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ÉCRITURE SAINTE — ÉDESSE (ÉCOLE D*]


gâte latine, usilée dans l’Église et déclarée authentique, c’est-à-dire oflicielle, par un jugement solennel du concile de Trente, a, pour le théologien, la valeur du texte inspiré primitif en tout ce qui regarde la foi et les mœurs, et tous les textes qu’elle contient constituent, sous ce rapport, des preuves théologiques certaines, à l’égal de l’original. Voir Vulgate. Cf. S. di Bartolo, op. cit., p. 238-213. Les éditions du texte héhreu de l’Ancien Testament, étant substantiellement conformes à l’original, peuvent être utilisées par le théologien, et leurs leçons peuvent lui fournir un lieu théologique probable. Les éditions critiques et les versions savantes des originaux peuvent fournir des arguments dans la mesure où elles reproduisent les originaux. Dans l’encyclique Providentissimus Dens, Léon XIII a autorisé leur usage. Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 1941. Les éditions des textes originaux et des anciennes versions catholiques, même de l’Église orientale, et les versions latines et celles qui sont en langue vulgaire, faites par les hérétiques, ne peuvent être employées, si elles sont destinées à propager l’hérésie. Leur emploi, si elles sont fidèles et intégrales, est permis aux étudiants en théologie et en Écriture sainte. Const. Officiorum du 23 janvier 1896, tit. i, c. ii, n. 5, 6. Elles peuvent, en effet, rendre des services aux théologiens qui les utilisent. Cf. A. Gardeil, La notiondu lieu théologique, Kain, Paris, 19U8, p. 37, 45-46, 48-62.

E. Mangenot. EDER Georges, théologien allemand, né à Freisingen en 1523, mort le 19 mai 1586. Élu plusieurs fois recteur de l’université de Vienne, il était très versé dans l’étude du droit et fut successivement le conseiller des trois empereurs Ferdinand I er, Maximilien II et Rodolphe II. Quoiqu’il fût laïque, la plupart de ses écrits ont pour but la défense de la foi catholique contre les hérétiques du xvie siècle. Ses principaux ouvrages sont : Calalogus reclorum et illustrium virorum archigymnas’ù Viennensis, in-4°. Vienne, 1559 ; in-fol., 1645, continué par.1. Litters ; 1670 ; 1693 ; Œconomia bibliorum seu partitionum theologicarum libri V, quibtis S. Scripturse dispositio seu artiflcium et vis atque ratio in tabulis velitt ad vivum exprimitur et ita ob ocidos ponitur ut non modo absolutissimam complectantur universæ lltcologiæ summam atque metliodum, sed commentarii eliam vice haberi queant, in-fol., Cologne, 1568, 1582 ; Venise, 1572, 1577 ; Parliliones calechismi calliolici, Cologne, 1568, 1571, 1582 ; Brixen, 1559 ; Compendium catechismi quod ut antea semper : ita etiam nunc ex decreto concilii tridentini pie recteque utitur romana apostolica cuni confessione catholica universi concilii tridentini, in-8°, Cologne, 1569, ouvrage qui fut aussitôt traduit en allemand et qui parut dans la même ville en 1570 ; Discursiis île fi.de calliolica, in-8 », Budissen, 1571 ; Evangelisc/w Inquisition wahrer und falscher Religion, etc., partie en allemand et en latin, in-4°, Dillingen, 1573 ; cet ouvrage déplut à Maximilien II, qui le condamna par un édit impérial ; il fut cependant publié encore, s. 1., 1574 ; Cologne, 1574 ; s. 1., 1579 ; Ingolstadt, 1580, 1629 ; la IIe partie parut sous ce titre : Das guldene Fliess christlicher Gemein und Gesellschaft, in-8°, Ingolstadt, 1579 ; Maliens hxreticorum, de variis falsorum dogmalum uolis atque censuris libri duo, in-8 », Ingolstadt, 1579 ; G. Nigrinus écrivit contre cette IIe partie ; la IIP ne fut pas publiée ; Matxdogia hsereticorum seu Summa hxreticarum fabidarum in qua brevi quodam veluti compendio continentur nongenti fere vanissimi errores de ducentis prope religionis catholicse capitibus quibus homines quidam reprobi purum Del verbum plerumque corrumpcrc, Ecclesise vero unitatem præscindere ac fulei christianæ integritatem violare ausi suni, in-8 », Ingolstadt, 1581.

Ant. Possevin, Bibliolheca setecta, in-fol., Venise, 1603, 1, II, c. xxix, p. 79 ; Dupin, Histoire des auteurs ecclésiastiques du ait siècle de J.’u’iO à la fin du siècle, in-8°, Paris, 1703, p. 416 ; Walch, Bibliotheca Iheologica, in-8°, Iéna, 1757, t. I, p. 500 ; Werner, Gescliicltte der polem. Literatur, t. IV, p. 364, 580 ; N. Paulus, dans Hist. polit. Blàtter, 1895, p. 13 sq. ; Aschbacli, Geschichte der Wiener Universitàt, t. iii, p. 166-180 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., 1907, t. iii, col. 202-204.

B. Heurtebize. ÉDESSE (ÉCOLE D’), 363-489. Lorsque l’empereur Jovien eut cédé Nisibe aux Perses (363), une partie de la population chrétienne émigra vers l’ouest ; en particulier l’école, fondée par Jacques de Nisibe sous la direction de saint Éphrem, se transporta à Édesse et porta depuis lors le nom d’école des Perses ou d’école d’Édesse. Sous l’épiscopat d’Ibas, 435 au 28 octobre 457, elle devint un foyer de nestorianisme, mais, dès l’avènement de son successeur Nonnus (457), les monophysites reprirent l’avantage et les partisans de Nestorius, qui semblent avoir été surtout d’origine perse, se retirèrent à Nisibe ; enfin, à l’instigation de l’évêque Cyrus, l’école fut détruite par ordre de l’empereur Zenon (489).

Saint Éphrem a dirigé l’école de 363 à 373 ; après lui Cyoré (ou Qioré) a été « directeur et interprète », 373 à 437 ; enfin « après la mort de Cyoré, toute l’assemblée demanda Narsaï pour chef et directeur, car il n’avait point d’égal ». Patrol. orientalis, t. iv, p. 382, 383.

Il ne nous reste aucun document sur l’organisation de cette école, mais il est très probable qu’elle a été transportée, sans grandes modifications, à Nisibe ; nous pouvons donc nous en faire une idée d’après le règlement de l’école de Nisibe de l’année 496, qui nous a été conservé. A Nisibe, l’école était dans un monastère, et les étudiants menaient en somme la vie monastique ; ils étaient sous la direction d’un supérieur et d’un majordome ; des chefs de cellules veillaient au bon ordre ; des maîtres enseignaient la lecture, l’écriture, le chant, et commentaient les saintes Écritures. La Bible lue, transcrite, étudiée, chantée formait la base de l’enseignement ; toute la conduite des élèves était réglée par de nombreux et minutieux articles. Voir Nisihe (Ecole de).

Il serait sans doute exagéré de rapporter à la seule école d’Édesse tout le mouvement littéraire qui eut lieu autour de cette ville du IVe au VIe siècle ; il est naturel du moins de le faire figurer sous ce titre. A cette époque et à cette ville se rapportent les plus anciens manuscrits syriaques conservés ; ils sont écrits en estranghélo et leur calligraphie, qui servira toujours de modèle, sera rarement égalée. Parmi les œuvres originales, une partie des poésies de saint Éphrem et de Narsaï (celles qu’ils ont écrites à Édesse) ; les œuvres des disciples de saint Éphrem (Cyrillona, Isaac d’Amid, Isaac d’Édesse, etc.), celles des Édesseniens contemporains (Jacques de Saroug, Philoxène, Etienne bar-Soudaili, etc.) ; des controverses théologiques (Rabboula, Ibas) et de nombreux documents hagiographiques (saint Alexis, Jean et Paul, Scharbel, Gouria, Schamona, Habib, Euphémie, etc.) ou de caractère apocryphe (légende d’Addaï) et en général tout le mouvement littéraire du Ve au vie siècle, peuvent lui être rapportés. Elle semble surtout avoir créé un mouvement en faveur des études grecques auquel nous sommes redevables de nombreuses traductions. Un manuscrit de Londres, écrit à Edesse l’an 411, renferme la traduction syriaque des Récognitions, des discours de Titus de Bostra contre les manichéens, de la Théophanie d’Eusèbe et de l’histoire des martyrs de Palestine ; un manuscrit de Saint-Pétersbourg, écrit à Édesse l’an 462, contient la traduction syriaque de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe ; Rabboula, à qui M. Burkitt attribue la paternité de la Peschito, traduisit en syriaque le traité de saint Cyrille De recta //de ; Ibas, par contre,