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DECHAMPS


s’attaque le P. Dechamps dans : Quxstio facti. Utrum theologoeum Socïetalis Jesn proprise sint istæ sententise duae : Prima, ex duabus opinionibus probabilibus possumus sequi minus tulam, secunda, ex duabus opinionibus probabilibus licitum est amplecti minus probabilem, in-4°, Paris, 1659. Il répond à la question en nommant plus de 90 auteurs graves, évêques, docteurs de Paris, thomistes, religieux de divers ordres, qui ont professé le probabilisme, et plusieurs l’ayant fait avant qu’il existât des jésuites ; il montre encore que ceux-ci ont contribué le plus à fixer les conditions du probabilisme légitime, et que quelques-uns d’entre eux ont même combattu le système. Dans la 4e édition de sa traduction latine annotée des Provinciales, in-8°, Cologne, 1665, p. 547-573, Nicole a inséré une réplique, intitulée : Appendix prima ad dissertationem de probabilitate adversus libellum Stephani Des-Champs, jesuilse, in Claronwntano Parisiensi collegio primarïi theologise professoris. Le P. Dechamps fut ramené à la polémique contre le jansénisme par le fameux P. Quesnel. Celuici avait publié, sous le pseudonyme Germain, Tradition de l’Eglise romaine sur la prédestination des saints et sur la grâce efficace, 2 in-12, Cologne, 1687, en s’efforçant de trouver au jansénisme un appui dans la tradition catholique. Le P. Dechamps y opposa : Tradition de l’Eglise catholique et de la fausse Eglise des hérétiques du dernier siècle sur la doctrine de Jansénius, touchant le libre arbitre et la grâce, in-8°, Paris, 1688 : c’est le Secret du jansénisme, revu et augmenté. Alors Germain-Quesnel ajoula un 3e volume à sa Tradition pour réfuter la Tradition du P. Dechamps, qu’il prétend « convaincre d’ignorance, de fausseté/, et de calomnies », Cologne, 1690. Quesnel avait déjà traité de calomnie le Secret du jansénisme dans son Apologie historique de deu.c censures de Louvain et de Douai sur la matière de la grâce, publiée sous le pseudonyme de Géry, in-12, Cologne, 1688 ; le I’. Dechamps lui répondit par quelques pages intitulées : Défense du secret du jansénisme contre Vcscrit de il. Géry, in-12. Paris, 1690 ; réédité arec la Tradition de l’Eglise catholique, in-8°, Lyon, 1711. En 1664, le I’. Dechamps avait eu à soutenir une correspondance sur les questions de la grâce et de la liberté avec le prince de Conti, frère du grand Condé. Ce prince, destiné d’abord à l’étal ecclésiastique, avait suivi les cours de théologie du collège des jésuites, dit collège de’Jcrrnont, à Paris ; il avait même soutenu en Sorbonne des thèses sur la grâce, que le P. Dechamps l’avait aidé à préparer. Il parai ! que plus laid il eul des difficultés contre la doctrine molinîste qu’on lui aait t qu’il avait défendue ; il les proposa

donc à son ancien répétiteur, dans neuf lettres auxquelles ce dernier répondit. Vingt-sept ans après, le prince étant mort, cette correspondance tombée aux mains des jansénistes, fut publiée par le P. Quesnel

le litre : Lettres du prince de Conti ou t’ai du libre a> l"i *e a ec la </< âce de Jésus Christ enseigné par son Alt. Sérénissime un P. De Champs, jésuite, ci-devant premier professeur en théologie, recteur ollège de l’^nt, trois fois provincial ci maintenant supérieur de la maison professe, arec plusieurs util, , r e, in 12. Col

1669. Le I’. Souciet, éditeur da De heresi fanseniana, assure que ces lettn - ne se sont pas retrouvées dan les papiei par li P, Dechamps et tient pour

mblable que les objections du prince ont i i. foi i retouchées par l’éditeur janséni

1 1702, p. IG8 ; i’.i. Souciet, De

i ; / Stephani

1728, Col i i De B

. |

[don Œrtx

5 in-12, Amsterdam, 1701, t. i, p. 295, 339, 415, 442 ; t. ii, p. 272, 323 ; t. iii, p. 131, 345, 504, etc. ; Moréri, 1759, t. iii, p. 456.

Jos. BfîL’CKER.

    1. DECHAMPS Victor-Auguste-Isidore##


2. DECHAMPS Victor-Auguste-Isidore, archevêque de Malines et cardinal. — I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine.

I. Vie.

Né le 6 décembre 1810 à Melle, près de Gand, d’Adrien-Joseph Dechamps et d’Alexandrine de Nuit, élève d’abord du collège que dirigeait son père, puis fixé avec lui au château de Scailmont dans le Hainaut, il étudia le droit à Bruxelles, et, de concert avec son frère Adolphe, le futur ministre d’Élat, débuta en 1830 dans le journalisme catholique. En octobre 1832, Victor Dechamps entra au grand séminaire de Tournai, suivit à Malines des cours supérieurs de théologie, et, le 4 novembre 1834, fut ordonné prêtre par le cardinal Sterckx. Le 21 août 1835, il était admis au noviciat des rédemptoristes, à Saint-Trond. Il y fit sa profession religieuse le 13 juin 1836 ; fut chargé du cours d’Ecriture sainte et de la préfecture des étudiants au scolasticat de Wittem dans le Limbourg hollandais (1836-1840) ; fut tour à tour recteur de la maison de Liège (1842), de celle de Tournai (1849), et enfin, provincial des neuf couvents de sa congrégation qui formaient la province de Belgique (1851). En même temps, tout entier à sa vocation d’apôtre, il prêchait en Belgique et ailleurs des sermons qui lui valurent une juste célébrité. En octobre 1850, il prononça à Sainte-Gudule de Bruxelles l’oraison funèbre de la première reine des Belges, Louise d’Orléans, dont les enfants étaient confiés à sa direction. Parmi les convertis de sa parole, nommons le général de Lamoricière. Apôtre, le P. Dechamps était aussi un apologiste, et publia divers ouvrages que nous nous bornons à nommer, et que nous apprécierons plus loin : Le libre examen de la venir tir In foi, Entretiens sur la démonstration catholique de la vérité chrétienne (1857) ; Lu divinité de Jésus-Christ, ou Le Christ et les antechrists dans 1rs Ecritures, l’histoire et la conscience (1858) ; La question religieuse résolue par les faits, ou de lu certitude en matière de religion (1860) ; Lettres théologiques sur la démonstration de la foi (1861).

Le P. Dechamps avait pu décliner, en 1852, l’offre de l’évéché de Liège ; el, en 1865, celle du rectoral de l’université catholique de Louvain. Au mois de septembre de celle année, il fui désigné par Pie IX pour le siège de Xaïuur, d’où il fut transféré, en décembre 1867, à l’archevêché de Malines. A Namuret à Malines, Mb 1 Dechamps déploxa un zèle infatigable pour la dédroits de l’Église menacés par le libéralisme sectaire, et pour le progrès de toutes les œuvres catholiques.

Au concile du Vatican (1869-1870), l’archevêque de Malines eut une situation prépondérante. A la congr< gation générale du 14 décembre 1869, il avail été élu, le treizième, membre de la députation de fide chai de recevoir les schemata proposés au concile ; quelques jours plus tard, il fui nommé par Pie IX membre de la congrégation qui devait étudier les postulat a el éclairer le pape â leur sujet. I.e 8 janvier 1870, il parla sur la constitution Dei Filius que l’on préparait ; son

ii g, non plus que li con

publié. Dans la séance du II janvier, M « Dechai lui désigné par le cardinal Bilio, avec M » 1 Pie et l’évi de Paderborn, Ms 1 Martin, pour élaborer un non ichema ; mail’archevêque de Malines et l’évéque de Poitiers l’en remirent pour ce travail aux -oins de l’évéque de Paderborn On en a fait la remarque, la tution Dei Filius, promulguée le 34 avril 1870, a m l’idée maltresse de l’apologétique de M D< ad i.iii de l Église, toujours subsistant, est un perpétuel i i puissant motif de crédibilité.

L’Archevêque de Malines prit aussi une pari impor-