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EGER


Marie lui révéla de réciter chaque jour en son honneur une sorte de rosaire composé de quinze Pater et de cent cinquante Ave. Un prieur d’une chartreuse d’Angleterre propagea cette pratique parmi les peuples. Dom Eger mourut le 20 décembre 1408. Canisius a inscrit son nom dans le Martyrologe de l’Allemagne. Dom Eger est un des écrivains ascétiques chartreux, à qui on a fait l’honneur d’attribuer totalement ou partiellement limitation de Jésus-Christ. Son long séjour dans les chartreuses d’Arnheim et de Ruremonde, dans la Gueldre et dans les maisons de Strasbourg et de Cologne sur le Rhin appuie fortement la tradition, d’après laquelle c’est bien lui qui, au XVe siècle, a été désigné par les copistes attribuant un ou plusieurs des livres de l’Imitation à un chartreux de la Gueldre ou du Rhin. Quoi qu’il en soit de cette tradition attestée par douze manuscrits, existant encore, il semble que le fameux passage Attende Cartusienses ne pourrait empêcher la saine critique d’admettre que le I" livre de l’Imitation a bien pu avoir été composé par un chartreux pour l’instruction d’un disciple étranger à son ordre et vivant dans une congrégation religieuse. L’histoire littéraire des enfants de saint Bruno contient bien des exemples de ce genre et, de l’aveu même des adversaires de cette tradition, la doctrine spirituelle des autres opuscules de dom Eger a beaucoup d’analogie et d’affinité avec les enseignements monastiques de l’Imitation de Jésus-C/irist.

Les ouvrages de dom Eger se trouvaient encore au xvine siècle parmi les manuscrits de la Chartreuse de Cologne. Plusieurs autres monastères de l’Allemagne en possédaient également des recueils. De nos jours on connaît les titres suivants : llenrici Kalkar opéra quædam, ms. in-4°, autrefois dans la bibliothèque de sir Thomas Philipps, à Middlehill, en Angleterre ; cf. Migne, Dictionnaire des manuscrits, t. ii col. 167, n. 488 ; Henrici Kalkar opitscula quædam, ms. de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse ; cf. Aligne, op. cit., t. ii col. 1754, n. 780 ; Henrici Kalkar quædam opuscula, ms. à la bibliothèque (brûlée) de Strasbourg. Migne, op. cit., t. i, col. 1375. La bibliothèque de la ville de Darmstadt possède trois recueils d’opuscules mss. de dom Eger marqués par les n. 710 (papier in-12), 819 et 1086 (parchemin in-8°, xv c siècle). SelonM.de Vooys, le codex 710 comprend : Epistolæ ; Sermones ; Historia ordinis earlltus. ; le codex 819 renferme : Epistolæ ; Scala spiritualis exercitii ; De quotidiano Itolocausto spiritualis exercitii ; Psalterium B. Mariæ ; De ortu et decursu ordinis carlhusiensis ; le codex 1086 contient : Libellus exhortacionis. M. de Vooys signale aussi le codex n. 171 de la bibliothèque Pauline de Munster qui comprend : H. Kalkar liber de ortu decursuque ordinis carlhusiensis (1398) ; Trac talus asceticus cum exhorlatione pro noviciis ordinis cart/iusiensis ; Epistolse et Sermones (1483).

Le De ortu et progressu ordinis Carthusiensis Cltronicon scriptum anno 1398 circa festum S. Joannis Baptistæ a vingt-neuf chapitres. Il se trouve dans plusieurs bibliothèques publiques et privées, par exemple, à Grenoble, à Lyon, à Charleville, à Strasbourg (avant 1870), à Vienne en Autriche, à Middlehill en Angleterre, etc. Souvent dans ces codex on y a joint une chronique latine des prieurs de la Grande-Chartreuse, qu’on a faussement attribuée à dom Eger. Le chartreux dom Pierre Dorland, Chronicon Cartusiense, Cologne, 1608, a publié plusieurs récits empruntés à cet ouvrage. De même, les bénédictins Martène et Durand ont complété la Brevis historia ordinis cartusiensis d’un chartreux anonyme, qu’ils publièrent dans Veterum scriptorum amplissima collectio, t. vi, par des exemples tirés de cette histoire. Enfin, on en trouve plusieurs autres

extraits dans le Spéculum exemplorum du chartreux r.gide Goudsmid (Aurifaber), Devenler, 1481 ; Cologne, 1485, etc. — Un extrait du traité inédit : Loquagium de rhetorica, se trouve dans le recueil d’ouvrages mss. conservé à la bibliothèque d’Utrecht sous le n. 251. — Cantuagium de musica, liber unus. — De conlinentiis et distinclione scientiarum, liber unus. Tractatutus ad Bicoldum, composé pour un chartreux qui avait demandé s’il devait accepter l’office de sacristain. — Commentariolus in Decrelum Grattant et Décrétâtes Gregorii IX. — Epistolæ varias et spirituales. Deux recueils de ces Lettres écrites de 1370 à l107 se trouvaient parmi les mss. de la bibliothèque (incendiée) de la ville de Strasbourg. Cf. Migne, op. cit., t. i, col. 1392. Plusieurs copies en sont conservées à la bibliothèque de Bàle et dans d’autres dépots de mss. anciens. — Sermones capitulant brèves, mss. à la bibl. de BAle, in K A. iivi 2, et A. îx, 29. — Scala spiritualis exercitii per modum oralionis, ms. de l’année 1451, se trouve à la bibliothèque royale de Bruxelles dans le recueil marqué n. 2587. Ce codex comprend six autres opuscules qui probablement sont aussi de dom Eger. — Epistola rexponsiva de rébus variis, ms. in-fol. à la bibliothèque de l’université de Bàle, A. vi, 6. — Excerptum de vita intrgativa, ms. in-4° dans la même bibliothèque, A. iivi 27. — De liolocausto quotidiano spiritualis exercitii, ms. sur papier, conservé à la bibliothèque de Mayence, n. 555. Ce traité eut un grand succès au xve siècle soit chez les chartreux, soit dans les autres ordres monastiques. Mais il se propagea sous divers titres et lut attribué à différents auteurs. Ainsi, dans l’article 33e de son De laude vitae solitarise, Denys le Chartreux l’appelle Exercitium cartliusianum. Le carme Arnold Bostius († 1499) le désigne par le titre de Monacltale exltortatorium ; Trithème et Possevin l’intitulent : Exercitatorium monacltale ; dans le ms. n. 4981 de la bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles, on lui a donné ce titre : Quidam utilis tractalus pro/icere volentibus, etc. ; ailleurs on l’a appelé : Spéculum peccatorum, ou Exercitatorium monacltale ; dans le codex de Wolfenbùttel (Guelferbytanus), il est intitulé : Exercitatorium monacltale sive carthusicnse et a été copié entre le I er et le IIe livre de l’Imitation. Il occupe le même rang dans le codex Bambergensis des livres de l’Imitation qui est à présent dans la bibliothèque Casanatane de Rome, C. v. 44, et termine par ce nouveau titre : Explicit exercitatorium hominis religiosi et devait. Eusèbe Arnort († 1775) a eu tort de dire que {’Exercitatorium est le même ouvrage que la Disciplina claustrait s, attribuée à Thomas a Kempis, car cet opusculedin’èretotalementdutraitédedomEger. Enl900, dans les Eludes religieuses, on a émis l’hypothèse que [’Exercitatorium de dom Eger pourrait bien être antérieur à la Theologiamysliea, imprimée plusieurs fois sous le nom et parmi les œuvres de saint lionaventure. Mais la Theolftgia myslica, ou le De triplici via ad sapientiam, composée vers 1240 par le chartreux Hugues de Balma, a été traduite en italien par le frère gésuate Dominique du Montechiello, avant 1367, probablement avant même que dom Eger se fit chartreux (1365). Cf. Opère asceliche di San Bonaventura volgarizzate nel trecento contenule inquesto volume, la Teologia mistica, etc., in-4°, Vérone, 1852.

L’opuscule de dom Eger intitulé : De Itolocausto, etc., dans le ms. de la chartreuse de Cologne était divisé en deux parties, comme en témoignent les extraits publiés, en 1532, par dom Pierre Blœmenvenna, Encltiridion sacerdotum, petit in-8°, Cologne. Le texte original et complet a été publié trois fois sous le nom de Denys le Chartreux sous le titre : De via purgativa liber tenus, in-fol., Cologne, 1532, dans les Opéra minora, et in-8°, t. Il ; avec le commentaire sur les Psaumes de la péni