Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.2.djvu/383

Cette page n’a pas encore été corrigée
2033
2034
ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’)


thographice, Milan, 1874 (Monumenla nacra et profana, t. vu). Voir ilerkenne, op. cit., p. 18 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 46’. — b) Coptes. — Bohairique (memphitique) : fragments publiés par P. de Lagarde, dans Urienlalia, I, Gœttingue, 1879, p. 89, et M. Bouriant, dans Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptienne et assyrienne, Paris, 1886, t. iiv p. 83 sq. — Akhminienne : un fragment publié par M. Bouriant, dans Mémoires de la mission archéologique française du Caire, Paris, 1885, t. i, p. 255 sq. — Sahidique (thébaine) : presque tout le livre, publié par P. de Lagarde, dans Mgypliaca, Gœttingue, 1883, 1896, p. 107 sq. ; fragments publiés par A. Ciasca, dans Sacrorum Biblioruni fragmenta cojito-sahiilica musei Borgiani, Rome, 1889, t. ii p. 218 sq., et E. Amélineau, Fragments de la version thébaine île l’Écriture, Paris, 1889, p. 89 ; autres fragments à la bibliothèque royale de Berlin, manuscrits orientaux, 409, fol. 1 et 2, dont Ilerkenne a reproduit un passage, dans De veteris latinse Ecclesiastici capitibus i-xi.iu, Leipzig, 1899, p. 24-25. Voir Hyvernat, Etude sur les versions coptes île la Bible, dans la Revue biblique, Paris, 1896, t. v, p. 543, 548, 557, 568 ; Ilerkenne, op. cit., p. 23 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 43’sq., et Die sahidisch-koptische Ubersetzung des Bûches Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1893. — c) Éthiopienne : éditée par Dillmann, dans Biblia Vel. Test, wtliiopica, Berlin, 1894, t. V. Voir Herkenne, op. cit., p. 33 sq. ; Ryssel, loc. cit., p. 250 ; N. Peters, Der jûngst wiederaufgef. heb. Tejct des Bûches Eccli., p. 44’sq. — (/) Arménienne : perdue à la suite des contestations soulevées dans l’Église arménienne sur la valeur des livres deutérocanoniques ; retrouvée en 1833 dans un manuscrit daté de 1418. et plusieurs fois publiée à Venise, 1833, 1853, 1878. Voir Herkenne, op. cit., p. 28 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 45’sq. — e) Slavonne : dans la Bible russe.

3. Versions arabes dérivées du syriaque.

a) Dans la Polyglotte de Londres, 1657 ; voir Ryssel op. cit., p. 254. — b) Manuscrit de la bibliothèque MédicéLaurentienne de Florence ; non publié ; texte corrigé d’après le grec.

II. Canonicité.

1° Chez les Juifs. — Souvent mis à contribution par des apocryphes comme Hénoch, cf. Charles, The Book of Enoch, Oxford, 1893, p. 382, col. 3 ; les Psaumes de Salomon, cf. Ryle et James, The Psalms of Salomon, Cambridge, 1891, p. lxiii ; les Secrets d’Hénoch, cf. Morlill et Charles, The Book of the Secrets of Enoch, Oxford, 1896, p. 96, col. 1 ; cité une fois par Philon (Eccli., xii, 10) à litre de), 6yiov (oracle divin ; cf. Ps. xii, 7, des Septante) — 6f)£v xai ).ôfiov »)[ «.&( ûiSà<rx£i — Marris, Fragments of Philo Judseus, 1886, p. 104 ; cité aussi, et nommément vingtsix fois, par les écrivains du Talmud et par les rabbins {en tout soixante-dix-neuf fois), cf. Cowleyet Neubauer, op. cit., p. xix sq., et parfois comme Ecriture selon la formule « ainsi qu’il est écrit dans les Ketoubim : » Eccli., xni, 16 (Vulg., 19) et xxvii, 9 (Vulg., 10), Talmud de Babylone, Baba Qama, 92 b, cf. aussi Erubin, 65 a, et dans le Talmud de Jérusalem, Berachot, iiv 2, trad. Schwab, Paris, 1871, t. I, p. 131, l’Ecclésiastique jouit donc chez, les Juifs d’une grande autorité et, tout au moins chez les Alexandrins — la très précieuse citation de Philon en fait foi — fut reçu comme livre sacré, inspiré, pour l’époque immédiatement voisine de notre ère. Mais ce livre fit-il aussi quelque temps partie du canon palestinien, pour en être, il est vrai, bientôt formellement exclu après avoir été, en fait, « détourné de la lecture publique » — cf. Sanhédrin, 100 b — comme « non conforme aux idées pharisaïques sur la Loi » ? et cette sorte de « canonicité restreinte », que lui confèrent encore par la suite de si nombreuses allusions ou citations dans la littérature

palestinienne, n’est-elle qu’une « survivancede croyances plus anciennes » à une canonicité véritable’.’J. P. van Kasteren, Le canon juif vers le commencement île notre ère, dans la Bévue biblique, Paris, 1896, t. v, p. 581, 584, 590, 592, après Kaulen, Magnier, Howorth, Pôrtner, Cramer, ibid., p. 411. Il paraît certain que non. Il semble avéré, en effet, qu’il n’y eut point, chez les Juifs de Palestine, et tout au moins avant la fin du I er siècle de notre ère, de décision officiellement rendue touchant le contenu de ce troisième groupe de livres tenus pour saints, correspondant aux ta Xocnà T(ôv (31ëX ; a>v du prologue de l’Ecclésiastique distingués de la Loi (6 vojxoç) et des Prophètes (oî itpo ? Â, Tat) comme « autres » livres, o’. êD.Xot, « qui avaient suivi les premiers », et au nombre desquels le petit-fils de Jésus, fils de Sirach, rangeait déjà — voluil ET IPSE scribere (Tzporrfjjr, xoù aû-rbç a-jyypà’lxi) — et 1 ? Bible alexandrine allait ranger bientôt l’Ecclésiastique luimême. Voir Wildeboer, De la formation du canon de l’Ancien Testament, trad. franc., Lausanne et Paris, s. d., p. 99 sq. Bien plus, et jusque vers l’an 150 de notre ère, dans les écoles rabbiniques de la même contrée, on discuta vivement de l’exclusion encore possible de tels et tels livres, et cela en dépit de la tradition puissante qui les avait fait, de tout temps, favorablement accueillir, et les avait ainsi revêtus d’une sorte de canonicité, sinon officielle, du moins traditionnelle. Wildeboer, op. cit., p. 45 sq. Si donc, dès avant notre ère, les Proverbes (ou Sagesse) de Jésus, fils de Sirach, avaient été bien accueillis par les Juifs des deux côtés du ruisseau d’Egypte et s’ils avaient une fois joui, en Palestine, d’une autorité canonique réelle, bien que non toutefois officiellement reconnue et déclarée ; et si encore les Alexandrins, pour les admettre parmi les —na-aio. (3të).ia, avaient du en recevoir information très officieuse de leurs frères de Jérusalem — Van Kasteren, loc. cit., p. 415, 581, 589 — ce recueil de maximes qui sont tout en louanges de la Loi et en éloges des ancêtres n’eût pas plus succombé, au commencement du IIe siècle de l’ère chrétienne, aux attaques passionnées de Babbi Akiba bannissant du « monde à venir » quiconque « lit dans les livres extérieurs, apocryphes, comme les livres de BenSirah, » Talmud de Jérusalem, Sanhédrin, x, 1, trad. Schwab, Paris, 1889, t. xi, p 43, et au verdict, exprimé dans le Talmud de Babylone, traité Yadaïm, III, 141 a, les excluant formellement du canon, que l’Ecclésiaste à celles de l’école de Schammaï, voir Ecclksiaste ; qu’Esther à celles de Babbi Samuel, voir Esther ; qu’Ézéchiel aux atermoiements des Rabbis contemporains de saint Paul, voir É/éciiiel ; et nous l’aurions reçu comme ceux-là dans la Bible palestinienne hébraïque. Du reste, le chiffre 24 (22, Josèphe, Cont. Apion., i, 8) représentant, vers la fin du i"’siècle de notre ère, le nombre exclusif des seuls livres admis dans le canon hébreu en voie de clôture définitive (IV Esd., XIV, 18 sq.) est une donnée traditionnelle très ferme ; et, dans la tradition, nul indice qui fasse soupçonner qu’il ait jamais été plus élevé pour y comprendre quelque deutérocanonique tel que l’Ecclésiastique, puis systématiquement réduit. Les Babbis, enfin, qui citèrent l’Ecclésiastique comme Ecriture, ou n’exprimèrent ainsi que leur opinion très particulière, ou plutôt, en raison des innombrables imitations, allusions, citations implicites des livres bibliques, des Proverbes surtout, faites par Jésus fils de Sirach, et citant eux-mêmes la plupart du temps de mémoire, auront confondu entre eux les deux livres ; ainsi, du reste, la citation du Talmud de Jérusalem, traité Berachot, iiv 1, trad. franc., t. I, p. 131, introduite par la formule « comme il est écrit dans le livre de Ben-Sirah », vise à la fois Prov., iv, 8, et Eccli., xi, 1 ; et il est fort discutable que Y écriture, men