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EADMER, moine bénédictin, né en Angleterre vers 1061, mort le 13 janvier 1124. Il embrassa la vie religieuse au monastère de Saint-Sauveur de Cantorbéry, où tout enfant il avait été offert à Dieu par ses pieux parents. En 1094, l’archevêque saint Anselme, l’ayant remarqué parmi les autres religieux, voulut l’avoir près de lui. Eadmer devint donc le compagnon habituel du saint prélat et son auxiliaire dévoué dans tous ses. travaux. A la mort de saint Anselme, arrivée en 1109, Eadmer revint dans son monastère où il demeura pendant cinq années. Mais l’évêque de Rochester, Radulphe, ayant été nommé, après une longue vacance, comme successeur de saint Anselme sur le siège de Canlorbéry, le nouvel élu ne voulut pas se priver des services de l’ami fidèle de son prédécesseur. En 1120, Eadmer fut choisi comme évêque de Saint-André en Ecosse. Il put prendre tranquillement possession de son siège ; mais des difficultés avant été soulevées par le souverain du pas au sujet de la suprématie de l’église de Cantorbéry sur celle d’York, il se démit avant d’avoir été sacré. Il rentra alors à Saint-Sauveur où il remplit les fonctions de chantre jusqu’à sa mort. Eadmer est surtout connu comme historien. Son ouvrage le plus important est la vie de saint Anselme : De vita et conversatione Anselmi archiepiscopi Cantuariensis, qui se trouve dans les Acla sanctorum, aprilis t. ii p. 866-893. Voir aussi Monumenta Germanise, Scriplores, t. xiii, p. 1 40-1 16. Elle a été aussi éditée par M. Hule, .S’.S. rerum brit. medii sévi, Londres, 1884. Un recueil des miracles de ce même saint est quelquefois à tort attribué’à Eadmer. Il a en outre composé un autre écrit, où sous le titre : Historia novorum, il raconte les principaux événements arrivés sous les archevêques Lan franc, Anselme et Radulphe. Édité par M. Rule, SS. rerum brit. medii sévi, Londres, 1884, n. 81. Des extraits dans les Monumenta Germanise, Scriptores, t. xiii, p. 139-148. Dans d’autres ouvrages, il s’efforce de reproduire la doctrine, les pensées et assez souvent même les paroles de saint Anselme : c’est ainsi que le traité’Dr beatitudine cselestis pa Irise n’est autre qu’une conférence de l’archevêque de Cantorbéry aux moines de Cluny. Le De excelle)/ lia Virginis Marias est un sermon du même saint. Le livre De Anselmi similitudinibus est un recueil d’instructions données par saint Anselme, généralement sous forme de comparaisons. Le traité De quatuor virtutibui qtise fuerunt in B. Maria ejusque sublimitate, publié parmi les œuvres d’Eadmer, n’est ni de cet écrivain, ni de saint Anselme. Tois ces écrits ont été édités par dom Gerberon à la suite des œuvres de saint Anselme, in-fol., Paris, 1675, et reproduits par Migne, P. L., t. eux, col. 341 sq. Dans son étude sur la fête de la conception de Notre-Dame : The iris/t origins of our Lachj’s Conception Feasl, publiée dans The Month, mai 1904, le R. P. Thurston, S..1., a été amené à reconnaître Eadmer comme le véritable auteur du traité De conceptione sanctse Marisa,

que plusieurs revendiquaient pour saint Anselme, e avec le P. Slater il édita à nouveau cet opuscule : Eadmeri monachi Cantuariensis tractants de conceptione sanctx Mariée, ulitn S. Anselmo attnbulus, nuiic primum integer ad codicmn fidem editus, adjectis quibusdam documentis cosetaneis, in-32, Fribourg-en-Rrisgau, 1904. Comme hagiographe, Eadmer a écrit les vies de saint Wilfrid, d’York, de saint Oswald, évêque de YVorcester et archevêque d York, et des archevêques de Cantorbéry, saint Bregwin, saint Dunslan et saint Odon. Plusieurs de ces vies ont été publiées sous le nom du moine Osbern. Elles ont été éditées pour la première fois par Wharton, Anglia sancta. Celles de saint Wilfrid et de saint Bregwin ont été reproduites dans les Acta sanctorum, t. in aprilis, p. 293-312 ; t. v augusti, p. 831-835, et celle de saint Oswald, par Raine, The historians of the Church of York, 1886, t. ii, p. 1-59. Mentionnons en terminant les deux lettres d’Eadmer : Ad Glastonien&es monachos de corpore S. Dunstani ; Ad monachos Wigornienses de electione episcopi.

Iî. P. Ragey, Eadmer, in-8°, Paris, s. d. (1892) ; M. Hule, On Eadmer’s élaboration ofthe flrst four books of i Historia novorum m Anglia », in-s-, Cambridge, 1886 ; Mabillon, Annales ori s. Benedicti, in-fol., Lucques, 1745, t. vi, p. 2, 53, 63, 96 ; , Faln’icius, Bibliolheca latina mediss et inftmse xtatis, in-8° Florence, 1H.".8, t. ii p. 434 ; Ziegelbauer, Hist. ret literarite oi d. S. Benedicti, in-fol., Augsbourg, 1754, t. iii, p. 140 ; t. iv, p. 143, 164, 176, etc. ; d"m Hemi Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, in-4°, Paris, 17.J7. t. xxi. p. 349 ; [dbna François, ] Bibliothèque générale des écrivains <le l’ordre de S. Benoît, ln-4 », Bouillon, 1777, t. i, p. 273 ; Hurter, Nomenclator, 3- édit., 1906, t. ii col. 44-45.

I ; . Il Kl RTEBIZE.

EAU BÉNITE. — I. Emploi de l’eau comme purification religieuse. II. L’eau baptismale chrétienne aux quatre premiers siècles. III. L’eau bénite ordinaire jusqu’au xe siècle. IV. Rites de bénédiction, consécration et désécration de l’eau. V. Efficacité.

I. Emploi dp. l’eau comme purification religieuse. — 1° Chez les Juifs. — Les plus anciens documents de l’Ancien Testament relatent soit des cérémonies purificatrices, soit l’usage de l’eau comme moyen de purification. Dans l’Exode, xxix, 4, une ablution totale est prescrite avant l’onction sacerdotale d’Aaron et de ses lils, et une autre des pieds et des mains, xxx, 19, 20, avant que les prêtres n’entrent au Tabernacle ou ne s’approchent de l’autel pour offrir l’encens. Déjà, lorsque Moïse, trois jours avant la promulgation de la loi au Sinaï, ordonna au peuple, pour se sanctifier, de laver ses vêtements, XIX, 10, 14, la tradition rabbinique enseigne que cette sanctification eut lieu par ablution : c’était un « baptême de pénitence », et, comme le dit Maimonide, un « sacrement ». Cf. Sepp, Vie de Jésus, 1. 1, p. 218. Ce même baptême, à une époque postérieure à la captivité, était conféré aux prosélytes, et c’est aussi celui que prêche saint Jean-Raptiste : ceux qui se convertissaient confessaient leurs péchés, et