Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.2.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée

2023

ECCLÉSIASTE (LIVRE DE L')

2024

dentielle, à l’endroit du juste et du méchant, iiv 15 ; vin, 10, 14 ; et la justice distributive humaine ne vaut pas davantage, ix, 11, 13-14 ; x, 5-7. Si encore l’homme pouvait penser que, pour avoir été sage, juste et bon, la mort ne dût pas l’atteindre, ou que du moins sa mémoire ne dut pas périr, l'épreuve serait supportable. Mais, hélas ! tous meurent, le sage comme l’insensé, ii 14-15, le juste comme le méchant, ix, 2 ; et la mémoire du sage n’est pas plus éternelle que celle de l’insensé, u, 16. Faut-il donc, devant cette suprême ironie du sort, haïr la vie, II, 17, 18 ; prononcer résolument que l’homme ne vaut pas mieux que la bête, iii, 18 ; dire : heureux les morts, iv, "2-3, plus heureux l’avorton qui n’est point né, vi, 3-5? — Non pas. Ce n’est qu’une épreuve, et nécessaire ; car où est le juste qui ne fasse que du bien et ne pèche jamais, iiv 20? Puis, le vrai bonheur de l’homme est en lui-même, dans la crainte qu’il a de Dieu, VIII, 12 : le méchant, au fond, n’est pas heureux, ibid., 12, 13 ; c’est là son châtiment. Enfin, « sous le soleil » — et il faut aussi le savoir — il n’y a qu’une chose qui ne trompe pas, qui n’est pas une épreuve, mais un « don de Dieu » : c’est la vie ; assez heureux l’homme craignant Dieu qui en jouit dans ses légitimes et fondamentales exigences et manifestations, u, 24-25 ; iii, 12-13 ; v, 17-19 ; iivi 13 ; ix, 7-9 ; xi, 7-10, jusqu'à ce que la vieillesse et la mort lui viennent fatalement ravir ce providentiel et divin bienfait, xii, 1-7. — b) Hors la vie, le destin de l’homme est indéfinissable, obscur, plutôt inférieur, et non préférable à l’existence mélangée de joies et de peines menée « sous le soleil », puisqu'à tout prendre « un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort », ix, 4. Mort, on est au schéol, sous une forme qui n’est ni corporelle — le corps étant retourné à la poussière, iii, 20 ; xii, la ; ni tluidique — le « souflle » étant retourné à Dieu, xii 7 6. On n’y emporte rien et on n’y participe à rien de ce monde, v, 14 ; ix, 6. « Il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse » en ce « séjour », ix, 10.

/L ENSEIGNEMENTS MORAUX. — Ils sont en rapport étroit avec la doctrine qui vient d'être exposée. Les considérations générales qu’il a faites sur la destinée humaine amènent nécessairement l’Ecclésiaste soit à formuler des jugements de valeur sur telles situations, actions et dispositions de caractère moral ; soit à donner des conseils pratiques utiles à chacun pour sa gouverne ; soit même à signaler quelque abus de la vie sociale et politique reprocbable à l'époque.

1° Mieux vaut calme bonheur dans la médiocrité, que richesse pleine de souci, iv, 6 ; v, 11 ; union et association, que vie solitaire, iv, 7-12 ; pauvreté et sagesse, que richesse et folie, iv, 13-16 ; îx, 17 ; sagesse, que richesse, iiv 10-12, ou forteresse, ix, 18 ; obéissance à la Loi, que sacrifice de faux dévot, iv, 16-17 ; bonne renommée, que vie parfumée, iiv la.

2° Agir en tout et toujours avec réllexion, discernement, mesure ; car légèreté, précipitation, grain de folie peuvent tout gâter, x, 1-3. — Ainsi, ne point faire de vœu à la légère, comme sur un songe, v, 12 ; ne point juger avec trop de pessimisme (cela aussi est vanité) de la valeur de la mort, de la tristesse, du deuil et du souci comparés à la vie, à la joie, à la fête et au rire, iiv 1 6-8 ; que la sagesse ne dégénère pas en niaiserie, voire la méchanceté en folie, iiv 15-19 ; faire grande attention à quelle femme l’on va conlier son bonheur domestique ou simplement son honneur, iiv 22-29 ; s’observer à la cour, iivi 1-6 ; x, 4. — Ne rien compromettre pourtant non plus par trop d’hésitation ; mais avoir confiance en Dieu et dans la nature pour l’accroissement de sa fortune ou de sa famille, xi, 1-6. 3° l’ne société mal équilibrée est le fait d’un mauvais gouvernement, faible, jouisseur, x, 5-11, 16-20.

VII. Commentateurs.

L.uns. — Jusqu’au xix° siècle : Midrasch Qôhélef, vers 500 ; traduction

allemande par A. Wûnsche, Leipzig, 1880 ; Raschbam (Rab. Samuel ben Méir), vers 1090, édit. A. Jellinek, Leipzig, 1885 ; cf. Ginsburg, Coheleth, p. 42 ; Raschi (Rab. Salomon Iarchi), vers 1100 ; Bible rabbinique de Buxtorf ; trad. latine par lireithaupt, Gotha, 1710 ; cf. Ginsburg, ibid., p. 38 ; Nathaniel (Abul-Rarcat Hibat Allah ben Malka), en arabe, 1142, non publié ; cf. Ginsburg, p. 58 ; Aben Esra (Abraham ben Esra), vers 1150 ; cf. Ginsburg, p. 46 ; Aaron ben Joseph, caraïte, vers 1290 ; imprimé en 1834 à Eupaloria (Tauride) ; Joseph ben Caspi, ffofemah Lrhaïm, « Sceau de la vie », vers 1330 ; cf. Ginsburg, p. 60 ; Jedadiah Penini r Behinôf 'Olum, « Expérience du monde », vers 1350. édit. Stern, Vienne, 1847 ; cf. Ginsburg, p. 61 ; Rab. Salomon lien Mélech, dans Michlal lôphi. « Reauté parfaite », 1490, et Commentaire, vers 1530 ; cf. Ginsburg, p. 66 ; Élisa Galiho, Venise, 1548 (1578, Giov. di Gara) ; cf. Ginsburg, p. 67 ; Moïse Alschesch, vers 1550, dans Commentaire des cinq Megillôf, Offenbach, 1631 ; cf. Ginsburg, p. 73 ; David de Pomis, Venise, 1571 ; Baruch ben Baruch, Venise, 1599 ; Élie Loanz, 1631 ; cf. Ginsburg, p. 74 ; Samuel Cohen de Pise, 1661 ; Moïse Landsberger, dans Schômer 'Emounim, « Défense de la foi », Offenbach, 1724 ; cf. Ginsburg, p. 77 ; Moïse Mendelssohn, 1770 ; trad. allemande par, 1. Rabe, Dit Prediger Salonw, Ansbach, 1771 ; cf. (linsburg, p. 78 ; David Friedlânder, Dit Prediger ans déni hebràisclten, Berlin, 1788 ; cf. Ginsburg, p. 79.

/L CATBOLIQUBS. — S. Hippolyte, commentaire perdu ; cf. Jérôme, Dr viris M., c. lxi, P. L., t. XXIII, col. 707 ; S. Denys d’Alexandrie, Conim. brevis in principium Eccle. (i-m, 11), /'. G., t. x, col. 1577 sq. ; S. Grégoire le Thaumaturge, Metaphrasis in Ecclesiasten Salomonis, P. (', ., t. x, col. 987 sq. ; S. Victorin de Petau, commentaire perdu ; cf. S. Jérôme, De viris ïll., c. lxxiv, P. L., t. xxiii, col. 722 (selon Cassiodore, Dr mstit. div. liter., 5, P. L., t. lxx, col. 1117, le commentateur serait Victorinus Afer) ; Diodore de Tarse, commentaire perdu ; S. Grégoire de Nysse, Aa i<rata expositio in Ecclesiasten (i-m, 13), huit homélies, P. G., t. xliv, col. 616 sq. ; S. Athanase, commentaire perdu ; cf. Photius, Bibliolh., cod. 139, P. G., t. ciii, col. 420 ; Acace de Césarée, commentaire perdu ; cf. S. Jérôme, De viris M., c. xcviii, P. L., t. xxiii, col. 699 ; S. Jérôme, Comm. in Ecclesiasten, P. L., t. xxiii, col. 1009 sq. ; Théodore de Mopsueste, commentaire perdu ; cf. Léonce de Byzance, De sectis, iv, 3, P. G., t. i, xxvi, col. 1221 ; Salonius, Expositio mystica in Ecclesiasten, P. L., t. lui, col. 993 sq. ; Grégoire de Girgenti, In Eccles. X tibri, P. G., t. xcviii, col. 741 sq. ; Elie de Maru, évéque nestorien, vers 660 ; Olympiodore d’Alexandrie, Comm. in Eccle., P. (', ., t. xciii, col. 477 sq. ; Alcuin, Comm. in Eccle., P. L., t. c, col. 667 sq. ; Walafrid Strabon, Glossa ordinaria in Ecclr., P. L., t. cxiii, col. 1115 sq. ; Rupert de Deutz, Comm. in Ecclesiasten, P. L., t. CLXVIII, col. 1195 sq. ; Honoré d’Autun, Qitsestionrs m Prov. ri Eccle., P. 1j., t. ci.xxii, col. 311 sq. ; Hugues de SaintVictor, In Ecclr. homilix undeviginti, P. L., t. ci.xxv, col. 113 sq. ; Neckam, Expositiones in Ecclesiasten, non imprimé ; Rob. Holkott, Comm. in Eccle. (i-vn), Venise, 1509 ; S. Ronaventure, Expositio m librum Ecclesiastes, Opéra, Rome, 1586, t. i, p. 309 sq. ; Nicolas de Lyre, dans Postillse perpétuas, Rome, 1 471-1 472 ; Denys le Chartreux, Enarratio in librum Ecclesiastm, dans Opéra omnia, Montreuil, 1898, t. iiv p. 211-288 ; 'E//> r, <TiaTTpi’a, dans le Grsecus Venetus (Pent., Prov., Rutb, Cant., Eccle., Thren., Dan. versio græca), édit. O. Gebhardt, Leipzig, 1875, p. 488 sq. ; Œcuménius, Calma in Ecclesiasten, Vérone, 1532 ; Jean de Campen, Psnlm. ri Ecclesiastae paraphrasiica interpretatio, Paris, 1533 ; Jean W’ild (Férus), Serniones in Eccle. juxta literam, Mayence, 1550 ; Jean d’Arbre, Comment.