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EGLISE


n. 3 ; CXXI, n. 5 ; CXXXI, n. 14, col. 301, 662, 736, insiste particulièrement, contre les hérétiques, sur la nécessité de ne point se séparer du corps de cette Eglise, si l’on veut obtenir le salut. In ps. XIV, n. 4 ; cxviii, lit. xv, n. 5 ; CXXI, n. 5 ; cxxxiv, n. 3, col. 302, 607, 663, 751 ; Comment, in Matth., viii, n. 10, col. 957.

Contre les donalistes quia l’autorité de l'Église catholique voulaient substituer leur église particulière, saint Optât montre les droits exclusifs de l'Église catholique, qui est l’unique épouse de Jésus-Christ. De schismate donatislarum, I. II, n. 1, /'. L., t. xi, col. 941. Elle seule est répandue dans tout l’univers, comme le doit être la véritable Eglise, selon les promesses universelles de Dieu pour la nouvelle alliance, col. 942 sq. Elle seule possède les cinq propriétés distinclives de la véritable Eglise : cathedra, angélus, Spiritus, [mis, sigillum, l. II, n. 2 sq., col. 910 sq., c’est-à-dire : a) la chaire de Pierre, in ijim sederit omnium apostolorum capul l’oints, unde et Cephas appellatus est, in qua una cathedra uni las ob omnibus servaretur, ne casteri apostoli singulas sibi quisgue defenderent, ut jam schismalicus et peccalor esset, qui contra singularem cathedram alteram collo caret, col. 947 ; b) des évêques avant un pouvoir légitime dans l'Église ; c) l’Esprit-Saint donnant à l’Eglise des enfants adoptifs de Dieu ; d) la véritable source que l'évêque de Milève joint au sceau intégral, sans donner de la première une notion précise : nam et fonlem constat unam esse de dolibus, unde hæretici non possunt vel ipsi bibere, vel alios potare ; quia soli sigillum inlegrum, id est symbolum catholicum, nonhabentes, ad fonlem verum aperire non possunt, col. 961. Un peu plus loin, le docteur africain fait observer que les quatre dernières propriétés qu’il attribue à l'Église, découlent de la première, qui est la chaire de Pierre, col. 962. En même temps que saint Optât prouve la vérité de l'Église catholique, il montre que les églises particulières sont privées de tout droit, qu’elles sont rejetées comme des étrangères par Jésus-Christ l'époux de l’Eglise unique, et qu’elles n’ont aucune des propriétés qui distinguent la véritable Kglise, l. I, n. 10, 12 ; l. II, n. 9 sq., col. 900, 906 sq., 962 sq.

Puisque nous arrêtons nos recherches à la fin du IVe siècle, nous n’essayerons pas de montrer comment saint Augustin, en face de cette même erreur des donatistes, donna un enseignement bien plus précis et plus complet sur la constitution divine de l’Eglise, sur sa double autorité doctrinale et législative et sur son pouvoir sanctificateur s’exerçant par les sacrements. Nous aurons d’ailleurs bientôt l’occasion d’exposer en détail tout cet enseignement du saint docteur en étudiant spécialement chacun des dogmes qui concernent la constitution de l’Eglise et ses divines prérogatives.

En terminant, à la fin du IVe siècle, notre étude apologétique sur le concept de l’autorité de l’Eglise dans la tradition chrétienne, résumons brièvement le résultat de notre enquête : 1. Au point de vue doctrinal, les témoignages que nous possédons de ces quatre premiers siècles affirment d’une manière plus ou moins explicite, à mesure que l’organisation de l'Église se développe, ces trois vérités : a) L’existence d’une autorité établie par les apôtres, selon l’institution divine, et à laquelle obéissance est due en vertu de l’institution divine. La nature de cette autorité, ainsi que les divines prérogatives qui en sont la conséquence, sont plus explicitement affirmées à partir de saint Cyprien, mais elles sont déjà assez manifestement contenues dans [es textes antérieurs. — b) L’apostolicité de doctrine et de mission, ainsi que l’unité qui en est la conséquence nécessaire, 1res explicitement enseignées par saint Irénée et Tertullien et déjà indiquées précédemment dans les lettres de saint Ignace, Continuent à être habituellement invoquée dans les siècles suivants ontre

les diverses hérésies, pour les convaincre de mensonge et d’opposition à la parole de Dieu. — c) La primauté de l'Église romaine ou du pontife romain, déjà indiquée dans les écrits apostoliques et plus nettement affirmée par saint Irénée, Tertullien et saint Cyprien, est au iv siècle l’objet d’un enseignement plus précis.

Ces trois vérités continuent, d’ailleurs, à recevoir au cours des siècles, depuis cette époque jusqu'à nos jours, un perfectionnement dogmatique considérable, à l’occasion des hérésies ou des schismes et sous l’inlluence du travail théologique, aidé par la direction du magistère ecclésiastique.

2. Au point de vue historique, tout un ensemble de faits rigoureusement constatés pendant toute cette période, témoigne de la croyance chrétienne universelle et constante à une autorité divinement établie, à laquelle pleine soumission est due en matière de doctrine et en matière de discipline. Eaits qui d’ailleurs se manifestent avec une évidence toujours grandissante, à mesure qu’apparaît davantage le développement normal de cette autorité divinement instituée.

IV. NOTES CARACTÉRISTIQUES DE LA VÉRITABLE ÉGLISE, RÉSULTANT DE SOIS CONCEPT NÉO-TESTAMENTAIRE El TRADITIONNEL. — 1° En droit, l’existence de notes caractéristiques, distinguant infailliblement l’Eglise établie par Jésus-Christ, est une conséquence nécessaire de sa divine institution. Dès lors qu’elle doit continuer pour tous les fidèles, jusqu'à la fin des temps, l'œuvre de Jésus-Christ, en enseignant sa doctrine, en administrant ses sacrements, et en gouvernant avec son autorité, et que tous doivent nécessairement se soumettre à son enseignement et à sa direction, il est indispensable qu’elle soit pour tous facilement discernable. Pour que ce but soit atteint, il est requis que l'Église possède des propriétés lui appartenant exclusivement et faciles à constater, qui la distinguent infailliblement de toute autre société religieuse. Or, ce sont ces propriétés bien manifestes et d’une constatation facile et sûre, qui constituent les notes positives de l’Eglise, parce que, plus connues que l’Eglise, elles conduisent effectivement à sa connaissance.

2° En fait, l’existence de notes caractéristiques de la véritable Kglise résulte manifestement de l’enseignement traditionnel dans tous les siècles. Cet enseignement étant exposé en détail pour chacune des notes de l’Eglise aux articles spéciaux, il nous suffira d’en donner ici une rapide synthèse.

a) Parmi les écrits qui nous restent des trois premiers siècles, ceux qui sont particulièrement dirigés contre les hérétiques, insistent particulièrement sur l’apostolicité et l’unité qui caractérisent l’Eglise de Jésus-Christ. Nous nous borneronsà signaler brièvement les conclusions qui se dégagent des textes précédemment cités. L’apostolicité de doctrine et de mission indiquée par saint Justin, Apol., I, 23, 61, 65, 06, 67. P. G., t. vi, col. 364, 420, 428, 432 ; Dial. cum Tryph., n. 119, col. 753, est particulièrement mise en relief par saint [renée, Cont. hxr., l. III, c. ni, n. 1 sq. ; I. IV, c. xxvi, n. 5 ; c. xxiii, n. 8, col. 818 sq., 1056, 1077, et par Tertullien, De preescript., c. xxi, xxviii, xxxi sq., xxxvii, P. /-.. t. ii, col. 33, 40, 54 sq., 50 sq. Elle est aussi mentionnée par Clément d’Alexandrie, Strom., Vil, c. xvi, xvil, /'. ' »., t. ix, col. 544, 552, et par Origène, De princ, 1.1, præf., n. 2, P. G., t. xi. col. 116.

En même temps se rencontre fréquemment chez ces auteurs la revendication générale de l’unité de l'Église. S. Clément pape, / Cor., xi.vi, 6, Funk, Patres aposto/ ; < ; , 2e édit., Tubingue, 1901, t. I, p. 158 ; S. Ignace d’Antioche, Ad Eph., iii, 2, p. 216 ; Ad Smyrn., 1, 2 ; vin, 2, p. 276, 282 ; S.Justin, Dial. cum Tryph., n. 63, /'. G., t. vi, col. 621 ; Clément d’Alexandrie, Prnd., 1. I. c. vi. P. C, t. VIII, col. 299 ; S. Cyprien, De uniale Ecclesiee, iv sq., col. 500 sq. ; Epist., xli, n. 1 sq., .