective, c’est-à-dire celle que fournit le grand fait extérieur que Dieu a mis sous nos yeux : Jésus-Christ, avec son caractère, sa doctrine, ses miracles, l'Église avec les conditions surnaturelles de son existence, de son établissement, de sa durée, etc. » Etudes religieuses, avril 1864, p. 127.

Sur un autre point encore, relevant moins strictement de la théologie que de l’expérience, une critique, disons au moins une difficulté, a été posée au P. Deehamps. « Dans notre humble opinion, disait le prince Albert de Broglie, loc. cit., la preuve de la foi chrétienne que le nouvel apologiste nous développe avec une chaleur entraînante et contagieuse, est moins une démonstration proprement dite que la vive description d’un fait. C’est la peinture historique de la manière dont, le plus souvent, sous l’influence de lii grâce, une àme se convertit à la foi : ce n’est pas précisément l’arme dont elle peut se servir pour fortifier en elle-même contre les désirs, les tentations, les objections, cette foi encore chancelante. C’est l’histoire de la conversion des âmes : ce n’est point proprement la preuve de la vérité. C’est ainsi qu’on prend pied à terre : ce n’est pas tout à fait ainsi qu’on peut y creuser un port et y ('lever des digues. »

M. de Broglie n’a pas été le seul à exprimer de telles réserves. M. l’abbé Mallet, qui croit reconnaître et qui salue dans la méthode apologétique du P. Deehamps comme un premier essai de l’apologétique de Y immanence, a cependant écrit que « cette méthode ne saurait prétendre ; i être complète en soi et explicitement suffisante ; elle ne vaut jamais, ajoute-t-il, que par un recours implicite aux préambules rationnels et aux fondements historiques de la foi catholique. » L'œuvre du cardinal Deehamps, dans les Annales de nhiloso, , /, , , chrétienne, mars 1907, p. 575. Ces préambules rationnels, ces fondements historiques, le concile du atican les a aussi indiqués, cas outre qu’il revendique I"""' la raison le droil de se prouver l’existence et les attributs de Dieu, il rappelle ces faits divins, prophéties et miracles, qui sont des signes Ire-, certains de la révélation. Const Dei Films, r. n. De flde. Le I'. Dechamps n’a pas i_ n. m la VsvbUV probante de cas manirestations divines ; mais son attrait, l’expérience des particulièrement l’expérience d'âmes revenues du protestantisme à la vraie foi, lui suggéraient l’emploi prédominant, j’ai presque dil exclusif, de l’argumeni fourni parle grand fait de l'Église. Cependant. quelle que soil son excellence intrinsèque, r. i ment n’a pas sur toutes les âmes une égale efficacité. " ns esprits qu’inquiétent de difficultés erUaqueB, tiques, historiques, - engagent, pem le. résoudre, dans une voie de laborieuses recherches ; L'Église, qui romande la route nu } 'est complu le p. Deehamps, "' « ^courage p n.-, „ espère même I, .

SUCCés, pourvu qu’ils soient conduits avec un.

méthode et une, , , , , , , m. parfaite.

II. P. Henri Saintrin, I I l ; M VanWeddli

il D i

M, 1 « VI

lu H u II letlesAM

"' '"' ' ' 'lor, l. ni

Annales de philosophie chrétienne, octobre 1905, février, mars 1906, mars 1907 : L'œuvre du cardinal Deehamps (art de M. l’abbé F. Mallet).

A. IL ARGENT.

    1. DÉCHAUSSES##


DÉCHAUSSES. Dieu dit à Moïse : « Ote tes sandales de tes pieds, » Exod., iii, 5, et à Josué : « Ote la chaussure de tes pieds. » Jos., v, 16. De même, Isaïe reçut l’ordre de Jéhovah de marcherdéchaussé. Is., xx, 2. Prenant ces textes pour un ordre général, quelques chrétiens bornés s'étaient mis à marcher toujours nupieds. Saint Augustin, sans nous dire d’où étaient ces chrétiens et sans ajouter d’autres détails, les traite d’hérétiques, non point parce qu’en agissant ainsi ils se mortifiaient, mais parce qu’ils entendaient de travers ces passages de l'Écriture, ffser ; , i.xviii, P. L., t. xlii, col. 42. C’est entendre le mot hérésie dans un sens beaucoup trop large ; il aurait suffi, semble-t-il. de ranger ces déchaussés parmi les simples d’esprit ou les originaux.

G. Bareille.

    1. DECISION##


DECISION. Comme dans le langage ordinaire, ce mot peut être employé en droit" canonique dans l’acception générique d’un acte par lequel une autorité quelconque (administrative, judiciaire, doctrinale) prend parti dans une affaire, après examen. C’est en ce sens qu’on parle des décisions des Congrégations romaines, d’un conseil épiscopal, etc. On pourrait qualifier de la même façon l’acte d’un confesseur refusant l’absolution. Quiconque a juridiction peut être amené a prendre ainsi des décisions au sens large.

Mais l’expression présente à l’esprit du canoniste un sens plus précis et désigne dans la masse des actes de l’autorité ecclésiastique une catégorie très spéciale qui n’a son équivalent dans aucune législation civile. Le tpe en est la décision de la Rote, imitée ensuite par la Chambre apostolique et par la Signature de justice. Kn étudiant la première, nous aurons fixé le lecteur sur toutes les autres espèces. — I. Ce qu’est une décision de la Pote. II. Utilité pratique de la décision. III. Origine de cette procédure. IV. Recueils des décisions de la Rote.

I. Ci : Qt’Ksr une DECISION de la Rote. — On peut là définir ; « Un acte extrajudiciaire formulant et motivant, avant sentence, l’avis du tribunal sur le point en litige. » >

C’est un acte extrajudiciaire ; aussi le document où il

est exprimé n est-il pas rédigé par un notaire, mais par le juge rapporteur, par le ponent, auditeur de Rote à qui l’instruction de l’affaire avait été confiée, et qui. I ayanl rapportée devant le turniim (voir ROTE), a recueilli les votes de ses collègues après discussion. Eh quittant l’audience, chacun des quatre auditeurs composant le turnum laisse par écrit son votum motivé, â l’auditeur ponent. Ce dernier est le mieux rensi

puisqm 1 il a été désigné des le commencement par commission papale poursuivre l’affaire ; 2° il a fait ou fait faire toutes les enquêtes nécessaires ; 3° il a entendu contradictoire m les parties > ! r. digé avec elles

le que-.tionn.iire [dubium) auquel doit répondre la sentence. C’est lui qui rédige la décision en se Bervanl des notes i « r ses collègues et des souvenirs qui lui

sont restés de l’audience La décision porte en tête |fe nom 'in ponent qui en, .si i, rédacteur, puis le tttre ë

la Cause, et la, |ale. par exemple :

P. P. I). i R8IW0 Romans < iensua

Verni i-, S.) februarii, 1696

|ires un court préamhula (que les ooliecteura > ! obm 'i.. la Pote lont pri aéder.l’un sommata l Indique l’objet du Litige en reproduieaoi le i/o* bium que suit ! .. rép apis nfflu

m.ilion ou négation. Viennent ensuite les motlfil de lit