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EGLISE


tram xdificatam Ecclesiam seio. Quicumque extra hanc domum agnum comederit, prof 'anus est. Si i/uis in Noe arca non fueril, peribit régnante diluvio. Epist., xv, n. 2, P. L., t. xxii, col. 355.

En Orient, saint Cyrille de Jérusalem (f386), dans sa catéchèse xviii, après avoir réprouvé toutes les hérésies qui se séparent de L'Église catholique, et avoir montré que l’Eglise catholique seule tient de Dieu tout pouvoir dans tout l’univers, affirme que c’est avec les moyens de salut que nous trouvons dans celle Eglise catholique, que nous posséderons le royaume du ciel, et que nous obtiendrons en héritage la vie éternelle. Cal., xviii, n. 28, /'. G., t. xxiii, col. 1049.

Vers la même époque, saint Éphrem de Syrie (f378), dans ses lnlerrogationes et responsiones, déclare que les hérétiques, qui sont des blasphémateurs et des ennemis de Dieu, sont appelés par l'Écriture, des chiens, des loups, des pourceaux et des antéchrists, selon cette parole de Jésus-Christ : nolite sanctum dare canibus, et selon cette parole de saint Jean : quia antichristi facti sunt mu M. Saint Éphrem conclut que nous ne devons pas les aimer, ni rester avec eux, ni prier ni prendre de la nourriture avec eux, ni les recevoir dans nos demeures, ni les saluer, ni communiquer aucunement avec leurs œuvres mauvaises. Opéra ontnia (grsece et latine), Home, 1746, t. iii, p. 112 sq.

2. Deuxième période, depuis la fin du IVe siècle jusqu’au commencement du xine siècle, marquée par de nombreuses affirmations explicites du domine catholique. Ces affirmations se rencontrent particulièrement dans les écrils de saint Augustin. Dans son De baptisnw contra donalislas, composé en l’an iOO, il enseigne expressément que tout ce qu’il y avait de bon dans le centurion Corneille ne pouvait lui être utile pour le salut, nisi per vinculum christianx societatis et pacis incorporaretur Ecclesiæ ; c’est pourquoi il reçoit l’ordre d’aller à Pierre, que par lui il apprend Jésus-Christ, et que baptisé par lui il est adjoint à la communion du peuple chrétien, 1. I, c. viii, n. 10, P. L., t. xliii, col. 115. Ceux-là n’ont point la charité, qui ont été retranchés de la communion de l'Église catholique, ou qui n’aiment poinl l’unité de l'Église, 1. 1, c. xvi, n. 21, col. 158. Le bapléme de l’Eglise peut exister en dehors d’elle, mais le don de la vie éternelle ne se trouve qu’en elle, 1. IV, c. i, n. 1, col. 155. Il n’y a pas de salut en dehors de l'Église ; c’est pourquoi tout ce que l’on a de l’Eglise ne peut, en dehors de l'Église, servir pour le salut. Sed aliud est non habere, aliud non utiliter habere. Qui non habet, est baptizandus ut habeal ; qui autem non utiliter habet, ut utiliter habeal corrigendus, 1. IV, c. xvii, n. 24, col. 170.

De même, dans son commentaire sur lo, psaume xlii, en l’an 415, Augustin enseigne que celui qui prie en dehors de la sainte montagne de l’Eglise, ne peut espérer être exaucé pour la vie éternelle. In ps. xlii, 4, P. L., t. xxxvi, col. 478. Dans son Enchiridion, écrit en l’an 421, le saint docteur déclare que tous les péchés, si grands qu’ils soient, peuvent être remis à ceux qui sont dans l'Église et qui témoignent un sincère repentir, selon ce que l'Église exige d’eux ; mais en dehors de l'Église les péchés ne sont pas remis, c. lxv, P. L., t. xl, col. 262 sq. Dans sa lettre cviii, il déclare, avec saint Cyprien, que ceux qui meurent pour le nom de Jésus-Christ, en dehors de l’unité de l’Eglise, peuvent être tués mais non couronnés. Epist., CVIII, n. 9, P. L., t. XXXIII, col. 410. Quiconque aura été séparé de l'Église catholique, si bien qu’il croie avoir vécu, à cause du seul crime de sa séparation de l’unité de Jésus-Christ, n’aura pas la vie. Epist., XLI, n. 5, col. 579. En dehors du corps de Jésus-Christ qu’est l'Église catholique, le Saint-Esprit ne vivifie personne. Celui-là ne participe point à la divine cha rité qui est ennemi de l’unité. Ceux qui sont en dehors de l’Eglise n’ont pas le Saint-Esprit. Epist., clxxxv, n. 50, col. 815. C’est encore ce qu’enseigne l'évêque d’IIippone dans son sermon au peuple de Césarée, n. 6, P. L., t. xliii, col. 695, et dans le sermon ccxv, n. 9, P. L., t. xxxviii, col. 1076.

En même temps qu’il enseigne si clairement la nécessité d’appartenir à l'Église catholique pour obtenir le salut, le saint docteur admet que l’on peut être dans l’erreur sans la connaître comme telle, et qu’en ce cas l’on ne doit point être rangé parmi les hérétiques : Sed qui sententiam suam, quamvis falsam atque perversam, nulla perlinaci animosilate défendant, prseserlini quam non audacia prsesumptionis suæ pepererunt, sed a seduetis atque in errorem lapsis parenlibus aeceperunt, quærunt autem caula solliciludine verilatem, corrigi parali, cum invencrint, nequaquam su71l inter lieeretieos depulandi. Epist., xliii, c. i, n. 1, P. L., t. xxxiii, col. 160. D’où l’on est en droit de conclure que, dans la pens ; e de saint Augustin, ces hérétiques de bonne foi ne sont pas exclus de toute chance de salut.

On peut consulter, sur toute cette doctrine de saint Augustin, Capistran Romeis, Dus Tleil des Christen ausser/ialb der icahren Kircke nach der Lettre des hl. Augustin, Paderborn, 1908.

Vers la même époque, saint Nicétas de Remesiana († 414) affirme que c’est dans la seule Eglise catholique que l’on obtient la communion des saints. Explanalio symboli Itabita ad compétentes, n. 10, P. L., t. lii, col. 871.

On peut encore citer comme se rattachant au ve siècle le symbole connu sous le nom de saint Athanase et déclarant formellement qu’il ne peut y avoir de salut en dehors de la foi catholique, ni conséquemment en dehors de l'Église catholique : Quicumque vult salvus esse an te omnia upits est ut teneat eathuticam /idem, quam nisi quisque iutegram inviolatamque servaverit, absque dubio in seternum peribit… H sec est (ides catholica quam msi quisque fideliter firmilerque crediderit, salvus esse non poterit. Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 39 sq. On sait d’ailleurs loule l’autorité appartenant à ce symbole universellement reconnu et accepté un peu plus tard comme exprimant la foi véritable de l'Église catholique.

Non moins explicite est le formulaire proposé- parle pape saint Hormisdas, en 517, aux évêques d’Espagne pour la réconciliation des clercs orientaux insoumis au siège apostolique, et un peu plus tard universellement suivi comme règle de foi dans l’Orient catholique. Ce formulaire reconnaît expressément que le salut consiste tout d’abord à garder la règle île la vraie foi, qui n’est autre que celle du siège apostolique, c’est-àdire de l’Eglise catholique. Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 171.

Vers la même époque, saint Eulgence (f523), dans son De fuie ou De régula verse fidei ad l’etrum, donne comme une règle très ferme, que tous ceux qui sont baptisés en dehors de l’Eglise catholique ne peuvent participer à la vie éternelle, s’ils ne sont, avant la fin de leur vie, incorporés à cette même Eglise, c. xxxvii, P.L., l. lxv, col. 7(3 sq. ; que tous les hérétiques et schisinaliques qui meurent en dehors de l’Eglise catholique iront au feu éternel, c. xxxviii, col. 704 ; que tous les hérétiques et schismatiques, baptisés au nom du Père, du Eils et du Saint-Esprit, s’ils n’ont pas été agrégés à l'Église catholique, quelles que soient les aumônes qu’ils aient faites et même s’ils avaient versé leur sang pour le nom de Jésus-Christ, ne peuvent aucunement èlre sauvés c. xxxix, col. 704.

En l’an 585, le pape Pelage II, écrivant à des évêques pour les ramener à la soumission au siège apostolique, leur rappelle cette vérité : Considerale quia quicum-