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EMPÊCHEMENTS DE MARIAGE

EMSER

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88, 650, 664, 677, 692, etc. ; Pompen, Tractatus de dispensationi’bus et de revalidatiune matrimonii, S. Michiels-Gestel, 1894, n.l sq., 34, 81, 134, etc. ; Zitelli, De dispensationibus matrimonialibus, Rome, 1884, p. 22, 63, 70, 75, 83, 89 ; Téphany, Dispenses matrimoniales, Paris, 1875, n. 268 sq. ; Brillaud, Dispenses matrimoniales, Paris, 1884, n. 115 sq. ; Planchard, Dispenses matrimoniales, Angoulèine, 1882, n. 216 sq. ; De Becker, De sponsalibus et matrimonio, Bruxelles, 1896, p. 39, 50 sq., 308, 329, 334 ; Gasparri, Tractatus canonicus de matrimonio, Paris, 1904, t. i, n. 252 sq. ; t. ii, n. 1383 sq. ; Van der Moeren, Tractatus de sponsalibus et matrimonio, Gand, 1889,

p. 79 sq.

S. Thomas, Sum. theol., IIP Suppl., q. xi.iv ; S. Alphonse de Liguori, Theologia moralis. Ratishonne, 1847, i. VI, n. 901 sq., 1114 sq. ; Homo apostoliiii/s, Malines, 1845, tr. XVIII, n. 80 sq. ; Perrone, De matrimonio christiano, Rome, 1858, passim ; d’An _ nibale, Sum mula theologiæ moralis, Rome, 1896, part. III, n. 373, 488, 490, 499 sq. ; Billot, De Ecclesix sacramentis, Rome, 1901, t. ii, passim ; Tanquerey, Synopsis théologie dogmatiese specialis, Rome, 1908, t. ii passim ; Lehmkuhl, Theologia moralis, Fribourg-en-Brisgau, 1910, t. ii, n. 891, 1012 sq. ; Noldin, De sacramentis, Inspruck, 1909, passim ; Decretum de sponsalibus et matrimonio S. C. Concilii, du 2 août 1908, Inspruck, 1908, passim ; Gennari, Commenta sobre et decreto Ne temere, Rome, 1908, p. 40 ; Boudinhon, Le mariage et les fiançailles, commentaire du décret Ne temere, Paris, 1908, passim ; Vermeersch.De forma sponsaliam ac matrimonii post decretum Ne temere, Bruges, 1908, passim ; Ferreres, Los esponsales g el matrimonio segun la novisima disciplina, Madrid, 1909, passim.

E. Valton. EMSER Jérôme naquit à Ulm. La date de sa naissance n’est pas connue avec certitude. Les uns la fixent au 16 mars 1477, les autres, au 26 mars 1478. Il ('tait d’une vieille famille souabe. Il fut, à Tubingue, l'élève de Denys Reuchlin. De là il passa à Bâle pour achever ses études de droit et de théologie. Son esprit mordant le fit chasser de l’université et de la ville même. Il s’attacha dès lors à la personne du cardinal Raimond Péraudi, Français d’origine, évêque de Gurk, chargé, comme légat du Saint-Siège, de prêcher en Allemagne l’indulgence jubilaire pour la croisade contre les Turcs. En 1503, sur la demande du cardinal, il écrivit un traité De crucibus, où il relatait diverses apparitions de croix miraculeuses. En 1504, il donnait à Strasbourg une édition des œuvres de Pic de la Mirandole. A l’université d’Erfurt, il commentait avec succès la comédie de Reuchlin, Sergius, sire Capitis caput, et comptait Luther parmi ses auditeurs. C’est alors que se nouèrent ses relations avec le duc George de Saxe. Celui-ci poursuivait activement en cour de Rome la canonisation du premier évêque de Meissen, Benno. Il donna mission à Ernser de rechercher les monuments qui le concernaient. Telle fut l’origine de la Vita Bennonis, publiée en 1512 et traduite en allemand dès 1517.

Jusque-là Ernser était très lié avec les humanistes. Il entretenait même de bonnes relations avec Luther. La dispute de Leipzig vint lui révéler le danger des nouvelles doctrines. Une lettre publique adressée par lui au prévôt Zack (13 août 1519) rapprochait certaines paroles de Luther des enseignements hussites. A cette lettre le réformateur répondit par un violent factum : Ad œgocerolem Emserianvm.V. Lutheri additio.

Ernser répondit sur le même ton par son libelle : A venatione Aïgocerotis assertio. Le héros de la dispute de Leipzig, Eck, intervint alors et publia : Joannis Eckii pro Hieronymo Ernser contra nialesanam Luleri venalionem responsio. Leur adversaire n’allait pas tarder à leur donner raison en défendant ouvertement les principes de Jean Huss. La publication de son manifeste : A la noblesse de la nation allemande (1521) ralluma la polémique. Ernser entreprit de le réfuter dans son Wider das unchrîstenliche buch Martini Luthers, où, sous forme de dialogue, il discutait l’une après l’autre les propositions erronées du réformateur. Avant même que le livre eût paru, celui-ci, qui en avait eu connaissance, publiait une très courte réplique : An den Bock zu Leipzig. A quoi Ernser répondit par quelques pages : An den Stier zu Wittenberg, dont la composition et l’impression furent elles-mêmes terminées avant que le principal ouvrage eût été répandu dans le public. Le sujet de toute cette polémique se rattache aux négations du réformateur touchant la primauté du pape, le sacrifice de la messe et le sacerdoce universel. Elle se prolongea quelque temps encore, Ernser ayant cette fois à ses côtés le célèbre chartreux strasbourgeois Thomas Murner.

Le dernier mot n’avait pas été au réformateur. Mais, s’il ne répondit plus désormais directement aux attaques de son adversaire, celui-ci ne crut pas sa tâche finie. Il ne laissa guère passer d’ouvrage de Luther sans réplique. Il répond en 1522 aux attaques contre l'état ecclésiastique, en 1523, aux objections contre la messe latine, en 1524, au pamphlet contre la canonisation de saint Benno, en 1525, au livre contre les messes privées, en 1526, à l’apologie de Luther contre le traité du roi Henri VIII.

Le principal chef de la réforme n’absorbe point son attention. Ernser polémique en même temps contre Carlstadt sur le culte des images, contre Zwingle sur le canon de la messe, contre Euricius Cordus sur les tristes elfets des nouvelles doctrines. Il dirige, en qualité de secrétaire, la résistance effective du duc George de Saxe contre le mouvement protestant. Sur l’initiative de celui-ci, il allait entreprendre une œuvre plus importante. La traduction du Nouveau Testament de Luther avait eu un succès considérable. Le duc demanda à Ernser d’y répondre 'par une œuvre plus conforme à la Vulgate et débarrassée des erreurs tendancieuses qui caractérisaient le livre du réformateur. Le travail du savant catholique parut le 1 er août 1527. Il s’inspiraitde Luther, mais gardait vis-à-vis de son modèle une indépendance plus grande que ne l’ont dit les historiens protestants. Ce fut la dernière œuvre du controversiste. Il mourut le 8 novembre 1527. Ernser a été, de son temps, très sévèrement jugé par ses adversaires. Au témoignage d’un historien protestant, il ne fut ni meilleur ni pire que la plupart de ses contemporains (Enders).

Keferstein, Der Lautstand in den Bibeliibersetzungen von Ernser und Eck, Iéna, 1888 : L. Enders, Luther und Ernser, Halle, I, 1889 : ii 1891 ; G. Kawerau, Hieronymuz Ernser, Halle, 1898.

A. HUMBERT.

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