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ELI — EL1E BAR-SINAYA


Domenico Maggiore dans les premières années du XVIe siècle. Il gouverna d’abord en qualité de prieur le couvent de Saint-Pierre-Martyr à Naples, puis, comme provincial, la province dominicaine dite RegniSicilise. En 1532, il prit part au chapitre général tenu à Rome où fut élu Jean de Fenario. Régent des études au Slicdium générale de San-Domenico Maggiore, il lit aussi partie du collège de théologiens de l’université de Naples, où il remplit deux fois l’office de vice-chancelier. A cette époque, luthériens et calvinistes faisaient une active propagande jusque dans l’Italie méridionale et en Sicile. Thomas Eli les combattit avec plus de zèle que de bonheur. En effet, il composa contre eux un ouvrage intitulé : Piorum clypeus adversus veterum recentiorumque hereticorum pravitatem fabrefaclus…., in quo oninia contenta humiliter ac reverenh’f sanctse Romanse Ecclesise— judicio censurœque snbjivit, in-4°, Venise, 1563. Cet ouvrage fut mis à l’Index avec la note donec expurgetur. Il n’est plus inscrit dans l’Index de 1900. Le Clypeus constituait un traité complet d’apologétique contre les erreurs protestantes. On y reprenait un à un les points principaux du dogme catholique ou de la discipline ecclésiastique combattus par les novateurs. Thomas Eli publia encore : Christianse religionis arcana, in-4°, Venise, 1569. Il mourut vers 1570 ou 1572.

Quétif-Echard, Scriptores ordinis prxdicatcrum, t. ii, p. 212 ; B. Reichert, Acta capitulorum generaliurn ordinis prxdicatorum, Rome, 1901, t. iv, p. 244 ; Lavazzuoli, Catalogo degli uomini illuslri di S. Domenico Maggiore, in-8° Naples, 1774. p. 27.

R. Cori.oN. ÉLICITE.Voir Actk, t. î, col. 346.

I. ÉLIE, métropolitain de Crète à la fin du VIIIe siècle. Ce personnage nous est connu seulement par les actes du IIe concile de Nicée (787), où son nom ligure à plusieurs reprises parmi les premiers des Pères qui prirent part à cette assemblée. Au début de la Te et de la VIIe session, on nous signale la présence de’H).ia i-xnY.ôn’tv xr, ; Kpr, T »)ç vi, <rou< Mansi, t. xii, col. 994 ; t. iixi col. 365. On lit aussi dans ces actes plusieurs formules de l’approbation donnée par lui aux décisions conciliaires ou votes motivés. Mansi, t. xii, col. 1090, 1150. Dans les souscriptions du concile, sa signature :’ID.t’aç âp-apTaùb ; ÈTicaLoiroc Kpr, nri< ; se trouve intercalée entre celle de Pierre de Nicomédie et celle d’Ilypace de Nicée. Mansi, t. xiii, col. 381. On a souvent attribué à cet évêque du viiie siècle les ouvrages d’un scoliaste byzantin son homonyme et comme lui métropolitain de Crète, mais qui lui est certainement de beaucoup postérieur. Voir l’article Eue de Crète, col. 2331 sq.

Mansi, Concil., t. xii, col. 994, 1090, 1150 ; t. xiii, col. 365, 381 ; LeQuien, Oriens christianus, Paris, 1740, t. ii, col. 262 ; Flaminius Cornélius, Creta sacra sive de episcopis utriusque ritus grxci et lattni in insula Cretse, Venise, 1755, t. i, p. 202-203.

S. Salaville.

2. ÉLIE ABOU-HALIM, né à Maipherkat en 1108, patriarche des nestoriens en 1176 (Élie III), mort en 1190, avait d’abord été métropolitain de Nisibe, ce qui l’a fait confondre quelquefois à tort avec Élie de Nisibe. Il a écrit en syriaque des prières et des lettres, cf. R. Duval, La littérature syriaque, Paris, 1907, p. 398 ; A. Scher, Notice sur les manuscrits syriaques… de Mardi », n. 20, dans la Revue des bibliothèques, janviermars 1908, et, en arabe, des homélies pour les principaux dimanches et les principales fêtes de l’année, qui ont été éditées à Mossoul, en 1873, par Ma’Michaël Na’mo, évêque chaldéen, cf. A. Scher, n. 90, ibid. ; et des oraisons funèbres, n. 92, ibid.

H. Gismondi, Maris, Amri et Slibse de patriarchis nestoria noruni comme)itaria. pars altéra, Amri et Slibæ toxtus versio latina, Rome, 1897, p. 64-66.

E. Nau.

3. ÉLIE IBN ALMUQLI. né à Mossoul, patriarche nestorien en 1111 (Élie II), mort en 1132, a composé, en langue arabe, un ouvrage de théologie intitulé : le Livre des bases de la religion, qui traite en 22 chapitres de Dieu, de la trinité, de l’incarnation, de la rédemption, de la descente du Saint-Esprit, de l’authenticité des Évangiles, des ablutions, de la prière, du jeûne, de l’aumône, de la résurrection des corps et de l’enfer. Cf. A. Scher, Notice sur les manuscrits syriaques et arabes… de Mardin, n. 93, dans la Revue des bibliothèques, janvier-mars 1908. Assémani, Bibliolheca orienlalis, t. iii, p. 265, attribue à tort cet ouvrage à Elie I er, ou Elias de Tirhan, patriarche nestorien de 1028 à 1049.

F. Nau.

4. ÉLIE BAR-SINAYA, métropolitain de Nisibe, est l’écrivain nestorien le plus important du XIe siècle. Ses ouvrages s’étendent au droit canon, à la grammaire et à l’histoire aussi bien qu’à la théologie. Sa Chronographie, qui vient d’être traduite en français, contient la date des principaux événements de sa vie. Il est né le 11 février 975, a été ordonné prêtre le 15 septembre 994, évêque du Ceit Nuhadré, région à l’est du Tigre, entre Gozarteet Ourmiah, le 15 février 1002, et métropolitain de Nisibe le 26 décembre 1008. Cf. L.-J. Delaporte, Z.a Chronographie d’Elie bar-sinaya, Paris, 1910, p. i-ii. Il est mort vers 1056, ibid., ou plutôt le 7 mai 1049 d’après L. Horst, Rue/i vont Beweis der Wahrheit des Glaubens, Colmar, 1886, p. xxiv.

Ce dernier ouvrage, le Livre de la démonstration de la vérité de la foi, traduit en allemand par M. Horst sur le manuscrit arabe unique conservé au Vatican, est le principal ouvrage théologique d’Élie de Nisibe. Il est divisé en quatre parties : la I"> traite de la Trinité contre les musulmans et du Christ contre les.luifs ; la II e est une réfutation desjacobites et des melkites ; la III e et la IVe sont une apologie des Orientaux (nestoriens). La II 1, partie contient une petite histoire des conciles. Horst, loc. cit., p. 24-40. L’auteur insiste sur la forme du concile d’r.phèse, dit que Nestorius n’a pas voulu comparaître devant deux patriarches avant l’arrivée des évêques qui étaient en route, et ne semble rejeter le titre de « mère de Dieu » qu’au sens de « mère de la nature divine. » H montre, par de nombreux passages de l’Écriture, que ce n’est pas Dieu (la nature divine) qui est né et qui est mort, mais bien le Christ, Dieu incarné, p. 61-69. En particulier, il reproche à ses adversaires d’avoir altéré Heb., ii 9, et d’avoir remplacé : ut, ABSQUB DEO, pro omnibus guslaret morlem par : VT GRATIA BEI, etc. (/api-ri 6eo0 pour /wp’i ; ŒoO), la version syriaque (Peschito) porte même : ut, ipsii DEUS, pro ontnibus guslaret morlem. Le texte choisi par les nestoriens (/cop’i ; ÔeoO) était d’ailleurs déjà lu par Origène et par saint Jérôme. Cf. Horst, loc. cit., p. iixvi 46, 66. Cet ouvrage avait été analysé par Assémani, Bibliolheca orientalis, t. m a, p. 303-306.

Nous possédons encore du même auteur une apologie du christianisme, cf. manuscrits arabes de Paris, n. 82 et 206. C’est la rédaction de six conférences qu’il eut l’an 417 de l’hégire (1026) avec le vizir Aboû’1-Qâsim al-I.losaïn ibn-Ali al-Maghrobi. Celui-ci, qui était tombé malade durant l’un de ses voyages, avait été guéri par un moine nestorien et avait voulu connaître la religion chrétienne. Renaudot cite des extraits de cet ouvrage, Perpétuité de la foi, édit. Migne, t. iii, col. 4243, mais confond à tort Élie de Nisibe avec Elie de Jérusalem.

On a confondu souvent aussi l’ouvrage d’Élie de Nisibe intitulé : Le soulagement des chagrins, manuscrits arabes de Paris, n. 175, 176, 206, avec le Livre de