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DIMŒRITES — DIOCÈSE


31, col. 685, n’a aucun rapport avec ce qu’ils lui faisaient dire. Car Paul avait son esprit à lui et, en recevant celui du Christ, il ne perdait pas le sien. Le Cl) i ist donc avait une àme raisonnable, voOv.

6° Autres erreurs des dimœrites. — Indépendamment de l’erreur capitale que nous venons de rappeler, les dimœrites, au moins quelques-uns, comme s’en est convaincu saint Epiphane dans son enquête, professaient le chiliasme ; ils croyaient aussi qu’après la naissance de Notre-Seigneur, la sainte Vierge avait eu commerce avec saint Joseph, et l'évêque de Salamine s'étonne qu’Usaient osé le dire. Ibid., 36-48, col. 695 sq.

Ce qu’ils devinrent.

Tels sont les renseignements fournis par saint Épiphane sur ceux qu’il désigne sous le nom de dimœrites et qui n'étaient à vrai dire que des apollinaristes d’avant la défection d’Apollinaire. Malgré les bons procédés dont on usa à leur égard, ils ne rentrèrent pas dans l’unité. Ils furent condamnés, en 381, au concile de Constantinople, avec tous les partisans d’Apollinaire ; ce qui ne les empêcha point de vivre en groupes séparés sous le nom de vitaliens, desynusiates, de polémiens, etc., jusqu'à ce que les lois sévères dirigées par Théodose contre les manichéens, les ariens et les macédoniens, vinssent les frapper eux-mêmes. Quelques-uns se convertirent ; la plupart passèrent dans d’autres sectes à vues à peu près semblables aux leurs. Et le concile de Chalcédoine, en condamnant les erreurs d’Eutychès, qui provenaient de celles d’Apollinaire, acheva de discréditer ceux qui se réclamaient du fameux évêque de Laodicée.

S. Athanase, Epist. ad Epict., P. G., t. XXVI, col. 1059-1069 ; S. Épiphane, Hxr, LXXVir, P.O, t. XUI, col. 641 sq. ; Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, Paris, 1701, t. vii, p. 602-606 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs 8. u rès et ecclésiastiques. Paris, 1860, t. iv, p. 142-143 ; t. v, p. 87 ; t. vi, p. 409 ; G. Voisin, L’apollinarisme, Louvain, 1901, p. 61-63.

G. Bareille. D1NOUART Joseph-Antoine-Toussaint, littérateur, né à Amiens le 1 er novembre 1716, mort à Paris le 23 avril 1786. Il embrassa la carrière ecclésiastique, et ayant justement encouru les reproches de son évêque, quitta son diocèse d’origine et vint se Qxer à Paris. Il fut attaché à la paroisse de Saint-Eustache et devint précepteur d’un des fils du lieutenant de police Marville. Dinouart fut ensuite chanoine de l'église Saint-Benoit et membre de l’Académie des Arcades de Rome. Il fut un des collaborateurs de l’abbé Claude Joannet dans les Lettres sur les ouvrages de piété ou Journal chrétien, 58 in-12, Paris, 1754-1764. En octobre 1760, il fonda le Journal ecclésiastique ou Bibliothèque raisonnëe des sciences ecclésiastiques par une Société de gens de lettres, et il le continua jusqu'à sa mort. Dinouart publia un grand nombre de volumes et à bon droit s’acquit la réputation de plagiaire. Parmi ses publications on remarque : Lettres à M. l’abbé Goujet au sujet des hymnes de Santeul adoptées patte nouveau, bréviaire, in-i°, Arras, 1748 ; Le camouflet, ou réponse aux observations de M. l’abbé de la Varde, in-4°, Arras, 1748 : ces observations se rapportaient à l’ouvrage précédent ; La rh -torique des prédicateurs, in-12, Paris, 1750, 1761, traduction de l’ouvrage d’Agoslino Valerio : Rhelorica ecclesiastica ; L'éloquence du corps dans le ministère de la chaire, in-12, Paris, 1754, 1761 ; Indiculus universalis, ou l’Univers abrégé du P. Pomey, de la Compagnie de Jésus. Nouvelle édition corrigée, augmentée et mise dans un nouvel ordre, in-8°, Paris, 1754 ; Abrégé de l’embryologie sacrée ou traité des devoirs des prêtres, des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes sur le salut étemel des enfants qui sont dans le sein de leur mère, traduit du latin du D r Gangiamila, in-12, Paris, 1762 ; Dinouart fit cette publication avec

l’aide du médecin Roux et il y ajouta les décrets des assemblées du clergé, des synodes et des conciles ; Manuel des pasteurs, 2 in-12, Paris, 1764 : c’est un recueil de divers rituels ; Vie du vénérable don Jean de Palafox, évêque d’Angelopolis et ensuite évêque d’Osma, in-8°, Cologne, 1767, ouvrage du P. Champion, jésuite, publié par Dinouart ; République des jurisconsultes, in-12, Paris, 1708, mauvaise traduction de l’ouvrage de Gennaro : Respublica jurisconsultorum, 1731 ; Traité de l’autorité ecclésiastique et de la pttissauce temporelle conformément à la déclaration du clergé de France de 1082, suivi du rapport fait à l’assemblée du clergé par M. de Clioiseul-Praslin, évêque de Tournai, 3 in-12, Paris, 1768 : édition en 3 vol. d’un ouvrage de L.-E. Dupin, publié en 1 vol. in-8°, en 1707 ; Méthode pour étudier la théologie avec une table des principales questions à examiner et à discuter dans les études théologiques et tes principaux ouvrages qu’il faut consulter sur chaque question, in-12, Paris, 1768. édition revue et augmentée d’un ouvrage de Dupin ; Abrégé chronologique de l’histoire ecclésiastique, 3 in-8°, Paris, 1768, réimpression de l’ouvrage publié en 1751 par Ph. Macquer ; le 3e vol. entaché de jansénisme est de Dinouart ; L’art de se taire principalement en matière de religion, in-12, Paris, 1771 : Dinouart y insère presque entièrement l’ouvrage du P. Jacques de Rosel, jésuite : Conduite pour se taire et pour parler principalement en matière de religion, publié en 1696 ; Exercitium diurnum seu Manuale precum in usum et gratiam sacerdolum ; nunc denuo editum a sacerdole gallicano exule, in-8°, Vienne, 1797. Dinouart collabora en outre aux Anecdotes ecclésiastiques de l’abbé P. Jaubert, 2 in-8°, Paris, 1772.

Daire, Histoire littéraire d’Amiens. in-4°, 1782, p. 347 ; Picot, Mémoires pour servira l’histoire ecclésiastique pendant le xviii 1 siècle, 7 in-8-, Paris, 1853-1857, t. v. p. 477 : Quérard, La France littéraire, in-8', 1828, t. il, p. 562.

B. Heurtebize.

    1. DIOCÈSE##


DIOCÈSE. Circonscription territoriale soumise à la juridiction d’un évêque. Le premier texte juridique qui parle de StoÉxijai ; à propos des choses d’Eglise est la loi 13, De episcopis, et clericis du Code théodosien, puis vient le 2e canon du II' concile œcuménique (Constantinople, 381) suivi, 70 ans après, du 9e canon de Chalcédoine. Mais il faut noter que ces circonscriptions sont immenses, et concordent avec les circonscriptions civiles de même nom, lesquelles comprennent de nombreux évèchés.

Etymologiquement, le mot SiotXTjaiî indique l’habitation à part et par dérivation un territoire séparé sur lequel s’exerce le pouvoir d’un administrateur particulier, un gouvernement, un département, un ressort, quelle que soit d’ailleurs l'étendue de la subdivision ainsi délimitée. Cicéron emploie le terme pour désigner des annexes de peu d’importance rattachées à une simple province, Epist. ad familiares, XIII, epist. lxvii, ou dans le sens général de simple ressort. Epist., LUI. Mais sous Dioclétien le diocèse devait englober plusieurs provinces. Il y avait dans l’empire romain quatre préfectures du prétoire comprenant 14 diocèses (celui des Gaules comprenait 8 provinces). Godefroy, Commentaire du Code théodosien, au titre De medicis et professoribus, l. XIII, t. v, p. 38, 39, délinit le diocèse : provinciarum in unam administrationem collée tio. Cf. sa Topographia Theodosiana, t. vi, part. II, p. 74, où il donne la nomenclature des préfectures, diocèses et provinces. Ces dernières, appelées éparchies en Orient, comprennent chacune plusieurs églises comme le prouve le canon de Xicée.

Dans les deux canons de Constantinople et de Chalcédoine, c’est manifestement de ces grands diocèses civils sur lesquels on avait assez exactement calqué la