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EMBRYOLOGIE SACRÉE


de noces à longues distances et de longue durée, est dangereuse pour les produits de la conception. Cf. Jaccoud, Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie, loc. cit., et t. iv, n. 312.

C’est un devoir pour une femme enceinte d’éviter, autant qu’il dépend d’elle, toutes les causes qui peuvent si facilement amener la mort de l’enfant qu’elle porte. Si elle s’y exposait volontairement, elle commettrait une faute grave : on doit l’en instruire, si elle l’ignore. Cf. M™e Boivin, Recherches sur une des causes les plus fréquentes de l’avortement, in-8°, Paris, 1 828 ; Baudelocque, Traité des hémorrhagies internes de l’utérus, in 8°, Paris, 1831 ; Tessonneau, Hygiène des femmes enceintes, in-8°, Paris, 1862 ; Jaccoud, op. cit., <> Avortement spontané, t. iv, p. 305-328 ; Dechambre, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 100 in-8°, Paris, 1864-1889, v » Avorlemeul spontané, causes, t. vir, p. 525-555 ; Eschbach, Disputationes physiologicot/ieologicse, disp. III. part. III, c. I,’a. 1, p. 274-277 Lehmkuhl, Theologia moralis, part. II, l. I, tr. II ; c iii, n.74, note 2, t. ii p. 57.

4° Une mère est-elle obligée de se soumettre à une opération chirurgicale dangereuse et douloureuse, soit pour sauver sa propre vie, soit pour sauver celle de son enfant’? En outre, dans le seul intérêt de celui-ci, peuton et doit-on pratiquer cette opération sur le cadavre d une femme enceinte qui vient de mourir ? Voir Césarienne (Opération), t. ii, col. 2187-2I89.

5° Quand, dans un accouchement laborieux, la vie de la mère est en danger, est-il permis, pour la sauver, de sacrifier l’enfant ? Voir Embryotomie.

III. Devoirs par rapport a la vie surnaturei.ij ; DES EMBRYONS humains. — 1° Puisque très généralement 1 enfant n’est viable que sept mois révolus après la conception, si, par un accident tout à fait involontaire, ou par un acte coupable et prémédité, il est rejeté du sein maternel avant cette époque de la gestation, il sera dans un très pressant danger de mort. Si donc l’on n’a pas le temps d’aller chercher un prêtre, les médecins, accoucheurs, sages-femmes, ou autres personnes présentes, doivent, sub gravi, administrer sans tarder le baptême au nouveau-né. Ceux qui, par leur état ou profession, sont exposés à se trouver fréquemment dans le cas d’administrer ainsi le baptême, ont l’obligation grave d’en apprendre la formuleetde savoir la manière de le conférer. Les curés et confesseurs doivent veiller, dans la mesure du possible, à ce que les sages-femmes, accoucheurs et médecins, aient sur ce point si important des connaissances suffisantes. Cf. Dinouart, Embryologie sacrée, 1. IV, c. iv, v, in-12, Paris, 1775, p. 275-300 ; Benoit XIV, Inslilutiones ecclesiaslicse, inst. iivi De obstetricibus, Opéra omnia, 18 in-4 », Prato, 1839-1847, t. x, p. 27 sq.j Ferraris, Prompta bibliotheca canonica, juridica, moralis, theologica, v » Obstetrices, n. 2 sq., 9 in fol., Borne, 1899, t. v, p. 824 sq. ; S. Alphonse, Theologia moralis, 1. VI, De sacrament., tr. II, De baptismo, c. i, dub. iii, n. 117, § Quoad, t. iii, p. 437 ; Eschbach, Disputationes physiologico-theologicse, disp. III, part. II, c. iii, a. 1, p. 308312.

2° Puisque, suivant l’opinion la plus sûre, le foins est animé dès l’instant même de sa conception, on doit le baptiser, à quelque époque de la gestation qu’ait lieu son expulsion du sein maternel. Ce serait une grande imprudence de jeter, sans examen, ce que rend une femme que l’on suppose avoir éprouvé un accident de ce genre. Les caillots de sang, ou les fragments de chair sanguinolente peuvent, bien des fois, contenir un embryon déjà dégagé de son enveloppe, ou encore renfermé en elle. Il se présente, alors, sous la forme d’une petite masse blanchâtre, ovoïde, molle et élastique. On ne saurait trop prendre garde à ce grave avertissement du théologien Boncaglia : Quoi fœtus

abortivos ex ignorantia obstetricum et malrum, aut domesticorwni, excipit lalrina quorum anima, si baptismale non frauderetur, Deum in xternum videret, et corpus, licet informe, esset decenthis tumulandum. Boncaglia, Universalis moralis theologia, tr.XVII, De sacramento baptismi, c. iv, Regulæ in praxi observandæ, regul. I, 2 in-fol., Venise, 1753, t. ii p. 16.

C’est un devoir, pour le curé ayant charge d’âmes, d’instruire, sous ce rapport, tous ceux qui, par leur position ou leurs fonctions, sont exposés â commettre de si redoutables méprises. Cependant, cet enseignement est de nature trop délicate pour être donné du haut de la chaire. C’est au confessionnal, suivant les circonstances, qu’il faut, avec prudence et réserve, instruire de ces choses, les pénitents ou pénilentes auxquels cette connaissance est nécessaire.

Dans son Instruction sur le baplème, saint Charles Borroinée recommande également aux curés d’avertir les parents de l’obligation spéciale où ils sont de prier Dieu avec ferveur, afin que leur enfant arrive sans obstacle à la grâce si précieuse du baptême. Cette obligation incombe tout particulièrement à la femme qui sait qu’elle va être mère. Cf. Suarez, De baptismo, disp. XXVII, sect. iii, n. 6, Opéra omnia, 28 in-4°, l’aris, 1856-1878, t. xx, p. 483 ; Boncaglia, op. cit., tr. XVII, c. iv, regul. ii t. ii, p. 16 ; Eschbach, Disputationes phi/siologico-l/ieologicæ, disp. III, part. II, c. n. p. 305.

3° Si l’embryon est suffisamment développé pour avoir une forme humaine, et s’il donne, en même temps, quelques signes de vie, on doit le baptiser absolument. S’il est sans mouvement aucun, mais ne présente aucun signe de corruption ou de putréfaction, on le baptise aussitôt avec la condition : Si rivis, ego te baptizo, etc. La raison de cette règle est que, chez les êtres animés, la vie se manifeste par le plus petit mouvement, tandis que l’immobilité actuelle n’est pas un signe certain de mort. Cette remarque, qui est vraie des adultes, l’est bien plus encore des embryons. Il n’est même pas rare que des enfants qui paraissent morts, au moment de leur naissance, par l’effet d’un commencement d’asphyxie, aient pu ensuite être rappelés à la vie.

Si I embryon n’est pas suffisamment développé pour avoir la forme humaine, mais si l’on constate en lui le mouvement vital, tel que les pulsations du cœur, ou les battements du cordon ombilical, on doit le baptiser absolument aussi. On le. fait par immersion dans l’eau tiède, mise sur une assiette ou dans un verre. Un prêtre n’a pas à craindre de s’exposer par là à encourir l’irrégularité, en avançant la mort de cet embryon. Dans le sein de sa mère, le fœtus, sans avoir besoin de respirer, nage comme plongé au milieu du liquide amniotique, dont la membrane qui l’enveloppe immédiatement, ou Vamnios, est remplie. Il ne serait donc pas suffoqué, parce qu’on le mettrait dans un peu d’eau tiède. On en a vu plongés dans de l’eau tiède à diverses reprises, et durant dix minutes chaque fois, sans que le rythme des mouvements du cœur en ait paru le moins du monde modifié. Mais il est nécessaire que l’eau soit tiède, parce que le contact de l’eau froide hâterait certainement la mort du fœtus. Cl. Jaccoud, Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie. v Fœtus, t. xv, p. 15 ; Sappey, Traité d’analomie descriptive, Embryologie, sect. iii, Annexes du f ictus, a. 1, § 4, t. iv, p. 865 sq. ; Debreyne, La théologie morale, et les sciences médicales. 6e édit., refondue par le docteur Ferrand, part. III’-, Embryologie et thaumatologie, in-12, Paris, 1884, p. 175 ; Eschbach, Disputationes physiologico-lheologicx, p. 319 ; Lehmkuhl, Theologia moralis, part. II, I. 1, tr. II, c. iii, n. 74, note 2, t. H, p. 58 ; Berardi, Theologia moralis theo