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EMBRYOLOGIE SACREE

EMBRYOTOMÏE

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v Avortement spontané, t. vu, p. 525-560; v° Embryon, t. xxxni. p. 657-730; v Fœtus, t. XXXVIII, p. 472-557; V Môle, t. LXI, p. 80 sq. ; Hertwig, Traité d'embryologie, in-8% Paris, 1891 ; C.apellmaun, De occisione fœtus quam abortu provocato, perforatione, cephalotripsia, medici audent, in-8% Aix-la- Chapelle, 1875; Medicina pastoralis, in-8", Paris, 1893; Surbled, La murale dans ses rapports avec la médecine et l'hygiène, 4 in-8% Paris, 1892; Lefert, Embryologia, in-12, Milan, 1892; Roule, L'embryologie comparée, in-8", Paris, 1894; Palmieri Cattaneo, Embryologia e morfologia générale, in-12. Milan, 1895; Kollmann, Lchrbuch der Entwickelungsgeschichte des Menschen, in-4% Iéna, 1898; Eschbach, Disputationes phy- sioloyico-theoloyicn' tant medicis chirurgis, tum theologis et canonistis tuiles, disp. III, in-8% Rome, 1901, p. 205-378; Coppens, Morale et médecine. Conférences de déontologie médicale, traduites de l'anglais par Forbes, in-8% Einsiedeln, 1901; Lehmkuhl, Theologia nwralis, part. II, 1. I, tr. II, c. m, n. 73 sq., 2 in-8", Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. Il, p. 56 sq. ; Génicot, Theologia! morahs institutiones, tr. VI, c. IV, S 1-2, n. 372-379; tr. XII, c. m, § 1, n. 141-146, 2 in-8% Louvain, 1905, t. I, p. 354-360; t. n, p. 146-150; Berardi, Theologia )noralis theorico-practica, tr. IV, De baptismo, c. v, 5 in-8", Faenza, 19U5, t. iv% p. 438-446; Taussig, Schernata ad illustrandas disputationes physiologico-theologicas ab Eschbach exaratas delineata, in-8% Rome, 1906, p. 28 sq. ; Richet, Dictionnaire de pliysiologie (en cours de publication), 8 in-4* parus, Paris, 1895-1909, v Fœtus, t. vi, p. 498-634.

T. Ortolan.

EMBRYOTOMÏE. - I. Définition. II. Division. III. Historique. IV. Moralité.

I. Définition. — Par le mot embryotomie, de Eu,gpuov, embryon, et tou,/;, section, coupure, on désigne toutes les opérations chirurgicales par lesquelles on coupe, on divise, on écrase, on perfore, on arrache une ou plusieurs parties du fœtus, pour diminuer son volume, afin de rendre possible, ou plus facile, l'accouchement auquel les dimensions de l'enfant apportent un obstacle insurmontable. Quelquefois, pour atteindre ce but, il suffit d'une ponction qui donne issue au liquide accu- mulé dans le crâne, la poitrine, l'abdomen, ou dans un kyste. Cette opération, relativement simple, ne met pas alors nécessairement en danger la vie de l'enfant. Elle ne doit donc pas être comprise dans l'appellation générique d'embryotomie. Celle-ci suppose toujours des mutilations graves, qui, de leur nature, entraînent fatalement la mort. Comme c'est le crâne qui, le plus souvent, est l'objet de ces opérations meurtrières, l'embryotomie est très souvent désignée par les mots de craniotomie, céphalotomie ou céphalotripsie.

II. Division. — L'embryotomie comprend cependant des opérations différentes que, pour éviter des confu- sions, on est convenu de distinguer par des termes divers, dont on a cherché à bien préciser le sens.

1° Par craniotomie, de xpavc'ov, crâne, et xou.r|, section, on entend spécialement la perforation du crâne, pratiquée dans le but de faire écouler au dehors la matière cérébrale, et diminuer ainsi le volume de la boite crânienne, en la rendant plus compressible, pour en faciliter le passage à travers le canal pelvien. Le crâne, en elfet, se vide alors sous l'inlluence des contractions utérines de la mère. Il subit une dimi- nution de volume, s'aplatit et franchit quelquefois le canal osseux du bassin maternel sans qu'on soit obligé d'intervenir de nouveau. Ainsi, la perforation du crâne de l'enfant suffit à sauver la mère, quand la disproportion entre la tête de l'enfant et le bassin de la mère n'est pas excessive; mais cette opération cause nécessairement la mort de l'enfant. Cf. Hersent, Des avantages de la perforation de la voûte du crâne dans les opérations de céphalotripsie, in-8°, Paris, 184-7 ; Lévy, Parallèle entre les perforateurs- trépans et les autres instruments proposés' pour la diminution arti- ficielle de la tête de l'enfant, in-4°, Strasbourg, 1849; Dechambre, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 100 in-8°, Paris, 1869-1889, v° Craniotomie, L xxii, p. 695-7'li.

2° Par la céphalotripsie, ou céphalothlasie, de xeçaX^, tête, Tpt'oo ou eXâco, briser, broyer, on écrase la tête, ou on la fait éclater en plusieurs fragments, pour en rendre l'extraction possible, après l'avoir ainsi broyée. Cf. Lauth, De Vembryothlasie, et, en particulier, de la céphalotripsie, in-4», avec figures, Strasbourg, 1863; Duncan, On the construction of the cephalotribe, in-8", Edimbourg, 1868; Dechambre, Dictionnaire encyclopé- dique des sciences médicales, v° Céphalotripsie, t. xiv, p. 65-78.

3 PardLcéphalotomie, de xeipa),r|, tête,tof.r l , section, on divise la tête en plusieurs tranches à l'aide d'une scie particulière, ou forceps-scie. Cf. Bulletin de V Aca- démie de médecine de Belgique, 1851, t. XI, p. 14 sq., 45 sq. ; Verrier, Parallèle entre le céphalolribe et le forceps-scie, in-8°, Paris, 1866.

4° Par la rachitomie, de pâx [ ?> rachis, colonne verté- brale, Tojxr|, section, on opère la section de l'épine dor- sale, la décollation ou la détroncation, c'est-à-dire que l'on coupe le fœtus en travers, au niveau du cou ou du tronc. Cf. Pajot, De la présentation de l'épaule dans les rétrécissements du bassin, et d'un nouveau procédé d'embryotomie, in-8", Paris, 1866.

5° Par l'éviscération, enfin, on arrache les viscères, les uns après les autres, après avoir séparé les bras du corps, et incisé largement le thorax et l'abdomen. De tous les procédés d'embryotomie, c'est le plus répu- gnant, et heureusement le moins usité. Les suites de cette barbare opération sont des plus graves, pour la mère elle-même. Cf. Jaccoud, Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, 40 in-8», Paris, 1889, v> Embryotomie, t. xn, p. 691 sq. ; Decham- bre, Dictionnaire encyclopédique des sciences médi- cales, v» Embryotomie, t. xxxiv, p. 1-14.

III. Historique. — 1° Vu le peu de respect, ou plu- tôt le mépris total des anciens Grecs et Latins pour la vie de l'enfant, on ne doit pas s'étonner que l'embryo- tomie ait été d'un usage courant parmi eux. Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir le Tetrabiblos, ouvrage dans lequel Aétius d'Arnida, médecin grec du V e siècle de notre ère, a fait, avec beaucoup de discer- nement, le résumé de l'enseignement des médecins et chirurgiens qui l'avaient précédé, entre autres, Galien, Archigène, Dioscoride, etc. Cet ouvrage fut imprimé dans le texte original, au milieu du XVI e siècle, in-fol., Venise, 1534. Il fut traduit en latin par le médecin saxon Hagenbut (.1. Cornarius), professeur à l'univer- sité d'Iéna, et publié sous ce titre : Contractée ex vete- ribus medicinœ tetrabiblos, in-fol., Venise, 1543; liàle, 1549; Lyon, 1549; Paris, 1567. Cf. Hippocrate, Des maladies des femmes, De l'excision du fœtus, Œuvres complètes, 8 in-8», Paris, 1853, t. vin, p. 147 sq., 481 sq., 513 sq.

2° Durant le moyen âge, la doctrine des médecins arabes qui, très souvent, étaient regardés comme des oracles dans plusieurs universités, n'était que trop favorable à l'embryotomie. Cependant les médecins chrétiens de cette époque la regardaient généralement comme illicite. Cf. Daremberg, Histoire des sciences médicales, c. xm, 2 in-8», Paris, 1870, t. i, p. 277 sq.; Boyer, Histoire de la médecine, in-8», Paris, 1873, p. 89 sq.

3° Dans la seconde moitié du XVI 8 siècle, Jérôme Mercuriali, célèbre médecin italien, professeur de médecine aux universités de Rome, de Padoue et de Pise, s'éleva avec vigueur contre cette pratique bar- bare. Cf. De morbis muliebribus prœlectiones, I. I, c. n, in-8% liàle, 1582; in-4», Venise, 1601, 1608.

4» A partir de ce moment, les médecins se sont demandé bien des fois, si, dans les accouchements laborieux, ils ont droit de vie et de mort, en ce sens que, pour sauver la mère, ils puissent sciemment tuer le fœtus arrivé à maturité, et, par conséquent, très