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ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’ ;

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Le texte hébreu original de l’Ecclésiastique, perdu depuis longtemps, a été retrouvé, de 1896 à 1900, sous les espèces de trente feuillets manuscrits appartenant à quatre codex fragmentaires successivement dénommés par les savants, dans l’ordre des découvertes : B, A, C, D. Tous ces feuillets provenaient de la giteniza, ou salle de débarras des manuscrits de service hors d’usage, d’une synagogue du Caire, la synagogue d’Ezra.

Le manuscrit B contient, en dix-neuf feuillets : Eccli., xxx, 11-xxxiii, 3 ; xxxv, 11-xxxvin, 27b (Vulg., 28 6) ; xxxix, 15c (Vulg., 20c)-li, 30 (Vulg., 38). Cf. pour l’histoire de la découverte, la description du manuscrit, les articles et les ouvrages à lui consacrés : J. Touzard, L’original hébreu de l’Ecclésiastique, dans la Revue biblique, Paris, 1897, t. VI, p. 274 sq., et à part, Paris, 1898 ; Les nouveaux fragments hébreux de l’Ecclésiastique, Paris, 1901, p. 3 sq., 59 sq. ; I. Lévi, L’Ecclésiastique, texte original liébreu, l" partie, Paris, 1898, p. v sq., i.vi sq. ; II’partie, Paris, 1901, p. m sq. ; Kautzsch, Z)i’e Apokryphen, t. I, p. 256, xxviii de l’introduction.

Éditions avec traduction et notes critiques : Feuillet 7, xxxix, 15c (Vulg., 20 c)-xl, 6<i (Vulg., 7 b), Schechter, dans The Expositor, Londres, juillet 1896, p. 1 sq. — Feuillets 7 et 8-16, XL, 9-xlix, 116 (Vulg., 13b), le 9° contenant xx, 30-31 (Vulg., 32-33) après XLI, 13, Gowley et Neubauer, op. cit. ; R. Smend, Das hebrâische Fragment der Weisheit des Jésus Sirach, Berlin, 1897 ; I. Lévi, op. cit., I" partie ; N. Schlôgl, Ecclesiasticus, Vienne, 1901. — Feuillets 1, 3, 4, 6, 17-19, xxx, 11-xxxi, 11 ; xxxii, lb -xxxiii, 3 ; xxxv, 11-xxxvi, 26 (Vulg., 23) ; xxx iiv 27 (Vulg., 30)-xxxviii, 27b (Vulg., 28b) ; xlix, 12c (Vulg., 14c)-li, 30 (Vulg., 38), Schechter et Taylor, op. cit. ; I. Lévi, op. cit., II" partie. — Feuillets 2 et 5, xxxi, 12-xxxii, la ; xxxvi, 24 (Vulg., 21)-xxxvii, 26 (Vulg., 29), G. Margoliouth, dans Jewish Quarterly Review, Londres, 1899, t. xii, p. 1 sq. ; I. Lévi, op. cit.

Le manuscrit A contient, en six feuillets, Fxcli., iii, 6b-xvi, 26. Cf. J. Touzard, Les nouveau.c fragments, p. 3 sq., 46 sq., 60 sq. ; I. Lévi, op. cit., II’partie, p. VI sq.

Éditions : Feuillets 1-2, 5-6, m 6b, 76-VH 29a (Vulg. 31a) ; XI, 34b(Vulg. 36d)-xvi, 26, Schechter et Taylor, op. cit., 1. Lévi, op. cit.- Feuillets 3-4, iiv 29 b (Vulg. 31 b)-xi, 34a (Vulg., 36 <o, E. N. Adler. dans, Jewish Quarterhj Review, Londres, avril 1900, p. 466 sq. ; I. Lévi, op. cit.

Le manuscrit C, feuillet unique, contient Eccli., xxxvi, 27a (Vulg., 26a)-xxxvii. 1 a. Cf. J. Touzard, Les nouveaux fragments, p. 46 sq. ; I. Lévi, op. cit., II" partie, p. VIII sq.

Édition : I. Lévi, dans la Revue des Études juives, Paris, janvier-mars, 1900. p. 1 sq.

Le manuscrit D contient, en quatre feuillets, Eccli., IV, 23b (Vulg., 28b)-vn, 25 (Vulg., 27) ; xviii, 31b-xx, 13, comprenant xxxvii, 19-26 (Vulg., 22-29) entre xx, 7 et 13 ; et des versets choisis de xxv, 8 b (Vulg., llb)-xxvi, 2. Cf..1. Touzard, Les nouveaux fragments, p.52sq., 63 ; I. Lévi, L’Ecclésiastique, II’partie, p. I sq., XIII sq., lxix sq.

Éditions : Feuillet 2, vi, 18-vn, 25, I. Lévi, dans la Revue des Études juives. Paris, 1900, t. XL, p. 25 sq. — Feuillets 1 et 4, iv, 23-v, 13 ; xxv, 8-xxvi, 2, Schechter, dans Jewish Quarterly Reviexv. avril 1900, p. 456 sq. — Feuillet 3, xviii, 31-xx, 13, Gaster, ibid.. juillet 1900, p. 688 sq.

Éditions critiques de la totalité des fragments B, A, C, I), dans l’ordre des chapitres : J. Knahenhauer, Textus Ecclesiastici hebrseus descriptus, cum notis et versionc latina, dans Comm. in Eccli., Paris, 1902, Appendix ; H. L. Strack, Die Sprùche Jésus, des Sohnes Sirachs, Leipzig, 1903 (notes et lexique) ; I. Lévi, The Hébreu ; text of the Book of Ecclesiasticus, Leyde, 1904 (notes et glossaire) ; J. Touzard, dans La sainte Bible polyglotte de M. Vigouroux, Paris, 1904, t. v, passim ; avec trad. française et notes, appendice, p. 885-970 ; N. Peters, Liber Jesu filû Sirach, sive Ecclesiasticus hebraice, Fribourg-en-Brisgau, 1905 (version latine, notes et glossaire) ; R. Smend, Die Weisheit des Jésus Sirach hebràisch und deutsch, Berlin, 1906.

Nous n’avons ainsi présentement qu’un peu moins des deux tiers du texte original hébreu de l’Ecclésiastique, vu qu’il nous manque encore : i-iii, 6 a ; xvi, 27-xvin, 31 a ; xix, 3-xx, 4 ; xx, 8-29 ; xxi-xxv, 8 a (Vulg., 11 a) ; 11 c-12 (Vulg., 16) ; 14-16 ; 23a6 (Vulg., 31) ; 24-26 (Vulg., 33-35) ; xxvi, 3-xxx, 10 ; xxxiii, 4-xxxv, 10 ; xxx iivi 27 c (Vulg., 28e)-xxxix, 15 b (Vulg., 20 b). L’intercalation par le ms. B, entre LI, 12 (Vulg., 17) et 13

(Vulg., 18), d’un cantique inconnu aux versions ne compense malheureusement pas ce défaut.

Dès la publication des premiers fragments du ms. B, les savants, sauf une courte hésitation de M. Lévi, cf. Revue des Études juives, Paris, 1896, t. xxxii, p. 303, affirmèrent l’originalité, l’authenticité de l’hébreu retrouvé, nonobstant les nombreuses traces d’altérations qu’il portait et qui étaient dans les conditions naturelles et inévitables de sa transmission. C’était « du bon hébreu », au style « pur et classique », cf. J. Touzard, Revue biblique, Paris, 1908, t. iiv p. 53 sq., après Neubauer, op. cit., offrant toutefois quelques particularités : imitation voulue des anciens écrivains ; emploi d’expressions et de mots araméens ou des plus récents, étrangers à l’hébreu biblique ou néologismes dérivés pourtant des racines classiques ; introduction de formes verbales inconnues à la Bible. J. Touzard, ibiil., p. 55 sq. Mais en 1899, avant la découverte des ms. A, C, D et R, 3e et 4e série, M. S. Margoliouth, professeur d’arabe à l’université d’Oxford, soutint et appuya la thèse que le texle hébreu d’Eccli., xxxix, 15 c-XLIX, Il fr, prétendu original, n’était qu’une retraduction, en hébreu, d’une traduction persane, cplle-ci faite à l’aide des versions grecque et syriaque. The Origin of the « Original Hebrew » of Ecclesiasticus, Londres, 1899. M. S. Margoliouth ne rallia guère, et encore imparfaitement, à son opinion aussitôt vivement combattue, que M. Bickell, lier hebrâische Siræhtext. Eine Rùckûbersetzung, dans Wiener Zeitschrift fur die Kunde îles Morgent andes, "Vienne, 1899, t. iixi p. 251 sq., et M. Lévi, celui-ci toutefois après la publication, par M. Schechter, des nouveaux fragments du ms. R et de.4, iii, 6 6-vn, 29 a ; xi. 34 » xvi, 26, Revue îles Éludes juives, Paris, 1899, t. iixxxvi p.306sq. ; t. xxxix, juillet, octobre, et concluant d’abora « Les nouveaux fragments ne sont — au moins pour un certain nombre de chapitres — qu’une retraduction en hébreu d’une version syriaque ; » puis, d’une façon plus générale, dans L’Ecclésiastique, IIe partie, p. xxxix : « Les fragments A et R sont les restes d’un exemplaire de l’original enrichi : 1° du cantique alphabétique de la fin (i.i, 13-30), retraduction hébraïque de la version syriaque déjà altérée ; 2° de doublets traduits également du syriaque ; 3° de corrections ou interpolations isolées s’inspirant de la même version. » L’étude comparée des quatre mss. A, R, C, D, lesquels offrent entre eux plusieurs parties communes : A et D, iv, 23 b, 30-31 ; v, 4-8, 9-13 ; vi, 18-19, 28, 35 ; iiv 1, 4, 6, 17, 20-21, 23-25 ; B et C xxxvi, 16, 29-31 ; xxxvii ; xxxvui, 1 ; R, C, D, xxxvii, 19, 22, 24, 26, confirma définitivement l’auteur dans cette opinion. Les aramaïsmes, rabbinismes et arabismes restent « les traits caractéristiques du lexique » de Ben-Sira « encore fermé à toute infiltration hellénique. Le style trahit également une époque de décadence. » Ibid., p. xlvi. — Ces conclusions de I. Lévi ont été rejetées par N. Peters, Der jûngst wiederaufgefundene hebrâische Text des Ruches Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1902, p. 30" sq. Parmi les passages allégués par I. Lévi, Peters n’en a « trouvé aucun où l’hypothèse d’une retraduction soit solide. Variantes et doublets s’expliquent suffisamment par l’utilisation — qu’aurait faite le copiste de l’archétype de nos quatre codex — d’un manuscrit hébreu plus voisin de la recension dont témoignent le syriaque ou le grec ». Et Fuchs, Textkritische Vntersuchungen zutn hebrâischen Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1907, p. 123, juge « le syriaque plutôt dépendant de la recension d’où dérivent les additions de l’hébreu » dans les passages où I. Lévi voit une retraduction.

Pour l’histoire de la controverse sur l’originalité des fragments hébreux et la bibliographie très abondante, voir, concurremment avec les ouvrages cités de N. Peters, p. 28’sq., et de A. Fuchs, p. 3 sq. : J. Touzard, art. cités de la Revue biblique ;