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DIMANCHE


De eucharislia, disp. XXII, sect. i, n. 1 ; Sporer, op. cit., t. I, p. 283 ; les théologiens de Salamanque, Cursus theologiæ moralis, tr. V, c. VI, n. 1 ; Billuart, De religione, diss. VI, a. 7 ; Benoit XIV, De synodo diœcesana, l. XI, c. xiv, n. 12 sq. ; S. Alphonse de Liguori, op. cit., l. III, n. 318, 320 sq. Aussi, au témoignage de Renoit XIV, une constitution synodale de l'évêque de Meatli en Irlande, obligeant ses diocésains à assister à la messe paroissiale les dimanches et fêtes de précepte et à y entendre la parole de Dieu, fut réprouvée par la S. C. du Concile comme trop sévère ; et cette même Congrégation déclara plusieurs fois qu’il n'était point au pouvoir de l'évêque de contraindre ses sujets à entendre les instructions paroissiales aux jours de précepte. De synodo diœcesana, l. XI, c. xiv, n. 13. D’ailleurs, le décret de la S. C. des Rites in Nivern. du 8 mars 1879 et la réponse complémentaire du 23 janvier 1899, en lixant la législation ecclésiastique sur les oratoires publics et semi-publics, déclarent qu’en ces oratoires tous les fidèles peuvent satisfaire au précepte d’entendre la messe les dimanches et fêtes.

2° Développement de la casuistique théologique sur le précepte de la messe dominicale. — Toute l’histoire de cette casuistique ne pouvant être exposée avec tous ses minutieux détails, nous nous bornerons à inarquer le mouvement des idées sur les points les plus importants ou les plus intéressants.

1. Gravité objective d’une onnssion partielle dans l’assistance ù la messe de précepte. — a) Gravité résultant de la durée de la partie omise. — Les théologiens du xvi c siècle cherchent à déterminer plus nettement que ne l’avaient fait saint Antonin et Angelo de Clavasio, quelle omission constitue par sa durée une faute grave. Selon Dominique Soto, omettre le commencement jusqu'à l'épître n’empêche point l’accomplissement du précepte, car l’on satisfait à ce qu’exige le canon des apôtres, cité dans le décret de Gratien : Unifies fidèles qui concernant in solemnitatibus sacris ad ecclesiam, et scripluras apostolorumet evangelium audiant. Decretum, part. III, dist. I, c. LZI, P. L., t. clxxxviii, col. 1727. Soto ajoute qu’il n’est peut-être point nécessaire d’entendre cette prescription d’une manière bien stricte, mais que evangelium autem non audire non essel lutiim. Il estime encore que se retirer après la communion ne serait point une violation du précepte, parce que la menace portée par le concile d’Agde, Decretum, loc. cit., col. 1728, n’est point communément comprise comme visant une faute grave. In IV Sent., l. IV, dist. XIII, q. ii, a. 1, Douai, 1613, p. 326. Azpicuelta, op. cit., c. xxi, n. 2, p. 290, et Tolet, Instructio sacerdotum, l. VI, c. vii, Lyon, 1591, p. 840, affirment plus nettement qu’il y a matière grave à omettre jusqu'à l'épître et au graduel inclusivement. Toutefois Azpicuelta, loc. cit., admet que l’on peut compenser une partie peu considérable, soit en la lisant soi-même post missam, soit en entendant la lecture qui en est faite par un autre. Suarez blâme cette concession d’Azpicuelta, parce qu’une telle lecture ou une telle audition ne peut jamais être considérée comme une partie de la messe ; mais il ajoute que l’omission du premier évangile peut être compensée par l’audition du dernier évangile, toujours facultative selon les anciens canons des conciles exigeant l’assistance intégrale à la messe jusqu'à la bénédiction du prêtre. Decretum Gratiani, loc. cit. ; Suarez, De eucharistia, disp. LXXXVIII, sect. ii, n. 5. Par cette remarque, Suarez préparait la voie à l’opinion considérant la partie antérieure à l’offertoire comme ne constituant point par elle-même une matière grave. Bonacina cite cette conclusion de Suarez sans la désapprouver, bien qu’il estime plus probable que l’omission jusqu'à l'épître inclusivement constitue une matière grave. Op. cit., t. i, p. 108. Laymann s’appuyant sur l’observation de

Suarez et sur l’enseignement d’Amalaire de Metz, que la messe à laquelle les fidèles sont tenus d’assister commence à l’offertoire et se termine à la bénédiction du prêtre, De ecclesiasticis officiis, l. III, c. xxxvi, .P.L., t. cv, col. 1156, estime qu’il paraît excessif de taxer de faute grave les fidèles qui arrivent à l’offertoire, omettant le reste secluso conlemplu ; cependant il ne veut rien définir contre l’enseignement commun des docteurs. Theologia moralis, l. IV, tr. V, c. iii, n. 3, Lyon, 1654, p. 696. Sporer († 1683) cite et approuve Laymann, mais estime comme lui que l’on ne doit point s'écarter de l’opinion commune ; de futuro ijuidem nulli consulo, de prseterito tamen neminem peccati gravis damno. In III præc. decalogi, c. iv, sect. I, n. 19, Theologia moralis, Venise, 1701, t. i, p. 272. Cependant le cardinal de Lugo († 1660), tout en reconnaissant que, selon l’opinion alors la plus commune, l’omission exempte de faute grave s’arrête à l'évangile, iisijue ud evangelium, juge la conclusion de Suarez suffisamment probable, etiamsi omiUatur evangelium, dummodo audiatur totum reliquum cum evangelio ultimo inclusive. De sacramento eucharislise, disp. XXII, sect. ii, n. 3. Un peu plus tard, les théologiens de Salamanque portent sur cette opinion le même jugement, Cursus thcvlogix moralis, tr. V, De missæ sacrificio, c. vi, n. 2, ratifié par saint Alphonse, bien que le saint docteur donne ses préférences à l’opinion plus commune fixant la matière grave usque ad evangelium e.rcluvive. Op. cit., I. III, n. 310. Les théologiens postérieurs à saint Alphonse approuventau moins comme probable l’opinion qui considère comme matière légère l’omission des parties antérieures à l’offertoire. Gury-Ballerini, t. I, n. 342 ; Marc, op. cit., t. i, p. 672 ; Aerlnys, op. cit., t. I, p. 212 ; d’Annibale, op. cit., t. iii, n. 125 ; Berardi, op. cit., t. i, n. 702 ; Génicot, op. cit., t. i, n. 331) ; Lehmkuhl, op. cit., t. i, n. 560 ; Noldin, op. cit., t. II, n. 264.

h) Gravité résultant de l’importance de la partie omise. — Suarez, après avoir observé qu’il y aurait faute grave à omettre la consécration ou la communion, parce que l’une constitue l’essence et l’autre appartient à l’intégrité du sacrifice, ajoute qu’il n’y a cependant point lieu à scrupule quand le temps de l’omission est très court, pourvu toutefois que l’omission ne comprenne point àla fois la consécration et la communion. Il en donne cette raison que l’on n’est pas assez certain de l’essence précise du sacrifice de la messe pour taxer de faute grave une telle omission. De eucharislia, disp. LXXXVIII, sect. ii, n. 6. Cette observation de Suarez est reproduite avec approbation par Laymann, op. cit., 1. 1, p. 696 ; de Lugo, De eucharislia, disp. XXII, sect. ii, n. 4 ; Sporer, op. cit., t. i, p. 272 ; Elbel, In 111 prsec, n. 358. Les théologiens de Salamanque estiment qu’il y a toujours faute grave à omettre les deux consécrations, parce que, s’il n’est point absolument certain qu’elles constituent toute l’essence du sacrifice, il est du moins certain qu’elles constituent une partie très notable dont l’omission est toujours grave. Op. cit., De misssa sacrificio, c. VI, n. 't. Cette opinion est jugée probable par Lacroix, op. cit., l. III, n. 667, et par saint Alphonse, op. cit., l. III, n. 310, bien que ce dernier ne considère point l’opinion de Suarez comme improbable. A partir de cette époque, l’opinion des théologiens de Salamanque a la préférence, bien que l’on ne réprouve point le sentiment contraire. On peut d’ailleurs observer avec Lehmkuhl, op. cit., t. i, n. 559, qu’il paraît impossible que la consécration seule soit omise à moins qu’il ne s’agisse d’une nécessité subite de très courte durée qui n’empêcherait pas de rester en union morale avec les assistants.

Quant au canon antérieur et postérieur à la consécration, il est universellement considéré dans son ensemble comme une partie très notable dont l’omission