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IIA.MI’S

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tante i la rédaction de la constitution Rætot ete Persuadé <|iir la doctrine gallicane, formulée après le ide Trente dans la déclaration de 1682, ne pourrait échapper à l’examen et à la censure du oomrile du Vatican, il était intervenu dans les controvei Boulevées par l’annonce et par lea premii de l’assemblée œcuménique. Il avait publié un opuscule : L’infaillibilité et le concile général, ét religieuse à l’usage des gens du mondé, juin 1869, qui lui valut une lettre laudative de Pie IX et qui fut traduite en allemand par ll.-inrich. Le 8 juillet 1869) il avait écrit à un laïque pour démontrer l’opportunité de la définition dogmatique de l’infaillibilité pontificale. Il répondit aus Observations : de M" Dupantoup, à l’oude M 1 Maret, Du concUe œcuménique et de la paix religieuse, et aux quatre lettres du P, Gratry, lis* l'évêque d’Orléans et M"> l’archevêque de Matines, Paris. 1870. La discussion du schéma de l’infaillibilité se poursuivit, dans trente-sept congrégations, du 13 mai au 16 juillet 1870. Dans celle du 17 mai, M0' Dechamps, au nom de la députation de fide, dont il était membre, répondit aux difficultés alléguées par les orateurs de l’opposition.

De retour de Rome, l’archevêque de Malines, toujours attentif aux périls et aux souffrances de l’Eglise, signa le premier une lettre adressée par l'épiscopat belge aux évéques allemands victimes des persécutions du Kulturkampf (octobre 1872) ; dans une lettre d’octobre 1873, il porta jusqu'à l’empereur Guillaume d'éloquentes réclamations. Devenu, en mare I876j cardinal du titre de Saint-Bernard-aux-Thermes, il entra, en février 1878, au conclave qui suivit la mort de Bie IX. et ce fut lui qui, comme vérificateur du scrutin, annonça à ses collègues l'élection de Léon XIII. Les dernières années du cardinal furent en grande partie occupées par des controverses et par des explications sur la question du libéralisme, Trois lettres à un publicisie, qui lui méritèrent les éloges du souverain pontife ; et par des luttes sans trêve contre la législation scolaire de 1879, laquelle, méconnaissant la foi du peuple belge et l’esprit même de la constitution, tendait à déchristianiser l’enfance. D’autres soucis lui vinrent des accusations injustes et des révélations indiscrètes du monomane évéque de Tournai, Mfl' Duinont, que Léon XIII fut contraint de déposer (1880). Parmi des travaux ininterrompus, ses forces déclinaient, et le 28 septembre 1883, le cardinal expira saintement à Malines. dans la soixante-treizième année de son âge.

II. Œuvres. — Le P. Dechamps a beaucoup écrit ; ses Œuvres complètes ont été publiées en 17 volumes à Malines. Les t. i, iv, vii, .vi, contiennent les œuvres apologétiques : Entretiens sur la démonstration catholique <le lu vérité cli ré tienne, traduits en allemand par lleini’ieli. Lw divinité de Jésus-GArist ; La que religieuse résolue par les faits : l.etiees philosophiques et théologiques ; Pie IX et les erreurs de son temps. Aux t. v et vin appartiennent des œuvres et des opuscules de piété ou de îèle : La nouvelle Eve ; Saint Vincent de l’aul et la plus grande de ses iruen’s : Avertissement au. i fumilles chrétiennes, eto Les Œuvres oratoires et pastorales remplissent les t. x-xiv. Le cardinal était persuadé que ses Instructions pastorales feraient encore du bien après as tnorl ; aussi, aux derniers joursde sa ir. en dressa-| il une liste détaillée d’après les matières. Les opuscules, contenus dans les

t. vi, ix. iv, aoncernent la doctrine de l’infaillibilité pontificale, visent le libéralisme et la Irano-maçonnerie.

I.e t. XVII conlieiil des lettres diverses. Tue partie des

Œuvres oratoires' du 1'. Dechamps avait paru danles

Orateurs mtavis île (ligne, Paris. 1856, t. i.xxxvi. col. 867-754. La brochure : L’infkùllibilité et le concile

général, est reproduite par M' Ceeeolli, Storiu étl

concilia t < Vatmano^ Home. 1878*, part. I. t. ri,

p. 7Î3-8Ï7. et la lettre., un la. que. //„<L, p III. Doctoikb.

Le p. Dechamps. penseui orateur, n'était pas un erudit. et -ou le

P. Saintrin. en convient -anpeine. Il allègue, .. 1 appui de sa thèse, saint Augustin, saint François de Sales. BoSSUet, Pascal. lé-iulon ; il cite souvent deux théologiens. liens qu’il avait étudié au -.'-minai : . Liebermann qu’il expliqua plus tard a ses -cola-tiques ; il

invoque la haute autorité de saint Thomas ; maiauteurqu’il paraît posséder le mieux. c'.--t saint Alphonse de Lignori.-t Joseph de Kaistre. < doute le P. Dechamps.pie visait Charles de Rém d’ailleurs très récusable, quand il é Je pour rais citer un auteur de l’esprit le (dus élevé et le plus conciliant qui ne s’est pas aperçu^ dans un ouvrage récent et distingué, qu’en prenant M. de Maislre pour un des grands philosophes de son parti, il semblait chercher la discorde éternelle et recommencer la guerre de principes. » Du traditionalisme, dans la Revue des

, lei' : annules, lô mai 1857.

Muni de ces ressources, dont il lit constamment un habile usage ; et d’une pensée méditative affinée par

rience, le P. Dechamps a-t-il été en apo tique un novateur ? Certes, il ne songeait pas à 1 b II suffit de lire les Entretiens, a-t-il écrit, pour persuadé que. Dieu aidant, je ne serai jamais de ceux qui prétendent à l’inouï en théologie. / lettre tHéologique, p. 87. En un certain sens, il a cependant été novateur, car il a rassemble, précisé, coordonné des éléments que lui fournissait la tradition la plus vénérable, et dont les manuels classiques n'étaient pas dépourvus. En quoi consiste donc l’apologétique du P. Dechamps ? Ellese résume dans l'épigraphe des Entretiens : t Il n’y a que deux faits à vérifier, l’un en vous, l’autre hors de vous : ils se recherchent pour s’embrasser, et de tous les deux, le témoin c’est vous-même. » Le fait intérieur, c’est le besoin de lame qui appel), pouvoir se la donner elle-même, une réponse au problème de son origine et de sa destinée ; le fait extérieur, c’est la réponse que, par l’organe de l’Eglise, Dieu donne à cette question. Ajoutons, et ce point est capital dans la thèse de l’apologiste, que l’Eglise est elle-même un motif de crédibilité qui o se dislingue de tous les autres en ce sens qu’il est présent, vivant et parlant, par conséquent en ce qu’Use manifeste et plique lui-même. » Cinquième lettre théalogique, p* 158. o Telle est. a écrit le prince Albert de Broglii pondant du 25 avril 18Ô7. la vive et ingénieuse démonstration du P. Dechamps. < i.-veloppe ment favori ; il y trouve le moyen de faire disparaître tous les livres ; toutes les recherches, toutes les disputes, de tout réduira au contact direct de l'âme et de la vérité. » de la vérité transmise aux hommes par l’autorité divine enseignante, ajoute le P. Dechamps. qui cite ce passage. Deuwiènve lettre théalogique, p. 12.

Des critiques d’ordre divers ont été adressées à oe système. Bu fait que l’une humaine appelle, postule, si l’on veut, une réponse à la question de son origine el de sa destinée, peut -on rigoureusement conclure que Dieu la lui a donnée, et la lui a donnée sous la lorme d’une révélation positive et d’une Église infaillible'.' Le prétendre serait pave, a-t-on dit car on ferait ainsi d’un don purement gratuit une exigence de notre nature. Sans le vouloir, ne renouvellerait-on pas une des thèses île Daiu- ' Le P. Dechamps - en est expliqué- de manière a écarter tout soupçon d’hétérodoxie, 11.i reconnu hautement qu’une convenance, provon.tiu.le l’ordre établi par Dieu même, ne constituera jamais une exigence : que, d’ailleurs, la première parlie de -a thèse (l’existence du fait intérieur), purement préparatoire, fùt-elle même contestée, n’infirme point 1.. seconde l’existence du fait extérieur). Le plus. comme le plus modéré de ses critiques théologien-