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des faiblesses que Dieu leur a confiées, assez durs pour leur refuser le nécessaire, la puissance civile franchira le seuil du foyer et se fera la défense de l’enfant. » J. Grivet, loc. cit., p. 486.

L’instruction primaire figure-t-elle dans ce « nécessaire » que les parents doivent à leurs enfants ? Une réponse uniforme et absolue, qu’elle fût d’ailleurs positive ou négative, serait nécessairement inexacte. On peut concevoir des pays, des époques ou des cas particuliers, où, dépourvu d’instruction proprement dite, l’enfant serait encore muni du viatique nécessaire à son voyage terrestre. Costa-Rosetti, Philosophia moralis, p. 736 sq. Il n’est pas toujours indispensable à l’homme de savoir lire et écrire, pour atteindre la fin à laquelle il est destiné. L’Eglise elle-même, si zélée fondatrice d’écoles, ne prétend pas que, pour aller au ciel, il soit toujours nécessaire de passer par l’école. Une certaine culture de l’esprit est nécessaire à l’homme pour atteindre sa fin. Mais, suivant la remarque du P. de Bonniot, la meilleure école est de « pratiquer la loi avec une intelligence toujours croissante, c’est- à dire en croissant chaque jour dans la connaissance de l’auteur de la loi. Les sciences et les arts peuvent contribuer beaucoup à ce noble résultat d’une manière indirecte… Indifférents au fond, ils sont bons ou mauvais, suivant que la raison les entraîne dans sa voie ou en use pour s’en détourner. » Le problème du mal, Paris, 1895, p. 91.

I. OUVRAGES DIDACTIQUES.

Taparessi de Azeglio, Examen critique des gouvernements représentatifs dans la société moderne, Paris, s. d., t. II, C. III ; Costa-Rosetti, Philosophia moralis, Inspruck, 1886, p. 733-747 ; Meyer, Institutiones juris naturalis, Fribourg-en-Brisgau, 1900, p. 103-108, 701-736 : Crozat, Essai des droits et des devoirs de la famille et de l’État en matière d’enseignement et d’éducation. Paris, 1897 ; F.-X. Godts, Les droits en matière d’éducation, 12 in-8°, Bruxelles, 1900, 1901.

II. HISTOIRE ET CONTROVERSE.

Montalembert, Liberté d’enseignement, Paris, 1818 ; Veuillot, Mélanges, t. I et III ; Lavisse, Enseignement national, Paris, 1885 ; Rendu, L’enseignement primaire libre à Paris 1880-1886, Paris, 1889 ; Marion, L’éducation dans l’université, Paris, 1892 ; A. des Cilleuls, Histoire de l’enseignement libre primaire. Paris, 1898 ; Rocafort, L’éducation morale au lycée, Paris, 1899 ; Burnichon, Du lycée au couvent et La liberté d’enseignement. Cinquante ans après, Paris, 1900 ; Id., L’État et ses rivaux dans l’enseignement secondaire, Paris, 1900 ; Goyau, École d’aujourd’hui, Paris, 1900 ; Brunetière, Éducation et instruction, Paris, 1900 ; Rocafort, L’unité morale et l’Université, Paris, 1903 ; L’abrogation de la loi Fulloux, Débats parlementaires, Paris, 1904 ; Sortais, La crise du libéralisme, Paris, 1905 ; Bocquillon, La crise du patriotisme à l’école, Paris, 1905 ; Barry, Le droit d’enseigner, Paris, 1906 ; Compaysé, L’éducation intellectuelle et morale, Paris, 1908 ; Mgr d’Hulst, Mélanges, Paris, 1909, t. II, p. 85-209 ; Autour de l’enseignement congréganiste, Débats parlementaires, Paris, s. d. ; P. Biétry, La séparation des écoles et de l’État, Paris, s. d. ; B. Gaudeau, Critique philosophique et théologique de l’idée de neutralité scolaire, Paris, s. d. ; M Baudrillart, L’enseignement catholique duns la France contemporaine, Paris, 1910 ; Jouin, L’école en France au xx siècle. Devoirs des parents à l’égard de l’école, Paris, 1910.

III. ARTICLES ET DISCOURS.

C. Clair, Six mois d’enseignement obligatoire en France, dans les Études, 1870-1871, t. xxv, p. 734 ; E. Desjardins, L’Église et les écoles, ibid., 1872, t. XXVI, p. 364 ; E. Marquigny, La liberté de l’enseignement chrétien, ibid., 1873, t. xxix, p. 252 ; Id., Le projet de loi sur la liberté de l’enseignement, ibid., 1874, t. xxx, p. 386 : R. de Scorraille, Un argument officiel en faveur de l’enseignement religieux, ibid., 1879, t. xL, p. 234, 413, 574 ; Discours de M. Lefas, Journal officiel, 19 janvier 1910 ; de M. Barrès, ibid. ; de M. Lasies, ibid., 20 janvier 1910 ; de M. Massabuau, ibid. ; de M. Gayraud, ibid., 21 janvier 1910 ; de M. Allard, ibid. ; de M. Piou, ibid., 22 janvier 1910 ; de M. Aynard, ibid., 25 janvier 19 : 0 ; Echo de Paris, Billet de Junius, 3 juin 1910 ; André Lucien, La libre-pensée à l’école primaire, dans La Croix, 16 juin 1910.

IV. DOCUMENTS ECCLÉSIASTIQUES.

Pie IX, Allocution consistoriale du 1 novembre 1850 ; Allocution Quibus suctuosis- 2092 simis, 5 septembre 1851 Allocution Nunquam fore, 15 décembre 1856 Epist. ad archiep. Friburgensem, Quum non sine, 14 juillet 1864 ; Syllabus, a. 45-47, Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 1745-1747 ; Léon XIII, encyclique suscrutabili, 21 avril 1878 : Discours aux élèves du Sacré-Cœur de la Trinité des Monts, 12 septembre 1878 et 30 juin 1883 ; Discours à la Commission des écoles catholiques, 17 juillet 1883 ; encyclique Nobilissima Gallorum gens, 8 février 1884 ; encyclique Quod multum, 22 août 1886 ; encyclique Officio sanctissimo, 27 décembre 1887 ; encyclique Exeunte jam anno, 25 décembre 1888 encyclique Arcanum divinæ sapientiæ, 10 janvier 1898 : encyclique Sapientiæ christianæ, 18 janvier 1890 ; Lettre sur le centennise de saint Louis de Gonzague, 1 janvier 1891 ; Lettre aux évêques polonais, 19 mars 1894 ; Lettre au peuple anglais, 14 avril 1895 ; encyclique Militantis Ecclesiæ, 1er août 1897 encyclique Affari vos, 8 décembre 1897 ; encyclique Caritatis studium, 25 juillet 1898 ; Lettre au clergé de France, 8 septembre 1899 ; Déclaration de l’épiscopat français, août 1908 ; Lettre collective, 14 septembre 1909.

V. DOCUMENTS DE LEGISLATION SCOLAIRE.

Pour la France, projet Lepeletier-Robespierre, contre-projet Delacroix, juillet 1793 ; Plan de l’enseignement public du collège du Mans pour le cours de l’année scolastique, 1793 ; Projet de décret sur les écoles nationales présenté par M. G. Romme au nom de la commission d’éducation, l’octobre 1793 ; Décret sur l’organisation de l’instruction publique, présenté par Michel- Edme Petit, 19-25 décembre 1793 ; loi du 18 mai 1806 ; Décret impérial portant organisation de l’Université, 17 mars 1808 : Décret du 17 septembre 1808 ; Ordonnance du 22 juin 1814 reglant provisoirement la situation de l’Université ; Ordonnance du 17 février 1815 ; Ordonnance du 29 février 1816 ; Loi sur l’instruction primaire du 28 juin 1833 ; Projet Guizot, déposé le 1 février 1836 ; Loi du 29 mars 1837 ; Projet de loi présenté par M. Villemainà la Chambre des Pairs, le 2 février 1844 : Projet de M. Salvandy présenté le 12 avril 1847 à la Chambre des députés ; Projet Carnot, 30 juin 1848 ; Loi Falloux promulguée le 27 mars 1850 ; Décret du 9 mars 1852, sur le conseil supérieur de l’instruction publique ; Loi du 14 juin 1854 : Décret du 29 mars 1880 contre les congrégations ; Loi relative aux titres de capacité de l’enseignement primaire et Loi établissant la gratuité absolue de l’enseignement primaire dans les écoles publiques, le 16 juin 1881 ; Loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement laïque et obligatoire ; Loi du 1 juillet 1901 ; Projets de loi déposés le 25 et le 30 juin 1908. Pour l’Angleterre : The Education Acts, 1870-1902, par Hugh Owen. Cf. Biétry, La séparation des écoles et de l’État, p. 195-199. Pour l’Allemagne : Ordonnance de Frédéric-Guillaume I, 28 septembre 1717 ; Loi du 21 février 1737 : Règlement scolaire général de la Prusse, le 12 août 1763 ; Loi du 5 décembre 1848 ; Constitution de 1805 : Loi du 11 mars 1872. — Pour la Belgique : Loi du 20 septembre 1884 ; Loi du 15 septembre 1895. Pour la Suisse : Constitution fédérale de 1874. Pour l’Italie : Loi Casati, 13 novembre 1859 ; Loi du 15 juillet 1877 ; Loi du 8 juillet 1904. Pour les États- Unis l’instruction publique est un domaine réservé à l’initiative privée ou à l’action particulière des États. Cf. Biétry, La séparation des écoles et de l’État, p. 264-269.

X. Moisant.

ÉCOUTANTS. Voir CATÉCHUMENAT, t. II, col. 1974-1975.

ÉCRITURE SAINTE. — I. Le nom. II. L’Écriture, source de la révélation. III. L’Ecriture, lieu théologique.

I. LE NOM.

1° Son origine.

Le mot Écriture, servant à désigner les écrits inspirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, est la traduction, par l’intermédiaire du latin Scriptura, du terme grec Γραφή. Or, ce dernier dérive, par la version des Septante, des livres de l’ancienne alliance rédigés après le retour des Juifs de la captivité de Babylone. L’auteur des Paralipomenes raconte que, sous le règne d’Ezechias, les prescriptions de la loi mosaïque relatives à la manducation de la Pâque n’avaient pas été observées kakkáţub, « selon qu’il est écrit », II Par., xxx, 5, 18, et les Septante ont traduit cette expression hébraique par κατὰ τὴν γραφήν, παρὰ τὴν γραφήν, selon l’Ecriture. La même locution hébraïque, employée au sujet des prescriptions légales de la fête des Tabernacles, I Esd., III, 4 ; II Esd., VIII, 15, est rendue en grec : κατὰ τὸ γεγραμμένον. De là est venu l’usage de désigner les livres inspirés du nom d’Ecriture par excellence et d’en appeler à l’auto-