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ELIPAND DE TOLEDE — ELOI


mais une personne particulière, un moi, subsistant par lui-même à côté du Verbe divin. » J, Schwane, Dogmengescli’tt hle, t. m. Dogmengeschichte dermittleren /ait, l’ribourg-en-Brisgau, 1882, p. "233 : trad. A. Degert, Paris, 1903. t. iv, p. 367.

I. Œuvres. — Nous avons d’Élipand six lettres : à l’hérétique Migetius (environ 782), P. h., t. xcvi, col. 859-867 ; à Fidelis (785), publiée en partie intégralement et en partie résumée et disposée more symboli — c’est le Symbolum fidei elipandiame — par Beatus et Etherius, Ad Elipandum epistola, 1. 1, c. xi.jii-xliv. xi.-xli, P. L„ t. XCVI, eol. 918-919, 916-917 ; cf. c. i, xxxviii, col. 894-895, 915 ; à Charlemagne (vers 793), P. L., t. xcvi, col. 867-869 ; à l’épiscopat de la Gaule, de l’Aquitaine et de l’Austrasie (même date), P. L., t. ci, col. 1321-1331 ; à Alcuin, P. L., t. xcvi, col. 870-880 : à Félix d’Urgel, P. L., t. XCVI, col. 880-882. Ffoben, P. L., t. CI, col. 329-332, et, avec lui, la plupart îles historiens pensent que ces deux dernières lettres sont de 799 ; avec Madrisi, P. L., t. xcix, col. 570, 583-58’i, nous croyons qu’elles sont de 793 environ — Madrisi admet 792 — non pas seulement pour les raisons que donne Madrisi, mais encore parce que, à les rapprocher des lettres à Charlemagne et à l’épiscopat de la Gaule, on constate qu’elles leur ressemblent fond et forme et l’on conclut qu’elles sont leurs contemporaines.

II. SOURCES.

Les actes officiels de l’Église, en particulier les lettres d’Adrien [" et les actes du concile de Francfort se lisent dans P. L., t. xcviii, col. 374-386 (lettre du pape en 785 ou 786), col. 191 (capitulaire de Charlemagne, ou l"canon du concile de Francfort), et, pour le reste, dans les diverses collections des conciles, par exemple, Labbe et Cessait, Sacrosancta concilia, Paris, 1671, t. VII, col. 1013-1064. Cf. H. Leclercq dans sa traduction de [Histoire des conciles d’ilefele, t. iii, p. 1254-1255. Écrivirent contre Elipand, saint Beatus de Liehana, abbé, et Etherius, évéque d’Osma, Ad Elipandum epistola (785), P. L., t. XCVI, col. 893-1030 ; saint Paulin d’Aquilée, avec mandat du concile de Francfort, Libellus sacrosyllabus contra Elipandum (7941, P. L., t. xcix, col. 151-166 ; Alcuin, Adversus Elipandum lihri I V (799 ou 800), P. L., t. i.i, col. 235-300 (cf. ses deux lettres iiLeidiad, P. L., t. LI, col. 231-235) ; Theudula, évêque de Sévillc, et un certain Basiliscus, resté inconnu ; Paul Alvare, Epist., iv, n. 27, 28, P. J.., t. cxxi, col. 443-444, nous a conservé une phrase du premier et un passage du second, l’n certain nombre d’écrivains ecclésiastiques, de chroniqueurs, ont parlé d’Élipand ; voir le recueil qu’en a fait Florez, Espaùa sugrada, 8’c dit., Madrid, 1859, t. V, p. 561-564.

III. Travaux.

Baronius, Annales ecclesiastici, an. 783, n. 9-13 ; an. 792, n. 2-4 ; an. 793, n. 1-38 ; N. Alexandre, Historia ecclesiastica, édit. Mansi, Venise, 1778, t. VI, p. 26-30, 88-90 ; J.-F. Madrisi, dans son édition de saint Paulin d’Aquilée (1737), De Felicis et Elipand ihæresidissertatio dogmatica, dans P. L., t. xcix, col. 545-598 ; C. G. F. Walch, Historia adoptianorum, Gœttingue, 1755, et Entwurf einer vollstândigen Historié aller Eeizereien.Spaltungen und Beligionstreitigkeiten bis auf die Zeiten der Reformation, Leipzig, 1780, t. ix, p. 667-940 ; Froben, dans son édition d’Alcuin (1777), De hæresi Elipandi’Voletant et Felicis OrgeUUani, P.L., t. ci, col. 303-336 ; J.-B. Enhueber, Dissertatio dogmatico-historica qua contra C. Walcliium adoptionis in Christo homine assertores Felicem et Elipandum merito ab Alcuino nestorianismi fuisse petitos oslenditur, dans P. L., t. ci, col. 337-438 ; Nie. Antonio, Bibliotheca historien vêtus, Madrid, 1788, 1. 1, p. 141-142, 445-447 : P. L., t. xevi, col. 847-S58 ; A. Dorner, Entwickelungsgeschiehte der Lehre von Person Christi, 2° édit., Berlin, 1853, t. ii, p. 306330 ; C. Werner, Geschichte der apologetischen und polemisctien l.iteratur der christliclicn Théologie, Schaffouse, 1862, t. ii p. 433-456 ; I’. Gams, Die Kirchengescltichte von Spanien, Batisbonne, 1874, t. ii p. 261-298 ; C.-.I. von Hefele, Histoire des conciles, trad. Delarc, Paris, 1870, t. v, p. 45-52, 61-117 ; 2— édit. allemande, Fribouig-en-Brisgau, 1877, t. III, p. 628-635, 642-693 : trad. Leclercq, Paris, 1910, t. III, p. 985-992, 1001-1060, 1096-1100, 1152-H55 ; j. Bach, Die Dogmengeschichte des Mittelalters vom christologischen Standpunlcte, Vienne, 1874, t. i, p. 103-150 (c’est peut-être ce qu’il y a de plus exact et complet), et Kirchenlexikon, Frihourg-en-Brisgau, 1880, t. I, p. 242-245 ; M. Menendez Pelayo, Historia de loa he(erodoxos espaùoles, Madrid, 1880, t. I, p. 270-312 : .1. Schwane, Dogmengeschichte, l.m, Dogmengeschiclite der mittleren Zeit, Fribourg-en-Brisgau, 1882, p. 227-240 ; trad. A. Degert, Paris, 1903, t. iv, p. 357-377 ; A. Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1890, t. ii p. 256 sq., et Realencyklopadiej Leipzig, 1896, t. i, p. 180-185 ; Ad. liai iiacL. Lehrbuch der Dogmengeschichte, 3’édit., Fri bourg-en-Brisgau, 1897, t. iii, p. 258-269 ; h. Favler, Essai historique sur Leidrad, archevêque de Lyon, Lyon, 1898, p. 37-55.

F. Vernet. ÉLIZALDE (Michel d’), ne à Echalar (Navarre), entra dans la Compagnie de Jésus en 1635, à l’âge de 19 ans, enseigna la théologie en Espagne et à Rome, et mourut à Saint-Sébastien, le 18 novembre 1678. On a de lui : Forma verse religionis quærcndse et inveniendse, in-’t°, Naples, 1662. Mais il est surtout connu, dans l’histoire des controverses théologiques, par son ouvrage contre le probabilisme, dont il parut deux éditions, la l rc pseudonyme, la seconde augmentée, posthume, mais toutes deux publiées sans l’approbation des supérieurs de son ordre et contre l’avis des réviseurs réguliers : De recta doctrina morum, quatuor libris distincta, quibus accessit : De natura opinionis, auctore Antonio Celladei, in-4°, Lyon 1670 (Celladei est l’anagramme d’Élizalde) ; Antonii Celladei seu B. P. Micliælis de Elizalde S. J…, De recta doctrina morum, en trois parties, dont la I rc et la IIe nouvelless in-fol., Fribourg, 1681. On y trouve combattu trè, vivement le probabilisme et soutenu un probabiliorisine rigide ou plutôt le tutiorisme. Les censeurs qui ont refusé d’approuver cet ouvrage, accordent à l’auteur un esprit vif et pénétrant et une remarquable science théologique, mais lui reprochent des théories inexactes, spécialement en ce qui concerne les péchés d’ignorance, où il parle comme Bains et Jansénius, et critiquent surtout les jugements acerbes et injurieux qu’il porte sur les autres théologiens, même de son ordre.

De Backer-Sommcrvogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 381-382 ; Hurter, Nomenclator, t. iv, col. 286-288, cf. col. 284-285 ; Dollinger-Reusch, GeschiclUe der Moralstreiligkeiten, t. I, p. 51-56, 141-144, 157, 203, 206 ; t. n (documents), p. 23-45 : id. (censure du De recta doctrina morum), p 47-’is.

.1. Br.uc.ker.

ÉLOHIM. Voir DiEr.col. 949-950.

1. ÉLOI (Saint). — I. Vie. II. Œuvres et doctrine.

I. Vue.

Kloi (en latin Eligius ; on lit aussi sur ses monnaies Elegius et Elicius, cf. M. Prou, Les monnaies mérovingiennes, Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque nationale, Paris, 1892), naquit à Cliaplelat, dans le département actuel de la Haute-Vienne, vers 590 ; il appartenait à une famille gallo-romaine, cf. Yita Eligii, ii, 20, édit. Kruscb, p. 712 ; son père se nommait Eucberius ou Eucber et sa mère Terrigia. Vita Eligii, i, 1. Dès qu’il fut en âge de travailler, on le mit en apprentissage chez un orfèvre de renom, Abbon, qui dirigeait un atelier monétaire royal à Limoges, lbid, , i, 3. Le goût I qu’il prit à son métier lui fit bientôt quitter Limoges pour la Neustrie et le palais, où il espérait plus facilement gagner sa vie ou même s’illustrer. Le trésorier du roi, Bobon, l’accueillit, en effet, avec bienveillance et reconnut bien vile son talent. Une circonstance particulière le révéla à toute la cour. Clotaire se plaignant de ne pouvoir trouver dans son entourage un orfèvre assez habile pour exécuter un trône en or dont il avait conçu le dessin, Éloi se déclara prêt à entreprendre l’ouvrage. La matière première était abondante ; au lieu d’un siège, il en fit deux et les présenta au roi qui lui témoigna hautement son admiration. Vita Eligii, i, . Son avenir était désormais assuré. On le chargea de l’atelier monétaire royal de Marseille. Cf. Bruno Krusch, llerum meroving. Scriptores, t. iv, p. 642643.

Clotaire mort en 629, Dagoberl I e’qui lui succéda s’attacha Eloi plus étroitement encore que n’avait fait son père. Le crédit que l’orfèvre avail au palais était connu de tous. Vita Eligii, i, 12-14. Les étrangers qui avaient affaire au roi commençaient d’ordinaire par s’adresser à Éloi, comme au plus influent des favoris, .