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EIIDENENSIS — EISENGREIN


il y parle tour à lour de l’autel, du ministre, des ornements des différents ministres, de la matière du sacrifice, des diverses cérémonies de la liturgie, de la forme et de ses effets, de l’épiclèse, des églises, de leur forme architecturale et de leur disposition intérieure ; il compare les diverses liturgies, et abonde en observations intéressantes sur celles de l’Orient. C’est à ce livre que fait allusion l’Histoire critique de la créance et des coutumes des nations du Levant, par le S’de Moni (R. Simon), Francfort, 1684, p. 164.

P. Chebli. EHRENTREICH Adam, théologien moraliste, né à Donauwcrth (Bavière), entra, à dix-neuf ans, dans la Compagnie de Jésus, en 1672 ; il professa la théologie à Inspruck et remplit ensuite, à Rome, les fonctions de reviseur général des livres. Le P. Thyrse Gonzalez, qu’il seconda dans sa lutte contre le probabilisme, le lit provincial de Germanie ; le P. Ehrentreich exerça cette charge de 1695 à 1703 et mourut à Munich en 1708. On lui attribue : Synopsis traclatus theologici de recto usu opinionum probabilium luce publica donati sub inilium anni M.DC. XCIV a R. P. Thyrso Gonzalez… Concinnalaa theologo quodam ejusdem Societatis Gui ad finem accessit Logislica probabilitatum, in-8°, Tyrnau, 1696. La Logislica probabililalum est du P. Gilles Estrix. La Synopsis est peut-être du P. Jean-Bernard Blanchet (jésuite depuis 1650, professeur de théologie à Pau, mort à Poitiers en 1707). En tout cas, un autre abrégé de l’œuvre du P. Gonzalez, qu’on trouve aussi joint à la Synopsis, a pour auteur le I’. Ehrentreich et a paru sous son nom : Principia et conclusiones de licentia aclionuin moralium et usu. probabilis opinionis, quibus ostenditur non esse licitum sequi opinionem minus probabilem, relicla probabiliore, etc., in-12, Inspruck, 1697 ; 6e édit. augmentée, Rome, 1699. De plus, le P. Ehrentreich a publié, pour la défense du livre de Gonzalez : Reprobatio Lydii lapidis seu brevis refutatio traclatus quem doct. IJ. Franciscus Perea pro defensione probabilismi edidit Salmanticse anno 1691, in— 16, Rome, 1699. Enfin, on a encore de lui : Tractalus de Deo principiis S. Thomas illustratus, et ad usiim discentium polissimum accommodatus, in-12, Rome, 1700.

De Barker-Sommervogel, Bibliothèque de la C’de Jésus, t. iii, col. 319-351 ; Dollinger-Reusch, Geschichte der Morulstreitigkeiten, t. i, p. 234-235, 246.

J. Brucker. ÉICÈTES ou HICÈTES. Le seul auteur de l’antiquité chrétienne qui nous parle des éicètes, Ixézcti, et encore ne le fait-il qu’en passant et en cinq ou six lignes, c’est saint Jean Damascéne, à la fin de son traité sur les hérésies. User., 87, P. G., t. xciv, col. 756-757. Après avoir reproduit, en l’abrégeant, l’œuvre de saint Epiphane, il passe à d’autres sources et il utilise Théodoret, TimothéedeConstantinopleet Léonce de liyLance, avant de traiter personnellement des mahométans, des iconoclastes et des aposchites. Or, entre autres sectes, il signale celle des éicètes, sans marquer ni l’endroit ni l’époque où elle a vécu. Mais comme il en parle à une date antérieure au règne d’Héraclius (610-641), il y a tout lieu de croire que ce ne fut que l’explosion passagère d’un sentiment religieux mal compris dans quelques monastères relâchés d’Orient, vers la (in du VI 8 siècle ou au commencement du VII e. Elle comprenait, en effet, des moines et des religieuses qui, sous prétexte d’imiter le chant de ; Moïse et des enfants d’Israël, les cantiques et les danses de Marie, la prophétesse, et des femmes, après le passage miraculeux de la mer Rouge et la mort des Égyptiens, se réunissaient, hommes el femmes, chaulant et dansant tous ensemble pour mieux honorer le Seigneur. Rien de répréhensible en eux, remarque saint Jean Dcmascène, au point de vue de la foi : ils étaient orthodoxes ; mais s’il les insère

quand même dans son catalogue des hérésies, c’est apparemment qu’il estimait leur pratique suspecte ou dangereuse au point de vue moral ; d’autant plus qu’elle rappelait un usage déjà connu et blâmé, soit chez quelques euchites, voir Eiciiiïes. qualifiés de danseurs, XopeuTal, par Timothée de Constantinople, De recept. hser., P. G., t. r.xxxvi, col. 15, soit chez les mélétiens, Théodoret, Ua-rct. fab., iv, 7, P. G., . LXXXIII.Col. W5, et chez les messaliens, Théodoret, Hseret. fab., iv, 11, ibid., col. 432 ; une telle pratiqne n’avait pu donner lieu qu’à des désordres et à des scandales.

S. Jean Damascéne, Hxr., 87, P. G., t. xciv, col. 756-757 ; M igné, Die t. des hérésies, Paris, 1847, t. i, col. 673.

G. Rareille.

1. EISENGREIN Guillaume, théologien allemand, neveu de Martin Eisengrin, né à Speyer vers 1544, étudia le droità Ingolstadt ; il mourut en 1570. Il publia divers écrits contre les hérétiques de son époque : Catalogus c/trisliaiuv. verilalis omnium orlhodoxorum Ecclesise doctorum </ui adulterina dogmala et hæresum vanilvquenliam oppugnarunt, in-4°, Dillingen, 1565, en réponse au Galalogus testium veritatis de Flacius Illyricus ; Centertarii xvi continentes descriptionem rerum mirabiliitm in orlliodoxa Kcclesia ; cet ouvrage, destiné à combattre les centuriateurs de Magdebourg, demeura inachevé : deux parties seulement parurent en 1566 à Ingolstadt, et en 1568 à Munich : Chronologicarum rerum urbis Spirse l. XVI qusqu’en 1563), Dillingen, 1564.

Dupin, Histoire drs auteurs ecclésiastiques du xvi’siècle, de 1550 à ta fin du siècle, in-8°, Paris, 1703, p. 415 ; Hurler, Nomenclator, 3° édit., 1907, t. iii, col. 28 ; Kirchenlexikon, 1884, t. iii, col. Il ; 1880, t. IV, col. 343 ; J. Schmid, Hislor. Jahrbiïcher, 1896, t. xvii, p. 80 sq.

lï. Heurtebize.

2. EISENGREIN Martin naquit à Stuttgart le 28 décembre 1535. Son père, bourgmestre de la ville, s’était converti aux idées luthériennes et favorisait la réforme. Martin commença ses éludes à l’école latine de son pays natal, puis suivit les cours à l’université d’Ingolstadt et à celle de Vienne. En 1555, il occupait ici la chaire d’éloquence qu’il échangea en 1557 pour celle de philosophie naturelle. Sa conversion au catholicisme, dont on ne sait la date précise, vint changer sa vie. Il retourna sur les bancs pour faire ses études théologiques, fut ordonné prêtre en 1560 et, dès ce moment, commença de lutter par la parole et par la plume contre le protestantisme. Sur les indications de Staphylus, le duc de Bavière Albert V l’avait attiré à Ingolstadt. Dés 1562, il est curé de Saint-Maurice, paroisse de l’université. Il subit alors ses différents examens théologiques et en même temps prêche dans son église sur les sujets controversés entre catholiques et protestants. Il publie lui-même en allemand ses discours, qui sont tous de véritables traités et dont on donne presque immédiatement des traductions latines.

En 1562, paraît Ein christenliche predig, ausz iras Ursachen so vil Leut zum Luther thumb fallen, traduit par Surius sous le titre : Concio car lam multi hodie ad lutheranismum deficiant, Cologne, 1563. L’année suivante, il traite de la même façon la question des bonnes œuvres dans Lin christliche predig von den guten wercken der Glàubigen, que Tilmann Bredenbach mel en latin : Concio orthodoxa île bonis fidelium operibus eorumque meritis, 1566. Il défend, en 1564, le culte des reliques, le dogme du purgatoire el prononce L’éloge funèbre de son protecteur, l’illustre converti Staphylus, surintendant de l’université. Toujours sous la même forme polémique, il étudie en 1565 les problèmes des mérites du Christ, de la rémission des péchés et de la règle de foi. Les questions qui se rattachent à la théologie de la grâce en particulier l’attirent. En 1567, il prêche sur ce sujet à Ingolstadt. Déjà