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ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L*]


d’Antioclie : Théodore de Mopsueste, — dans son écho fidèle.Tunilius (vie siècle), histituta regularia divines legis, i, 5, édit. II. Kihn, Eribourg-en-Brisgau, 1880, p. 476 ; le catalogue du « questeur du sacré palais » rangeant le livre àeJesv filii Sirach parmi les Proverbia, le reconnaît comme d’autorité parfaite et canonique, P. L., t. lxviii, col. 16 sq. ; Swete, op. cit., p. 207 ; S..lean Chrysostome, In Eph. (Eccli., xiii, 19 ; v, 6), P. G., t. lxii, col. 20, 35 ; Théodoret, In Dan., i, 9,

; r£po ; upoçr^r, ; (Eccli., ii 11), P. G., t. lxxxi, col. 1278 ; 

de l’Église syrienne, S. Ephrem, Opéra grseca, Rome, 1732 sq., t. I, p. 83 ; t. ii p. 118 ; t. iii p. 100 ; de l’Église cappadocienne, S. Basile, In Hexænt., homil. VI, 10, P. G., t. xxix, col. 144, etc. ; pseudo-Basile, Enar. inproph. lsaiar », c. iivi ait ecHptura (Eccli., xviii, 6), P. G., t. xxx, col. 504 ; S. Grégoire de Nysse, De vita Moysis, P. G., t. xliv, col. 357, etc.

4. Du VIe siècle on concile de Trente. — a) L’Église d’Orient continue d’utiliser l’Ecclésiastique comme Ecriture, bien que certains catalogues l’omettent ou le rejettent encore : tels ceux de Léonce de Byzance, De seclis, ii P. G., t. lxxxvi, col. 1200 ; du pseudo-Athanase, Synopsis Scripturse sacras, P. G., t. xxviii, col. 283 ; de saint Jean Damascène, De orthotloxa fide, iv, 17, P. G., t. xciv, col. 1180 ; de Nicéphore de Constantinople, Stichometria, qui range 20cpiâ uioO toû £ipâ’/ parmi les àvTiXÉfovTai xai oûx ixxXïja-tàÇovTat (l-pisac), P. G., t. c, col. 1056 ; Preuschen, Analecta, p. 157 ; Swete, p. 209 ; le catalogue des 60 livres, qui place Sosîa 2tpây_ sous la rubrique Sua ïix> t<ov £’quêXewv), Preuschen, p. 159 ; Swete, p. 210 ; bien qu’aussi certains auteurs aient paru vouloir s’en tenir théoriquement aux listes de saint Athanase, du 60e canon de Laodicée, du 85e des apôtres, cf. dans les Commentaires sur les canons des apôtres et des conciles (Paris, 1618), Zonaras, P. G., t. cxxxvii, col.216, 1420 ; t. cxxxviii, col. 121, 564 ; Alexis Aristène, P. G., t. cxxxvii, col. 216 ; t. cxxxviii, col. 121 ; Balsamon, P. G., t. cxxxviii, col. 121, 560 ; Matthieu Blastarès, Synlagma alphabeticum, P. G., t. cxliv, col. 1440 sq. ; à côté de listes qui l’admettent au contraire : pseudoChrysostome, Syno}>sis Veteris et Novi Testamenti : Tj toû Sipôc/ <ro<pîa, P. G., t. lxiii, col. 313 sq. ; Swete, p. 205 ; » jvo<Jn ; év èniTÔ^u, après les : {ï et c’prophètes : y.a’, ^o ? £a’Iï)<toj toû — ipây_, dans Lagarde, Sepluaginla-Studien, ii p. 60 sq. ; Swete, p. 206 ; Ebedjesu, Calai, libror. Eccl., Bar-Sira, dans Assémani, Bibl. m-., t. iii, p. 5 sq. ; Swete, p. 208 ; de manuscrits bibliques qui le contiennent, comme le Codex syrohexaplaris Ambrosianus (vme siècle), le Codex Vendus (vme —ixe siècle) ; d’auteurs qui l’ayant exclu de leurs listes des Ecritures le citent pourtant comme parole d’Écriture : Léonce de Byzance et saint Jean Damascène ; du Vil concile œcuménique (787), qui cite comme Ecriture Eccli., i, 32, Mansi, Concil., t. xiii, col. 435 ; du VIIIe concile œcuménique (869-870), qui cite deux passages de l’Ecclésiastique, xiii ; xi, 7, comme Écriture. Mansi, Concil., t. xvi, col. 125, 166.

6) L’Église d’Occident manifeste sa croyance de la même façon, c’est-à-dire qu’elle contredit çâ et là, par quelques restrictions de caractère purement théorique, sa pratique constante et toute favorable à la canonicité de l’Ecclésiastique. Ces restrictions sont, du reste, toujours explicables par l’obsession persistante du canon juif palestinien. L’inlluence réelle de saint Jérôme se fait sentir sur saint Grégoire le Grand, dont l’avis est que le texte des deutérocanoniques peut sans doute être appelé en témoignage, mais en tant que ex libris non canonicis, Moral, in Job, XIX, 21, P. L., t. lxxvi, col. 119, et qui cite, parfois, en conséquence, l’Ecclésiastique comme parole de simple sagesse, Moral., i, 26, P. L., t. i.xxv, col. 544, quand, ailleurs, il le cite comme Ecriture ; sur Alcuin, pour qui l’Ecclésiastique

ne doit pas être cité, le « bienheureux Jérôme » l’ayant « compté inler apocryphas, id est dubias Scriptnras, » Lib. I adv. Elipand., P. L., t. ci, col. 253 sq., et qui néanmoins dans ses catalogues versifiés des livres bibliques le range parmi les Ecclesiæ libros, Carni., vi, P. L., t. ci, col. 73 ; sur les auteurs trop attachés à la donnée juive des nombres 22 ou 21, tels que Bède, Autpert, Agobard de Lyon, Haymon d’Halbersladt, voir t. ii col. 1580 ; Pierre le Vénérable, Jean de Salisbury, Pierre de Celles, Jean Beleth, voir ibid., col. 1581 ; Hugues de Saint-Cher, Nicolas de Lyre, Thomas Vallensis, Alphonse Tostat, saint Antonin, Denys le Chartreux, voir ibid., col. 1581-1582 ; mais qui, ne réprouvant aucun deutérocanonique, ou citent l’Ecclésiastique, ou le disent « reçu » avec d’autres, ou le reconnaissent « approuvé » par l’Église, quoique non toujours à titre de livre strictement canonique ; sur Notker le Bègue, De inlerpret. iliv. Script., 3, P. L., t. cxxxi, col. 996, qui affirme que le « livre de Jésus, fils de Sirach… est regardé chez nous comme douteux ; » sur Hugues de SaintVictor, De Script, et scriptoribns sacris, 6, P. L., t. ci.xxv, col. 15, qui s’en tient aux vingt-deux livres, et pour qui celui de Jésus non scribitur in canone ; sur saint Thomas d’Aquin qui admet un doute possible sur « l’autorité de l’Ecclésiastique, parce qu’il ne se trouve pas chez les Hébreux, parmi les Écritures canoniques ; » Sum. Ilieol., I a, q. lxxxix, a. 8, ad 2°"’ ; sur G. Ockam, Jean Borne, Cajetan, voir t. ii, col. 1581, 1582. En dehors de ces cas tout personnels, l’Église d’Occident accepte l’Ecclésiastique, avec les autres deutérocanoniques, pour sa liturgie, son enseignement pastoral et théologique, et le commente comme Écriture. Pour les témoignages et citations du pape Hilaire, de saint Patrice, de Julien Pomère, de saint Léon le Grand, de Denys le Petit, de Cassiodore, de saint Isidore de Séville, de saint Eugène, de saint Ildefonse de Tolède, de la Dispulaiio pneronmi, voir t. ii, col. 1579, 1580 ; du codex Amialinus, des Bibles espagnoles et théodulliennes, Sain. Berger, Histoire de la Yulgate, p. 12, 14, 16, de Baban Maur, et de la Glossa ordinaria, des canons de l’Église franqueetdes collections de Burchard de Worms et d’Yves de Chartres, voir t. ii col. 1580 ; de nombreux auteurs et de tous les manuscrits du moyen âge (xir-xv siècles), enfin du concile de Florence, voir t. ii col. 1582. Cf. aussi A. Loisy, Histoire du canon de l’Ancien Testament, Paris, 1890, p. 153 sq., 169 sq., 175 sq., 180 sq., 182 sq., 138, 140, 142 sq., 150, 152, 156, 158, 164-166, 171-173.

5. Du concile de Trente jusqu’à nos jours.

Le concile de Trente ayant proclamé l’Ecclésiastique « livre sacré et canonique », toute opposition à cet égard cessa désormais parmi les catholiques, bien que certains auteurs, influencés par le ressouvenir des lluctuations anciennes et comptant surtout les témoignages, n’aient pas eu une compréhension bien nette de cette canonicité ; ainsi Melchior Cano qui déclare « plus erroné » de rejeter l’Ecclésiastique et quelques autres que Baruch, De locis theol., Padoue, 1727, 1. II, c. ix. Les protestants exclurent ce livre du canon, et avec les autres deutérocanoniques le reléguèrent à la fin de leurs Bibles imprimées. Cette exclusion générale ne se lit pas pourtant sans soulever quelque protestation du côté même des réformés, voir W. IL Daubney, The use of Ihe apocryplia in the Christian Church, Londres, 1900, p. 58 sq., et en ce qui regarde l’Ecclésiastique en particulier, nous le voyons cité comme Écriture, ou par quelque formule équivalente, dans l’Eglise anglicane, et fort souvent, jusqu’à nos jours ; ainsi, 1. Wiclef, voir Daubney, op. cit., p. 62 ; une collecte du Prayer-book, ibid., p. 65 ; les livres des Domines, ibid., p. 68 Bq. ; les orateurs et les théologiens, ibid., p. 61-92. Une tentative de retour au seul canon hébreu, en écho du protestantisme, de la part