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ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’)


tionnée dans le Talmud de Babylone, traité Erubin, 65 a, soit à rapporter à Eccli., iiv 10 (Vulg., 9). Du reste, Ben Sirah est cité une fois comme s’il était un rabbin, Eccli., iii, 22, dans le Talmud de Jérusalem, Haq/iir/a, ii, l, trad. franc., Paris, 1883, t. VI, p. 274. 2° Chez les chrétiens.

1. Aux temps apostoliques. — Reçu par les premiers chrétiens comme livre saint avec la Bible alexandrine et par l’intermédiaire des Juifs hellénistes de Palestine, l’Ecclésiastique fut beaucoup lu et grandement apprécié comme source d’instruction religieuse et morale par les écrivains de l’Age apostolique. — a) Bien qu’on ne trouve dans les livres canoniques du Nouveau Testament aucune citation expresse de l’Ecclésiastique, son inlluence sur les auteurs de ces livres se traduit, en maints passages des Evangiles, des Actes et des Epitres, par de positives réminiscences qui ne sont pas à identifier avec des passages parallèles d’autres livres de l’Ancien Testament. Tels ces passages bien caractérisés où l’idée, identique de part et d’autre, se traduit souvent par l’équivalence, sinon l’identité de l’expression et la similarité de la phraséologie, et décèle ainsi une allusion évidente à quelque verset de l’Ecclésiastique dans sa traduction grecque : le pardon conditionnel des ollenses, Matth., VI, 12, à’ssc t, |j. : v… tô ; xai…, et Eccli., xxvni, 2, i’95 ; … xoù tote… ; l’induction en tentation, Matth., vi, 13, s !  ; Tm ? a ? tJ.15v… et Eccli., xxxiii, 1 (xxxvi, 1) èv rcEtpaT|j.<7> ; l’arbre jugé à ses fruits, Matth., iiv 16-20 ; xii, 33 ; Luc, vi, 44, et Eccli., xxvii, 6 (Vulg., 7) ; l’exomologèse à louange, Matth., xi, 25 ; Luc, x, 21, è^ojj.oXoyoùnat eroi, irca3p, y.jpiE… et Eccli., i, , 1, è ço fLoXoyvî 0-0 tj.a 10-01, xùpis… ; le joug léger, le repos trouvé, Matth., xi, 29, 30, xai eOpr, TîT£ âvâitauffiv…, et Eccli., vi, 24, 29, yàp £Ùpr, o-Ei ; ttjv àviitauT’.v… ; à chacun selon ses œuvres, Matth., xvi, 26, et Eccli., xxn(xxxv), 24 (19), plutôt queProv., xxiv, 12, ou Ps. LXII, 13 ; le plus grand et le premier doivent s’humilier et servir, Matth., xx, 26 ; XXIII, 11 ; Marc, x, 44, et Eccli., iii, 18 (Vulg., 20) ; les puissants détrônés, les humbles exaltés, Luc, 1, 52, jca8eïXev… àiroOpôvtov…, et Eccli., x, 14 (Vulg., 17), ôpovov ; xaŒOigv ; la charité rend fils du Très-Haut, Luc, vi, 35, xai eo-eo-ôe vloi û<jno"rou, et Eccli., iv, 11, xai Son) <î> : yiô ; ù’iîorou ; manger ce qui est présenté, Luc, x, 8, et Eccli., xxxi, 16 (Vulg., 19) ; son âme redemandée au jouisseur, Luc, xii, 19, 20…, tyvyy, &%&ii iroXXà àyaôà…, àva7taùo-j, çiye…, et Eccli., XI, 19, 20, EÙpov àvÔTta-jo-tv, xai vùv quyo ; /ac Ix Ttôv àya6<5v u.ou ; la division tripartite de l’Ancien Testament, Luc, xxiv, 44, et Eccli., prol. : la Sagesse, le Verbe non reçus, Joa., 1, 5, 11, où xaréXaêev…, où rcapÉXaêov, et Eccli., XV, 7, où p.r, xaxa).v ; l [L’j ; ovTa’. ; la faim et la soif apaisées ou réveillées, Joa., vi, 35, et Eccli., xxiv, 21 (Vulg., 29) ; mieux vaut donner que recevoir, Act., xx, 35, et Eccli., iv, 31 (Vulg., 36) ; qu’il faut être prompt à écouter, lent à parler, Jac, 1, 19, ïnxto… Tcr/ù ; eî ; xô àxo-jo-ai, et Eccli., v, 13, yivo’j Tayù ; Èv àxpoâ<7£i o-ou ; devant Dieu, point d’acception de personnes, Rom., ii 11, où yap êotiv upoo-<oitoXïi[j.’ ! "a rcapà x<7> 6e<7>, et Eccli., xxxii (xxxv), 15, oùx etxiv 7tap’aÙT(i> c6la. Ttpoo-oWou ; pleurer avec ceux qui pleurent, Rom., xii, 15, et Eccli., iiv 34 (Vulg., 38) ; tout n’est pas utile…, les aliments pour le ventre, I Cor., vi, 12, où irâvra cu(LtpÉp£i…, 13, Ta fSpojjj-aTa t » j xoiXi’a, et Eccli., xxxvii, 28 (Vulg., 31), où yâp navra itào-iv o-j|a ? épei, XXXVI, 23 (Vulg., 20), rcâv [3pM|j.a <pâysxat xotXia ; la tristesse selon le monde est mortelle, II Cor., iiv 10, r, Xùitr, … eâvatov, et Eccli., xxx, 23 (Vulg., 25), a7rÉXT£iv£v Y) Xùitï), XXXVIII, 18 (Vulg., 19), àttb Xùtiï] ; … Oàvaxo ;  ; sauvés du siècle mauvais, Gal., 1, 4, èijÉXï)xai f||13( èxxoù atoivo ; …7rovepo0, et Eccli., M, 12 (Vulg., 16), iJeiXou u.£ èx xatpoù itovEpoù ; le don de sagesse dans les cœurs, Eph., I, 17, i’va ô 6eô ; … cûri i|Lïv TtvE’Jîxa o-oçr’a ; , 18, n. x. ô. rtjç xapSîa ; àpûv, et Eccli., XLV, 25-26 (Vulg., 30-31), îva… So’) » ] ù[i.ïv aotptav èv xapSÉa ùp.< ; >v.

L’Epître de saint Jacques surtout accuse de nombreuses réminiscences de l’Ecclésiastique. Trente-deux passages parallèles sont signalés par J. B. Mayor, St. James, Londres, 1897 ; un seul toutefois réunit toutes les conditions d’évidence absolue, 1, 19, et Eccli., v, 13, cité plus haut.

b) Les Pères apostoliques montrent également dans leurs écrits que la lecture de l’Ecclésiastique leur était familière, bien qu’aucun d’eux ne cite ce livre comme Ecriture et que parfois leurs allusions à quelqu’un de ses versets ne paraissent pas être tout à fait directes. Le passage de la Diilachè, I, 2, du commandement de l’amour de Dieu, « qui t’a créé », et du prochain tient surtout, pour sa première partie, de Eccli., iiv 30 (Vulg., 32), par les mots tbv 7roirjo-avxà ers. Cf. Hemmer et Lejay, Textes et documents, t. v, Les Pères apostolii/nes, 1, Paris, 1907, p. 2. Did., x, 3, extio-a ; xà itâvxa se réfère aussi bien à Sap., 1, 14, qu’à Eccli., xviii, 1, Hemmer et Lejay, ibid., p. 18 ; mais Eccli., iv, 31 (Vulg. 36) a fourni seul, cette fois, un précepte à Did., IV, 5, pour le v chemin de la vie », et à Barnabe, xix, 9, pour celui de la « lumière ». Hemmer et Lejay, ibid., p. 10, 96. Le Seigneur qui « sonde les abîmes du regard » de Clément de Home, 1 Cor., lix, 3, est beaucoup plus près de Dan., iii, 31 (Vulg., 55), que de Eccli., xvi, 18 sq. Cf. Funk, Die apostolischen Vâter, Tubingue, 1906, p. 65. Mais le Seigneur « pitoyable et miséricordieux » qui « pardonne les olfenses » de / Cor., i, x, 1, èXerifiov xai oixx ; pij.ov, tient de Eccli., ii, 11, plutôt que de Joël, 11, 13, ou de II Par., xxx, 9. Funk, 0)>. cit., p. 66. Le Pasteur d’Hermas, Vis., iii, 7, 3, louche à Eccli., xviii, 30 ; mais Vis., iv, 3, 4, Sia toû Trupôç, semble être moins près de Eccli., 11, 5, èv nup’c que de I Petr., I, 7, Sià 7tjpo ; . Funk, p. 156, 163. Maint., x, 1, 6, effleure sûrement Eccli., 11, 3, xoXX^9/)ti, alors que Maint., x, 3, 1, xr, v iXa ? oT-/|Tx, ne rejoint probablement Eccli., xxvi, 4, que par Intermédiaire de Rom., xii, 8 ; Phil., iii, 1 ; iv, 4 ; I Thess., v, 16. Funk, p. 178. Sini., v, 3, 8, ËTrai r, G’jcrsa o-ov SELxrj 71apà x 8eâ> combine Eccli., xxxii, 9 (Vulg., xxxv, 9), et Phil., iv, 18, à l’exclusion d’Is., lvi, 7, et de Prov., xv, 8, qui ont le pluriel 8u(Tc’ai, oExxau Funk, p. 193. Sim., v, 5, 2, doit rester indécis comme Dut., x, 3, voir plus haut. Funk, p. 194. Enfin Sim., v, 7, 4, par xùpio ; ô 7ravToxpaT<op, relève plutôt de Eccli., xi.n, 17, que de II Cor., vi, 18, qui n’a pas l’article. Funk, p. 196.

2. An ut’siècle.

Ce siècle durant, aucun doute ne s’élève sur le caractère canonique de l’Ecclésiastique : a) mentionné, du reste, à son rang traditionnel dans le catalogue stichométrique des scribturarum sanctanirn du Codex claroniontaiins (me siècle), fol. 467 v°, sous le titre de Sapientia IHU, Preuschen, Analecta, Leipzig, 1893, p. 142, ainsi que dans le catalogue des. livres de l’ancienne Vulgate latine dressé par Cassiodore, De inst, iliv. lit ! ., 14, P. L., t. lxx, col. 1125, sous la rubrique Salomonis libri V ; b) et cité par Clément d’Alexandrie, à profusion, dans ses trois livresdu Pédagogue, soit comme Ecriture : r, ypa ? Y)XÉyEi (ou équivalemment), cf., par exemple, I, c.vin, 68 (Eccli., I, 18 ; Vulg., 25, 27), P. G., t. iivi col. 332 ; soit comme parole de la Sagesse : i o-ospia Xéy£i(ou équivalemment), cf., par exemple, II, c 1, vu (Eccli., xviii, 32 ; xxxi, 38 ; ix, 9 ; Vulg., 12), P. G., t. viii, col. 392, 417, 457 ; par Origène, In.1er., homil. xvi, n. 6, Xéyoûo-r, ; ttj ; ypaçTiç (Eccli., viii, 6), P. G., t. XIH, col. 448 ; par saint Denvs d’Alexandrie, De natura, fragm. ni, v (Eccli., xvi, 26, 27, 30, 31), P. G., t. x, col. 1257, 1268 ; par Méthodius de Tyr, Conviv. decem virgin., plusieurs citations d’Eccli., P. G., t. xviii, col. 37, 41, 44, 104 ; par Tertullien, Ailv. Marcion., 1, 16 (Eccli., xv, 18), P. L., t. ii col. 265 ; De exhort. castitatis, « comme il est écrit » (Eccli., xv, 18), P. L., t. ii col. 946 ; par saint Cyprien, trente-deux fois, cf., par exemple, Te