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ELCÉSAITES

KLECÏION

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crite saint Épiphane, Hssr., xix, 4, P. G., t. xi.i, col. 268 : 56ap, &v, u.tù, vw/i).È, îascTo-ii/ i/r, , Saoejaip., vr.i/'.'/ : , |i.a>ië, àv’iS, aëap, (reÀàu.. Elle se compose, on le voit, de deux groupes distincts, chacun de six mots, l’un terminé par &r, l’autre par cts>. ! Z[jl, et comprenant chacun cinq mots communs placés en sens inverse. Quelle pouvait hien en être la signification ? Ne cherchez pas à comprendre, disait le livre d’Elcésai, mais contenteL-vous de réciter cette formule. Saint Épiphane, qui y voyait des termes à racine hébraïque, en a donné la traduction suivante, qui ne paraît guère satisfaisante : Abar, iranseal ; anid, abjectio ; moib, a palribus meis propagala ; nochile, condemnationis eorum ; daassim, et conculcationis ipsorum ; ane, et laboris ipsorum ; daassim, proculeatione ; nochile, in condemnatione ; moib, per patres mcos ; anid, ex abjerlione ; abar, quæ prxleriil ; selam, 'in aposloUtlu perfcclionis.

Scaliger, groupant les mois quatre par quatre, a proposé les trois maximes suivantes : abar anid moib nochile : qui humilitatem abdicavit sœpe fit fraudulentus ; daassim ane daassim nochile : qui conculcant paupertalem conculcant fraudem ; moib anid abar selam : qui ex dirile pauper faclus est non salvatur nt anle. Cette triple proposition a un sens bien déterminé, mais Petau, qui la rapporte, P. G., t. xl<, col. 268, doute que ce soit le vrai, et, modifiant un peu la traduction donnée par saint Épiphane, propose celleci, qui paraît tout aussi problématique : flapeXflérG)-raTtet’vtuXTiçêx Traripwv jioUjTïjçSoXtdTTrjto ; , TrjcxafflMtaTr)o, iaii)ç crJTO-i : , vtaiuôvo’J x : xTa7taTrj<7avTo ; aûtouç, rïjç BoXnJTrjTO ;

; L 7ra7£piv u.0'- », rr, ; Ta71îr/ù(THa> ; ri)Ç TtapaAÔO’JCTï) ; , èv

à7TOTto).ïi te).cI<Ôte<o ; .

S’il était prouvé que les eleésaïtes sont une secte essentiellement occultiste, la formule précitée constituerait leur formule blasphématoire : Abaranith mohib nokhile daashimane ; en hébreu chaldéen : rvay "iay

» iND>tftn 'Va) a’rn « Elle est passée l’affliction, don des frauduleux adorateurs d’Achima. » Achirna, l’idole des Ilématéens, IV Reg., xvii, 30, est décrite par les rabbins comme un « bouc sans laine », par les docteurs duTalmud de Jérusalem comme « une brebis », par Élie le Lévite, dans son Tisbi, comme un singe. Et ce fut là l’une des désignations occultes de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cf. Buxtorf, art. no’utn. Les frauduleux

t - :

adorateurs du Christ, représenté comme un bouc ou comme un singe, ne seraient autres que les chrétiens orthodoxes, et les eleésaïtes se seraient félicités de voir passée l’affliction, don de ces mêmes chrétiens. Une telle interprétation reste cependant une pure conjecture, jusqu'à ce que quelque découverte nous donne la clef de l'énigme et permette de pénétrer le vrai sens de la formule des eleésaïtes.

SOURCES : Philosoplioumetia, ix, édit. Cruice, Paris, 1860 ; Recognitiones, P. G-, t. i ; Homiliæ clementinsB, P. G., t. n ; S. Kpiphane, ll.rr., xix, XXX, LUI, P. G., t. XI. i.

Ililjjenfeld a réuni tous les fragments du livre d’Klcésai dans sun Novum Jeetamentum extra cemonem, fasc. : î, p. 168 ; sur les rapports entre la doctrine des eleésaïtes et la doctrine des apocryphes clémentine, voir la bibliographie, t. iii, col. 216 ; sur ai, Ritsclil, Zeitschrift fur historische Théologie, 1853, |, 573 sq. ; Entstehung der altlcatholischen Kirche, p. 234 sq. : n, art. Elkesai, dans le Dictionary of Christian biography ; Kirchenlexikon, 2 édit. ; Itealencyclopàdie der christlichen Altertùmer ; Ducliesne, Histoire ancienne de l'Église, 3- édit., Paris, 1007, t. i, p. 129-132.

G. Bareille.

1. ÉLECTION, ACTE DIVIN. — I. Notion générale. IL L'élection divine dans l'Écriture sainte. III. L'élection divine et la théologie de la prédestination. IV. Distinction de l'élection et de la prédestination.

I. Notion GÉNÉRALE.

Élire convient tout aussi bien à la volonté divine qu'à la volonté humaine ;

mais, comme en Dieu tout est nécessaire, le libre choix de la volonté divine ne peut porter que sur les créatures et ce qui se rapporte aux créatures ; l’acte même de l'éleclion est un acte éternel ; l’exécution du choix voulu par Dieu est seul dans l’ordre temporel, comme les philosophes l’expliquent à propos de la notion de la liberté en Dieu.

Il existe, par rapport à leur objet, une triple différence entre l'élection divine et l'élection humaine : I' Notre volonté, quand elle aime, ne cause pas le bien, mais le suppose. Le terme de son choix est donc toujours un être existant. La volonté divine ne suppose pas le bien déjà existant en dehors d’elle-même : le bien qu’elle veut, elle le réalise parce qu’elle le veut. L'élection divine peut donc porter sur des êtres inexistants, et dont l’existence sera la conséquence de ce choix. 2° Le choix de Dieu ne peut dépendre de rien qui soit présupposé en dehors de lui, il ne dépend que de sa volonté souveraine, décidant de donner à certains un bien qu’il ne donnera pas à tous ; la raison du choix de la volonté humaine se trouve être toujours le bien présupposé et distinetd’elle-même, vers lequel elle tend. 3° Parce que notre volonté' présuppose le bien, c’est le choix de ce bien qui nous provoque à l’aimer : l'élection précède la dileclion. En Dieu, c’est le contraire : Dieu aime quelqu’un et cet amour cause en cet être le bien que Dieu lui veut : c’est la dilection. Parce que Dieu aime cette créature de préférence à d’autres, il la choisit : l'élection suit la dilection. Cf. S. Thomas, Suni. l/ieol., I' l%q. iixxi a. 4.

Cette notion générale est importante à retenir, parce qu’elle éclaire le problème de la gratuité de la prédestination.

II. L'ÉLECTION DIVINE DANS L'ÉCRITURE SAINTE. —

Le choix de Dieu ne se rapporte pas nécessairement à la prédestination au bonheur du ciel. La sainte Ecriture présente de multiples sens des termes « élection » et « (dus de Dieu ». Voir art. Elus du Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux.

Dans l’Ancien Testament, les élus de Dieu sont principalement le peuple d’Israël, choisi entre tous les peuples, et constituant une société privilégiée de Dieu ; ou plus expressément encore, ceux des Israélites qui sont fidèles à leur vocation et persévèrent dans la justice, au milieu des épreuves. Première acception, plus générale. Ps. cv (evi), 6, 43 ; evi (cv), 5. Deuxième acception, plus particulière. Is., i.xv, 9, 15, 23 ; Toi)., xni, 10 ; Sap., ni, 9 ; iv, 15 ; Eccli., xxiv. 4, 13 :

MAI, 2.

Dans le Nouveau Testament, l'Église, fondée par Notre-Seigneur, remplace le peuple élu de Dieu. Ceux sur lesquels sera tombé le choix de Dieu seront donc ceux qui font partie de la société nouvelle. I Pet., I, 1, 9 ; Apoc, xvii, 14 ; Luc, xviii, 7 ; Mat th., xxiv, 22, 2't, 31 ; Marc, XIII, 20, 22, 27. Dans saint Paul, le terme élu est synonyme d’appelé, avec une idée de sélection ou de préférence, mais sans indiquer (sauf peut-être

I Tim., v, 21) précisément les élus du ciel. Cf. Rom., vin, 33 ; II Tbess., ii 13. Quelquefois, il veut dire simplement excellent, précieux. Cf. Rom., xvi, 13. Le sens est douteux ailleurs. Col., iii, 12. Le terme élection (iL'/o-r) est toujours synonyme de vocation avec une idée de préférence et de choix, Rom., ix, Il ; xi, 5, 7, 28 ; I Tbess., I, 4 ; c’est aussi le sens de

II Pet., i, 10. Seul, le uas eleclionis des Actes, ix, 15, présente une idée d’excellence plutôt que de choix. Le P. Prat a étudié de près ces différentes nuances de signification dans sa Théologie de saint Paul, Paris, 1908. t. i, p. 31i sq.

In texte du Nouveau Testament, qui se trouve répété à la suite de deux paraboles différentes : Multi vocati, pauci vero electi, Malth., xx, 10 ; XXII, 14, a